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Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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 Pierre Michon et Pierre Bergounioux, écrivains français qu’on a souvent comparés, n’ont de cesse de dire leur admiration pour William Faulkner. À la faveur de la parution, en 2002, de //L’éléphant//, un court texte de Michon intégré au recueil //Corps du roi//, et de //Jusqu’à Faulkner//, un essai biographique de Bergounioux, la présente étude entend analyser la référence à l’écrivain américain chez les deux Français. Prenant acte de l’insistance de Michon et de Bergounioux sur l’ancrage de Faulkner dans le sud des États-Unis, nous nous proposons d’envisager cette référence comme un cas particulier de transfert culturel, afin de saisir le triple processus de sélection, de médiation et de réception du modèle (biographique et littéraire) étranger. Ainsi, en tant que Limousins, Michon et Bergounioux choisissent Faulkner parce que son origine géographique et culturelle — le Sud — leur apparaît d’emblée familière (sélection). Or, entre le Sud du premier XXe siècle et la France d’aujourd’hui, les textes littéraires faulknériens ont subi des transformations significatives : les traducteurs ont eu tendance à se focaliser sur le tragique (au détriment du comique) et surtout à gommer le vernaculaire et les dialectes du Sud au profit d’une prose française policée et intellectualisée (médiation). Du coup, le Faulkner que Michon et Bergounioux reçoivent, c’est un paysan parlant comme un Parisien, et l’écrivain américain devient le modèle par excellence des deux Limousins (réception). À en croire Michon et Bergounioux, ce n’est rien de moins qu’une parole d’écrivain qui leur a ainsi été donnée, celle-là même qui, en retour, leur permet maintenant d’écrire sur Faulkner. Pierre Michon et Pierre Bergounioux, écrivains français qu’on a souvent comparés, n’ont de cesse de dire leur admiration pour William Faulkner. À la faveur de la parution, en 2002, de //L’éléphant//, un court texte de Michon intégré au recueil //Corps du roi//, et de //Jusqu’à Faulkner//, un essai biographique de Bergounioux, la présente étude entend analyser la référence à l’écrivain américain chez les deux Français. Prenant acte de l’insistance de Michon et de Bergounioux sur l’ancrage de Faulkner dans le sud des États-Unis, nous nous proposons d’envisager cette référence comme un cas particulier de transfert culturel, afin de saisir le triple processus de sélection, de médiation et de réception du modèle (biographique et littéraire) étranger. Ainsi, en tant que Limousins, Michon et Bergounioux choisissent Faulkner parce que son origine géographique et culturelle — le Sud — leur apparaît d’emblée familière (sélection). Or, entre le Sud du premier XXe siècle et la France d’aujourd’hui, les textes littéraires faulknériens ont subi des transformations significatives : les traducteurs ont eu tendance à se focaliser sur le tragique (au détriment du comique) et surtout à gommer le vernaculaire et les dialectes du Sud au profit d’une prose française policée et intellectualisée (médiation). Du coup, le Faulkner que Michon et Bergounioux reçoivent, c’est un paysan parlant comme un Parisien, et l’écrivain américain devient le modèle par excellence des deux Limousins (réception). À en croire Michon et Bergounioux, ce n’est rien de moins qu’une parole d’écrivain qui leur a ainsi été donnée, celle-là même qui, en retour, leur permet maintenant d’écrire sur Faulkner.
  
 +**Abstract**\\
 +Pierre Michon and Pierre Bergounioux, two contemporary French writers often compared to each other, continuously claim their admiration for William Faulkner. With the publication, in 2002, of //L’éléphant//, a short text by Michon in //Corps du roi//, and //Jusqu’à Faulkner//, a biographical essay by Bergounioux, this paper examines the reference to the American author by both French writers. Based on the importance given to Faulkner’s Southern origin by Michon and Bergounioux, we view this reference as a particular case of cultural transfer in order to understand the triple process of selection, mediation and reception of the foreign “model” (both literary and biographical). Thus, Michon and Bergounioux, natives of Limousin, choose Faulkner because his geographical and cultural origin (the South) seems familiar to them (selection). Yet, from the South of the first half of the 20th century to contemporary France, Faulknerian literary texts were significantly transformed by successive translations tending to focus on the tragic (at the expense of the comic) and replacing Southern dialects with French intellectualized prose (mediation). As a result, the Faulkner which Michon and Bergounioux embrace is a country man speaking like a Parisian, and, as such, he becomes their model par excellence (reception). Through the American author, Michon and Bergounioux seem to have found nothing less than their own writer’s voice, that same voice which they are using today to write about Faulkner.
  
-**Abstract :** +[[http://id.erudit.org/iderudit/016301ar|Lepage, 2007, HTML]]
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-Pierre Michon and Pierre Bergounioux, two contemporary French writers often compared to each other, continuously claim their admiration for William Faulkner. With the publication, in 2002, of //L’éléphant//, a short text by Michon in //Corps du roi//, and //Jusqu’à Faulkner//, a biographical essay by Bergounioux, this paper examines the reference to the American author by both French writers. Based on the importance given to Faulkner’s Southern origin by Michon and Bergounioux, we view this reference as a particular case of cultural transfer in order to understand the triple process of selection, mediation and reception of the foreign “model” (both literary and biographical). Thus, Michon and Bergounioux, natives of Limousin, choose Faulkner because his geographical and cultural origin (the South) seems familiar to them (selection). Yet, from the South of the first half of the 20th century to contemporary France, Faulknerian literary texts were significantly transformed by successive translations tending to focus on the tragic (at the expense of the comic) and replacing Southern dialects with French intellectualized prose (mediation). As a result, the Faulkner which Michon and Bergounioux embrace is a country man speaking like a Parisian, and, as such, he becomes their model par excellence (reception). Through the American author, Michon and Bergounioux seem to have found nothing less than their own writer’s voice, that same voice which they are using today to write about Faulkner. +
-  * [[http://www.erudit.org/revue/etudfr/2007/v43/n1/index.html|Lepage, Michon, 2007]]+
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 [[http://hdl.handle.net/1866/7265|Lefort-Favreau, 2009, PDF]] ### [[http://hdl.handle.net/1866/7265|Lefort-Favreau, 2009, PDF]] ###
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 +FARRON, Ivan, « Les ennemis d'Amérique : William Faulkner et Vladimir Nabokov dans //Corps du roi// », dans Pierre-Marc DE BIASI, Agnès CASTIGLIONE et Dominique VIART (dir.), //Pierre Michon : la lettre et son ombre. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, août 2009//, Paris, Gallimard, 2013, p. 481-496. +++ Chapitre de collectif
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