Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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L'usage de la photo

Annie Ernaux - Paris, Gallimard (Blanche), 2005, 160 p. (En collaboration avec Marc Marie).

« “Souvent, depuis le début de notre relation, j’étais restée fascinée en découvrant au réveil la table non desservie du dîner, les chaises déplacées, nos vêtements emmêlés, jetés par terre n’importe où la veille au soir en faisant l’amour. C’était un paysage à chaque fois différent. Je me demande pourquoi l’idée de le photographier ne m’est pas venue plus tôt. Ni pourquoi je n’ai jamais proposé cela à aucun homme. Peut-être considérais-je qu’il y avait là quelque chose de vaguement honteux, ou d’indigne. En un sens, il était moins obscène pour moi de photographier le sexe de M. Peut-être aussi ne pouvais-je le faire qu’avec cet homme-là et qu’à cette période de ma vie.” Annie Ernaux » (quatrième de couverture)

Documentation critique

DELVAUX, Martine, « Des images malgré tout. Annie Ernaux / Marc Marie : L’usage de la photo », dans French Forum, vol. XXXI, no 3 (automne 2006), p. 137-155. +++ Article de revue

FROLOFF, Nathalie, « Pour une écriture photographique du réel », dans Tra-jectoires, no 3 (juin 2006), p. 70-84. +++ Article de revue

ROUSSEL-GILLET, Isabelle, « Les photographies dans la liaison au défunt chez Annie Ernaux et Le Clézio », dans Murielle Lucie CLÉMENT et Sabine Van WESEMAEL (dir.), Relations familiales dans les littératures française et francophone des XX et XXI siècles. La figure de la mère, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 157-166. +++ Chapitre de collectif

COTTILLE-FOLEY, Nora, « L’usage de la photographie chez Annie Ernaux », dans French Studies, vol. LXII, no 4 (octobre 2008), p. 442-454. +++ Article de revue

###« À la suite d’une expérience personnelle tragique — un cancer du sein qui a failli lui coûter la vie, Annie Ernaux publie en mars 2005 un livre surprenant, L’Usage de la photo. Jouant sur l’expérimentation littéraire, Ernaux emprunte le pacte référentiel à l’autobiographie, le processus d’analyse en cours à l’autoportrait, ainsi que les caractéristiques propres à la photographie et à la photobiographie pour se lancer dans un questionnement sur le cancer et sur la mort, qu’elle conduit tantôt sur le mode de l’enquête policière, tantôt sur le mode de l’interrogation métaphysique. Choses fortuites, les photographies successives de vêtements abandonnés après l’acte amoureux forment un kaléidoscope de formes et de couleurs qui doivent susciter l’analyse et finalement mener à une révélation épiphanique. Les vêtements vides, à la fois anthropomorphiques et inanimés, l’inquiétante étrangeté d’un tableau de Chirico ornant les murs dépouillés d’un appartement modeste, et une réflexion sur l’épithète argentique qualifiant un type de photographie tombant en désuétude servent tous à suggérer l’étrange relation de l’absence à la présence, évoquant finalement le mystère de la mort. Empruntant la dialectique manichéenne, Ernaux utilise l’image du Saint Suaire pour renforcer le lien entre le corps et l’écriture, désignant L’Usage de la photo comme le cénotaphe devant contenir in absentia l’analogon corps-corpus de son œuvre. Le texte mène ultimement à la révélation épiphanique d’une re-co-naissance — reconnaissance pour la valeur de la vie, connaissance des mystères de l’absence, co-naissance tout à la fois du texte à deux voix et de Marie à l’écriture. L’article s’inspire des thèses de Philippe Lejeune, Michel Beaujour, Gilles Mora et Roland Barthes en ce qui concerne la discussion des genres littéraires et l’exploitation des caractéristiques inhérentes à la photographie. Les essais de Didi-Huberman informent l’analyse de la relation du fortuit à l’écriture expérimentale et ont fourni l’image du kaléidoscope comme modèle théorique. » (résumé joint à l’article)

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ROUSSEL-GILLET, Isabelle, « L’usage de la photo de Annie Ernaux et Marc Marie. Échos et écarts avec Sophie Calle : quand il n’y a pas de photo… au montage », dans Site Librcritique de Fabrice Thumerel, 2007 En ligne. +++ Article de revue

ROUSSEL-GILLET, Isabelle, « Les paradoxes de la photographies chez Ernaux et Le Clézio », dans Jean Pierre MONTIER, Liliane LOUVEL, Danièle MÉAUX et Philippe ORTEL (dir.), Littérature et photographie, PUR (Interférences), 2008, p. 277-296. +++ Chapitre de collectif

CONNELL, Lisa, « Picturing pain and pleasure in Annie Ernaux’s L’usage de la photo », dans French forum, vol. 39, no 2-3 (printemps-automne 2014), p. 145-160. +++ Article de revue

