Sergio Kokis - Montréal, XYZ (Romanichels), 1997, 368 pages.
« J’arrive enfin à retrouver une certaine paix, même si les élans paranoïaques m’assaillent encore de temps en temps. Ces sursauts sont idiots, j’en conviens, car personne ici ne sait au juste d’où je viens. Surtout, ils ne s’intéressent pas à moi. J’ai de l’argent, ma façade de photographe est bien attestée par une carte de presse que j’ai achetée à Mexico, et mon visa est encore bon pour huit mois. Assez pour me faire oublier, je crois. Mes photos de paysages sont d’ailleurs si anodines que même les autorités locales sont rassurées. Au début, ils craignaient que je ne sois l’un de ces gringos fanatiques de l’environnement qui cherchent à semer la pagaille. Plus maintenant. N’empêche qu’il m’arrive encore de paniquer en croyant percevoir des agents de Rosenberg déguisés en touristes. Il est clair que cette ordure ne m’oubliera pas de sitôt. D’un autre côté, peut-être que j’exagère la portée de ma vengeance car, en fin de compte, il a fait bien plus d’argent avec mon travail de faussaire que je n’ai pu lui en soutirer. »
(Incipit, Montréal, XYZ, 1997, p. 13)
« Sergio Kokis nous entraîne dans le monde du faux et des faussaires. On y apprend beaucoup sur la contrefaçon en matière de peinture. On y découvre surtout que le masque, le mensonge et la mystification sont au coeur de l’humain, et que sans eux l’homme se sent nu, presque vil… »
(Présentation de XYZ Éditeur)
PÉPIN, Serge, « Le phénomène identitaire dans L’art du maquillage de Sergio Kokis : une esthétique alliant le pictural au scriptural », mémoire de maîtrise, département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2001, 115 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
BELL, Kristy, « Le corps et la contrefaçon : tromperie et vérité dans L’Art du maquillage de Sergio Kokis », dans Catherine Emmerson et Maria Scott (dir.), Artful Deceptions : Verbal and Visual Trickery in French Culture / Les Supercheries littéraires et visuelles : La Tromperie dans la culture française, Berne (Suisse), Peter Lang, 2006, p.281-298. +++ Chapitre de collectif
BELL, Kristy, « Du texte à l’image, de l’image au texte : le pictural dans certains romans de Marie-Claire Blais et Sergio Kokis », thèse de doctorat, Graduate Department of French, Toronto, University of Toronto, 2005, 373f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé :
« Cette thèse prend comme point de départ le constat que l’oeuvre romanesque et l’image picturale s’imbriquent de façons très diverses. L’objectif de cette étude est double, car nous visons à examiner différents modes d’introduction du pictural au sein du genre romanesque, notamment à élucider l’importance du pictural dans certains romans de Marie-Claire Biais et de Sergio Kokis.
Dans le premier chapitre, il s’agit de poser des jalons pour l’étude des rapports texte-image afin de découvrir les modalités qui sous-tendent l’introduction des images picturales in praesentia et in absentia dans des romans de Blais et de Kokis.
Ensuite, nous passons à une première analyse: l’édition illustrée d’Une Saison dans la vie d’Emmanuel de Marie-Claire Biais, avec des dessins de Mary Meigs. Par l’entremise d’une étude des portraits littéraires et picturaux des personnages, nous examinons le fonctionnement de l’illustration d’accompagnement. La prochaine analyse porte sur les stratégies de référence et de nomination qui sont mises en oeuvre pour décrire des tableaux de Munch, de Degas, de Toulouse-Lautrec, de Dix et de Grosz dans Le Sourd dans la ville de Blais.
Dans le troisième chapitre, nous nous penchons sur les références aux tableaux identifiables qui sont contrefaits par le narrateur peintre de L’Art du maquillage de Sergio Kokis. Ce roman introduit également une couverture et des pages de garde illustrées par l’auteur. Il est donc question d’examiner les tableaux décrits à la lumière des illustrations liminaires. Finalement, Le Pavillon des miroirs de Kokis nous permet d’étudier la mise en oeuvre d’un narrateur-peintre qui décrit ses propres tableaux. Les images décrites dans le roman entretiennent un rapport incontournable avec les illustrations paratextuelles créées par Kokis ainsi que des tableaux peints par Kokis et reproduits dans sa Danse macabre du Québec.
