Pascal Quignard Paris, Hachette, 1987, 135 p.
« Pourquoi les femmes ont-elles si peu composé de musique ? Les femmes naissent et meurent dans un soprano qui parait indestructible. Leur voix est un règne. Les hommes perdent leur voix d’enfant. A treize ans, ils s’enrouent, chevrotent, bêlent. Les hommes sont ces êtres dont la voix casse - des espèces de chants à deux voix. On peut les définir, à partir de la puberté, humains qu’une voix a quittés comme une mue. En eux l’enfance, le non-langage, le chant des émotions premières, c’est la robe d’un serpent. Alors ou bien les hommes, comme ils tranchent les bourses testiculaires, tranchent la mue. C’est la voix à jamais infantile. Ce sont les castrats. Ou bien les hommes composent avec la voix perdue. On les appelle les compositeurs. Ils recomposent autant qu’ils le peuvent un territoire sonore qui ne mue pas, immuable. Ou encore ils suppléent à l’aide d’instruments les défaillances et l’abandon où l’aggravement de leur voix les a plongés. Ils regagnent de la sorte les registres aigus, à la fois puérils et maternels, de l’émotion naissante, de la patrie sonore. Ils s’en font les virtuoses. » (Quatrième de couverture)
COSTE, Claude, « Les essais de Pascal Quignard sur la musique », dans Charles FORSDICK et Andrew STAFFORD (dir.), The Modern Essay in French : Movement, Instability, Performance, Oxford, Peter Lang, 2005, p. 197-218. +++ Chapitre de collectif
###« Post-moderne à sa façon, Quignard est comme l’anamorphose du grand écrivain classique. Dans un ensemble de textes aussi diversifiés sur le plan générique (roman, petit traité, scénario) que thématique (les arts, la sexualité, le baroque, l’Antiquité), la musique en concentrant les espoirs et les déceptions de l’homme, occupe une position nodale au cœur de l’œuvre dont elle transcende la diversité formelle. Roman ou essai : la musique investit tous les genres, même si le choix de telle ou telle forme, toujours significatif, induit une écoute particulière du monde sonore. Confronté à un vaste corpus, je me propose de commenter deux textes consacrés à la musique qui relève tous deux de la catégorie indécise de l’essai : le premier s’intitule La leçon de musique et date de 1987 ; le second, La haine de la musique, paraît en 1996. » (Extrait, p. 197-198) ###
ROCHEVILLE, Sarah, « L’art de se taire: exercice d’écoute dans une chambre d’enfants », Revue des Sciences Humaines, no 288 (octobre-décembre 2007), p. 57-65. +++ Article de revue
PAUTROT, Jean-Louis, « La musique de Pascal Quignard », Études françaises, vol. 40, no 2 (2004), p. 55-76. +++ Article de revue
###« L’oeuvre et la vie de Pascal Quignard entretiennent des relations intimes avec la musique. Cet essai examine la parenté du geste musical et du geste littéraire. Il considère d’abord la dimension régressive de la musique quignardienne, où se donne à lire son affinité avec le discours de la psychanalyse, dont la fréquentation transparaît dans La leçon de musique. Ensuite, on identifie dans les relations respectives de la musique quignardienne avec le langage oral et l’écriture, l’influence de la réflexion anthropologique de Claude Lévi-Strauss. Si le référent utérin de la musique est aussi celui de l’écriture, on ne peut cependant parler de modèle musical. La musique, avec ses rappels universels des origines, sert plutôt de mémoire à une écriture qui se débat entre singulier et universel. » (Résumé joint à l’article)
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PAUTROT, Jean-Louis, « De La leçon de musique à La Haine de la musique : Pascal Quignard, le structuralisme et le postmoderne », French Forum, vol. 22, no 3 (septembre 1997), p. 343-358. +++ Article de revue
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MASSARA, Guilherme, « Musique et origine », dans Agnès COUSIN DE RAVEL, Chantal LAPEYRE-DESMAISON et Dominique RABATÉ (dir.), Les lieux de Pascal Quignard. Actes du colloque du Havre (29 et 30 avril 2013), Paris, Gallimard (Cahiers de la NRF), 2014, p. 162-176. +++ Chapitre de collectif
La leçon de musique (oeuvre) | |
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Titre | La leçon de musique |
Auteur | Pascal Quignard |
Parution | 1987 |
Tri | leçon de musique |
Afficher | oui |