Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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François Bon - ensemble de l'œuvre

Documentation critique

HUGOTTE, Valéry, « Écritures du tombeau - François Bon, C’était toute une vie », dans Dominique Viart (dir.), Écritures contemporaines 1. Mémoires du récit, Minard (Lettres modernes), 1998, p. 137-155. +++ Chapitre de collectif

###« Ne pas réduire l’oeuvre de Bon à quelque projet “réaliste” et en saisir la dimension allégorique permettra donc de lire C’était toute une vie, non pas seulement comme un “témoignage”, mais comme un texte où s’articulent de manière frappante un récit de mémoireet une réflexion sur la mémoire du récit : écrire depuis le cimetière, écrire un tombeau, c’est pour Bon aussi bien se souvenir d’une disparue que répondre aux exigences d’une écriture déchirée entre sa nécessaire confrontation avec le réel et la prégnance de l’héritage. » (Extrait, p. 138)

Corpus retenu :
C’était toute une vie, Calvaire des chiens, Le crime de Buzon, Décor ciment, L’enterrement, La folie Rabelais, Parking, Le solitaire et Temps machine###

HUGOTTE, Valéry, « Des mains mutilées et des vies prises : sur les romans de François Bon », dans Jan BAETENS et dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines 2. États du roman contemporain, Minard (Lettres modernes), 1999, p. 173-187. +++ Chapitre de collectif

###« Les romans de Bon, précisément, apparaissent comme une manifestation exemplaire d’une écriture qui ne reprend le code romanesque qu’en le soumettant à toutes les distorsions imposées par une confrontation des plus brutes avec la société contemporaine, et peuvent  ainsi proposer ce que Jan Baetens nomme une “nouvelle rencontre du littéraire et du social”. […] De ce fait, ce ne sera pas sombrer dans une facile lecture biographique que de rappler ce que ses romans doivent à l’expérience du travail en usine, à la vie en banlieu ou dans un village de Vendée,  et surtout à l’écoute de ceux qui sont exclus d’abord de leur propre parole. […] Car si son œuvre sait ne pas éluder le nécessaire conflit de ses artifices avec le réel, elle est également le lieu d’un questionnement proprement littéraire, les romans de Bon ne se construisant que par un dialogue constant avec une tradition romanesque qu’il n’est plus question de simplement redoubler. » (Extrait, p. 174)

Corpus retenu :
Un fait divers, L’enterrement, Décor ciment, Le crime de Buzon, Calvaire des chiens, La folie Rabelais, Limite, Parking, Le solitaire, Sortie d’usine, Temps machine et C’était toute une vie###

SCHOOTS, Fieke, « L’écriture “minimaliste” », dans Michèle AMMOUCHE-KREMERS et Henk HILLENAAR (dir.), Jeunes auteurs de Minuit, Amsterdam - Atlanta, Rodopi (Cahiers de recherches des instituts néerlandais de langue et de littérature françaises, 27), 1994, p. 127-144. +++ Chapitre de collectif

###« […] la liberté totale de l’ère postmoderne n’empêche pas que certains auteurs de Minuit constituent un groupe à la recherche de “nourritures identiques”. L’inventaire des procédés “minimalistes” nous montrera de quels auteurs il s’agit et fera ressortir les traits qui les distinguent des autres “jeunes” auteurs de Minuit. Nous découvrirons en même temps la nature de leur relation avec ces prédécesseurs illustres qu’étaient les nouveaux romanciers. » ###

HIPPOLYTE, Jean-Louis, « Xenofiction : Singular Alterities in Contemporary French Fiction », thèse de doctorat, Department of French and Italian, The University of Colorado at Boulder, 1998, 310 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###« In the yet uncharted domain of the extreme contemporary, several bold new innovators have appeared. They elaborate a series of fictions, singular in their aesthetics, yet similar in their subvertive purposes. These various and vastly different writings constitute a “xenofiction,” that is, a resolutely foreign fiction in the broader field of French literature. To achieve such estrangement, new experimentalists like Jean-Philippe Toussaint, Éric Chevillard, Marie Redonnet, Antoine Volodine, and François Bon have taken to task structures and themes of disorder, constructing narratives based on aleatory processes and dynamics, disturbing the relation between novelistic cause and effect. So doing, they constitute a reappraisal of fiction and its referents, and a challenge to the concept of literature as experience of the limits. Far from forsaking avant-gardism, or pandering to the reactionary values of commercial publications, xenofiction has become alien both to the concerns of mainstream literature and those of former avant-gardes, for it exceeds and subverts traditional boundaries between the avant-garde and mainstream fiction. » ###

MARTIN-ACHARD, Frédéric, « Le traitement de la parole de l’autre dans l’oeuvre de François Bon », mémoire de licence, département de langue et littérature françaises modernes, Université de Genève, 2005, 122 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###« Lutter contre ces mots tièdes, cette langue insipide, la sortir de cette gangue sale de banalité n’implique pas nécessairement la suppression de tous les langages sociaux. Bien au contraire, c’est dans le contact avec ces mots des autres, dans l’interrogation de tous ces idiomes que l’écriture de François Bon va trouver sa vitalité et sa singularité. Les fictions de François Bon se déroulent souvent dans des lieux où la parole est menacée d’aphasie. Étouffée par les bruits assourdissants de l’usine, confinée entre les murs de la prison, emportée par le vent des landes ou rejetée en marge des villes, la parole est généralement confrontée à son propre silence, à sa disparition imminente. Néanmoins, elle est toujours au centre du récit, objet privilégié de ces fictions de voix représentant sa fragile existence. » ###

LEBRUN, Jean-Claude et Claude PRÉVOST, « François Bon. Paroles d’exclus », dans Nouveaux territoires romanesques, Paris, Messidor / Éditions sociales, 1990, p. 171-186. +++ Monographie

###« Plonger au creux des banlieues, des zones suburbaines, des marges, en évitant le naturalisme sordide ou l’idéalisation irresponsable, donner forme esthétique au langage de la machine et de l’acier, de l’usine et du rock, des cités HLM et des nouveaux espaces urbains, qui est souvent aussi celui des victimes et des exclus de cette société, tel est le pari tenu par François Bon dans Sortie d’usine, Limite, Le crime de Buzonet Décor ciment, quatre romans qui confirment qu’une écriture élaborée, sans aucune concession “illustrative”, nourrie de Faulkner comme de Rimbaud et d’Adorno, permet tout ensemble de lire avec une précision hallucinante et de dépasser la banalité quotidienne du réel. » (Extrait, p. 171)

Corpus retenu
Sortie d’usine, Limite, Le crime de Buzon et Décor ciment###

VIART, Dominique, « Fictions en procès », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, France, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 289-303. +++ Chapitre de collectif

###« Les conditions du savoir ont changé (Jean-François Lyotard), mais aussi les références à partir desquelles dire ces objets qu’à nouveau la littérature se donne à elle-même. Aussi la littérature, critique, ne peut-elle plus s’écrire sur fond de système de pensée : plus de “roman à thèse”, plus d’ “autorité fictive” (Susan Suleiman) : la fiction a perdu son autorité énonciative. D’où le recours, dans la fiction contemporaine, à des stratégies particulières, qui sont aussi des stratégies du particulier (on relève ainsi tout un intéret pour le détail, pour l’insignifiant, l’évènement singulier). Dans une telle perspective, je voudrais étudier ici l’une de ces stratégies : celle qui se concentre sur les faits divers, et plus particulièrement les faits divers judicialisés […]. La littérature contemporaine est en effet nombreuse à s’y intéresser, que l’on pense par exemple à François Bon, Un fait divers(Minuit, 1993), C’était toute une vie(Verdier, 1995), Prison(Verdier, 1997) […] sur lesquels ma réflexion s’appuiera essentiellement. » (Extrait, p. 289-290)###

ASHOLT, Wolfgang, « Entre écriture blanche et réalisme précaire : le théâtre de François Bon », intervention au colloque « Écritures blanches », organisé à Paris en mai 2002, Université d’Osnabrück, [en ligne]. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###Colloque organisé par Dominique Rabaté (Bordeaux III) et Dominique Viart (Lille III).

