Pascal Quignard Paris, Gallimard (Livres d’Art), 1994, 320 p.
« “Quand Auguste réorganisa le monde romain sous la forme de l’empire, l’érotisme joyeux, anthropomorphe et précis des Grecs se transforma en mélancolie effrayée. Des visages de femmes remplis de peur, le regard latéral, fixent un angle mort. Le mot phallus n’existe pas. Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs appelaient phallos. Dans le monde humain, comme dans le règne animal, fasciner contraint celui qui voit à ne plus détacher son regard. Il est immobilisé sur place, sans volonté, dans l’effroi. Pourquoi, durant tant d’années, ai-je écrit ce livre ? Pour affronter ce mystère : c’est le plaisir qui est puritain. La jouissance arrache la vision de ce que le désir n’avait fait que commencer de dévoiler.” Pascal Quignard. » (Présentation de l’éditeur)
CLERVAL, Alain, « Pascal Quignard. De la terreur sexuelle à l’effroi de l’œuvre au noir », La Nouvelle Revue Française, no 556 (janvier 2001), p. 266-273. +++ Article de revue
LAPORTE, Nadine, « Du visible à l’indicible. Le sexe et l’effroi, Pascal Quignard », dans Aline MURA-BRUNEL et Kar COGARD (dir.), Limites du langage. Indicible ou silence, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 357-363. +++ Chapitre de collectif
BELLEMIN-NOËL, Jean, « Du fascinus comme nouement », Revue des sciences humaines (Lille), dossier « Pascal Quignard », sous la direction de Dolorès LYOTARD, no 260 (octobre-décembre 2000), p. 39-60. +++ Article de revue
###« Je voudrais, à mon tour et à ma façon, méditer sur les “particularités propres à la perception romaine du monde sexuel”, ou plutôt sur une seule des huit particularités que Pascal Quignard énumère au moment de conclure son livre Le sexe et l’effroi : la toute première, présentée sous le titre : “La fascinatio du Fascinus”. Ma réflexion essaiera de laisser entre parenthèses deux éléments fondamentaux de la sienne, l’un qu’il semble assez simple de mettre de côté, celui qui concerne la dimension de la peinture, l’autre qu’il est plus délicat d’ignorer, celui de la romanitas même, de l’histoire, de la sociologie et de l’anthropologie romaines. » (Extrait de l’introduction, p. 39) ###
ALWAN, Walled K., « L’écriture de la perte : Terrasse à Rome et Le sexe de l’effroi de Pascal Quignard », thèse de doctorat, faculté des lettres, sciences du langage et arts, Université Lumière Lyon 2, 2006, 352 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###« La présente étude aborde la problématique de la perte à travers trois parties : l’écriture, le corps représenté, la réception du lecteur. S’agissant de l’écriture de Quignard, le lecteur sent un doute grandissant l’envahir au fil des pages : titres, ponctuations, citations et mises en page scandent le texte. Une typographie singulière maîtrise la progression de la lecture et influence la réception. L’auteur offre plus un livre composite qu’un livre portant une identité générique apte à orienter le lecteur. Mais la perte s’inscrit aussi au niveau du corps dont l’unité éclate pour laisser des fragments symboliques dialoguer. Le corps démembré mis en scène par l’écriture fragmentaire de Quignard transforme la rencontre entre deux êtres en union des lieux partiels du corps, en rencontre entre une partie du corps de l’homme et une partie du corps de son partenaire, entre différents foyers de jouissances locales. La relation qui s’établit entre l’auteur et le lecteur, enfin, devient l’effet de l’écriture de la perte. Révolte, soumission ; survie ou domination ; le lecteur devient ainsi l’autre à qui Quignard s’adresse, qu’il aime, mais aussi celui qui va être sacrifié suivant le rite de la création dont parle l’auteur : “Brûle ce que tu aimes”. La difficulté de l’oeuvre de Quignard réside dans cette impossibilité de trouver une place fixe par rapport au texte. Le lecteur se retrouve seul devant un texte qui tantôt le domine dans un jeu de pouvoir, tantôt l’incite à créer des associations pour le poursuivre ou le compléter. » (Résumé joint à la thèse) ###
GORRILLOT, Bénédicte, « L’Éros antique de Pascal Quignard », Littératures, dossier « Pascal Quignard et l’amour », sous la direction de Christine RODRIGUEZ et Sylvie VIGNES, no 69 (2013), p. 67-82. +++ Article de revue
### « Dans Le Petit Cupidon, Le Sexe et l’effroi ou La Nuit sexuelle, consacrés à l’amour-désir, Pascal Quignard mobilise plusieurs figures archaïques d’Éros, issues du fonds mythologique gréco-latin : l’Éros titanesque de la pulsion séminale et parthénogénique, l’Éros titanesque de la pulsion coïtale fusionnante, l’Éros non moins originaire de la division (physique et psychologique). Ces trois figures se superposent souvent, modelant un Éros quignardien complexe et émancipé de ses stricts modèles d’inspiration antiques. » (Résumé joint à l’article)
GORRILLOT, Bénédicte, « Pompéi ou la rhétorique spatialisée de Pascal Quignard », dans Agnès COUSIN DE RAVEL, Chantal LAPEYRE-DESMAISON et Dominique RABATÉ (dir.), Les lieux de Pascal Quignard. Actes du colloque du Havre (29 et 30 avril 2013), Paris, Gallimard (Cahiers de la NRF), 2014, p. 51-68. +++ Chapitre de collectif
Le sexe et l'effroi (oeuvre) | |
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Titre | Le sexe et l'effroi |
Auteur | Pascal Quignard |
Parution | 1994 |
Tri | sexe et l'effroi |
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