Ying Chen - Montréal, Leméac, 1992, 135 pages.
Incipit :
« Ma grand-mère Lie-Fei avait cinq ans lorsque le dernier empereur fut chassé de son trône. C’était l’année 1912. Lie-Fei avait déjà reçu ses premières leçons de chinois. Son initiateur était un vieux bonhomme à la tête chauve. Il avait passé toute sa vie à participer et à échouer aux concours annuels organisés par l’État pour le choix des mandarins, et il étudiait sans relâche encore dans sa vieillesse les œuvres des ancêtres. Grand-mère apprit à l’époque où l’on avait inventé les caractères chinois, que les femmes étaient dangereuses. Ainsi l’orthographe indiquait qu’une femme qui faisait quelque chose était dangereuse, qu’une femme qui s’occupait de plus d’une affaire paraissait détestable, qu’une femme morte devenait un démon et qu’une femme n’était bonne que lorsqu’elle avait un fils. En plus des leçons d’orthographe, il y avait celles de morale. Le professeur lui avait enseigné quatre mots dans cet ordre : le roi, le supérieur, le père, le fils. Et il avait cru nécessaire de hausser la voix pour attirer l’attention de sa petite élève sur le fait qu’il y avait une hiérarchie : le fils devait obéir au père, le père au supérieur et le supérieur au roi. Lie-Fei demanda alors à qui elle devait obéir, elle qui était exclue de cet ordre. […] »
GREEN, Mary Jean, Women and Narrative Identity : Rewriting the Quebec National Text, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2001, 197 p. +++ Monographie
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Corpus retenu :
La mémoire de l’eau et Les lettres chinoises###
YEAGER, Jack A., « Bach Mai et Ying Chen : identité et nationalisme québécois », dans Danièle PITAVY-SOUQUES (dir.), Femmes et écriture au Canada, Dijon, Centre d’études canadiennes / Centre de recherches Image / Texte / Langage / Éditions Universitaires de Dijon (Kaléidoscope), 2001, p. 49-61. +++ Chapitre de collectif
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Corpus retenu :
La mémoire de l’eau et Les lettres chinoises ###
SAINT-MARTIN, Lori, « De Gabrielle Roy à La mémoire de l’eau de Ying Chen : histoire d’une rencontre littéraire », Canadian Literature, no 192 (printemps 2007), p. 12-28. +++ Article de revue
DAGENAIS, Natasha, « The River of Memory : traduction de La Mémoire de l’eau de Ying Chen », mémoire de maîtrise, département des lettres et communications, Université de Sherbrooke, 2001, 162 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Abstract:
« The primary topic of this thesis is the translation into English of Ying Chen’s La Mémoire de l’eau, a novel written by a Chinese migrant* writer who moved to Quebec in 1989 and writes in French. In addition to presenting a translation of this novel, the thesis examines migrant writing in Canada, Ying Chen’s life and her works, Chinese culture, literary translation in Canada, two of the author’s novels in translation, as well as the numerous challenges involved in literary translation. Migrant writing serves as a necessary backdrop for the translation that will be analysed.