ARRIBERT-NARCE, Fabien, « Annie Ernaux et la photo-socio-biographie : Vers une écriture du “dehors” », dans Amaleena DAMLÉ et Gill RYE (dir.), Aventures et expériences littéraires : Écritures des femmes en France au début du vingt-et-unième siècle, Amsterdam, Rodopi, 2014, p. 57-74. +++ Chapitre de collectif

### Ce chapitre traite aussi de Les Années. ###

SCHWERDTNER, Karin, « Désir et relation: L’usage de la photo, Annie Ernaux/Marc Marie », dans Efstratia OKTAPODA (dir), Mythes et érotismes dans les littératures et les cultures francophones de l’extrême contemporain, Amsterdam, Rodopi, 2013, p. 97-112. +++ Chapitre de collectif

EDWARDS, Nathalie, « Photography and autobiography in Hélène Cixous’s Photos de racines and Annie Ernaux and Marc Marie’s L’usage de la photo », dans French review, vol. 84, no 4 (mars 2011), p. 704-715. +++ Article de revue

JORDAN, Shirley, « Chronicles of intimacy: Photography in autobiographical projects », dans Nathalie EDWARDS, Amy HUBBELL et Ann MILLER (dir.), Textual and visual selves: Photography, film, and comic art in french autobiography, Lincoln, University of Nebraska, 2011, p. 51-77. +++ Chapitre de collectif

KAWAKAMI, Akane, « Annie Ernaux’s “proof of life”: L’usage de la photo », dans French studies, vol. 64, no 4 (octobre 2010), p. 451-462. +++ Article de revue

### « L’Usage de la photo (2005) is the portrait of a unique year in Annie Ernaux’s life when she was having a passionate affair as well as undergoing treatment for breast cancer. This article will explore how L’Usage de la photo, which is made up of texts and photographs by Ernaux and her partner Marc Marie, is both a representation and a proof: I shall argue that Ernaux insists on a referential link between her text and reality in this work, making it into a ‘proof of life’ created during the period of her illness. Using the figure of metamorphosis to describe the relationship that Ernaux posits between her text and its eventual reception, I show how its structure helps her, almost as much as her partner does, to survive her ordeal. As her condition improves, Ernaux inclines towards disowning both project and partner in her reignited desire for life and normality. The competing drives in the work between chronicling her illness and rejecting it in the first flush of health are ultimately resolved in an image: an untaken, imaginary photograph symbolizing maternity. I argue that this final portrait shows Ernaux giving birth to the book, her lover, and her post-cancerous self. » (résumé joint à l’article) ###

MCFADDEN, Cybelle H., « The body, sexuality, and the photo in L’usage de la photo », dans Cybelle H. MCFADDEN et Sandrine F. TEIXIDOR (dir.), Francophone women: Between visibility and invisibility, New York, Peter Lang, 2010, p. 125-139. +++ Chapitre de collectif

FELL, Alison S., « Intimations of mortality: Annie Ernaux and Marc Marie’s L’usage de la photo as breast cancer narrative », dans Nottingham french studies, vol. 48, no 2 (été 2009), p. 68-79. +++ Article de revue

BLATT, Ari J., « The interphototextual dimension of Annie Ernaux and Marc Marie’s L’usage de la photo », dans Word & Image, vol. 25, no 1 (janvier-mars 2009), p. 46-55. +++ Article de revue

JORDAN, Shirley, « Improper exposure: L’usage de la photo by Annie Ernaux and Marc Marie », dans Journal of romance studies, vol. 7, no 2 (été 2007), p. 123-141. +++ Article de revue

RICHARDSON-VITI, Elizabeth, « Passion simple, “Fragments autour de Philippe V”, and L’usage de la photo: The many stages of Annie Ernaux’s desire », dans Women in French Studies, vol. 14 (2006), p. 76-87. +++ Article de revue

CLOUÂTRE, Mélanie, « Saisir la réalité de sa mort par l’écriture photographique. Étude des relations intermédiales entre la photographie et l’écriture dans L’usage de la photo et Les années d’Annie Ernaux », mémoire de maîtrise, département de langue et littérature françaises, Université McGill, 2011, 93 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « Ce mémoire s‘intéresse aux rôles de la photographie, de l‘écriture et plus particulièrement de leurs échanges intermédiaux dans L’usage de la photo et Les années d‘Annie Ernaux. Notre hypothèse est que l‘intermédialité qui émerge de ces textes permet de saisir les réalités du cancer du sein et du vieillissement à travers le langage de ces deux différents media. Dans le premier chapitre, nous observons comment le medium photographique est utilisé par Annie Ernaux et son coauteur, Marc Marie, dans L’usage de la photo pour interroger l‘expérience du cancer du sein et l‘essence de leur relation amoureuse sous des angles nouveaux. Dans Les années, la photo recrée la progression du temps et les effets du vieillissement. Dans le deuxième chapitre, nous examinons, d‘une part, comment l’écriture plate restitue le minimalisme l‘iconicité de la photographie et, d‘autre part, comment l‘écriture transpersonnelle reproduit à la fois l‘effet d‘étrangeté d‘Ernaux à elle-même et son appartenance à la communauté féminine. Les deux écritures cherchent à démystifier les tabous autour du cancer du sein. Enfin, dans le dernier chapitre, nous abordons les œuvres d‘après leurs pratiques intermédiales respectives. L’usage de la photo présente la plupart de ses échanges intermédiaux intégralement grâce à la combinaison des media qui permet la mise en relief des frontières médiales. Les années fait émerger ses multiples références intermédiales à travers la seule écriture. » (résumé joint au mémoire)

