La vie extérieure

Annie Ernaux - Paris, Gallimard (Coll. Blanche), 2000, 144 p.

« “Relisant ces pages, je m’aperçois que j’ai déjà oublié beaucoup de scènes et de faits. Il me semble même que ce n’est pas moi qui les ai transcrits. Ce sont comme des traces de temps et d’histoire, des fragments du texte que nous écrivons tous rien qu’en vivant. Pourtant, je sais aussi que dans les notations de cette vie extérieure, plus que dans un journal intime, se dessinent ma propre histoire et les figures de ma ressemblance.” Annie Ernaux » (quatrième de couverture)

Documentation critique

TIERNEY, Robin, « “Lived Experience at the Level of the Body” : Annie Ernaux’s Journaux extimes », dans Substance, vol. XXXV, no 3 (no 111 - 2006), p. 113-130. +++ Article de revue

###« In her two “journals of the outside,” Journal du dehors (1985-1992) and La Vie extérieure (1993-2000), Annie Ernaux composes brief, seemingly disconnected entries filled with insights gained from observing the world beyond her personal life. “I wanted to retain something of the time,” Ernaux writes on the cover of Journal du dehors, “and of the people whose path I crossed only once”. Frequently referred to by Michel Tournier’s term “journaux extimes” (as opposed to intimes) because of their focus on the public sphere despite the format of a personal journal, Journal du dehors and La Vie extérieure record the memories of daily realities as fleeting as the crossing of a stranger’s path, or the changing traffic detours produced by highway construction (LVE 99). Ernaux’s desire to retain the fullness of these lived moments places her work firmly in the tradition of writers concerned with aspects of modern life that are both so mundane as to escape comment, and so profound as to provide moments of extraordinary insight ; namely, the “everyday.” Attending to the ways people place groceries in the shopping cart (JDD 28) and the words they use to scold their children (LVE 10), Ernaux echoes Michel de Certeau’s belief that it is the ordinary that “can reorganize the place from which discourse is produced”. […] » (extrait, p. 113)

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HORVÀTH, Krisztina Zentai, « Le personnage SDF comme lieu d’investissement sociologique dans le roman contemporain », dans Neohelicon, vol. XXVIII, n°2 (décembre 2001), p. 251-268. +++ Article de revue

###« Ce texte se penche sur les représentations romanesques des marginaux de notre temps : les sans domicile fixe. Ces personnages apparaissent très fréquemment dans le roman urbain contemporain, mis en scène sur deux modes différents : en tant que personnages principaux dont le texte retrace le parcours et en tant que personnages anonymes faisant partie intégrante du paysage urbain. On cite ici à titre d’exemples des romans de J.-C. Izzo, M. Lindon et J. Echenoz pour le premier cas, ainsi que les textes d’A. Ernaux pour le second. Ces représentations des SDF dans les romans urbains sont intéressantes dans la mesure où elles fournissent aux auteurs une occasion privilégiée d’exercer une critique sociale visant d’une part l’émergence d’une importante pauvreté urbaine au sein de la société de consommation et, d’autre part, l’indifférence générale que suscite ce phénomène. Dans la plupart des textes, un véritable fossé social se creuse entre les marginaux et les autres personnages, ce qui explique en partie pourquoi les rencontres entre ces deux groupes de personnages restent anonymes ou se font uniquement par l’intermédiaire des médias. Un fossé pareil sépare souvent la vie antérieure et la vie actuelle du même personnage devenu SDF. Le parcours de ces personnages peut présenter plus ou moins d’individualité, les raisons les plus couramment évoquées témoignent cependant toujours d’une sorte d’incapacité des personnages à se plier aux contraintes de la société, d’une sensibilité ou d’un moral plus marqués qui les empêchent de faire un compromis afin de réussir à s’intégrer. Il s’agit là d’une stratégie dont les auteurs se servent pour mettre le lecteur du côté des personnages échoués et du même coup contre la société dont le mauvais fonctionnement provoque leur déclassement. On fait également l’inventaire des sujets les plus fréquemment évoqués à propos des clochards : la perte progressive de la sexualité dont l’aspect purificateur peut être plus ou moins accentué, l’habitat des personnages SDF, les objets personnels et leur rôle modifié par rapport l’usage courant dans la société occidentale, etc. En ce qui concerne le mode de vie des SDF représenté dans les romans, deux modèles dominants se font contraste : la vie en communauté menée dans les grandes villes (il s’agit d’une société parallèle qui coexiste avec la société normale), et la vie solitaire menée à la campagne. Cette dernière représente une forme de refus de la vie urbaine, un thème nostalgique en voie de disparition dans la littérature contemporaine. A travers les différentes techniques de survie mises en scène dans les textes, les romanciers focalisent l’attention du lecteur sur l’indifférence générale qui se manifeste aussi bien au niveau collectif (administratif) qu’au niveau individuel. Le fait que la solidarité soit toujours montrée comme réaction individuelle et plutôt exceptionnelle contribue à la dénonciation de l’irresponsabilité sociale. » (résumé joint à l’article)

Cet article traite aussi de Journal du dehors.###

ALQUIER, Anouk, « La banlieue parisienne du dehors au dedans: Annie Ernaux et Faïza Guène », dans Contemporary french and francophone studies, vol. 15, no 4 (septembre 2011), p. 451-458. +++ Article de revue

### Cet article traite aussi de Journal du dehors. ###

HANDYSIDE, Fiona, « “J’ai aimé vivre là”: Re-thinking the parisian suburbs in Annie Ernaux and Eric Rohmer », dans Nottingham french studies, vol. 48, no 2 (été 2009), p. 43-54. +++ Article de revue

### Cet article traite aussi de Journal du dehors. ###

WELCH, Edward, « Stars of CCTV: Technology, visibility and identity in the work of Sophie Calle and Annie Ernaux », dans Nottingham french studies, vol. 48, no 2 (été 2009), p. 55-67. +++ Article de revue

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CRUICKSHANK, Ruth, « “Une immigrée de l’intérieur” and “les exclus de l’intérieur”: Distinction, spectacle and symbolic violence in Journal du dehors and La vie extérieure », dans Nottingham french studies, vol. 48, no 2 (été 2009), p. 80-93. +++ Article de revue

MANSFIELD, Charlie, « Paris framed: Twentieth-century french writers crossing the city », dans Lucy BOLTON, Gerri KIMBER, Ann LEWIS, et al. (dir.), Framed! Essays in french studies, New York, Peter Lang, 2007, p. 175-186. +++ Chapitre de collectif

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La vie extérieure (oeuvre)
TitreLa vie extérieure
AuteurAnnie Ernaux
Parution2000
Trivie extérieure
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