While there have been many terms used to describe writers of various cultural backgrounds, for example multicultural, immigrant, migrant, transcultural, ethnic, and minority, I have chosen to employ the word “migrant” as it best conveys the movement and exile experienced by there writers, who have either immigrated to Canada or were born here of parents who either chose or were forced to immigrate. The other terms listed above may be used on occasion in this thesis as synonymous for “migrant,” to indicate writers and / or critics of different cultural backgrounds. »
La version PDF du mémoire est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest.###
McLANE-ILES, Betty, « Memory and Exile in the Writings of Ying Chen », dans Roseanna Lewis DUFAULT (dir.), Women by Women : The Treatment of Female Characters by Women Writers of Fiction in Quebec since 1980, Madison (New Jersey), Fairleigh Dickinson University Press, 1997, p. 221-229. +++ Chapitre de collectif ###
SORIN, Noëlle, « Le récit de vie en classe de littérature : regards sur l’autre et images de soi », Tangence, no 71 (hiver 2003), p. 93-106. +++ Article de revue
### Résumé:
« D’une part, l’apprentissage de la lecture littéraire sollicite des normes génériques qui sont autant d’opérateurs de lisibilité, de sorte que leur construction chez les élèves est essentielle. D’autre part, l’acquisition tout aussi essentielle de valeurs culturelles autres requiert elle aussi un certain apprentissage. En ce sens, l’enseignement de la littérature pourrait, dès le niveau primaire, procéder en se référant d’abord aux genres et, plus spécifiquement, à celui du récit de vie, de manière à favoriser l’ouverture à l’Autre et à ceux qui portent en eux leur ailleurs. Qu’il s’agisse d’une traduction ou qu’il appartienne à l’écriture migrante, le récit de vie se révèle un outil précieux en classe pour lire le littéraire, mais aussi pour lire l’Autre et s’ouvrir à la différence. Le récit de vie s’articule notamment autour d’un double noeud didactique, celui de l’en dedans, son appartenance générique, et celui de l’en dehors, la rencontre entre deux cultures, celle de l’écrivain et celle du lecteur. Du moins est-ce là ce que montrent deux oeuvres dont on propose l’examen : Que cent fleurs s’épanouissent (1990) de Feng Ji Cai et La mémoire de l’eau (1992) de Ying Chen. »
Abstract:
« On one hand, the learning of literary reading involves generic norms that are operators of readability, which makes their construction by students essential. On the other hand, the acquisition of different cultural values — every bit as essential — also requires a certain learning. In this sense, the teaching of literature may, beginning in primary school, be done by referring first to genres and, more specifically, to the genre of the life story, so as to encourage an opening to the Other and to those who carry their elsewhere within themselves. Whether it is a translation or the writings of an immigrant, the life story proves an invaluable tool in class for reading literature, but also for reading the Other and opening oneself to the different. The life story centres, mainly, around a double didactic knot, that of the within — its generic category — and that of the without — the meeting between two cultures, that of the writer and that of the reader. At least this is what is demonstrated by the two works examined : Que cent fleurs s’épanouissent [May A Hundred Flowers Bloom] (1990) by Feng Ji Cai and La mémoire de l’eau [The Memory of Water] (1992) by Ying Chen.»
SORIN, 2003, PDF
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GIRARD, Isabelle, « Stylistique et esthétique dans trois fragments de La mémoire de l’eau de Ying Chen (hypothèses d’analyse sociocritique) », Tangence, no 68 (hiver 2002), p. 137-153. +++ Article de revue
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Résumé:
« Depuis son arrivée au Québec en 1989, Ying Chen a publié cinq romans. Cependant, peu de critiques se sont intéressés à cette oeuvre jusqu’à ce jour. Mettant en évidence plusieurs points d’ancrage significatifs pour qui s’intéresse à l’analyse sociocritique, cet article propose une relecture de son premier roman (La mémoire de l’eau, 1992). Nous observerons notamment de quelle façon la mise en texte est perméable à des bribes du discours social et historique, et par quels moyens stylistiques l’écrivaine parvient à communiquer sa propre vision du monde au lecteur. »
Abstract:
« Ying Chen has published five novels since her arrival in Québec in 1989, but up to now her work has attracted little attention from critics. As a result, the following article proposes a re-reading of her first novel (La mémoire de l’eau, 1992), the study of which makes it possible to highlight a number of important anchor points with a view to sociocritical analysis. We will observe, notably, how the text setting is influenced by fragments of the social and historical discourse, and by what stylistic methods the writer succeeds in conveying her world view to the reader. »
CAÑAS, Beatriz Mangada, « Voyage au cœur de la Chine : l’exotisme oriental dans les littératures francophones », dans Dalhousie French Studies, vol.86 (2009), p.105-113. +++ Article de revue
### CAÑAS, 2009, PDF ###
MEADWELL, Kenneth, « La Migrance de l’Autre dans le récit canadien d’expression française : La Mémoire de l’eau de Ying Chen », dans Marie CARRIÈRE et Catherine KHORDOC (dir.), Migrance comparée/Comparing Migration : Les Littératures du Canada et du Québec/The Literatures of Canada and Québec, Berne (Suisse), Peter Lang (Littératures de langue française), 2008, p.91-106. +++ Chapitre de collectif
La mémoire de l'eau (oeuvre) | |
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Titre | La mémoire de l'eau |
Auteur | Ying Chen |
Parution | 1992 |
Tri | mémoire de l'eau |
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