« Dans le chapitre “L’écriture et le silence” du Degré zéro de l’écriture, Roland Barthes situe l’écriture blanche dans un espace limite, une zone de transition précaire et menacée. Barthes se réfère d’abord à Mallarmé pour constater : “Cet art a la structure même du suicide : le silence y est un temps poétique homogène qui coince entre deux couches et fait éclater le mot moins comme le lambeau d’un cryptogramme que comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté.” Mais il distingue sa conception de l’écriture mallarméenne : “La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d’eux […].” L’écriture de Bon trouve sa place entre ces deux conceptions : d’une part elle est “instrumentalité”, “la façon d’exister d’un silence” à la manière de l’écriture de Barthes, de l’autre elle ressemble au silence de Mallarmé en faisant éclater les mots “comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté.” Cette ambiguïté qui correspond à l’importance du déplacement chez Barthes, est du au fait que les textes de Bon, surtout son théâtre, tout en se basant sur l’écriture blanche, font intervenir des acteurs concrets avec leurs paroles parfois authentiques qui gagnent ainsi une dimension mallarméenne ou pour citer une référence préférée de Bon, une dimension à la Agrippa d’Aubigné. »

Corpus retenu
Calvaire des chiens, C’était toute une vie, Parking, Impatience, Bruit, Pour Koltès et Vie de Myriam C
Asholt, 2002, PDF. ###

ASHOLT, Wolfgang, « Deux retours au réalisme ? Les récits de François Bon et les romans de Michel Houellebecq et de Frédéric Beigbeder », dans EN COLLABORATION, intervention au colloque de Philadelphie, mars 2000, [en ligne]. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###« L’oeuvre de François Bon, avec le passage des “romans” chez Minuit pendant les années 1980 aux “récits” chez Verdier à partir des années 1990, représente une nouvelle esthétique narrative qui met en question les limites entre le fictif et le réel grâce à une langue “réveillée”. Cette langue nouvelle exige une structure narrative fragmentée, fonctionnant à la manière de bribes ou d’instantanéités. Je qualifie la combinaison de cette langue nouvelle et de cette structure du récit de “réalisme précaire”, dont je distingue la “forme du retour” chez Houellebecq qui revendique lui-même une esthétique descriptive voulant produire un effet mimétique avec l’intention de renouveler “l’idée d’un réalisme”. Beigbeder pousse ce nouveau réalisme à son extrême en présentant son roman 99 Francs \\Asholt, 2000, PDF ###

BERGOUNIOUX, Pierre, « François Bon et le monde présent », dans La cécité d’Homère, Strasbourg, Circé, 1995, p. 95-116. +++ Monographie

###« L’oeuvre de François Bon est née d’un refus : celui de se ranger à la loi du monde, de perdre, avec la distance, la connaissance réfléchie de ce qui lui arrivait. Il partage le sort des travailleurs productifs dont la dépossession est double : économique, en ce que leur salaire représente la valeur des biens et des services nécessaires à l’entretien et à la réparation de leur force de travail, et non pas l’équivalent de la richesse qu’ils ont créée ; symbolique puisque le temps et les moyens de se saisir d’eux-mêmes en totalité leur sont refusés. C’est en cela que la représentation authentique du monde du travail, qui constitue dans la réalité, la majeure partie du monde, est un événement culturel, une avancée artistique importante. Elle surgit du lieu même où elle était frappée d’un double interdit puisque les choses s’y opposent et que l’on n’y a pas l’usage savant, lettré, autonome du langage. »
(Extrait, p. 113)

Corpus retenu Sortie d’usine, Temps machine, Limite, Décor ciment et Le crime de Buzon###

VRAY, Jean-Bernard, « François Bon, du roman au récit : “…droit debout dans la parole et rien d’autre” », dans Michel COLLOMB (dir.), L’empreinte du social dans le roman depuis 1980, Montpellier, Université Paul-Valéry (Centre d’étude du XXe siècle), 2005, p. 199-211. +++ Chapitre de collectif

###« Là est la spécificité exemplaire de l’écriture narrative de Bon : elle construit un lieu textuel de résonnance. La parole tenue ne cesse d’y citer, d’y assigner la réalité sociale contemporaine en “(retournant) cette parole objective vers le monde au dehors, qui d’ordinaire se refuse à l’entendre”. Comme dans Paysage feril s’agit, en mouvement, “droit debout dans la parole et rien d’autre”, de maîtriser la profusion de la perception du réel, de dire dans l’écarquilléselon l’expression de Beckett. Bien peu d’oeuvres contemporaines nous invitent à ce point à “lire debout”. » ###

SMITH, Paul J., « François Bon : Rabelaisien », dans Michèle AMMOUCHE-KREMERS et Henk HILLENAAR (dir.), Jeunes auteurs de minuit, Netherlands, Rodopi, 1994, p. 103-116. +++ Chapitre de collectif

###« Depuis 1983, année où il “reprend tout Rabelais”, François Bon ne cache pas son admiration pour cet auteur. Aussi la publication de La folie Rabelais en 1990 chez Minuit, puis son édition du Pantagruelen 1992 chez POL, ne sont-elles pas pour nous surprendre. Ce qui, par contre surprend et intrigue, c’est la méthode critique, aussi nouvelle que provocante, qu’il adopte. Intriguant aussi est le lien que l’on suppose, mais qui n’est jamais explicité, entre ses préoccupations de critique rabelaisant et la partie romanesque de son oeuvre. Voici donc la double problématique que nous nous proposons d’aborder ici : après une analyse, nécessairement brève, de La folie Rabelaiset de ses implications théoriques, nous examinerons de plus près la présence de Rabelais dans les romans de Bon. » (Extrait, p. 103)

Corpus retenu
Le crime de Buzon, Décor ciment, La folie Rabelais et Calvaire des chiens###

VIART, Dominique, « François Bon : écrire les fractures du monde », dans Keith BUSBY, M. J. FREEMAN, Sjef HOUPPERMANS et Paul PELCKMANS (dir.), Territoires et terres d’histoires. Perspectives, horizons, jardins secrets dans la littérature française d’aujourd’hui, Netherlands, Rodopi, 1995, p. 123-142. +++ Chapitre de collectif

###« L’œuvre de François Bon, qui compte aujourd’hui une vingtaine d’ouvrages s’est attachée à une telle entreprise selon diverses voies, depuis le recours au roman, mais un roman revisité de l’intérieur, informé des renouvellements les plus exigeants de la littérature jusqu’à des formes d’écritures nouvelles empruntant la pure description, à l’atelier d’écriture ou au théâtre. Ce trajet conduit l’écrivain à combiner plusieurs approches du réel. Les unes, paradoxales, vont chercher du côté de la littérature des équivalents des violences subies plutôt que de vouloir les présenter telles quelles, dans l’illusion d’une mimésisparfaite. Les autres glissent nettement du réel tel qu’il se voit au réel tel qu’il se vit, puis au réel tel qu’il se dit, dans ces monologues chahutés qu’écrivent avec souffrance les déracinés de ce monde et que des acteurs viennent crier sur la scène théâtrale. » (Extrait, p. 123)

Porte sur Sortie d’usine, Limite, Le crime de Buzon, Décor ciment, Calvaire des chiens, Un fait divers, L’enterrement, Temps machine, Prison, C’était toute une vie, Mécanique, La folie Rabelais, Paysage fer###

MONTFRANS, Manet van, « François Bon et la mécanique de la langue », dans Sylviane COYAULT (dir.), L’écrivain et sa langue : romans d’amour de Marcel Proust à Richard Millet, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal (Littératures), 2005, p. 159-174. +++ Chapitre de collectif

