Nathalie Sarraute, Ici, Paris, Gallimard (Blanche), 1995, 181 p.
« Arcimboldo. Tout ici est à lui. Ici est l’espace dont il a besoin pour prendre ses aises… répandre aussi loin qu’il le voudra ses ondes… Déployer sa désinvolture. Son outrecuidance.
Qu’il fasse venir ici cela et encore cela, tout ce qui lui chante, ces fleurs, ces légumes, ces fruits, ces objets incongrus, ces bêtes étranges, qu’il en dispose comme bon lui semble… Arcimboldo, l’assurance même. L’affirmation. Le défi. Arcimboldo. Tout ici n’est que lui. Arcimboldo. »
(Quatrième de couverture)
MINOGUE, Valérie, « L’ “Ici” de Nathalie Sarraute : Arcimboldo et la dépersonnalisation du texte », dans Joëlle GLEIZE et Anne LEONI (dir.), Nathalie Sarraute, un écrivain dans le siècle, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2000, p. 37-46. +++ Chapitre de collectif
###Actes du colloque international de l’Université de Provence - Janvier 1996. ###
RABATÉ, Dominique, « Le dedans et le dehors », dans Joëlle GLEIZE et Anne LEONI (dir.), Nathalie Sarraute, un écrivain dans le siècle, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2000, p. 47-60. +++ Chapitre de collectif
###« Du roman au “récit”, l’écriture de Nathalie Sarraute dessine en fait un espace particulier. Le trajet, la courbe que tracent ses écrits est l’espace même du texte, tissu énergétique, tissu que l’oeuvre doit constamment réaffirmer vivant contre son destin mortifère. Le texte en train de s’écrire et de se lire est son milieu véritable. […] Le texte serait ainsi le véritable espace de contact entre le dedans et le dehors […] » (Extrait, p. 60)
Actes du colloque international de l’Université de Provence - Janvier 1996. ###
GLEIZE, Joëlle, « Le lecteur opiniâtre de Nathalie Sarraute », dans Joëlle GLEIZE et Anne LEONI (dir.), Nathalie Sarraute, un écrivain dans le siècle, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2000, p. 105-115. +++ Chapitre de collectif
###Actes du colloque international de l’Université de Provence - Janvier 1996. ###
RAFFY, Sabine, « Soupçons. Et comment s’en débarrasser », dans Joëlle GLEIZE et Anne LEONI (dir.), Nathalie Sarraute, un écrivain dans le siècle, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2000, p. 117-125. +++ Chapitre de collectif
###Actes du colloque international de l’Université de Provence - Janvier 1996. ###
PAILLET, Anne-Marie, « Ici et maintenant : la deixis “anonyme” chez Nathalie Sarraute », dans Agnès FONTVIELLE et Philippe WAHL (dir.), Nathalie Sarraute : du tropisme à la phrase, Lyon, Presses Universitaires de Lyon (Textes & Langue), 2003, p. 41-57. +++ Chapitre de collectif
GJERDEN, Jorunn S., « Le portrait selon Nathalie Sarraute : configurations du sujet moderne dans Portrait d’un inconnu et Ici », Revue Romane, vol. 34, n° 2 (1999), p. 265-284. +++ Article de revue
COPE, Ben, « La communauté en question : lire Sarraute avec Deleuze et Guattari », dans Pascale FOUTRIER (dir.), Éthiques du tropisme. Nathalie Sarraute, Paris, L’Harmattan, 2000, p. 201-211. +++ Chapitre de collectif
TUTUC, Livia Roxana, « Language and Tropisms : The Verbal Representation of Subjectivity in the Work of Nathalie Sarraute », thèse de doctorat, Department of French and Italian, Princeton University, 2005, 157 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« This dissertation focuses systematically on Nathalie Sarraute’s techniques for representing subjectivity, especially as it manifests itself intersubjectively in what she calls tropisms. These are particular subterranean movements, interpenetrating, barely perceptible and unnamable, triggered in the course of everyday dialogues and situations. Since conventional language has a petrifying power and cannot express the fluidity or indefiniteness in the tropism, Sarraute has to appeal to rhetorical devices and literary strategies in order to give as appropriate a representation of such movements as possible. Tropisms imply relationality, they are seen primarily as responses to others. While articulating Sarraute’s understanding of the self in its relation with others, this thesis highlights the novelty of the author’s conception of character and the ingenuity of her artistic practices. The in-depth analysis of Nathalie Sarraute’s novels ultimately reveals her conception of communication, of the distorting power of words, which are shown to have a peculiar effect on those who hear them. This technical reading frequently draws on the resources of linguistics, especially on the critical works by such figures as Benveniste, Jakobson, and Genette.
