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Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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oeuvres:fugueuses [2016/07/29 13:44] – Modified from the form at oeuvres:fugueuses Audrey Thériaultoeuvres:fugueuses [2016/09/01 17:34] Audrey Thériault
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 ====== Fugueuses ====== ====== Fugueuses ======
  
-[[auteurs:Suzanne Jacob]] - Montréal, Boréal, 2005, 320 p. +[[auteurs:Suzanne Jacob]] - Montréal, Boréal, 2005, 321 p.
  
 {{ Fugueuses.jpg?100}} {{ Fugueuses.jpg?100}}
-« Le nouveau roman de Suzanne Jacob est une saga familiale condensée où la conscience du destin, de l'amour, du désir, de l'échec et de la liberté est traduite dans une langue limpide qu'éclaire un irrésistible humour. La romancière qui nous a donné //L'Obéissance// et //Rouge, mère et fils// évoque ici les jeux mystérieux, souvent cruels, de la transmission. //Fugueuses// montre comment certains de ces sortilèges de la filiation peuvent être rompus. » + 
-(Extrait de la quatrième de couverture, Éditions Boréal, 2005)+« Nathe et Alexa ont saisi l’occasion de la mystérieuse maladie de leur mère, Émilie, pour mener leur barque et s’aventurer, chacune à sa manière et à l’insu de l’autre, au-delà des limites de Carouges, le village où elles vivent, au bord du fleuve. Le départ d'Émilie pour un séjour en clinique déclenche l'ébranlement des fausses vérités et des vrais mensonges qui courent à travers quatre générations, de l’aïeule Blanche à ses arrière-petites-filles. Les deux adolescentes prendront la route pour le Nord, jusqu’au pays de l’autre versant, là où les eaux des rivières coulent vers un autre océan. 
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 +Le nouveau roman de Suzanne Jacob est une saga familiale condensée où la conscience du destin, de l'amour, du désir, de l'échec et de la liberté est traduite dans une langue limpide qu'éclaire un irrésistible humour. La romancière qui nous a donné //L'Obéissance// et //Rouge, mère et fils// évoque ici les jeux mystérieux, souvent cruels, de la transmission. //Fugueuses// montre comment certains de ces sortilèges de la filiation peuvent être rompus. » (Quatrième de couverture)
  
 ===== Documentation critique ===== ===== Documentation critique =====
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 ### **Résumé** ### **Résumé**
  
-«  Derniers instants », première partie de ce mémoire, est un roman dont la protagoniste, une octogénaire issue d’une famille aux valeurs traditionnelles, refuse de se conformer aux idéologies d’une société patriarcale, comme sa mère, sa grand-mère et toutes les femmes qui les ont précédées l’ont fait avant elle. C’est une démarche créative inspirée par la restitution de la part des femmes dans l’histoire, depuis l’avènement des études féministes. Un regard a posteriori, une relecture de l’expérience féminine. Dans la deuxième partie, « Modèle familial et filiations dans //Fugueuses// de Suzanne Jacob », je m’intéresse à la fonction que Jacob attribue à l’écrivain. En effet, pour l’auteure, chaque individu est un lecteur du monde. Le rapport dialogique qu’elle établit entre le texte littéraire et les « fictions dominantes » rend compte de sa démarche créative, c’est-à-dire l’écriture comme l’aboutissement d’une lecture singulière des évidences, de l’entendu, du ce-qui-va-de-soi.+« Derniers instants », première partie de ce mémoire, est un roman dont la protagoniste, une octogénaire issue d’une famille aux valeurs traditionnelles, refuse de se conformer aux idéologies d’une société patriarcale, comme sa mère, sa grand-mère et toutes les femmes qui les ont précédées l’ont fait avant elle. C’est une démarche créative inspirée par la restitution de la part des femmes dans l’histoire, depuis l’avènement des études féministes. Un regard a posteriori, une relecture de l’expérience féminine.  
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 +Dans la deuxième partie, « Modèle familial et filiations dans //Fugueuses// de Suzanne Jacob », je m’intéresse à la fonction que Jacob attribue à l’écrivain. En effet, pour l’auteure, chaque individu est un lecteur du monde. Le rapport dialogique qu’elle établit entre le texte littéraire et les « fictions dominantes » rend compte de sa démarche créative, c’est-à-dire l’écriture comme l’aboutissement d’une lecture singulière des évidences, de l’entendu, du ce-qui-va-de-soi.
  
   * [[http://hdl.handle.net/1866/11487|Lebel, 2014, PDF]] ###   * [[http://hdl.handle.net/1866/11487|Lebel, 2014, PDF]] ###
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 ### **Résumé** ### **Résumé**
  