###« François Bon appartient à la génération des écrivains français pour qui, à l’heure d’une métamorphose accélérée de la société, interroger le réel social esr redevenu un impératif catégorique. Pour moi, dit Bon dans un entretien avec Dominique Viart, “s’il y a prose, il n’y a pas seulement langage mais travail sur le lien du langage avec ce qu’il nomme. Donc présence par l’ombre ou l’écart de ce qu’on nomme, et qui n’est pas langage. Je ne crois pas écrire, s’il y a récit, avec seulement des mots, mais plutôt avec aussi ce qui les entoure”. La littérature est, pour F. Bon, un moyen de cartographier les taches blanches de la réalité sociale. » (Extrait, p. 159)

Corpus retenu :
L’enterrement, Prison et Mécanique###

HIPPOLYTE, Jean-Louis, « François Bon : Grueling Prognostications », Fuzzy fiction, Nebraska, University of Nebraska Press, 2006, p. 188-232. +++ Monographie

###« If speaking, like writing, must become a testimonial relay between one poet and another, one voice and the next, it is because, for François Bon, we are '‘témoins“ (witnesses, but also relays) between one another. Denouncing an openly monological imperative novel, Bon tracks the wavering, the hesitation that characterizes the human relationship to the world, “this splitting of the present, this sense of déjà vu even when it’s not reasonably possible, this influence of skies and the feeling you have that you’re not walking but floating.” Surveying the urban environment, Bon charts its antiutopian sensibilities, sketching “the disjointed cubes, the chimneys, all plowed down bye highways,” of the postindustrial heterotopia of our late twentieth-century urbanity. » (Extrait, p. 20)

Corpus retenu
Décor ciment, Un fait divers, Daewoo, Sortie d’usine, Calvaire des chiens, C’était toute une vie, L’enterrement, La folie Rabelais, Parking, Dans la ville invisible, Temps machine, Le crime de Buzon et Limite###

PASQUIER, Renaud, « L’œuvre indistincte (Vasset, Volodine, Delaume, Bon) », dans Matteo MAJORANO (dir.), La caméra des mots, dans le spectacle du roman, Bari, B.A. Graphi (Marges Critiques), 2007, p. 49-69. +++ Chapitre de collectif

###« Roman et spectacle : ils seraient, selon Italo Calvino, liés dès l’origine, le premier étant même le fils du second, auquel il emprunterait quatre traits - l’intrigue, le jeu, la performance d’auteur, l’illusion. Le XXe siècle avant-gardiste aurait tenté de ”tuer le père“, de distinguer à tout prix le roman du spectacle, en quête d’une introuvable pureté littéraire, qui ne le menait qu’à l’autodestruction. La nouvelle alliance scellée depuis les années quatre-vingt ne serait donc qu’un sage retour aux sources, à l’impureté spectaculaire fondamentale. Elle représente pourtant une autre impasse, en dissolvant le roman dans le tout-marchandise, et le rendant ainsi indistinct du produit. On cherchera à montrer comment certains romanciers cherchent à relever le défi de la double impasse, en assummant “l’indistinction” de leurs oeuvres avec les fictions-marchandises. “Indistinction”, c’est-à-dire ressemblance “presque” parfaite - tout est dans le “presque”. On analysera quatre exemples, quatre auteurs (Philippe Vasset, Antoine Volodine, Chloé Delaume, François Bon), quatre oeuvres qui correspondent chacune à l’un des traits originels du roman-spectacle définis par Italo Calvino. » ###

MOQUILLON, Estelle, « Pour la création d’un nouveau personnage avec Koltès et Bon », mémoire de maîtrise, département des lettres modernes, Université Aix-Marseille 1, 2002, 206 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

VIART, Dominique, « Imposer son abîme : L’écriture de François Bon », Giallu. Revue d’Art et de Sciences humaines, vol. 1 (automne 1993), p. 17-29. +++ Article de revue

###« Dans cet article, Dominique Viart souligne la réccurence des figures de la mutilation dans les oeuvres de François Bon. » ###

VIART, Dominique, « Parole folle et sagesse paradoxale dans l’oeuvre de François Bon », Uranie, n° 5 (1995), p. 139-152. +++ Article de revue

###« Les romans de François Bon font volontiers place à des êtres de deshérence, dont la parole croît comme l’herbe ensauvagée des terrains vagues. Loin de tenir des discours cohérents, les personnages qu’il met en scène et auxquels il accorde volontiers la parole se trouvent confrontés à la difficulté de parler en même temps qu’à la nécessité impérieuse de le faire. Ce défaut de parole, ce défaut de laparole qui les habite n’est pas sans signification. Il désigne sans relâche un envers de tous les discours, la part absente de leur ambition totalisante, l’exclusion d’un monde où, du reste, le langage est devenu plus souvent masque que révélation. Une posture envers la sagesse y apparaît : celle d’une parole qui met en crise les versions autorisées du discours. C’est que François Bon écrit alors que les discours défaillent. […] François Bon entre de plain-pied dans ce déni des discours. Culturellement formé dans et par l’ultime illusion des lendemains enchanteurs, il dit le deuil d’un monde emporté par le siècle. […] Le projet de François Bon est d’une autre nature : il vise à dire le réel avec la conscience de son absence au texte qui le dit, le déforme et l’éloigne au moment de le saisir. » (Extrait, p. 139-140)

Porte sur Temps machine, Le folie Rabelais, L’enterrement, Décor ciment, Le crime de Buzon, Calvaire des chiens, Sortie d’usine et Limite \\Viart, 1995, PDF ###

GALL, Stéphanie, « Le thème de la ville chez François Bon : Décor ciment, Un fait divers, C’était toute une vie, Paysage fer », mémoire de maîtrise, département des lettres modernes, Université de Provence, 2001, 99 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

VIART, Dominique, « Écrire avec le soupçon – enjeux du roman contemporain », dans Michel BRAUDEAU, Lakis PROGUIDIS, Jean-Pierre SALGAS et Dominique VIART (dir), Le roman français contemporain, Ministère des affaires étrangères – Adpf, 2002, p. 129-174. +++ Chapitre de collectif

###« Près de quatre cents romans paraissent à chaque rentré littéraire, en septembre. Auxquels il faut ajouter ceux dont la publication intervient au fil de l’année. C’est dire, au moins quantitativement, et même s’il faut faire la part d’un système éditorial qui trouve son bénéfice économique dans la multiplication des titres et des “offices” de librairies, l’extrême vitalité d’un genre que l’on aurait pu croire menacé par le succès de l’audiovisuel ou des échanges sur Internet. […] On peut certes regretter l’indigence de quantité de textes publiés comme “romans”. Nombre d’entre eux tiennent du produit périssable – et la “dure loi du marché” ne se prive pas de le rappeler. Mais dans le flot tout n’est pas à rejeter. Et l’on est en droit de se demander si de tels propos ne révèlent pas une relative méconnaissance du fait littéraire contemporain (du reste parfois reconnue par ceux-là même qui les tiennent). Car la littérature évolue : elle ne se donne pas aujourd’hui les même enjeux qu’autrefois. Elle réforme ses pratiques et ses usages, tente d’autres approches des objets qui la sollicitent. on ne saurait dès lors l’évaluer selon les canons constitués au regard des pratiques antérieures – ce que font souvent ces critiques. Il est manifeste que le début des années quatre-vingt a connu une sorte d’aggiornamentoesthétique qui remit en question une certaine conception de l’acte littéraire, lui-même élaboré sur une critique radicale des conceptions précédentes. C’est à partir de cette mutation que l’on peut envisager le roman contemporain dans ses spécificités. Une difficulté doit cependant être prise en considération : la quantité de romans publiés défie toute analyse exhaustive. Nul ne peut se prévaloir de les avoir tous lus. Il faut tenter une approche discriminante. elle reposera sur une question préalable: celle des enjeux que l’oeuvre se donne à elle-même et dont elle témoigne. Une oeuvre en effet n’existe pas sans un enjeu qui la motive. Or cet enjeu, profondément lié à l’idée que l’écrivain se fait de sa pratique d’écrivain, confère à l’oeuvre une place dans le grand concert plus ou moins discordant des activités sociales, idéologiques et culturelles. Il est tout à la fois le signe de son ambition et le critère de son exigence. » (Extrait, p. 133-134)

