Anne F. Garréta et Jacques Roubaud, Éros mélancolique, Paris, Grasset, 2009, 301 p.
« Édition d’un manuscrit signé A.D. Clifford, découvert par les auteurs sur Internet. Ce récit retrace la vie de Goodman, jeune chimiste écossais, étudiant à Paris dans les années 1960. Pendant les six mois passés à garder l’appartement d’un voisin, Goodman tente de rédiger sa thèse sur la photographie, mais se laisse distraire par des femmes dont le souvenir le hante. »
(Quatrième de couverture)
FORTIER, Frances et Andrée MERCIER, « L’autorité narrative pensée et revue par Anne F. Garréta », dans Bruno BLANCKEMAN et Barbara HAVERCROFT (dir.), Narrations d’un nouveau siècle. Romans et récits français (2001-2010), Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2013. +++ Chapitre de collectif
### Porte également sur Pas un jour d’Anne F. Garréta. ###
GUÉTEMME, Geneviève, « Éros mélancolique de Jacques Roubaud et Anne F. Garréta : Écriture, photographie et disparition », Nottingham French Studies, vol. 51, n° 3 (automne 2012), p. 342-353. +++ Article de revue
### Résumé
Éros mélancolique est un roman qui commence par un échange de messages électroniques entre deux auteurs qui s’effacent derrière un(e) certain(e) A.D. Clifford. Le personnage principal travaille à une thèse sur la chimie de la lumière et élabore un projet photographique où chaque cliché, inscrit sur un damier, est déterminé par des règles spatiales et temporelles très strictes. Ce projet n’aboutit pas et son abandon place l’écriture et l’art (photographique) sous l’angle de l’effacement et du renoncement. Ce renoncement n’est pas un échec et l’oscillation entre les genres – entre l’histoire d’amour et le roman oulipien inspiré de La Disparition et de La Vie mode d’emploi de Perec – semble correspondre à un roman et à une photographie qui ne sont pas ce qu’ils semblent être. Un roman et une photographie où le lacunaire accompagne un travail de cumul et d’échange et où la fragmentation laisse apparaître une absence – visualisée photographiquement par le carré blanc. Un roman où la photographie se retrouve du côté de l’écriture et où un jeu de décomposition-recomposition visualise peut-être la façon dont l’art contemporain appréhende maintenant le temps, l’espace, le monde et l’histoire.
GUÉTEMME, Geneviève, « Alix Cléo et Jacques Roubaud : l’amour, la mort », Nouvelle revue d’esthétique vol. 2, n° 10 (2012), p. 11-25. +++ Article de revue
### Résumé
Alix Cléo Roubaud, gravement asthmatique et hantée par la mort, photographiait son corps. Ce corps, après sa mort, est saisi par son époux Jacques Roubaud, et transformé – notamment dans Quelque chose noir – en poésie. Nous proposons ici, grâce à une étude croisée de quelques images et de textes, d’observer la dimension spectrale d’un corps amoureux disparaissant, ramené à un souffle, posé entre ce qui fait et défait le corps. Ceci nous permettant d’envisager la rencontre intime entre poésie et photographie comme ce qui permet au connu et à l’inconnu, enfin, de se rejoindre.
BÉLANGER, David et Cassie BÉRARD, « Ces récits autogénérés : stratégies paratextuelles pour un brouillage de l’origine », Tangence, n° 105 (2014), p. 121-141. +++ Article de revue
### Résumé
Différentes conventions régissent ce qu’on nomme le « topique du manuscrit trouvé ». Bien présent dans la littérature des XVIIe et XVIIIe siècles, ce topique sert à pallier certaines invraisemblances, à lier, de façon plus ou moins sérieuse, le texte fictionnel à l’univers référentiel. Or, ce phénomène, intégré dans des romans du XXIe siècle, ne saurait viser les mêmes effets. Cet article se propose d’analyser la présence de ce topique dans des oeuvres contemporaines, en s’attardant plus particulièrement aux « préfaces dénégatives » qui servent à réfuter l’identité de l’auteur institutionnel — celui dont le nom paraît sur la jaquette — en proposant une origine nouvelle au texte. Si l’étude de quelques romans aux stratégies paratextuelles distinctes (La chambre de Simon Lambert, Maleficium de Martine Desjardins et Une estafette chez Artaud de Nicolas Tremblay) permet d’établir les enjeux d’une telle pratique, l’article s’attarde plus particulièrement sur des cas limites qui actualisent de façon inusitée le topique du manuscrit trouvé : Wigrum de Daniel Canty, d’une part, et Éros mélancolique de Jacques Roubaud et Anne F. Garréta, d’autre part. De la question première, « à quoi cela sert-il ? », découle une hypothèse, à savoir, le déplacement de l’enjeu du vraisemblable, qui concernerait moins la question du croire, dans ces oeuvres, que la question de l’origine.
Abstract
These self-generated narratives: paratextual strategies for blurring the origin
Various conventions govern what has been termed the “device of the found manuscript.” A common feature of seventeenth and eighteenth century literature, this device serves to compensate for certain implausibilities, to link, more or less seriously, the fictional text with the referential universe. Now, this phenomenon, when integrated into the novels of the nineteenth century, could not aim for the same effects. The present article proposes to analyze the presence of this device in contemporary works by examining, more specifically, the “prefaces of denial” that serve to refute the identity of the institutional author—the person whose name appears on the jacket—and by suggesting a new origin for the text. If the study of some novels employing distinct paratextual strategies (La chambre by Simon Lambert, Maleficium by Martine Desjardins and Une estafette chez Artaud by Nicolas Tremblay) allows us to establish the issues involved in a practice of this kind, the present article focuses, more particularly, on those borderline cases that actualize the device of the found manuscript in an unusual way: Wigrum by Daniel Canty, on one hand, and Éros mélancolique by Jacques Roubaud and Anne F. Garréta, on the other. The proposed answer to the first question that arises, “What purpose does it serve?”, involves the shift in the issue of the plausible, which in these works is less about belief than about origin.
Éros mélancolique (oeuvre) | |
---|---|
Titre | Éros mélancolique |
Auteur | Jacques Roubaud |
Parution | 2009 |
Tri | Éros mélancolique |
Afficher | oui |
Next → |
Éros mélancolique (oeuvre) | |
---|---|
Titre | Éros mélancolique |
Auteur | Anne F. Garréta |
Parution | 2009 |
Tri | Éros mélancolique |
Afficher | oui |
← Previous |