En somme, par le biais de ces analyses, nous cherchons à éclairer le fonctionnement des rapports texte-image dans les romans de Blais et de Kokis et de dégager certains traits qui caractérisent les diverses relations entre l’expression verbale et l’expression visuelle. »
(Voir plus précisément le chapitre IV: « Seuils illustrés et descriptions de tableaux dans L’Art du maquillage de Sergio Kokis », p.188-274.)
La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI-Proquest.
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BELL, Kristy, Coprésences, entrecroisements. Le pictural et le narratif chez Marie-Claire Blais et Sergio Kokis , Leiden (Pays-Bas), Brill-Rodopi (Chiasma), vol.35, 2014, 270 pages. +++ Monographie
### Résumé :
« Coprésences, entrecroisements propose une étude de différentes interactions entre la littérature et la peinture dans des romans de deux auteurs québécois importants, Marie-Claire Blais et Sergio Kokis. Les romans de Blais et Kokis font preuve d’une grande saturation du pictural et permettent ainsi une exploration de plusieurs types de rapports texte-image: que se passe-t-il lorsque l’image accompagne, complète et prolonge le texte littéraire? Comment aborder l’ekphrasis, l’illustration, l’illustration paratextuelle et l’auto-illustration? Quels effets de sens sont produits par ces coprésences et entrecroisements? Les modes d’inscription du visuel dans le narratif jettent une lumière nouvelle sur les romans de Blais et Kokis et élucident divers concepts fondamentaux que partagent texte et image, tels le portrait, l’autoportrait, la perception, le miroir, le masque, la contrefaçon, la création et la déformation. Les récits s’ouvrent ainsi aux sensibilités picturales. »
(Quatrième de couverture)
(Voir plus précisément le chapitre IV : « Figures de tromperie dans L’Art du maquillage ».) ###
HAYTER, Emily Dee, « Le rôle du regard dans L’art du maquillage de Sergio Kokis », mémoire de maîtrise, département d’études françaises, Université Queen’s, 2008, 136 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé :
« Le roman L’art du maquillage (1997) de Sergio Kokis, un auteur néo-québécois d’origine brésilienne, illustre non seulement l’expérience de l’exil mais la quête identitaire, thème universel. En abordant l’analyse du rôle du regard afin d’en approfondir l’importance et l’impact en ce qui concerne la recherche d’identité du protagoniste Max, ce mémoire étudie en particulier l’appareil paratextuel de l’œuvre et divers thèmes dont la contrefaçon dans le monde de l’art, la figure féminine en tant que Autre, et la question de la « réalité » et/ou de la « vérité ». C’est en effet par le biais de ses rencontres significatives avec certaines femmes (Marilyn de Rosemont, Caroline, Brenda, Annette et Vera), sans oublier l’influence qu’exercent sur lui certains des peintres dont il a fait des faux (notamment Marc-Aurèle Fortin, René Richard, Egon Schiele et Otto Dix), que Max décrit son évolution en tant qu’artiste, et puis en tant que faussaire. La question générale du regard créateur est ensuite examinée en portant une attention particulière aux idées que l’auteur expose dans son ouvrage théorique Les langages de la création. Grâce à sa combinaison de la peinture et de l’écriture, L’art du maquillage fournit d’ailleurs une illustration captivante des implications du pouvoir de la représentation. L’histoire que raconte le narrateur, de pair avec les illustrations qui l’accompagnent et les tableaux qu’il décrit au fur et à mesure qu’avance son texte, permettent au lecteur de saisir ou d’appréhender de façon nouvelle l’importance du point de vue que l’individu porte sur la “réalité” et la complexité du rôle qui y est joué par le regard – particulièrement lorsque l’individu en question est un artiste-peintre. On découvre le pouvoir transformateur du regard et on finit par comprendre que c’est plutôt une pluralité de regards qui nous orientent dans le monde, dans nos interactions avec l’autre et dans notre conception de “soi”. »
Abstract :
« L’art du maquillage (1997), a novel by Sergio Kokis, a Quebec author originally from Brazil, not only illustrates the theme of exile but also the universal theme of self discovery, making it a true bildungsroman. This thesis undertakes an analysis of the role of the regard –a concept difficult to translate that includes the idea of the gaze, the look, the eye, as well as one’s perception or point of view–in order to examine its impact on the protagonist Max’s search for identity. This is accomplished in conjunction with a study of the role of the paratext of the novel and various other themes such as counterfeiting, the role of the female figure as “other” and the question of “reality” and “truth”. By way of his encounters with Marilyn de Rosemont, Caroline, Brenda, Annette and Vera, as well as the influence of the artists imitated (notably Marc-Aurèle Fortin, René Richard, Egon Schiele and Otto Dix), Max describes his evolution as an artist and as a counterfeiter. By exploring the role played by the regard in the act of creation (lending particular attention towards the end to Les langages de la création, an essay by Kokis himself) and in the search for self, we discover the transformative power it engenders and the fact that it is a plurality of regards that orient us in the world, in our interactions with others and in our self conceptions. This plurality of the regard is well illustrated by the combination of the written word and visual art chosen as the form of expression in this novel, resulting in a captivating example of the implications of the power of representation. The narrator’s story and the accompanying illustrations, as well as the works of art described therein, allow the reader to grasp a new understanding of the importance an individual’s point of view exerts on “reality”, and the complexity of the role the regard plays in every aspect of creation. »
La version PDF du mémoire est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI-Proquest.