Corpus retenu
Sortie d’usine, Limite, Décor ciment, Un fait divers, Prison et Impatience###

BLANCKEMAN, Bruno, « Les tentations du sujet dans le récit littéraire actuel », Cahiers de recherche sociologique, n° 26 (1996), p. 103-113. +++ Article de revue

###« Le point actuel de jonction entre préoccupations littéraires et souci sociologique réside peut-être dans le double mouvement qui, sans brouiller les seuils de chaque domaine, s’apparente à un chassé-croisé : de l’étude sociologique du contenu à la prise en considération de son armature même – le récit et ses paramètres particuliers – d’une part, de l’enfermement littéraire dans un huis clos spéculaire à l’ouverture vers une réalité et une actualité tangibles, moins posées en tant que référents plats que transposées dans la matière de l’écriture, d’autre part. […] Deux tendances particulièrement manifestes peuvent à cet égard être étudiées : chacune se rapporte à la tentation du sujet, observable dans les productions littéraires actuelles. La notion de sujet s’entendra tout d’abord dans sa signification commune : le propos romanesque d’un récit, disséminé en une mouvance de thèmes agencés en fiction. Elle se comprendra ensuite dans sa spécificité philosophique, désignant ainsi la question de la subjectivité telle qu’elle est posée par la prolifération de récits autobiographiques d’un genre nouveau. La réhabilitation de la fiction romanesque caractérise une littérature qui renoue avec le plaisir de la narration inventive : histoires et personnages se combinent en un récit qui, pour retrouver sa vocation transitive, n’en demeure pas moins attentif à ses propres articulations formelles. Le sujet du récit se donne à lire avec, en surimpression, les signes littéraires pointant discrètement la confection de l’objet-récit. Deux écrivains, François Bon et Jacques Serena, illustrent cette tendance : la façon dont ils ciblent leur fiction, délibérément ancrée dans une urgence de société et une interpellation d’humanité, leur aptitude à travailler la matière du récit en fonction de l’histoire abordée, justifient, si besoin est, leur choix. François Bon adapte à notre époque une des grandes fonctions du roman, jauger les effets d’un temps incertain sur une humanité vulnérable, présenter l’homme malade de l’histoire. » (Extrait, p. 104-105)

Corpus retenu
Limite, L’enterrement et Sortie d’usine###

BARRABAND, Mathilde, « “Reprenons une fois de plus le chemin déjà pris” : les leçons de poétique de François Bon », dans Johan FAERBER, Mathilde BARRABAND et Aurélien PIGEAT (dir.), Le mot juste. Des mots à l’essai aux mots à l’oeuvre, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2006, p. 75-88. +++ Chapitre de collectif

RUFFEL, Lionel, « Le récit de la fin », dans Le dénouement. Essai, Lagrasse, Verdier (Chaoïd), 2005, p. 97-99. +++ Monographie

###« Partant du principe que la proclamation des trois fins [celle de l’histoire, celle des idéologies, celle de la modernité] relève de l’idéologie, il s’agira d’en prouver l’inconséquence “par l’absurde”, en montrant la permanence massive, dans le renouvellement des idées et des formes, de la préoccupation historique, de la dimension politique, et plus généralement des grands thèmes de la modernité, transformés et réactualisés. Parce qu’il n’est probablement pas légitime de déduire une dramaturgie historique d’une seule scène romanesque, il a fallu la situer dans un réseau de représentations, de figures ou de scènes. Ces “figures du dénouement”, une enquête les a repérées, chez des auteurs qu’on imagine proches d’Antoine Volodine : Pierre Guyotat, Valère Novarina, Olivier Rolin, mais aussi chez des auteurs en apparence plus éloignés, les écrivains “minimalistes” par exemple [Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint, Éric Chevillard], ou encore chez Pascal Quignard. L’enjeu était de comprendre ce qu’elles disaient de l’époque. Le réseau fut donc élargi aux “discours du dénouement”, perceptibles juste après la double chute (du mur de Berlin, des statues de Moscou) chez des philosophes marqués, de manière fort différente, par l’histoire et la pensée du marxisme. Cette articulation des discours et des figures tente de comprendre une fin de siècle, c’est-à-dire le passage d’un siècle à l’autre. » ###

DAUGE-ROTH, Alexandre, « Du non-lieu au lieu-dit : Plaidoyers de François Bon pour une urbanité contemporaine », avril 2003. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###Dauge-Roth, 2003, PDF ###

DAUGE-ROTH, Alexandre, « Plaidoyers pour l’Autoroute et la Banlieue : l’art de la flânerie comme réquisitoire contre le non-lieu chez François Bon », intervention au Kentucky Foreign Language Conference, 19-20 avril 2002. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###Intervention au Kentucky Foreign Language Conference disponible sur tierslivre.
Dauge-Roth, 2002, PDF ###

ASHOLT, Wolfgang, « Théâtre/Roman », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL, et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 422-431. +++ Chapitre de collectif

LECLERC, Yvan, « Voir le vrai tomber juste », Critique, revue générale des publications françaises et étrangères, Éditions de Minuit, n° 503 (avril 1989), p. 247-258. +++ Article de revue

### Corpus
Sortie d’usine, Limite, Le Crime de Buzon et Décor ciment###

LECLERC, Yvan, « Autour de Minuit », Dalhousie French Studies, n° 17 (automne-hiver 1989), p. 63-74. +++ Article de revue

###Sur François Bon, Jean Echenoz, Marie Redonnet, et Jean-Philippe Toussaint. ###

RASSON, Luc, « L’écriture spéléologique de François Bon », dans Paul PELCKMANS et Bruno TRITSMANS (dir.), Écrire l’insignifiant : dix études sur le fait divers dans le roman contemporain, Amsterdam/Atlanta, Rodopi (Faux-titre), 2000, p. 155-163. +++ Chapitre de collectif

ROBBE-GRILLET, Alain, « The French novel : from nouveau to new », Times literary supplement (13 au 19 octobre 1989), p. 1122 et 1130. +++ Article de revue

ROCHE, Anne, « François Bon et la “diction du monde” », Studia Romanica Posnaniensia, Éditions Universitaires de l’Université de Poznan, Wydawnictwo Naukowe, UAM, n° 31 (2004). +++ Article de revue

### Roche, 2004, PDF ###

TORCK, Danièle, « Entre paroles et silence, conformisme et marginalité », Rapports – Het Franse Boek, vol. 67 (1997), p. 18-26. +++ Article de revue

BAETENS, Jan, « Mot : travail, adjectif : bon », Esperienze letterarie (janvier-mars 1996), p. 27-36. +++ Article de revue

BERGÉ-JOONEKINDT, Aline, « Le tournant paysager de la littérature contemporaine, une traversée des modernités », dans Aline BERGÉ et Michel COLLOT (dir.), Paysage et modernité(s), Bruxelles, Éditions Ousia (Recueil, 18), 2007, p. 87-101. +++ Chapitre de collectif

GRESH, Julie, « Le Traitement de la fiction dans l’oeuvre de François Bon », mémoire de maîtrise, département des Lettres modernes, Université Paris 3-Sorbonne nouvelle, 1999, 66 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Gresh, 1999, PDF ###

KERSZENBAUM, Nicolas, « François Bon et la ville : vers un théâtre du réel », mémoire de maîtrise, département d’études théâtrales, Université de Paris X-Nanterre, 2001, [nombre de feuillets inconnus]. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

LE GALL, Stéphanie, « Le Thème de la ville chez François Bon : Décor ciment, Un fait divers, C’était toute une vie, Paysage fer », mémoire de maîtrise, département des Lettres modernes, Université d’Aix-en-Provence, 99 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

