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Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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 HAMEL, Yan, « Mémoires et déchirements : la représentation de la Seconde Guerre mondiale dans le roman francais (1945-2001) », thèse de doctorat, département d'études françaises, Université de Montréal, 2005, 468 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise HAMEL, Yan, « Mémoires et déchirements : la représentation de la Seconde Guerre mondiale dans le roman francais (1945-2001) », thèse de doctorat, département d'études françaises, Université de Montréal, 2005, 468 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
  
-### « Adaptant le concept sociologique de «mémoire collective» défini par Maurice Halbwachs aux besoins de l’étude des formes romanesques, cette thèse propose une analyse sociocritique de vingt romans français portant sur la Seconde Guerre mondiale publiés entre 1945 et 2001. Les textes retenus sont //Le sang des autres// (1945) de Simone de Beauvoir, //Mon village à l’heure allemande// (1945) de Jean-Louis Bory, //Le piège// (1945) d’Emmanuel Bove, //Éducation européenne// (1945) de Romain Gary, //Drôle de Jeu// (1945) de Roger Vailland, //Les armes de la nuit// (1946) suivi de //La puissance du jour// (1951) de Vercors, //Pompes funèbres// (1947) de Jean Genet, //Uranus// (1948) de Marcel Aymé, //Le hussard bleu// (1950) de Roger Nimier, //Féerie pour une autre fois I// et //II// (1951 et 1954) de Céline, //Un balcon en forêt// (1958) de Julien Gracq, //La route des Flandres// (1960) de Claude Simon, //Le grand voyage// (1963) de Jorge Semprun, //La ronde de nuit// (1969) de Patrick Modiano, //Le roi des Aulnes// (1970) de Michel Tournier, //Allemande// (1973) de François Nourissier, //La douleur// (1985) de Marguerite Duras, //Des hommes illustres// (1993) de Jean Rouaud, //La compagnie des spectres// (1997) de Lydie Salvayre et //Requiem pour l’Est// (2000) d’Andreï Makine.+### « Adaptant le concept sociologique de "mémoire collective" défini par Maurice Halbwachs aux besoins de l’étude des formes romanesques, cette thèse propose une analyse sociocritique de vingt romans français portant sur la Seconde Guerre mondiale publiés entre 1945 et 2001. Les textes retenus sont //Le sang des autres// (1945) de Simone de Beauvoir, //Mon village à l’heure allemande// (1945) de Jean-Louis Bory, //Le piège// (1945) d’Emmanuel Bove, //Éducation européenne// (1945) de Romain Gary, //Drôle de Jeu// (1945) de Roger Vailland, //Les armes de la nuit// (1946) suivi de //La puissance du jour// (1951) de Vercors, //Pompes funèbres// (1947) de Jean Genet, //Uranus// (1948) de Marcel Aymé, //Le hussard bleu// (1950) de Roger Nimier, //Féerie pour une autre fois I// et //II// (1951 et 1954) de Céline, //Un balcon en forêt// (1958) de Julien Gracq, //La route des Flandres// (1960) de Claude Simon, //Le grand voyage// (1963) de Jorge Semprun, //La ronde de nuit// (1969) de Patrick Modiano, //Le roi des Aulnes// (1970) de Michel Tournier, //Allemande// (1973) de François Nourissier, //La douleur// (1985) de Marguerite Duras, //Des hommes illustres// (1993) de Jean Rouaud, //La compagnie des spectres// (1997) de Lydie Salvayre et //Requiem pour l’Est// (2000) d’Andreï Makine.
  
 L’analyse conduit à diviser le corpus en quatre catégories qui définissent les quatre grands types de représentation romanesque de 1939-45 : le roman résistancialiste, le roman anti-résistancialiste, le roman de la conscience inquiète et le romande la mémoire auto-réflexive. L’analyse conduit à diviser le corpus en quatre catégories qui définissent les quatre grands types de représentation romanesque de 1939-45 : le roman résistancialiste, le roman anti-résistancialiste, le roman de la conscience inquiète et le romande la mémoire auto-réflexive.
  
-L’étude démontre que chacun des types de roman passe par une réactualisation particulière de la guerre afin de défendre une vision spécifique de l’être humain, de la société, de la nation et de la littérature. Les romans contribuent ainsi à construire des «mémoires collectives» de la guerre, c’est-à-dire des représentations de cet événement passé qui entrent en conflit avec d’autres représentations de ce même événement dans le but de conforter l’identité d’un groupe social en démontrant la pertinence des valeurs qu’il se reconnaît et en justifiant la position qu’il entend occuper dans le contexte de l’après-guerre. D’un autre côté, elle démontre également que chacun des types de roman dévoile paradoxalement les contradictions, les failles de la pensée et les dénis à l’œuvre dans la «mémoire collective» qu’il diffuse. Ce faisant, il travaille à produire une «mémoire culturelle» de la guerre, c’est à dire un type de rapport au passé qui se joue de toutes les tentatives menées afin de réduire l’événement révolu à une signification monologique et utilitaire. Fondamentalement duel, le roman joue sur deux tableaux en apparence incompatibles : il défend un point de vue particulier sur l’événement passé, mais fragilise lui-même ce point de vue de l’intérieur.+L’étude démontre que chacun des types de roman passe par une réactualisation particulière de la guerre afin de défendre une vision spécifique de l’être humain, de la société, de la nation et de la littérature. Les romans contribuent ainsi à construire des "mémoires collectives" de la guerre, c’est-à-dire des représentations de cet événement passé qui entrent en conflit avec d’autres représentations de ce même événement dans le but de conforter l’identité d’un groupe social en démontrant la pertinence des valeurs qu’il se reconnaît et en justifiant la position qu’il entend occuper dans le contexte de l’après-guerre. D’un autre côté, elle démontre également que chacun des types de roman dévoile paradoxalement les contradictions, les failles de la pensée et les dénis à l’œuvre dans la "mémoire collective" qu’il diffuse. Ce faisant, il travaille à produire une "mémoire culturelle" de la guerre, c’est à dire un type de rapport au passé qui se joue de toutes les tentatives menées afin de réduire l’événement révolu à une signification monologique et utilitaire. Fondamentalement duel, le roman joue sur deux tableaux en apparence incompatibles : il défend un point de vue particulier sur l’événement passé, mais fragilise lui-même ce point de vue de l’intérieur.
  
 Le genre romanesque considéré dans toute la diversité des formes qu’il a prises au cours de la seconde moitié du vingtième siècle permet de saisir l’étendue et la complexité des problèmes que la remémoration d’un événement aussi profondément traumatique que la Seconde Guerre mondiale pose à la fois à la société française contemporaine et à la littérature. » (résumé joint à la thèse) Le genre romanesque considéré dans toute la diversité des formes qu’il a prises au cours de la seconde moitié du vingtième siècle permet de saisir l’étendue et la complexité des problèmes que la remémoration d’un événement aussi profondément traumatique que la Seconde Guerre mondiale pose à la fois à la société française contemporaine et à la littérature. » (résumé joint à la thèse)

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