Suzanne Jacob - Montréal, Boréal, 2008, 148 p.
« La littérature est un des moyens par lesquels nous pouvons prendre conscience de l’activité narrative qui nous est propre, par lesquels nous pouvons l’élargir et en accroître la force et l’étendue. La littérature, on ne la lit jamais qu’avec l’histoire qu’on est en train d’inventer pour soi-même, qu’avec l’histoire en perpétuelle gestation de sa propre vie. Je dis histoire ou récit comme je dirais souffle. Jusqu’au dernier souffle et à chaque souffle, il y a de l’histoire qui coule en nous comme l’oxygène dans le sang. Sans ce souffle qui nous crée et nous écrit, nos vies seraient dénuées de sens, de lien, d’espace, de temps. Nous ne saurions ni rire, ni sourire, ni nous attrister.
C’est en préparant un cours sur la création littéraire, alors que j’ai dû faire l’effort d’“arrêter ma violence”, c’est-à-dire de sortir de cette alternance de fuite et de mutisme face à toute question concernant la création et la fiction, que j’ai commencé à regretter de n’avoir jamais répondu de vive voix à aucune question, de n’avoir jamais répondu que par une nouvelle histoire, et que j’ai voulu réparer ma méprise en essayant de transmettre ce que j’avais reçu de meilleur et de pire pour que ma pensée ne soit pas, pour le moment, une espèce menacée. Or plus j’avançais dans mon entreprise, plus les histoires se multipliaient, toujours plus séduisantes, plus agissantes et fertiles que mes lourdes explications. Histoires de s’entendre veut rendre compte de cette tentative tardive de montrer que nous ne pouvons vivre, ni comme individu, ni comme groupe, sans les fictions qui nous fondent. » (Quatrième de couverture)
GAGNON, Francisca, « Les chercheurs d’aube, nouvelles, suivi de “Lirécrire“: Une école en soi, essai », mémoire de maîtrise, département des lettres et communications, Université de Sherbrooke, 2010, 133 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Ce mémoire de création s’intéresse à l’écriture de la nouvelle littéraire au Québec ainsi qu’aux discours produits par les écrivains québécois en lien avec la pratique des ateliers d’écriture en milieu scolaire.
En première partie, ce mémoire présente un recueil de nouvelles littéraires qui flirte avec l’onirisme : symboles, métaphores, allégories, dans une fusion des sens non soumis à la logique habituelle ou à la cohérence en vain attendue. Dans une ville inconnue et fantasmagorique, une auteure écrivante cherche à devenir écrivaine. Quand les chemins de la langue sont devenus impraticables, quand le marginal n’arrive plus à se nommer, il doit se réinventer, se dire. Dans cette cité miroir où des simulateurs d’aube influencent le cours des choses, la fiction domine, cherchant toujours à nuancer les demi-vérités déguisées en mensonge. Car cette ville, comme la fiction, fait naître des jardins dans les cendres de grands-mères.
En seconde partie, ce mémoire propose d’explorer le discours de trois écrivains québécois, soit Suzanne Jacob (Histoires de s’entendre, 2008), Sylvie Massicotte (Au pays des mers, 2002) et Philippe Haeck (Dis-moi ce que tu trouves beau, 2001). Grâce à la notion de significato, telle que définie par Gisèle Mathieu-Castellani (La rhétorique des passions, 2000), nous tâcherons de mieux circonscrire la définition que chaque auteur appose à l’écrivain, à l’écriture ainsi qu’à la littérature en soi. À la lumière de cette analyse, nous tâcherons de mieux comprendre de quelle manière est abordée, par ces écrivains québécois, la création littéraire en milieu scolaire.
Histoires de s'entendre (oeuvre) | |
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Titre | Histoires de s'entendre |
Auteur | Suzanne Jacob |
Parution | 2008 |
Tri | Histoires de s'entendre |
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