SCHÖCH, Christof Benedikt, « Situation et représentation dans l’oeuvre de François Bon », mémoire de maîtrise, Université de Fribourg, 2002, 136 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Schöch, 2002, PDF
Propose une bibliographie très complète. ###

BARRABAND, Mathilde, « Pierre Bergounioux, François Bon : la connaissance à l’œuvre. Essai d’histoire littéraire et de poétique historique », thèse de doctorat, département de littérature et civilisation françaises, Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3, 2008, 685 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
Ce travail met en regard les projets littéraires de deux écrivains français, qui ont commencé à publier au début des années quatre-vingt : Pierre Bergounioux, né en 1949, et François Bon, né en 1953. Il parcourt l’ensemble des deux œuvres, déjà substantielles, sans limitation générique ni temporelle. Ces deux frères en littérature partagent une même conception de l’écriture littéraire comme outil d’exploration, voire d’aménagement, d’un monde contemporain qui reste en souffrance d’un langage et de représentations qui lui soient propres. À partir de projets analogues, deux œuvres singulières se sont élaborées, trouvant des solutions similaires ou divergentes, mais posant toujours la question des rapports que la littérature entretient avec la connaissance. Il s’est agi, dans une perspective d’histoire littéraire et de poétique historique, de cerner les dynamiques des deux œuvres, de les comparer, mais aussi de les resituer dans le paysage littéraire et culturel de la fin du vingtième siècle et du début du vingt-et-unième. L’enquête, chronologique, s’articule autour de trois moments : celui de l’initiation intellectuelle, politique et littéraire (fin 60-début 80), celui de la première période de publication, placée sous le signe du genre romanesque (décennie 80), celui de la diversification générique (années 90 à nos jours). »

Abstract
This thesis compares the literary projects of two French writers, who began to publish in the 1980s : Pierre Bergounioux, born in 1949, and François Bon, born in 1953. The project encompasses the entirety of their already substantial works without any temporal or genre limitations. These brothers in literature share the same conception of literary writing as a tool for the exploration and even organization of a world which is still awaiting a language and a representation of its own. Based on similar projects, each of the two works grew in a unique manner, finding solutions sometimes similar sometimes divergent, but always questioning literature’s relationship to knowledge. Our purpose is to capture from the perspective of literary history and historical poetics the dynamics of the two works, to compare them, but also to situate them in the literary and cultural landscape of the late twentieth and early twenty first centuries. Our survey covers three steps : the intellectual, political and literary initiation (end of the 60s-beginning of the 80s), the first published novels (the 1980s), the diversification of genres (90s to the present day). »

Table des matières
PARTIE I. FIN 60-DÉBUT 80. LE CHEMINEMENT VERS L’ÉCRITURE
Chapitre 1. Les années de formation
1. Pierre Bergounioux
2. François Bon

Chapitre 2. Premier roman
1. Catherine, le passage
2. Passage à l’acte, Sortie d’usine
PARTIE II. DÉCENNIE 80. L’OUTIL ROMANESQUE
Chapitre 1. Pierre Bergounioux. De Catherine (1984) à La Mue (1991)
1. L’inspiration autobiographique
2. Une « Économie narrative autarcique »
3. Des récits de l’Esprit

Chapitre 2. François Bon. De Sortie d’usine (1982) à Un fait divers (1994)
1. Le « Globe writer »
2. Un projet nouveau romanesque ?
3. Questionnement de la notion de sujet
 
PARTIE III. DÉCENNIE 90-ANNÉES 2000. EXPLICATIONS 
Chapitre 1. Le rôle des éditeurs
1. La rencontre avec Verdier
2. Diversification générique et éditoriale

Chapitre 2. Le rejet de l’outil romanesque
1. Contre la figure du romancier inspiré
2. Inadaptation à la quête cognitive
3. Redéfinition du projet de la littérature

Chapitre 3. L’exploration (auto)biographique
1. Les autobiographies
2. Les autobiographies au second degré

Chapitre 4. Des vies, rencontres du littéraire et des sciences humaines
1. Invention de la réalité
2. De l’illustre au minuscule ###

VIART, Dominique, François Bon, étude de l’oeuvre, Paris, Bordas (Écrivains au présent, 4), 2008, 191 p. +++ Monographie

###Quatrième de couverture
La collection “Écrivains au présent” accompagne le lecteur dans la découverte des œuvres majeures d’aujourd’hui. Chaque ouvrage aborde un écrivain, étudie la singularité de ses livres, en interroge les enjeux et la démarche, les confronte à la pensée de notre temps. L’œuvre de François Bon renouvelle profondément la relation féconde de l’écriture et de la réalité. Attentive aux traces d’un monde ouvrier disparu, et nourrie des grandes œuvres de la littérature, elle fait entendre de façon magistrale les voix silencieuses des exclus de la société actuelle. Romancier et dramaturge, biographe des Rolling Stones et de Dylan, François Bon se fait aussi animateur d’ateliers d’écriture et de sites Internet, témoin du temps présent. Considérant l’ensemble de l’œuvre, cette étude montre comment les mots peuvent encore dire le monde et fournir l’exemple d’une véritable éthique littéraire.

Sommaire
CONTEXTE ET ENJEUX

  • Écrire face au réel
  • Un réel habité d’Histoire
  • Repenser la littérature
  • La « Ville » comme figure

TERRITOIRES ET TRAJETS

  • Pratiques du roman
  • Expériences du récit
  • Le roman fécondé par le théâtre
  • « On écrit avec de soi »

DIALOGUES ET RÉSONANCES

  • L’écriture et les arts
  • Internet: la littérature en réseau

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BERGÉ-JOONEKINDT, Aline, « Paysages avec figures anonymes. De quelques lieux communs dans le récit contemporain », dans F. CHENET et M. COLLOT et B. de SAINT-GIRONS (dir.), Le paysage, état des lieux, Bruxelles, Éditions Ousia (Recueil, 14), 2007, p. 280-296. +++ Chapitre de collectif

VIART, Dominique, « Fictions critiques. La littérature contemporaine et la question du politique », dans Jean KAEMPFER, Sonya FLOREY, et Jérôme MEIZOZ (dir.), Formes de l’engagement littéraire, Lausanne, Antipodes, 2006. +++ Chapitre de collectif

VIART, Dominique, « La convocation au théâtre: monodie et dialogie chez François Bon », Études théâtrales, n° 33 (juin 2005). +++ Article de revue

VIART, Dominique, « Topiques de la deshérence », dans Adélaïde RUSSIO et Simon HAREL (dir.), Lieux propices. L’énonciation des lieux, le lieu de l’énonciation dans les contextes francophones interculturels, Montréal, CELAT ; Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2005. +++ Chapitre de collectif

TAYLOR, John, « The Voices of Tattered People (François Bon) », dans Paths to Contemporary French Literature, volume 2, New Brunswick (New Jersey), Transaction Publishers, 2007, p. 113-116. +++ Monographie

BARRABAND, « L’entretien avec Jean-Paul Sartre. Le questionnaire implicite du discours sur la littérature des écrivains Verdier », @nalyses. Revue de critique et de théorie littéraire, vol. 5, n° 3 (2010), [En ligne]. +++ Article de revue

###Résumé
Nées en quelque sorte de la rencontre de Jean-Paul Sartre et de Benny Lévy à la fin des années 1970, les éditions Verdier ont aujourd’hui réussi à fédérer autour d’elles des écrivains importants de la littérature française contemporaine. Certains de ces écrivains (Pierre Bergounioux, François Bon, Didier Daeninckx, Pierre Michon, Natacha Michel et Olivier Rolin) et les éditeurs Verdier eux-mêmes ont en commun d’être passés de l’engagement gauchiste dans les années 1970 à l’engagement dans la littérature au début des années 1980. L’article pose alors ces questions : que reste-t-il, dans le discours sur la littérature de ces auteurs, des grands concepts, des grandes idées de Sartre? Quelles fonctions sociales assignent-ils à la littérature et pour qui affirment-ils écrire?

