Sylvie Germain, Céphalophores, Paris, Galimard (L’un et l’autre), 1996, 168 p.
« Tous ceux et celles que l’amour a saisis, et qui s’en vont transis de la pensée de l’autre, ardés par le regard de l’autre, marchent ainsi en somnanbules. Ils ont la tête ailleurs, comme on dit. Leur front est resté lové dans la chaleur et dans l’odeur du cou de l’autre, appuyé contre son épaule. Ils, elles, portent leur tête en offrande à l’aimée, à l’élu, à moins que ce ne soit la tête de l’autre qu’ils, elles, portent ainsi en très secrète et tendre procession.
Oui, on a vraiment la tête ailleurs lorsqu’on est amoureux, - alors, quand c’est pour l’Éternel que l’on s’est enflammé, on a la tête infiniment ailleurs. On est un funambule, avec, en guise de balancier, son cœur en bandoulière et sa tête épanouie tel un bouquet de fleurs de mai.
Tous ceux et celles que l’amour a ravis sont des céphalophores, des êtres en proie à une miraculeuse catastrophe. »
(Quatrième de couverture)
BLANCKEMAN, Bruno, « Sylvie German essayiste : quand la pensée déambule (étude de Céphalophores) », dans Mariska KOOPMAN-THURLINGS (dir.), Sylvie Germain: Les essais - Un Espace transgénérique, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 15-24. +++ Chapitre de collectif
Céphalophores (oeuvre) | |
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Titre | Céphalophores |
Auteur | Sylvie Germain |
Parution | 1996 |
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