Louis Hamelin - Montréal, Boréal, 2001, 228 p.
« “Par un petit jour encore gris du mois octobre, fringué de mes plus beaux atours (veste militaire matelassée, ma meilleure paire de Levi’s et des bottes de marche munies de semelles Vibram), équipé de ma tente et de mon couchage et ayant vidé mon compte en banque trente-six heures plus tôt, j’ai enroulé, vers cinq heures du matin, une voiture flambant neuve autour d’une solide épinette blanche dressée en bordure de la route Transcanadienne juste à l’ouest de Petawawa.”
Si Ti-Luc Blouin est si pressé de se rendre sur la côte ouest, c’est qu’il est à la recherche de son père, un écrivain américain mythique qui vit en reclus dans l’île de Mere, au large de Vancouver. Mais il trouvera là bien plus ce qu’il avait escompté. Hier encore le royaume de la forêt vierge, l’île est aujourd’hui le théâtre de vifs affrontements entre la multinationale qui détient les droits d’exploitation de la forêt et tout ce que l’Amérique compte d’écologistes et de militants. Ce sixième roman de Louis Hamelin fait le bilan d’un demi-siècle de contre-culture et d’utopies, qui, telle une musique irrésistible, ont entraîné les enfants de l’Amérique sur les routes pour les mener parfois bien près de leur perdition. » (Quatrième de couverture)
Fiche de l’oeuvre sur Orion
LEPAGE, Élise, « De l’utopie vers l’Éden: Le joueur de flûte de Louis Hamelin », dans Voix plurielles, vol. 6, no 1 (mai 2009), [en ligne]. +++ Article de revue
### « Dans Le Joueur de flûte (2001), Louis Hamelin suit les péripéties de son narrateur qui quitte son Québec natal pour se rendre sur une île de la côte ouest pour retrouver son père, écrivain disparu. En se fondant sur les catégories établies par le géographe Luc Bureau, cette réflexion s’attache à montrer comment l’île Mere est représentée comme un espace édénique qui reprend, en les parodiant, les stéréotypes couramment attachés à la côte Ouest. Il faut cependant prendre en compte la dimension paratextuelle de ce roman afin de rendre la complexité de son rapport à la spatialité – tant fictive que textuelle. » (Résumé joint à l’article)
MASSE, Marie-Claude, « Le voyage engagé: Pour une lecture politique du roman de la route actuel », mémoire de maîtrise, faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke, 2010, 126 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### « Indéniablement “fille de son temps”, force médiatrice entre l’imaginaire et le social, la littérature ne peut être dissociée des grandes idéologies - ou courants de pensée -, qui caractérisent son époque. Le roman de la route, qui se manifeste au Québec principalement depuis la décennie 1960, possède la capacité de présenter un état du monde complexe pour une raison évidente : reposant sur le thème de la rencontre , il met de l’avant une pluralité de voix qui s’entrechoquent fournissant, ainsi, une prise de parole sur une société donnée. Véritable catalyseur de consciences plurielles et ennemi de la pensée univoque, le roman de la route apparaît comme le genre pouvant le mieux (trans)figurer les discours culturels, sociaux et politiques de son époque.
L’actuelle fascination pour l’Autre et l’ailleurs permet en outre de croire que le roman de la route, que d’autres nomment le récit de voyage fictif, tend à devenir une pratique courante dans l’univers littéraire. La question que pose ce mémoire est donc celle-ci : à la suite d’une présence marquée de la place de l’intime et des préoccupations plus personnelles dans la littérature depuis principalement vingt-cinq ans, et dont la plus fidèle représentante est sans doute l’autofiction, est-il juste de pressentir un certain retour du politique dans le genre romanesque? Et si oui, peut-on considérer le roman de la route comme un discours littéraire permettant la représentation du politique?
Trois études permettent de mesurer le poids politique du roman de la route à travers l’analyse de thèmes bien ancrés dans le discours social actuel, soient l’environnement, les questions du commerce - et plus largement la mondialisation -, ainsi que la migration. Le joueur de flûte de Louis Hamelin (2001), La logeuse d’Éric Dupont (2006) et La conjuration des bâtards de Francine Noël (1999) servent de support à cette analyse qui vise avant tout à une réflexion sur l’espace et le discours politiques que permet le roman de la route. » (Résumé joint au mémoire)
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OUELLET François et François PARÉ, Louis Hamelin et ses doubles, Québec, Nota bene (coll. « Essais critiques »), 2008, 262 p. +++ Monographie
### « Louis Hamelin et ses doubles se donne à lire à plusieurs niveaux: Hamelin et ses personnages, le héros et ses alter ego, le romancier et ses lecteurs. Doubles encore sont les lectures croisées possibles, et multiples sont les traversées, puisqu’elles partagent les sujets abordés et les relancent dans un effet de miroir mais chaque fois déformant - l’angle du regard change, les signes acquièrent de nouvelles formes de savoir. Les romans et le recueil de nouvelles Sauvages forment divers moments d’une oeuvre qui se construit, qui cherche à élaborer sa propre durée à travers un ensemble de discours fondamentaux qui sont continuellement réactualisés à partir de la perspective des principaux personnages. François Ouellet et François Paré, avec leurs propres préoccupations d’essayistes, se sont ici attardés à ces discours en alternant essais et échanges de lettres. Ils mettent ainsi en valeur une oeuvre qui tient une des premières places au sein de la génération qui fait son entrée sur la scène littéraire au tournant des années 1990. Ils mettent en lumière une écriture majeure portée par un souffle et une vigueur infatigables, et un discours dense et d’une rare richesse polysémique. » (Quatrième de couverture)
Voir plus particulièrement la section portant sur Le joueur de flûte, p. 187-206. ###
THIBEAULT, Jimmy, « L’expression du sujet en tant qu’“entité” : Se définir chez Louis Hamelin », Voix et images, dossier « Louis Hamelin », sous la direction de Michel NAREAU et Jacques PELLETIER, vol. 41, no 1 (no 121 - automne 2015), p. 49-63. +++ Article de revue
### « Depuis le début des années 1980, plusieurs écrivains québécois se sont intéressés au caractère américain de la société québécoise, c’est-à-dire à l’expérience historique de cette société francophone qui a pris forme certes dans un rapport de filiation à la France, mais également dans une proximité culturelle avec d’autres sociétés qui se sont formées en parallèle sur le continent. Louis Hamelin occupe une place importante dans cette lignée d’auteurs qui ont inscrit leur oeuvre sous le signe de l’américanité. Chez Hamelin, cette américanité, si elle renvoie au territoire continental et à la culture états-unienne, est néanmoins empreinte d’une certaine conscience francophone qui participerait à définir le territoire, ouvrant ainsi la voie à une recomposition de l’imaginaire continental par sa franco-américanité. Le présent article propose d’étudier comment Louis Hamelin participe à la réflexion sur la franco-américanité en s’intéressant essentiellement au rapport qu’entretient son écriture avec les discours identitaires qui marquent le Québec, notamment dans son rapport avec la France et avec les États-Unis. Il sera question, dans un premier temps, de la représentation de la France dans la construction identitaire du Québec telle qu’elle apparaît dans quelques textes du livre Le voyage en pot et, dans un deuxième temps, de la construction du sujet en marge d’une certaine représentation du mythe américain dans Le joueur de flûte. » (Résumé joint à l’article)
Le joueur de flûte (oeuvre) | |
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Titre | Le joueur de flûte |
Auteur | Louis Hamelin |
Parution | 2001 |
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