By means of an aesthetic analysis of five prose works - Entre la vie et la mort, Tropismes, Portrait d’un inconnu, Les fruits d’orand Ici - the dissertation shows the possibilities of language to represent a reality of a different order, but also the difficulties created and the questions raised by such a literary enterprise. It focuses, moreover, on the implications of Sarraute’s writing for the reader. With regard to this matter, along with the fictional texts mentioned above, Sarraute’s theoretical works and the interviews that she gave serve here as a basis for the examination of the text-reader relationship, as it is understood by the author and as it actually takes place. »
La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest.###
YOTOVA, Rennie, « L’espace monadelphe d’Ici », dans Jeux de constructions : poétique de la géométrie dans le Nouveau Roman, Paris, L’Harmattan (Critiques littéraires), 2006, p. 135-152. +++ Monographie
###« Lorsque Nathalie Sarraute publie ses Tropismesen 1938, elle choisit ce terme aux connotations scientifiques, emprunté à la biologie végétale ou animale, pour désigner ces mouvement indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience. Pour son roman Icipublié en 1995, quatre ans avant sa mort en 1999, nous choisissons de nouveau une métaphore empruntée au vocabulaire de la biologie pour marquer un espace intérieur, mental, qui remplace la désignation personnelle par quelque pronom personnel qu profit d’un adverbe qui exprime l’autofécondation d’avant la nomination. Monadelphe désigne la partie mâle fertile d’une fleur dont les étamines sont soudées en un seul faisceau. Quoique Nathalie Sarraute refuse de faire une différenciation sexuelle dans ses textes, nous constatons que dans ses trois premiers romans elle se projette dans des protagonistes masculins. La même impression se dégage du présent roman où le lecteur associe plus aisément “ici” au pronom personnel “il” dont l’anonymat est poussé à l’extrême, ce qui lui permet de se présenter comme être asexuel, mais à la fois s’autogénérant. “Monadelphe” caractérise donc à la fois la fermeture et la prolifération de l’espace du livre. Ce type d’espace transposé sur le plan d’une abstraction idéale rappelle également la monade de Leibniz, en tant que substance indivisible, active, à la fois simple et apte à éprouver des désirs, douée de volonté et de perception. Ici, qui nous parvient en textes brefs, rappelle également par sa forme les Tropismes. Analogie, qui justifie à sa façon la métaphore biologique, de laquelle nous retiendrons l’aspect exclusivement fécond, évoquant une matière proliférant sans cesse, jouant inlassablement sur les registres du clos et de l’infini. » ###
GOSSELIN-NOAT, Monique, « Souvenirs, images, métaphores : le statut de l’image dans les récits de fiction de Nathalie Sarraute », dans Monique GOSSELIN-NOAT et Arnaud RYKNER (dir.), Nathalie Sarraute et la représentation, Lille, Roman 20-50 (Actes), 2005, p. 213-229. +++ Chapitre de collectif
###Porte aussi sur Enfance.
