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Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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oeuvres:l_immortalite [2016/02/06 10:17] Virginie Savardoeuvres:l_immortalite [2016/02/15 13:14] Virginie Savard
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 [[auteurs:Milan Kundera]], //L'Immortalité//, Paris, Gallimard, 1990, 411 p. (traduction par Eva Bloch) [[auteurs:Milan Kundera]], //L'Immortalité//, Paris, Gallimard, 1990, 411 p. (traduction par Eva Bloch)
  
-« La dame pouvait avoir soixante, soixante-cinq ans. Je la regardais de ma chaise longue, allongé face à la piscine d'un club de gymnastique au dernier étage d'un immeuble moderne d'où, par d'immenses baies vitrées, on voit Paris tout entier. J'attendais le professeur Avenarius, avec qui j'ai rendez-vous ici de temps en temps pour discuter de choses et d'autres. Mais le professeur Avenarius n'arrivait pas et je regardais la dame; seule dans la piscine, immergée jusqu'à la taille, elle fixait le jeune maître nageur en survêtement qui, debout au-dessus d'elle, lui donnait une leçon de natation. Écoutant ses ordres, elle prit appui sur le rebord de la piscine pour inspirer et expirer à fond. Elle le fit avec sérieux, avec zèle, et c'était comme si de la profondeur des eaux montait la voix d'une vieille locomotive à vapeur (cette voix idyllique aujourd'hui oubliée dont je ne peux donner une idée à ceux qui ne l'ont pas connue que si je la compare au souffle d'une dame âgée qui inspire et expire au bord d'une piscine). »\\\+« La dame pouvait avoir soixante, soixante-cinq ans. Je la regardais de ma chaise longue, allongé face à la piscine d'un club de gymnastique au dernier étage d'un immeuble moderne d'où, par d'immenses baies vitrées, on voit Paris tout entier. J'attendais le professeur Avenarius, avec qui j'ai rendez-vous ici de temps en temps pour discuter de choses et d'autres. Mais le professeur Avenarius n'arrivait pas et je regardais la dame; seule dans la piscine, immergée jusqu'à la taille, elle fixait le jeune maître nageur en survêtement qui, debout au-dessus d'elle, lui donnait une leçon de natation. Écoutant ses ordres, elle prit appui sur le rebord de la piscine pour inspirer et expirer à fond. Elle le fit avec sérieux, avec zèle, et c'était comme si de la profondeur des eaux montait la voix d'une vieille locomotive à vapeur (cette voix idyllique aujourd'hui oubliée dont je ne peux donner une idée à ceux qui ne l'ont pas connue que si je la compare au souffle d'une dame âgée qui inspire et expire au bord d'une piscine). »\\
 (Extrait, Éditions Gallimard, 1990, incipit) (Extrait, Éditions Gallimard, 1990, incipit)
  

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