Abstract
Arising from the meeting of Jean-Paul Sartre and Benny Levy in the late 70s, Éditions Verdier have now attracted important writers of contemporary French literature. These writers (Pierre Bergounioux, François Bon, Didier Daeninckx, Pierre Michon, Natacha Michel and Olivier Rolin) and Verdier as publishers have in common that they went from leftist commitment in the 70s to commitment in literature in the early 80s. The article raises the following questions: in the discourse on literature of these writers, what remains of Sartre’s major concepts and main ideas? What social functions do they assign to literature? And for whom do they write?

Barraband, 2010, PDF ###

VIART, Dominique, et Jean-Bernard VRAY (dir.), François Bon, éclats de réalité, Saint-Étienne, Publications de l’Université Saint-Étienne (CIEREC - Travaux, Lire au présent, 151), 2010, 344 p. +++ Collectif

###« Quel que soit l’attrait que la littérature peut avoir pour elle-même, elle ne saurait se détourner d’un certain nombre de réalités. François Bon en témoigne avec force, lui qui choisit de s’imposer “la plus stricte obéissance à ces éclats de réalité, ne plus travailler qu’avec ces images qu’on trouve comme ça, ces bouts de phrases qu’on entend dans la rue, la stricte obéissance à la pauvreté même de tout ça”. Surgie au début des années 80, son oeuvre, décisive pour notre temps, offre une phrase pétrie de littérature et de réel brut, tramée de voix où les mots entrent en conflagration avec les choses, et dont le fracas s’éprouve autant aux syntaxes heurtées des Ateliers d’écriture qu’à celle des Tragiques grecs.

Car François Bon n’est pas simplement, comme on l’a cru trop souvent, “l’écrivain de l’usine”, du “monde du travail”, ni “la voix des exclus”. Quiconque fréquente intimement ses livres sait combien ils débordent de telles circonscriptions par l’extraordinaire croisement d’interrogations qui les travaille. Dans le présent ouvrage, écrivains, critiques et chercheurs réunis invitent à la découverte de cette diversité et de cette richesse. Ils montrent à l’oeuvre une écriture aussi curieuse des espaces, des villes et des techniques que soucieuse des rythmes et des mots. Car François Bon n’écrit pas sur : il écrit avec. Avec la littérature et avec ceux qui disent la sécheresse du monde, avec la musique et l’image, avec les livres et les écrans, le numérique et les claviers : dans le grand compagnonnage des textes et des hommes. » (présentation de l’éditeur)

Table des matières :

Dominique Viart – « François Bon, éclats de réalité » François Bon – « En voiture. Court essai sur l’évolution et l’importance des outils de narration ambulatoire dans la littérature»

« On écrit avec de soi »

Antoine Emaz – « Tumulte: un OLNI » Elisa Bricco – « Éclats du moi dans l’oeuvre de François Bon » Jutta Fortin – « Dresser portrait du mort » Dominique Viart – « De soi, des autres – et retour »

Les espaces du réel

Laurent Mauvignier – « La folie Bon » Alexandre Gefen – « Réalisme de François Bon » Gianfranco Rubino – « Espace(s) » Michael Sheringham – « Paysage Fer et le travail du regard » Jean-Bernard Vray – « Entre bascule et abîme : le franchissement des frontières »

Une Histoire sociale

Pierre Bergounioux – « Hétérogamie » Sonya Florey – « De Sortie d’usineà Daewoo: Chronique d’une mutation » Stéphane Chaudier – « Daewoo, un roman marxiste ? » Christine Jérusalem - « Tournage, ajustage et fraisage : copeaux de mémoire ouvrière dans Daewooet Billancourtde François Bon » Manet van Montfrans – « “Faire face à l’effacement” : voix du réel et voix du théâtre dans Daewoo»

Rendre visible

Philippe Rahmy – « François Bon, ”Tu marchais dans la maison des morts“, vidéo » Séverine Bourdieu – « “Le visible est à construire” » Danièle Méaux – « Le dispositif photographique, paradigme d’une confrontation avec le réel » Pierre Hippolyte – « François Bon – Edward Hopper : peinture, archi-texture et fiction » Alexandra Saemmer – Tumulteen ligne. L’écriture numérique de François Bon : figures d’interface, figures de dispositif »

L’atelier de l’écriture

Jean-Marie Barnaud – «Tumulte, romanou les Essaisde François Bon » Jean-Claude Lebrun – « François Bon, écrivain de l’inharmonie » * Wolfgang Asholt – « Calvaire des chiens, un dernier roman ? » Catherine Douzou – « Voix de garage. Parking: du récit au théâtre » Patrick Souchon – « Les ateliers Bon » Amandine Rual – « Ateliers d’écriture et littérature : l’émergence d’un nouveau dialogue »

Bibliographie

Bibliographie des oeuvres de François Bon Bibliographie critique sélective

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ASHOLT, Wolfgang, « Trauerarbeit der Moderne in Romanen von François Bon, Jean Echenoz und Marie Redonnet », dans Intertextualität und Subversivität. Studien zur Romanliteratur der achtziger Jahre in Frankreich, Heidelberg, Universitätsverlag C. Winter, 1994, p. 303-314. +++ Monographie

BONNET, Gilles, « François Bon : retenir haut le dire », dans M. BRIAND, C. CAMELIN et L. LOUVEL (dir.), L’intensité. Formes et forces, variations et régimes de valeurs, La Licorne, n° 96, 2011, p. 191-203. +++ Article de revue

BONNET, Gilles, François Bon. D’un monde en bascule, Chêne-Bourg, La Baconnière, 2012, 280 p. +++ Monographie

### Quatrième de couverture
Depuis Sortie d’usine (1982), l’oeuvre de François Bon s’honore d’inscrire pour mémoire la disparition d’un monde, ne fût-elle visible qu’en l’infra-ordinaire. Cependant, de récits en biographies des Rolling Stones ou de Led Zeppelin, de pièces de théâtre en essais sur le numérique, cette oeuvre profuse se garde d’une vision passéiste qui se complairait dans le regret d’un temps perdu.
Écrire la bascule signifie ainsi se laisser aspirer par le vide de l’ancien, au moment où le nouveau tente de l’investir, puis en bâtir une structure tuilée qui puisse supporter l’oeuvre et le monde appelé à y résonner. De la fin à la bascule, la nuance n’est pas que de lexique : écrire la bascule d’un monde, c’est maintenir le texte ouvert contre la tentation de la nostalgie, l’astreindre sans cesse à la véhémence jusqu’à l’incantation, rageuse parfois, de se savoir quête vive car vaine. Aussi la bascule dans l’oeuvre de François Bon a-t-elle à voir avec la légitimité illégitime de la littérature comme geste tendant à la maîtrise et à la déprise du monde ou du sujet.
Ce n’est qu’en déséquilibre, entre fixé et effondré, que l’acte d’écrire prend sens. Seule une telle instabilité, source d’une constante invention de formes, dote l’écriture d’une densité neuve, tissée d’urgence, d’aléatoire et d’irrémédiable.
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ADLER, Aurélie, « François Bon : le partage des voix », dans Éclats des vies muettes, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2012. +++ Chapitre de collectif

### Contient les sous-sections « La place du sujet : une voix auctoriale en quête d’elle-même » et « Un engagement total de soi » ###

BARRABAND, Mathilde, « La minutie de François Bon. Une tentative d’épuisement de l’espace urbain », dans Marc DAMBRE et Bruno BLANCKEMAN (dir.), Romanciers minimalistes, 1979-2003, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2012, p. 195-204. +++ Chapitre de collectif

SMITH, Paul J., « François Bon rabelaisien », dans Réécrire la Renaissance, de Marcel Proust à Michel Tournier : exercices de lecture rapprochée, Amsterdam,Rodopi, 2009, p. 153-170. +++ Monographie

