Les armoires vides

Annie Ernaux - Paris, Gallimard (Coll. Blanche), 1974, 176 p.

« Ça suffit d’être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence… Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n’y a que moi. » (quatrième de couverture)

Documentation critique

COTTILLE-FOLEY, Nora Corinne, « Abortion and Contamination of the Social Order in Annie Ernaux’s Les armoires vides », dans French Review, vol. 72, no 5 (avril 1999), p. 886-896. +++ Article de revue

###Article portant sur les thèmes de l’avortement, du corps féminin et des structures sociales dans Les armoires vides.

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DAY, Loraine, « Class, Sexuality and Subjectivity in Annie Ernaux’s Les armoires vides », dans Margaret ATACK et Phil POWRIE (dir.), Contemporary French Fiction by Women : Feminist Perspectives, Manchester, Presses de l’Université de Manchester, 1990, p. 41-55. +++ Chapitre de collectif

###Étude de la sexualité, de la représentation des classes sociales et de la subjectivité dans Les armoires vides d’Annie Ernaux. ###

LANCASTER, Rosemary, « We are what we eat : Food, Identity and Class Difference in Annie Ernaux’s Les armoires vides and La femme gelée », dans Essays in French Literature, vol. 37 (novembre 2000), p. 114-125. +++ Article de revue

###Rapport entre nourriture, identité et classe sociale dans Les armoires vides et La femme gelée.###

VILAIN, Philippe, « Le sexe et la honte dans l’oeuvre d’Annie Ernaux », dans Roman 20-50, no 24 (décembre 1997), p. 149-164. +++ Article de revue

### « Prolongeant l’entretien avec Annie Ernaux, cette étude essaye de mettre en évidence le lien entre la manière dont la sexualité est abordée chez l’auteur et les contraintes sociales. La censure familiale, religieuse et sociale qui se met en place à propos de la sexualité transparaît dans la manière indicible d’aborder le sujet ou de le transférer, sous couvert de la métaphore par exemple. C’est ainsi que s’exprime la honte sociale. » (résumé joint à l’article) ###

THOMAS, Lyn, « Influences illégitimes : la revue Confidences comme intertexte des Armoires vides », dans Fabrice THUMEREL (dir.), Annie Ernaux, une œuvre de l’entre-deux, Arras, Presses de l’Université d’Artois, 2004, p. 139-149. +++ Chapitre de collectif

###« Dans La Honte Ernaux souligne le gouffre culturel qui la sépare de son enfance. Son projet d’écriture dans ce texte est une recherche sur son milieu d’origine, et en particulier le langage : “Mettre au jour les langages qui me constituaient, les mots de la religion, ceux de mes parents liés aux gestes et aux choses, des romans que je lisais dans Le Petit Echo de la Mode ou dans Les Veillées des chaumières (La Honte, p. 37). Si donc dans La Honte et ailleurs Ernaux a voulu reconstruire le monde qui l’a formée, mon intervention serait une version critique, extérieure de ce projet ; en lisant la nouvelle de Confidences et Les Armoires vides comme textes parallèles, textes-miroirs, j’espère étudier de plus près ce processus de construction sociale de l’identité. » (extrait, p. 140.) ###

ARRIGONI, Antonella, « Fiction et écriture autobiographique chez Annie Ernaux : Les armoires vides - L’événement », dans Rosa Galli PELLEGRINI (dir.), Stratégies narratives 2 : le roman contemporain, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 97-117. +++ Chapitre de collectif

JOSEPH, Sandrina, « Objet de mépris, sujet de langage : l’injure performative et la construction du sujet féminin chez Annie Ernaux, Suzanne Jacob, Violette Leduc et France Théoret », thèse de doctorat, Department of French, University of Toronto, 2006, 359 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###« Cette thèse, qui comporte cinq chapitres, a pour objectif de démontrer que, dans certaines oeuvres d’Annie Ernaux, de Suzanne Jacob, de Violette Leduc et de France Théoret, l’énoncé injurieux est un mode d’émancipation pour les narratrices et les personnages féminins. L’injure peut effectivement être une stratégie discursive libératrice qui permet à une femme injuriée de devenir sujet en critiquant les obstacles empêchant son accès à la subjectivité. La démonstration se fera en deux temps : il s’agira d’élaborer une théorisation de l’injure performative au féminin pour ensuite en analyser le fonctionnement dans des textes littéraires qui révéleront différentes stratégies forgées par des femmes répliquant à leurs injurieurs. La femme injuriée qui injurie à son tour (un mouvement appelé la chaîne paradigmatique injurieuse) parvient à avoir prise sur le monde extérieur hostile en s’appropriant un langage qui devait la condamner au silence.

