ROMERAL, Francisca, « Érotisme et subversion dans l’oeuvre de Caroline Lamarche », Nouvelles études francophones, vol. 19, n° 2 (automne 2004), p. 75-84. +++ Article de revue
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Résumé
L’enfance n’est pas un sujet que Caroline Lamarche ait traité directement dans son œuvre. Cependant, au fil des récits et dans quelques poèmes, sa propre enfance se fraie un passage à travers l’évocation de personnages de l’environnement familial. Mais ce ne sont jamais que des rôles secondaires, des accessoires qui permettent de créer une perspective temporelle. Parfois, dans un processus de symbolisation, certains de ces personnages quittent leur lieu d’origine, n’appartiennent plus à des souvenirs concrets; ils émergent du passé, émigrent, se déplacent maintenant dans un contexte qui n’est pas le leur, enrichis de nouvelles connotations grâce à la fiction et prennent en charge l’accomplissement de fonctions particulières.
Corpus retenu
Carnets d’une soumise de province, Le jour du chien, Lettres du pays froid, La nuit l’après-midi, L’ours et Le rêve de la secrétaire
ZBIERSKA-MOSCICKA, Judyta, Lieux de vie, lieux de sens. Le couple lieu/identité dans le roman belge contemporain. Rolin-Harpman-Feyder-Lalande-Lamarche-Deltenre, Frankfurt am Main, Peter Lang (Études de linguistique, littérature et art), 2014, 317 p. +++ Monographie
### Présentation
Perçue comme un « entre-deux » ou un « carrefour », la Belgique se définit volontiers en termes spatiaux. L’idée d’enracinement lui est chère au même degré que celle d’errance. La littérature thématise cette oscillation entre le dedans et le dehors en recourant à une imagerie complexe, tributaire de la sensibilité de chaque auteur, ainsi que des circonstances historiques et sociales environnantes. La période envisagée (1960-2012) correspond, dans les représentations romanesques, à un démantèlement progressif de l’objet « maison », processus qui fait écho à des mutations profondes relatives aux phénomènes sociaux liés à l’évolution du sentiment identitaire. L’analyse thématique renouvelée par les apports de la sociologie de l’individu (Augé, Bauman, Dubar, Kaufmann, Maffesoli etc.) fournit un éclairage nouveau sur les œuvres étudiées. La période examinée couvre les années 1960-2012 qui témoignent d’une lente dissolution de la « maison » au profit d’une errance en quête d’un lieu de sens pour soi. Le corpus englobe l’œuvre de Dominique Rolin (« maison familiale »), Jacqueline Harpman (« lieux d’émancipation »), Vera Feyder (« quête du lieu »), Françoise Lalande (« errance »), Caroline Lamarche (« lieu suspendu ») et Chantal Deltenre (« vagabondages initiatiques »). On y trouvera aussi une étude préliminaire consacrée à Madeleine Bourdouxhe (« ici et ailleurs »), considérée comme précurseur d’un certain type de représentation spatiale.
Le chapitre 5 de la troisième partie, « Quêtes », s’intitule « Caroline Lamarche : transgressions, déplacements »
Extrait du chapitre
[Les] œuvres avec lesquelles Caroline Lamarche débute et se signale d’emblée comme un écrivain audacieux et sans compromis, comportent certains traits que l’on voudrait traiter comme programmatiques pour l’œuvre à venir. Se laisse voir d’abord la dimension initiatique des parcours des protagonistes lamarchiens. Le dernier roman le dit, on l’a vu, explicitement au travers de ce conte qui donne son titre au roman, mais le caractère de quête ainsi que l’évolution du personnage sur un chemin de douleur et de sacrifice qui le mène, ou le rapproche pour le moins, à lui-même, apparaît déjà dans le tout premier texte de Lamarche, . Rappelons qu’il s’agit, dans ce roman des plus audacieux, de l’histoire d’une femme qui n’ayant gardé de son enfance aucun souvenir ni du corps d’elle-même ni de celui de sa mère, décide de le reconstruire dans sa conscience à travers le corps des hommes. Elle répond à une annonce où “l’homme roux” l’invite à des jeux sadomasochistes. Le récit n’épargne au lecteur rien de cette aventure initiatique au cours de laquelle, par l’entremise de la violence masculine qu’elle accepte et accueille en toute lucidité, la femme explore sa propre intimité, son propre corps jusqu’à “par le biais même du sang […] revivr[e] son propre accouchement pour une nouvelle naissance”. » ###
Jeannine Pâque, « Un fantastique au féminin pluriel : Jacqueline Harpman et Caroline Lamarche », dans Ana GONZALEZ SALVADOR (dir.), Couloirs du fantastique, Bologne, CLUEB (Bussola, 20), 1998, p. 139-155. +++ Chapitre de collectif
Caroline Lamarche - Ensemble de l'oeuvre (oeuvre) | |
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Titre | Caroline Lamarche - Ensemble de l'oeuvre |
Auteur | Caroline Lamarche |
Parution | 9999 |
Tri | Caroline Lamarche - Ensemble de l'oeuvre |
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