Pierre Yergeau - Québec, L’instant même, 1995, 223 p.
« Jeune cadre d’une importante société d’import-export, Charles Hoffen a vu basculer son univers le jour où un ange s’est installé dans son bureau. Devenu ange à son tour, dérisoirement affecté à la réclame d’un bar, il est irrésistiblement attiré par les profondeurs. C’est sur un bateau, dans les eaux gelées du port de Montréal, que les survivants traverseront le millénaire, en dansant sur les rythmes les plus endiablés qu’on ait entendus dans un roman depuis Boris Vian. » (Présentation de l’éditeur)
Fiche de l’oeuvre sur Orion
CLÉMENT, Anne-Marie, « La narrativité à l’épreuve de la discontinuité », dans René AUDET et Andrée MERCIER (dir.), La narrativité contemporaine au Québec, vol. 1. La littérature et ses enjeux narratifs, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2004, p. 107-135. +++ Chapitre de collectif
### Anne-Marie Clément propose une réflexion sur la narrativité contemporaine, caractérisée par la discontinuité, signe, selon elle, d’une difficulté de raconter selon le modèle de récit canonique. 1999 de Pierre Yergeau retient l’attention de l’auteure, en ce qu’il « consiste en une juxtaposition de scènes où les actions, souvent sans lien de causalité, semblent participer à la caractérisation des lieux et des êtres plutôt qu’à la trame événementielle, et où les personnages, solitaires, semblent faire partie du décor ». Cependant, « ne transparaît pas dans ce roman une quelconque déception devant un récit qui ne serait pas “réussi” en raison de ses défauts de cohérence ». (Extrait, p. 122) ###
CUSSON, Marie, « Espace moral de la ville carnavalesque. La place publique dans 1999 de Pierre Yergeau », dans Pierre OUELLET (dir.), Le soi et l’autre : l’énonciation de l’identité dans les contextes interculturels, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2003, p. 77-93. +++ Chapitre de collectif
###« La carnavalisation de l’espace urbain, en l’occurrence Montréal, m’apparaît à plusieurs égards, chez Pierre Yergeau, porteuse d’une épiphanie qui participe de la définition d’un “horizon moral” de signification au sens où l’entend Charles Taylor. » (Extrait de l’introduction) ###
CLÉMENT, Anne-Marie, « Formes et sens de la discontinuité dans la prose narrative québécoise contemporaine », thèse de doctorat, département des littératures, Université Laval, 2005, 253 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###« Partant du constat maintes fois énoncé d’un retour du récit en littérature, l’auteure de cette thèse propose d’envisager, avec la discontinuité, un rapport au récit et à la narrativité différent de celui, plus conventionnel, qui table sur les valeurs de continuité et de totalité. Un premier objectif vise à préciser le statut théorique de la notion de discontinuité. La réflexion propose d’abord l’exploration du champ lexical que la discontinuité partage avec des notions voisines (la rupture, le fragmentaire, l’hétérogène, le pluriel) liées au domaine littéraire ; à cet exercice de définition, vient se greffer une réflexion alimentée par les lectures théoriques sur le discontinu qui mène à dégager trois types de discontinuité (discontinuités critique, mimétique et exploratoire), correspondant aux rôles que peut tenir le discontinu dans les textes littéraires. Le deuxième objectif s’appuie sur la lecture d’un corpus et vise à circonscrire ce qui, dans la façon de raconter, est plus caractéristique d’une part de l’écriture contemporaine, de ses attentes et de ses préoccupations. Les analyses présentées constituent un essai de caractérisation des particularités narratives et esthétiques de certaines réalisations singulières du corpus contemporain québécois (décennie quatre-vingt-dix). L’observation du discontinu narratif s’appuie sur un triple corpus composé de romans, recueils de nouvelles et poésie en prose, donnant ainsi accès aux variations du discontinu dans une variété de discours narratifs. De ces récits mis à l’épreuve de la discontinuité, sont dégagées les manières par lesquelles la discontinuité affecte les données de la narrativité et propose un autre mode de relation entre le lecteur et le récit. L’analyse des oeuvres s’appuie sur une attention portée à la composition du récit (configuration narrative) couplée à une attention portée à l’organisation du texte (configuration textuelle), favorisant ainsi l’établissement de relations entre les structurations narrative et textuelle et permettant de rendre compte de l’importance de raconter et d’écrire chez les écrivains contemporains. Le parcours des oeuvres permet de mettre en évidence que l’écrivain contemporain, par des moyens détournés et multiples, cherche une juste formulation à ses interrogations et à celles de son époque, hors des formes traditionnelles du récit qui ne conviennent pas nécessairement. Dans ce contexte, le récit mis à l’épreuve de la discontinuité constitue le détour emprunté pour exposer et explorer l’indétermination du sens liée à la pensée contemporaine. » (Résumé joint à la thèse)
L’oeuvre de Pierre Yergeau est plus particulièrement abordée dans le chapitre 4: « Analyse d’un roman : 1999 de Pierre Yergeau », p. 99-132.