La version PDF du mémoire est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest. ###

BLANCHARD, Marie-Ève, « (Dé)faire l’amour d’une histoire à l’autre: les dynamiques amoureuses chez Annie Ernaux dans “Fragments autour de Philippe V.”, L’occupation et L’usage de la photo », mémoire de maîtrise, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2010, 126 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « Ce mémoire analyse les représentations de l’amour dans trois textes autobiographiques d’Annie Ernaux: “Fragments autour de Philippe V.”, L’occupation et L’Usage de la photo. L’amour est ici considéré comme une problématique féministe, dans la mesure où, comme le montre un préambule théorique, le modèle romantique impliquant notamment l’idéal de la fusion, cette abolition de soi dans l’autre, est une construction historique et politique qui tend à nuire aux femmes. Malgré la possibilité pour celles-ci de choisir leur partenaire ou de rompre, ce modèle demeure encore très influent aujourd’hui. Néanmoins, l’emprunt à différentes théories sociologiques permet d’envisager la mise en couple à la fois comme un processus contraignant et comme un espace d’évolution dans la définition de soi, puisqu’il est possible de prendre conscience des schèmes préconstruits et de s’en distancier. La principale hypothèse défendue est celle d’une trajectoire en trois états du sujet féminin, qui jouirait d’abord dans le premier texte d’une autonomie apparente lors de la séduction et des débuts du couple, puis qui se révélerait profondément hétéronome dans sa relation amoureuse et même après la fin de celle-ci dans L’occupation, pour ensuite tenter, avec L’Usage de la photo, de bâtir un nouveau rapport à l’amour qui serait plus équilibré et ne reposerait pas sur une dissymétrie des rôles amoureux. Dans ce demier texte qui comprend plusieurs photographies, la déconstruction imaginaire du genre sexuel contribue au dépassement du modèle conjugal, puisque celui-ci implique des rôles spécifiques pour chacun des sexes. L’analyse montre que les trois textes sont marqués, à des degrés variables, par des allers-retours entre les normes relatives au modèle traditionnel dans lequel la narratrice a été socialisée et une distanciation critique par rapport à ce modèle. Cette distanciation opère surtout au moment de l’écriture, caractérisée par son aspect antisentimental, parfois presque documentaire, qui favorise la conscientisation. L’écriture d’Ernaux sera également étudiée en lien avec celle de ses amants impliqués dans chacun des textes de notre corpus. “Fragments autour de Philippe V.” et L’occupation ont chacun provoqué des réponses dé Philippe Vilain, lequel s’efforce de défendre une autre image de lui et de la relation amoureuse, de même qu’une conception plus traditionnelle de l’amour hétérosexuel en général. Ces réactions rendent encore plus perceptibles la dimension féministe des textes d’Ernaux et la présence implicite d’une lutte des sexes derrière le mythe de l’amour. L’Usage de la photo, quant à lui, a été coécrit avec Marc Marie, dont l’écriture paraît au contraire s’harmoniser avec celle d’Ernaux. Néanmoins, il ne s’agit pas de fusion, puisque les auteurs signent chacun des sections respectives et développent ainsi une écriture autobiographique en parallèle qui est le lieu d’une introspection. » (résumé joint au mémoire)

MONTÉMONT, Véronique, « Le pacte autobiographique et la photographie », dans Le français d’aujourd’hui, vol. 2, no 161 (2008), p. 43-50. +++ Article de revue

### « Cet article montre de quelle manière une photographie placée dans un texte autobiographique peut prétendre à un statut “photobio-graphique”. Après un rappel des conditions du pacte autobiographique telles qu’énoncées par P. Lejeune, il évoque brièvement l’essor pris par l’image au sein du genre autobiographique et l’ambiguité possible des relations entre texte et image. Il montre ensuite comment la photo se heurte à la question de la désignation de son dénonciateur, ce qui l’oblige à passer par le truchement du texte pour signaler sa qualité autobiographique. Enfin, la question de la présence physique des images ou de leur descriptions sous forme d’ekphrasis amène à envisager les effets de sens portés par la coexistence du texte et de l’image, envisagée comme un dispositif d’interaction. » (résumé joint à l’article)

L'usage de la photo (oeuvre)
TitreL'usage de la photo
AuteurAnnie Ernaux
Parution2005
Tride la photo
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