« Nathalie Sarraute, à travers ses différents types de narrateurs, se montre partout très consciente du problème soulevé par l’image : purement construite ou référentielle, souvenir ou fantasme ? Ses fictions mettent en scène ses tâtonnements, ses interrogations et font apparaître une récusation nuancée, problématique de la notion traditionnelle de “mimésis”. L’accent y est mis sur une opération de l’esprit, une connaissance active qui s’éprouve dans et par l’image. Cette position la situe de manière incontestable dans la modernité et ce n’est pas là une nouvelle. Mais l’examen précis des images variées que charrient ses fictions suggère un rapport plus problématique. La présentification du réel à travers une description, fût-elle à peine esquissée, prétend tenir de la restauration et de la construction. La création ne s’y opère pas ex nihilo. On peut y saisir, dans la multiplicité et les divers types d’images dont fourmillent ses textes, un jeu de la mémoire et du désir :
Dans Enfanceau premier chef - parce que le rapport au réel dans un récit autobiographique, se veut différent, mais nous le vérifierons dans Iciou dans Entre la vie et la mort. Le problème est posé au lecteur implicite par le narrateur mais il n’est pas résolu. Il est figuré par tout un jeu de reprises, d’approximations d’un texte poétique ; le sens est pris, coulé dans la polysémie des mots, des métaphores et des rythmes. Après avoir tenté de caractériser les images que nous rencontrons dans le monde du texte de Sarraute, il faudra comparer quelques représentations d’une réalité apparemment analogue dans des contextes très différents pour faire apparaître le sens de ces variations et s’arrêter enfin sur une poétique de l’image et la philosophie qu’elle implique et met au jour, N. Sarraute semblant se frayer une voie tâtonnante entre la philosophie qui régnait à l’époque de sa formation, soit celle de Bergson, et la phénoménologie de Merleau-Ponty qu’elle peut rejoindre ou pressentir, du fait de ses études à Berlin au temps où se répandait la philosophie de Husserl. Et c’est ce que nous essaierons de faire. »
(Extrait de l’introduction, p. 213-214) ###
AVENDAǸO ANGUITA, Lina, « Ici de Nathalie Sarraute : une dynamique scopique », Esprit Créateur, vol. 54, n° 1 (printemps 2014), p. 138-149. +++ Article de revue
### Résumé
Désincarné, le sujet de conscience devient l’espace de résonance, l’oreille attentive, le regard séduit et perméable qui se laisse traverser par des mots qui tentent de trouver leur place, de combler un vide, un manque ou un silence. Les mots d’Ici, livrés à leur énergie originelle, figurent ainsi des agents qui suggèrent des scènes, suscitent des images, déclenchent des actions ou des sonorités inopinées. Mais, si regarder, ou prospecter ce mouvement, c’est déjà se laisser envahir, disparaître sous l’effet incantatoire des mots, le sujet de conscience, support de cette dynamique scopique, ne disparaît toutefois pas pour effacé qu’il soit.
Avendaǹo Anguita, 2014, PDF ###
AUDET, René et Josée MARCOTTE, « La représentation de la conscience : narrativité et poéticité dans Ici de Nathalie Sarraute », Études Françaises, vol. 48, n° 3(2012), p. 155-170. +++ Article de revue
### Résumé
Cet article porte sur les dimensions narrative et poétique de l’œuvre Ici de Nathalie Sarraute. Problématisant fortement l’instance narrative et l’objet de la représentation, Ici semble refuser toute référentialité et le développement d’une fiction narrative ; travaillant le langage, elle appelle plutôt le genre poétique. L’étude montre une mise à l’épreuve de la représentation et une diffraction narrative propres à figurer la conscience humaine à travers les événements que le langage et elle génèrent.
Abstract
This article examines the narrative and poetic aspects of Nathalie Sarraute’s work Ici. Focusing directly on issues inherent to the narrative aspect and the object of the representation, Ici appears to forego any referentiality or development of a narrative fiction, instead working the language to elicit the poetic genre. The study affirms the representation and a narrative diffraction that presents human consciousness through the events it generates along with language.
Audet et Marcotte, 2012, PDF ###
Ici (oeuvre) | |
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Titre | Ici |
Auteur | Nathalie Sarraute |
Parution | 1995 |
Tri | Ici |
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