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RUNGOO, Usha, « “Je est d’autres” : intermédialité et altérité chez Dany Laferrière et Sergio Kokis », mémoire de maîtrise, département d’études françaises, Université de Queen’s, 2010, 147 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé :
« Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer (1985) de Dany Laferrière et L’art du maquillage (1997) de Sergio Kokis, en plus de faire partie de ce qu’on nomme la littérature migrante au Québec, ont ceci de commun : les deux romans explorent la question de l’identité et de l’altérité, le premier d’une perspective surtout raciale et le deuxième à un niveau individuel et artistique. Si, d’un côté, l’altérité dans l’identité renvoie à l’importance de l’autre pour le sujet au niveau de la diégèse des romans, d’un autre côté, elle est la trace d’une discursivité autre dans l’écriture des deux romans. La présente étude se propose ainsi d’explorer cette importance de l’autre : à travers une étude de présences discursives autres, plus spécifiquement l’étude de références intermédiales à quatre tableaux qui s’avèrent très significatifs dans le contexte de ces deux romans, nous verrons l’importance de l’autre dans la constitution de l’identité des personnages divers. Nous verrons comment, dans le roman de Laferrière, le sujet, à travers sa propre perception et sa création littéraire, objective l’autre et, ce faisant, finit par s’objectiver lui-même. Dans le roman de Kokis, non seulement le sujet échouera-t-il dans sa tentative d’atteindre le vrai Autre, n’ayant connaissance de l’autre que d’après sa propre perception et ses propres expériences, il finira par changer l’identité de cet autre. On verra se profiler derrière cette étude, comme cadre théorique, les études psychanalytiques de Jacques Lacan sur les rapports entre le sujet et l’autre, et les textes théoriques d’Irina O. Rajesky et de Peter Wagner sur l’intermédialité, afin d’aider à mieux tisser les liens entre les tableaux étudiés et les enjeux identitaires présents dans les deux romans. »
Abstract:
« Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer (1985) by Dany Laferriere and L’art du maquillage (1997) by Sergio Kokis, are two novels that are part of what is known as migrant literature in Quebec. Both explore the question of identity and alterity, one from a racial perspective and the other, from an individual and artistic one. If, on the one hand, the presence of otherness within identity refers to the importance of the other for the subject within the diegesis of the novels, on the other hand, it also represents the trace of a discursive other in the writing of the two novels. Hence, this thesis explores the importance of the other through a study of intermedial references to four paintings that prove to be significant for a better understanding of both novels. In Laferrière’s novel, the subject objectifies the other through his perception and his literary creation, and through this process, he objectifies himself. In Kokis’s novel, not only does the subject’s quest to reach the real Other end in failure, but by representing the other in art, he will eventually change the other’s identity. Acting as a theoretical framework for this analysis are Jacques Lacan’s psychoanalytic studies on the relationship between the subject and the other, and Irina O. Rajesky’s and Peter Wagner’s respective theoretical texts on intermediality, with the help of which the links between the paintings and the themes at play in the novels are explored.»
La version PDF du mémoire est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI-Proquest.
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L'art du maquillage (oeuvre) | |
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Titre | L'art du maquillage |
Auteur | Sergio Kokis |
Parution | 1997 |
Tri | du maquillage |
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