RIOUX-WATINE, Marie-Albane, « “La Force de ce qui est là sans que personne ne s’en préoccupe” : autour de François Bon », dans Littératures, n° 54 (2006), p. 215-233. +++ Article de revue

ASHOLT, Wolfgang, « Die Rückkehr zum Realismus? Écritures du quotidien bei François Bon und Michel Houellebecq », dans Andreas GELZ et Ottmar ETTE (dir.), Der französischsprachige Roman heute: Théorie des Romans-Roman der Theorie in Frankreich und der Frankophonie, Tübingen, Stauffenburg, 2002, p. 93-110. +++ Chapitre de collectif

RICHARD, Claire (dir.), Politiques de la littérature, politiques du lien chez Antoine Volodine et François Bon, Paris, Éditions des Archives contemporaines, 2012, 224 p. +++ Monographie

### Présentation
“À quoi peut res­sem­bler une poli­ti­que de la li­té­ra­ture contem­po­raine ? Aux pay­sa­ges post-exo­ti­ques d’Antoine Volodine, à ses step­pes de suie et aux com­bat­tants défaits qui com­po­sent des poèmes dans les camps. Mais aussi aux ouvriè­res lor­rai­nes, aux marges indus­triel­les, aux lan­gues mineu­res qu’ explore François Bon. Ce ne sont pas là des démons­tra­tions ou des allé­go­ries, mais des pen­sées de la forme, des actions menées sur les repré­sen­ta­tions, un tra­vail qui agit avec et sur le lan­gage et l’ima­gi­naire. Ce livre pro­pose une tra­ver­sée des œuvres de Volodine et Bon au prisme de leur poli­ti­que. Il met en lumière deux poé­ti­ques bien dis­tinc­tes, et pour­tant unies par une com­mu­nauté de ques­tions et de situa­tion, qui tra­vaillent à une poé­ti­que lit­té­raire, his­to­ri­que mais non déter­mi­niste, il entend mon­trer que la poli­ti­que de la lit­té­ra­ture est une poli­ti­que de l’ima­gi­na­tion sou­ve­raine et puis­sam­ment tra­ver­sée par son époque.”

C’est peut-être une des fonc­tions des recher­ches de lit­té­ra­ture géné­rale et com­pa­rée d’ouvrir la ques­tion lit­té­raire sous l’angle des “fic­tions de la mon­dia­li­sa­tion”, enten­dant par là le résul­tat concret de ce phé­no­mène sur nos vies (ce dont l’œuvre de Bon s’empare volon­tiers, par exem­ple dans Daewoo), mais sur­tout peut-être la pos­si­bi­lité d’une lit­té­ra­ture en régime mon­dia­lisé.Les textes-cahiers de doléan­ces de Bon sont cons­truits pour paraî­tre sim­ples, mais la bizar­re­rie apo­ca­lyp­ti­que de Volodine trace des libel­les poli­ti­ques plus directs qu’il n’y paraît. La mon­dia­li­sa­tion est un mythe qui a pris le pou­voir. Le post-exo­tisme de Volodine conduit la décons­truc­tion du mythe de ce temps, le main­tien et la résis­tance de l’écriture lit­té­raire dans la nuit renou­ve­lée du 4 août dont elle invente les figu­res, le person­nel, et les situa­tions, face aux formes de la domi­na­tion. ###

BONNET, Gilles, « L’hypéritexte. Poétique de la relecture dans l’œuvre numérique de François Bon », dans Poétique, n° 175 (2014), p. 21-34. +++ Article de revue

### Bonnet, 2014, HTML ###

BEAUDOUIN, Valérie, « Trajectoires et réseau des écrivains sur le Web. Construction de la notoriété et du marché », dans Réseaux, vol. 5, n° 175 (2012), p. 107-144. +++ Article de revue

### Résumé
La reconstitution du réseau des sites et blogs du milieu littéraire montre que coexistent pour les écrivains deux modalités de présence sur le Web : simple vitrine de promotion pour les uns, ressource pour faire réseau et pour expérimenter des formes d’écritures nouvelles pour les autres. Ces derniers forment un réseau dense d’écrivains interconnectés qui cherche à modifier les frontières de la littérature. Ce réseau invente des modèles alternatifs de revues et de maisons d’éditions numériques pour donner visibilité et marché aux productions numériques. Nous voyons ainsi comment un secteur de création se reconfigure avec les technologies du numérique et force la filière traditionnelle du livre à repenser son modèle. Nous montrons en creux, en reconstituant les trajectoires d’écritures, le coût technique et social de cet engagement dans le numérique.

Beaudouin, 2012, HTML ###

BONNET, Gilles, « L’autoblographie. Écritures numériques de soi », dans Poétique, n° 177 (2015), p. 131-143. +++ Article de revue

LEPAGE, Mahigan, « François Bon : la fabrique du présent », thèse de doctorat, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2010, 316 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
Le travail littéraire de l’auteur contemporain François Bon (né en Vendée en 1953) reçoit une attention critique grandissante, en particulier dans les universités. Il semble pourtant qu’il fasse l’objet de certains malentendus. « Réaliste », « engagée », l’écriture de Bon aurait aussi une visée « mémorielle ». À l’encontre de ces idées reçues, la présente thèse affirme la prédominance d’une esthétique de l’immédiat présent. Alors que, depuis une dizaine d’années, on redécouvre l’hétérogénéité de la temporalité moderne, caractérisée par la coprésence du passé, du présent et du futur, certaines pratiques artistiques contemporaines, dont l’art narratif de Bon est un très bon exemple, concentrent plutôt leur attention sur le seul présent. L’immédiat présent n’étant pas donné immédiatement, il y a à le construire au moyen des mots et des formes. C’est ce travail de construction qu’il s’agit ici d’interroger. Le problème tient à la discontinuité irréductible de l’immédiat présent, c’est-à-dire à l’alternance qu’il impose entre « venue » et « retrait » (Heidegger). Si l’art de la prose réside dans la fabrication du continu (Goux), comment dès lors faire récit d’un temps fondamentalement disjoint? Pour explorer cette question, on parcourra l’essentiel des écrits de Bon de Sortie d’usine (1982) aux expériences numériques les plus récentes, en analysant d’abord les usines et les garages (première partie), puis les paysages (deuxième partie), enfin les villes (troisième partie). Il s’agira chaque fois de révéler les cohérences intrinsèques (inscrites à l’intérieur des textes) et extrinsèques (les rapports qui s’établissent d’un texte à l’autre) de l’écriture du présent de Bon. Tout du long, on mesurera la portée politique de cet effort esthétique qui vise à la réappropriation de la surface temporelle du monde où se joue le plus immédiat de nos pratiques sociales contemporaines.

Lepage, 2010, PDF ###

AUDET, René et Simon BROUSSEAU, « Pour une poétique de la diffraction de l’oeuvre littéraire numérique. L’archive, le texte et l’oeuvre à l’estompe », dans Protée, vol. 39, n° 1 (printemps 2011), p. 9-22. +++ Article de revue

### Résumé
Abandonnant le fanatisme du lecteur-auteur dans un environnement centré sur les hyperliens, l’expérimentation littéraire en ligne connaît depuis le tournant du millénaire une diversification de ses manifestations et de ses formes ; on y cherche moins à affirmer les traits de l’hypertextualité qu’à construire avec la dématérialisation propre au numérique. Cet article s’intéresse à la transformation de la notion d’oeuvre dans ce contexte, à la lumière d’une réflexion sur la composition, la mise en recueil et la fragmentation. Il met à l’épreuve l’hypothèse selon laquelle plusieurs oeuvres d’écrivains actuels s’élaborent dans un double mouvement de diffraction des contenus et d’accumulation archivistique, estompant ainsi l’identité propre de chacun des projets esthétiques au profit d’une saisie stratifiée et réticulée d’une oeuvre-archive mosaïquée. Les sites Le Tiers Livre de François Bon et Désordre de Philippe De Jonckheere constituent des exemples types de cette exploration d’une démarche créative arrimée au numérique, sous l’égide de la mémoire, de la remobilisation, de la photographie et de la fabulation.

