Le maître de jeu

Sergio Kokis - Montréal, XYZ (Romanichels), 1999, 259 pages.

« Il y a des histoires étranges, qui s’accompagnent d’un sentiment d’horrible frayeur malgré leur caractère absurde et grotesque. Même lorsqu’elles sont finies. Mais, peut-on se demander, finissent-elles jamais ? Leur marque dans notre mémoire est si indélébile qu’on a beau continuer à vivre en se disant que ce n’était que de l’illusion, voire du délire, les choses les plus simples autour de nous sont quand même transformées à jamais. Et puis, même quand ce n’est vraiment que le produit d’un moment de folie, d’une imagination démesurée, là encore nous sommes attérés par la conscience des abîmes de bassesse et d’irrationalité dont est capable notre âme, aussitôt que nous relâchons la surveillance. Et nous restons ensuite infiniment seuls, car certaines découvertes sont impossibles à communiquer. […] »

(Incipit,Montréal, XYZ, 1999, p. 13)

« Le sixième roman de Kokis […] traite de théologie. Ivan Serov, théologien, a perdu la foi. Or, voici que s’amène Lucien. Ce dernier connaît tout de Serov, y compris ses pensées les plus secrètes. Une rencontre avec Dieu ? »

(Présentation de XYZ Éditeur)

RIENDEAU, Pascal, et Sébastien SACRÉ, « L’écriture de la torture comme art romanesque : pensée éthique et création littéraire dans Le maître du jeu de Sergio Kokis », Voix et Images, vol. 33, no 2 (2008), p. 115-130. +++ Article de revue

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Résumé :

« Le roman de Sergio Kokis Le maître de jeu propose une double réflexion sur l’éthique et l’écriture romanesque, et pose une question essentielle : comment écrire un récit de torture ? Au-delà de l’histoire et de ses personnages, cette étude du roman s’attardera au registre du corps du torturé, à interroger la façon dont on passe du témoignage (le récit) à l’écriture (le roman) et à voir comment la pensée éthique transforme la narration. Tenter de cerner ces éléments implique un désir de comprendre les enjeux éthiques et les problèmes romanesques qui sous-tendent cette histoire de torture. Cette réflexion se prolonge par une interrogation sur le bien et le mal, notions présentées à travers la pensée Nietzsche ou les romans de Dostoïevski lors des échanges — souvent ludiques ou ironiques — entre le narrateur et un visiteur qui prétend être Dieu. »

Abstract :

« Sergio Kokis’s novel Le maître de jeu suggests a twofold reflection on ethics and novel-writing, and asks a fundamental question: how can you write a story of torture? Going beyond character and plot, this study of the novel focuses on the register of the tortured person’s body, asks how one goes from bearing witness (the story) to writing (the novel), and indicates how the narrative is transformed by ethical thinking. Attempting to work out these elements implies a desire to understand the ethical issues and novelistic problems underlying this story of torture. The analysis leads to questions about good and evil, concepts that are presented through the thought of Nietzsche or the novels of Dostoievski during exchanges—often playful or ironic—between the narrator and a visitor who claims to be God. »

Resumen :

« Le maître de jeu, novela de Sergio Kokis, propone una doble reflexión sobre la ética y la escritura novelesca y plantea una cuestión esencial: ¿Cómo escribir un relato de tortura? Más allá de la historia y sus personajes, nuestro estudio de la novela se detendrá en el registro del cuerpo del torturado, en interrogarse sobre la forma en que se pasa del testimonio (el relato) a la escritura (la novela) y ver cómo el pensamiento ético transforma la narración. Tratar de delimitar estos elementos implica un deseo de comprender los retos éticos y los problemas novelescos en que se apoya esta historia de tortura. Esta reflexión se prolonga en una interrogación sobre el bien y el mal, nociones presentadas a través del pensamiento de Nietzsche o las novelas de Dostoïevski durante los intercambios —con frecuencia lúdicos o irónicos— entre el narrador y un visitante que pretende ser Dios. »

• RIENDEAU - SACRÉ, 2008, HTML - PDF

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