La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest.###
GERVAIS, Bertrand, « La tentation de la fin. Esthétique de l’interruption dans 1999 de Pierre Yergeau », dans Petr KYLOUSEK, Max ROY et Jozef KWATERKO (dir.), Imaginaire du roman québécois contemporain. Actes du colloque, Université Masaryk de Brno, 11-15 mai 2005, Brno / Montréal, Masarykova univerzita / Université du Québec à Montréal, 2006, p. 69-78. +++ Chapitre de collectif
###« […] C’est que la fin du monde mise en scène par Yergeau procède d’une déconstruction savante de ses scénarios habituels. Pas de cataclysmes dans 1999, pas de bataille d’Armagueddon ou de bête à sept têtes, de collision avec un astéroïde ou de démon aux pouvoirs maléfiques. Mais un ange déchu, réduit à faire de la réclame pour un bar de rencontres, le Saint-Michel […]. » (Extrait, p. 69) ###
GERVAIS, Bertrand, « Les terres dévastées de Pierre Yergeau. 1999 et la théorie des sphères parallèles », dans Voix et images, vol. 32, no 1 (no 94 - automne 2006), p. 117-132. +++ Article de revue
### « Dans cet article, l’auteur examine l’esthétique des sphères parallèles présente dans les romans du cycle de la ville-île de Pierre Yergeau et, afin d’en décrire les principales composantes, il commence par s’arrêter sur le roman intitulé 1999. L’attention se porte sur le personnage de Charles Hoffen, témoin par excellence de la logique de l’interruption sous-jacente à cette esthétique. L’hypothèse soutenue est qu’un récit brisé ne peut que mettre en scène des personnages détraqués, et que Charles en est l’exemple par excellence. Cette perspective s’élargit ensuite pour montrer, dans un premier temps, le système de communication implicite qui réunit les divers textes du cycle de la ville-île. Dans un deuxième et dernier temps, l’auteur étudie les relations entre ce cycle et l’un de ses hypotextes, le poème moderniste de T. S. Eliot, The Waste Land. On verra que la terre dévastée n’est pas qu’un thème chez Yergeau, mais un intertexte aux ramifications étonnantes. » (Résumé joint à l’article)
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GERVAIS, Bertrand, « Chapitre VIII. D’une figure déchue. L’interruption comme esthétique », dans Figures, lectures. Logiques de l’imaginaire - tome I, Montréal, Le Quartanier (Erres essais, no 1), 2007, p. 205-229. +++ Monographie
###« Le roman de Yergeau [1999] met en scène un personnage paradoxal, un être double qui a fait du franchissement des frontières sa raison d’être ; un personnage en oscillation constante, dont l’instabilité est telle qu’elle défie notre imagination. C’est un être qui se défait sous nos yeux et dont la figure de l’ange à laquelle il s’identifie est la seule bouée, même si, dans un premier temps, il lui a refusé tout droit à l’existence. Dans les pages qui suivent, je vais m’intéresser au statut de cette relation figurale corrompue. Je décrirai certains des procédés du roman qui répondent à une esthétique de l’interruption à laquelle évidemment la figure n’est pas insensible. Je m’arrêterai à la vision de fin du monde du roman et montrerai comment le désordre vient y déconstruire les rapports logiques, narratifs et temporels. J’étendrai par la suite mon regard pour montrer les liens établis entre 1999 et les autres textes de Yergeau qui participent au cycle romanesque de la ville-île. Ces liens permettent de comprendre, par le biais d’une logique des sphères parallèles, comment peut se tisser un réseau de figures fondé sur la contamination et l’effacement des frontières. » (Extrait de l’introduction) ###
1999 (oeuvre) | |
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Titre | 1999 |
Auteur | Pierre Yergeau |
Parution | 1995 |
Tri | 1999 |
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