Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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La Boucle

Jacques Roubaud, La boucle, Paris, Seuil (Fiction et Cie), 1993, 588 p.

« Ce livre fait partie d’une grande tentation et relève des domaines hantés : la mémoire et son flux incessant, les souvenirs, les images, l’oubli et ses emportements.
A l’origine, il y a ce que l’auteur a appelé le «Projet» (de toute une vie) que devait accompagner un roman immense et impossible, dont il entreprend de donner un écho luxuriant qui va, au fur et à mesure, dévorer l’entreprise, prendre sa place, peut-être pas. ' Le grand incendie de Londres’, publié en 1989, avait pour but de raconter ce projet comme s’il était fictif. Dans l’esprit de l’auteur, ce livre était la « Branche un: Destruction», et devait servir de «toit» à l’édifice, «lui assurant ainsi l’ombre nécessaire à sa protection esthétique».
En voici aujourd’hui la «Branche deux: La Boucle». La prolifération du travail de la création, sans cesse commentée et exhibée, la diversification des biais par lesquels Roubaud nous convie au grand spectacle de l’arborescence littéraire, l’omniprésence de ces magnifiques «moments de prose» font de ce livre l’une des plus grandes tentatives qui soient. D’une image initiale de figuier (avec les «incises et bifurcations» de ses branches et leur tracé imprévisible) que Roubaud comparera plus loin à l’approche d’un noeud autoroutier près de Seattle, aux États-Unis, il fait l’emblème d’une sorte d’incroyable autobiographie, pas seulement celle de sa vie, de sa famille, de son enfance, des livres qu’il écrit, et des littératures qu’il lit, mais plus encore celle des moments mêmes de l’écriture, celle de l’entre-deux où arrivent les lecteurs, où les souvenirs déjà écrits, partis vers l’oubli, affluent encore et se mêlent aux nouveaux venus qui constitueront La Boucle. Et, alors, tandis que l’arbre se ramifie plus intensément que jamais, le Temps s’en vient jeter un coup d’oeil par-dessus l’épaule de l’auteur. Mais le Temps aussi est un arbre dont les rameaux parcourent l’espace bien au-delà de soi et, comme le dit Jacques Roubaud: «Il serait difficile, même pour un saint, de rêver d’avant sa naissance.» L’écrivain rêve qu’il écrit le rêve, c’est ça précisément son livre, et sa prose, et sa mémoire. »
(Présentation de l’éditeur)

Documentation critique

SAMMARCELLI, Françoise, « Virtualité et complexité : à propos de La Boucle de Jacques Roubaud », Théorie, Littérature, Enseignement, n°14 (1996), p. 65-82. +++ Article de revue

###Selon l’auteur, l’écriture de La Bouclese situe dans la tradition de l’écriture digressive de Tristam Shandy###

ROCHE, Anne, « Mémoire, deuil et intertexte dans La Boucle de Jacques Roubaud », Tangence, n° 45 (octobre 1994), p. 75-82. +++ Article de revue

###AR part du constat que les textes du Grand Incendie “entretiennent des rapports forts avec l’écriture du moi, voire du journal, qu’ils posent des questions au coeur de cette écriture, et que, tout en s’en démarquant de façon formelle, ils sont de nature à nous apporter des clartés sur un fonctionnement qu’ils semblent exclure.” Comparant la tonalité endeuillée du premier volume du GILavec celle de La Boucle, elle remarque l’intertextualité massive “qui est généralement masqué[e], voire inconscient[e], dans les textes de fiction, comme si la citation ou la référence venait briser l’illusion de l’authentique. Ici encore, Roubaud prend le contrepied de la pratique habituelle…” de l’autobiographie.

Distance temporelle et authenticité: le paradoxe de la fleur de gel - Le présent de l’écriture - De la mémoire enfantine à l’histoire historique

Roche, 1994, PDF ###

BARBEGER, Nathalie, « La Boucle :  du côté de Zazetski », La Licorne, dossier « Jacques Roubaud », sous la direction de Dominique MONCOND’HUY et Pascaline MOURIER-CASILE, no 40 (février 1997), p. 91-100. +++ Article de revue

###[Texte intégral en ligne]

Nathalie Barbeger évoque la méfiance roubaldienne face au récit autobiographique conventionnel qui reste une « fable à tuer ». « Le livre que nous lisons n’est que l’échec d’une œuvre toute autre qui avait été rêvée, son ombre ou sa ruine, les morceaux effondrés d’un texte absent. » ###

MOURIER-CASILE, Pascaline, « Li(v)re, cette pratique (fragments d’une lecture inachevée des deux premières Branches du Grand Incendie de Londres) », La Licorne, dossier « Jacques Roubaud », sous la direction de Dominique MONCOND’HUY et Pascaline MOURIER-CASILE, no 40 (février 1997), p. 77-90. +++ Article de revue

###[Texte intégral en ligne]

Pascaline Mourier-Casile évoque les deux premières « branches » du Grand Incendie, et « l’apparente mise au clair d’un programme d’écriture qui porte en lui l’inachèvement ». La révélation de quelques-unes de ses contraintes explicites (de surface) par le texte est à la fois « masque et marque ». ###

La Boucle (oeuvre)
TitreLa Boucle
AuteurJacques Roubaud
Parution1993
TriBoucle
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