-L'histoire du Québec moderne est, le plus souvent, pensée en fonction d'une rupture qui cloisonne et oppose les périodes d'avant et d'après la Révolution tranquille. Cette modalité de conscience historique a forgé un rapport au temps particulier, marqué par la honte et l'oubli volontaire du passé de Grande Noirceur. Ce rapport des Québécois-es à leur passé semble être en voie de se modifier, comme en témoignent certaines fictions québécoises contemporaines. Une belle éducation de France Théoret, Après la nuit rouge de Christiane Frenette et Fugueuses de Suzanne Jacob revisitent toutes un certain passé marqué par la rupture pour mieux mettre en relief sa permanence dans le présent. Ce faisant, ces romans remettent en cause la valeur réelle de la rupture opérée par la Révolution tranquille et permettent de saisir certains échos du passé dans la sphère du présent. Ce mémoire présente une validation de cette hypothèse de lecture grâce à l'analyse des pensées du temps propres à ces trois romans, analyse réalisée à partir de la notion de régimes d'historicité. Elaboré par François Hartog, ce concept porte « sur les formes ou les modes d'articulation de ces catégories ou formes universelles que sont le passé, le présent et le futur1 » et permet de décrire divers rapports au temps. Ainsi le mémoire présente, pour chacune des oeuvres retenues, une analyse détaillée de la nature et des modalités des ordres du temps mis en scène. Une belle éducation de France Théoret fait la mise en scène d'un présent répétitif à force d'immobilité, permanent parce que refermant sur luimême toute possibilité d'avenir. Dans cet univers fait pour durer, le personnage principal du roman inventera pour lui-même et pour se doter d'un futur ouvert un rapport au temps et des modalités de conscience de soi inédits, basés sur l'importance d'avoir une mémoire. Après la nuit rouge de Christiane Frenette raconte en alternance deux histoires et met ainsi en place deux régimes d'historicité : l'un, basé sur la rupture comme mode d'organisation du temps, est décelable dans les parcours narratifs des personnages principaux de chaque récit ; tandis que l'autre, d'ordre lectural, établit une continuité entre les temps racontés. Fugueuses de Suzanne Jacob se saisit des enjeux d'héritage et de transmission à travers l'histoire d'une lignée familiale. Le roman pense le temps à l'aune de la tension vécue par le sujet lorsque, pour se forger un destin individuel, il doit lier un héritage négatif reçu de sa famille et sa propre singularité. Des trois romans à l'étude se dégage une pensée du temps résolument située entre rupture et continuité, qui veut montrer que l'une ne va pas sans l'autre et qui, de ce fait, propose à notre temps présent de nouvelles modalités de conscience de soi.+L'histoire du Québec moderne est, le plus souvent, pensée en fonction d'une rupture qui cloisonne et oppose les périodes d'avant et d'après la Révolution tranquille. Cette modalité de conscience historique a forgé un rapport au temps particulier, marqué par la honte et l'oubli volontaire du passé de Grande Noirceur. Ce rapport des Québécois-es à leur passé semble être en voie de se modifier, comme en témoignent certaines fictions québécoises contemporaines. //Une belle éducation// de France Théoret, //Après la nuit rouge// de Christiane Frenette et //Fugueuses// de Suzanne Jacob revisitent toutes un certain passé marqué par la rupture pour mieux mettre en relief sa permanence dans le présent. Ce faisant, ces romans remettent en cause la valeur réelle de la rupture opérée par la Révolution tranquille et permettent de saisir certains échos du passé dans la sphère du présent. Ce mémoire présente une validation de cette hypothèse de lecture grâce à l'analyse des pensées du temps propres à ces trois romans, analyse réalisée à partir de la notion de régimes d'historicité. Elaboré par François Hartog, ce concept porte « sur les formes ou les modes d'articulation de ces catégories ou formes universelles que sont le passé, le présent et le futur » et permet de décrire divers rapports au temps. Ainsi le mémoire présente, pour chacune des oeuvres retenues, une analyse détaillée de la nature et des modalités des ordres du temps mis en scène. //Une belle éducation// de France Théoret fait la mise en scène d'un présent répétitif à force d'immobilité, permanent parce que refermant sur lui-même toute possibilité d'avenir. Dans cet univers fait pour durer, le personnage principal du roman inventera pour lui-même et pour se doter d'un futur ouvert un rapport au temps et des modalités de conscience de soi inédits, basés sur l'importance d'avoir une mémoire. //Après la nuit rouge// de Christiane Frenette raconte en alternance deux histoires et met ainsi en place deux régimes d'historicité : l'un, basé sur la rupture comme mode d'organisation du temps, est décelable dans les parcours narratifs des personnages principaux de chaque récit ; tandis que l'autre, d'ordre lectural, établit une continuité entre les temps racontés. //Fugueuses// de Suzanne Jacob se saisit des enjeux d'héritage et de transmission à travers l'histoire d'une lignée familiale. Le roman pense le temps à l'aune de la tension vécue par le sujet lorsque, pour se forger un destin individuel, il doit lier un héritage négatif reçu de sa famille et sa propre singularité. Des trois romans à l'étude se dégage une pensée du temps résolument située entre rupture et continuité, qui veut montrer que l'une ne va pas sans l'autre et qui, de ce fait, propose à notre temps présent de nouvelles modalités de conscience de soi.
  
   * [[http://constellation.uqac.ca/2642/|Gagnon-Bergeron, 2013, PDF]] ###   * [[http://constellation.uqac.ca/2642/|Gagnon-Bergeron, 2013, PDF]] ###
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 EIBL, Doris, « //Fugueuses// de Suzanne Jacob », dans Gilles DUPUIS et Klaus-Dieter ERTLER (dir.), //À la carte. Le roman québécois (2000-2005)//, Frankfurt am Main, Peter Lang, 2007, p. 157-178. +++ Chapitre de collectif EIBL, Doris, « //Fugueuses// de Suzanne Jacob », dans Gilles DUPUIS et Klaus-Dieter ERTLER (dir.), //À la carte. Le roman québécois (2000-2005)//, Frankfurt am Main, Peter Lang, 2007, p. 157-178. +++ Chapitre de collectif
  
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