Abstract
In a departure from the fanaticism of the reader-as-writer in hyperlink oriented environments, online literary experimentation since the turn of the millennium has seen a diversification of its forms and manifestations. The aim has become less that of asserting the features of the hypertext itself than of constructing works by playing with the dematerialization particular to the digital medium. This article focuses on the transformation of the concept of work («oeuvre») in such a context, in light of a reflection upon the aspects of composition, collection and fragmentation. It tests the hypothesis according to which various works of contemporary writers are elaborated according to a dual movement, part diffraction of content and part archival accumulation, blurring each aesthetic project’s particular identity in favour of a stratified and reticulated work-archive mosaic. François Bon’s site Le Tiers Livre and Philippe De Jonckheere’s site Désordre provide two typical examples of this exploration of a creative process bound to the digital world under the auspices of memory, remobilization, photography and storytelling.

Audet et Brousseau, 2011, HTML ###

MINZETANU, Andrei, « L’impossible réel de François Bon. Une “fictionnalisation” du carnet d’écrivain », dans Claudia AMIGO PINO, Irène FENOGLIO et Vérònica GALINDEZ-JORGE (dir.), Écritures du XXIème siècle. Genèses in vivo, Paris, Éditions Le Manuscrit (Recherche - Université), 2012. +++ Chapitre de collectif

DYTRT, Petr, « Le Berlin de François Bon et Jean-Philippe Toussaint : une ville habitée d’Histoire », dans Sylvie REYERMUTH, Jean-François P. BONNOT et Timo OBERGÖKER (dir.), Ville infectée, ville déshumanisée, Berne, Peter Lang (Comparatisme et société), 2014. +++ Chapitre de collectif

REVERSEAU, Anne, « Publie.net : tentative d’épuisement d’un catalogue in progress », dans Acta fabula, Essais critiques, vol. 12, n° 8 (octobre 2011), [en ligne]. +++ Article de revue

### Reverseau, 2011, HTML ###

ADLER, Aurélie, « Éclats des vies muettes. Figures du minuscule et du marginal dans les récits de vie de Pierre Michon, Annie Ernaux, Pierre Bergounioux et François Bon », dans Les Cahiers du CERACC, n° 5 (avril 2012). +++ Article de revue

### Résumé
Aurélie Adler se penche sur les répercussions esthétiques et éthiques de la figuration de vies minuscules et marginales dans la littérature contemporaine. Analysant les œuvres de François Bon, Pierre Bergounioux, Pierre Michon et Annie Ernaux, elle fait émerger une tension entre d’une part des figures marquées par la perte et d’autre part des récits travaillés par le minuscule (brièveté, blanc) et par le marginal (écarts par rapport aux modèles canoniques du romanesque et du biographique).

Porte sur C’était toute une vie, Prison et Un fait divers.

Adler, 2012, HTML ###

MARTIN-ARCHARD, Frédéric, « Figures de l’intériorité dans le roman contemporain (François Bon, Laurent Mauvignier, Jacques Serena) », dans Les Cahiers du CERACC, n° 5 (avril 2012). +++ Article de revue

### Résumé
Frédéric Martin-Achard propose une étude du réinvestissement de la forme du monologue intérieur, quelque peu frappée d’obsolescence, par F. Bon, L. Mauvignier et J. Serena. Cette refondation s’accompagne de la résurgence du concept d’intériorité, pourtant dénoncé comme un « mythe » par Wittgenstein et ses commentateurs. Son objectif est d’identifier les motifs et figures (flux continu, profondeur, introspection) qui illustrent ce concept et leurs bases philosophiques, mais surtout d’en suivre les avatars dans certains monologues contemporains. Ainsi, l’intériorité apparaîtra comme le lieu de l’opacité, de l’aliénation ou de l’absence de maîtrise de soi.

Porte sur Un fait divers, Calvaire de chiens et Décor ciment

Martin-Archard, 2012, HTML ###

JÉRUSALEM, Christine, « La langue d’enfance chez François Bon et Annie Ernaux : écrire depuis l’origine », dans Sylviane COYAULT (dir.), L’écrivain et sa langue : romans d’amour. De Marcel Proust à Richard Millet, Clermont Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2005. +++ Chapitre de collectif

### Jérusalem, 2005, PDF ###

Dossier « François Bon, regard critique et entretien » dans Scherzo, n° 7 (printemps 1999), 75 p. +++ Dossier de revue

### Contient des lectures de Pierre Bergounioux (« Corps et âme »), Valéry Hugotte (« … battant comme une porte »), Dominique Viart (« Inscrire pour mémoire : Temps machine»). Un entretien et un inédit de l’auteur. ###

Dossier « Cahier François Bon », dans L’Animal, Littératures, Arts et Philosophies, Metz, n° 16 (2004), p. 131-230. +++ Dossier de revue

### Textes de Pierre Bergounioux, Bernard Noël, Martin Winckler, Jean-Paul Goux, Jacques Séréna, Laurent Mauvignier, Joris Lacoste, Thierry Beinstingel, Charles Tordjman, Leslie Kaplan, Valéry Hugotte, Nathalie Quintane, Lydie Salvayre. Deux textes de François Bon. ###

INKEL, Stéphane, « Archéologie du politique chez François Bon », dans @nalyses, vol. 7, n° 1 (hiver 2012), [en ligne]. +++ Article de revue

### Résumé
De ses premiers romans, publiés chez Minuit, aux livres les plus récents, l’oeuvre de François Bon a connu une évolution importante. Si les préoccupations politiques n’étaient pas absentes de Sortie d’usine, elles étaient encore classiquement organisées par le registre de l’aliénation des travailleurs, audacieusement figurée par l’héritage formaliste de l’écrivain. Le retour à ce motif de l’usine à travers Daewoo donne à lire une double mutation : celle du politique, de plus en plus insaisissable et pourtant lourd d’effets — à l’image du Réel — et celle du récit qui cherche à le figurer. C’est à la mise en scène de micro-relations en tant que figurations du politique à l’état embryonnaire que je m’intéresserai, cherchant à repérer dans cette recension des rapports intersubjectifs une archéologie du politique qui se confond avec la nature même du récit plutôt que d’en être simplement l’objet.

Abstract
From his first novels, published by Éditions de Minuit, to his most recent books, Bon’s work has shown a notable evolution. If political concerns were not lacking in Sortie d’usine, they were still classically organized according to the register of worker’s alienation, though daringly figured through the writer’s formalist heritage. The return of the factory as a subject in Daewoo reveals a double mutation: that of the political, increasingly elusive yet heavy in its effects — just like the “Real” — and that of the narrative aiming at its figuration. This article will thus focus on the representation of micro-relations as figures of the political in an embryonic state, seeking to locate in this critical revision of intersubjective relations an archaeology of the political that merges with the narrative itself, rather than simply being its object.

Inkel, 2012, PDF ###

GARRIC, Henri, « François Bon et la crise contemporaine de la représentation », dans Portraits de villes. Marches et cartes : la représentation urbaine dans les discours contemporains, Paris, Honoré Champion (Bibliothèque de littérature générale et comparée), 2007, p. 497-544. +++ Monographie

### Contenu du chapitre :
I - Limite : les limites d’un monde quadrillé
II - Décor ciment : « un pays décousu que rien ne rassemble, sinon cette force qui l’écrase »
Témoignage sur le monde des bordures
Vues urbaines impossibles
L’annulation du parcours
Les villes d’hier contre le quadrillage présent
III - Calvaire des chiens : « Je parle d’une ville qui d’un coup a disparu »
Berlin et la crise de la représentation urbaine
Crise de la représentation urbaine et crise du récit ###

François Bon - ensemble de l'œuvre (oeuvre)
TitreFrançois Bon - ensemble de l'œuvre
AuteurFrançois Bon
Parution9999
TriFrançois Bon - ensemble de l'œuvre
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