Le premier chapitre s’ouvre sur un survol des principaux théoriciens de la performativité (Austin, Récanati, de Souza Filho, Butler, Threadgold) pour ensuite proposer une étude de l’insulte qui en exposera la nature performative, le potentiel subversif. Le second chapitre entamera le volet critique de cette thèse par le biais d’une analyse de L’asphyxie et de La bâtarde, deux autobiographies de Violette Leduc, où il sera démontré qu’en réponse aux insultes de sa mère, Leduc élabore une stratégie auto-injurieuse qui rend possible sa venue à l’écriture. Les armoires vides et L’événement, deux textes autobiographiques d’Annie Ernaux auxquels est consacré le troisième chapitre, illustrent quant à eux la déchirure culturelle de l’auteure qui, grâce à son avortement clandestin, répond aux insultes dont elle a été victime en injuriant à son tour et en témoignant de son passé. Pour la poète France Théoret, dont les recueils Bloody Mary et Nécessairement putain sont étudiés dans le quatrième chapitre, le déplacement de l’injure sexuelle patriarcale à l’injure fécale donne jour à une voix féminine subversive. Enfin, pour les héroïnes de Flore Cocon et de Laura Laur, deux romans de Suzanne Jacob dont il est question dans le cinquième chapitre, les insultes dont elles font l’objet attaquent leur marginalité qu’elles vont réclamer avec leurs répliques. » (Résumé joint à la thèse)

La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest.###

MOURET, Magali, « De la “petite Annie” à la “grande Ernaux”: L’évolution de la critique, des Armoires vides à Passion simple (1974-1992) », dans Belphégor, vol. 7, no 2 (juin 2008), [en ligne]. +++ Article de revue

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GALE, Beth, « Multiple identities as adolescent coping mechanism in Annie Ernaux’s Les armoires vides and Assia Djebar’s L’amour, la fantasia », dans Debra POPKIN (dir.), Francophone women coming of age: Memoirs of childhood and adolescence from France, Africa, Quebec and the Caribbean, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars, 2007, p. 3-17. +++ Chapitre de collectif

NELSON, Jeanne-Andrée, « Avortement chez Annie Ernaux », dans Dalhousie French Studies, vol. 69 (hiver 2004), p. 73-81. +++ Article de revue

### Cet article traite aussi de L’Événement. ###

PENROD, Lynn, « Being “Integrated”, being “Other”: Teaching Annie Ernaux’s Les armoires vides in the undergraduate french curriculum », dans Cincinnati Romance Review, vol. 20 (2001), p. 124-133. +++ Article de revue

MIHELAKIS, Eftithia, « Réécrire le trauma de l’avortement: Les armoires vides et L’événement d’Annie Ernaux », mémoire de maîtrise, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2010, 101 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « La répétition d’une même trame historique est un schème fondamental dans l’œuvre d’Annie Ernaux, puisqu’elle publie, en 1974, le roman autobiographique Les Armoires vides et, en 2000, le témoignage autobiographique L’Événement. Si, chez Ernaux, la nécessité de répéter se transpose dans la narrativisation en double d’un même événement traumatique (l’avortement), c’est qu’il n’est pas suffisant que le trauma soit écrit une seule fois. C’est à partir de cette constatation que nous nous proposons de penser la nécessité de réécrire le trauma comme moyen de le gérer. Réécrire le récit du trauma serait ainsi une façon de reprendre un événement du passé afin de le transformer, de l’amener au-delà d’une blessure initiale. Si la volonté de parler de choses indicibles ou honteuses sous-tend toute son œuvre, il s’avère que la critique littéraire a très peu étudié la question du trauma de l’avortement sous l’angle de la réécriture. En effet, peu travaillé, le doublet Les Armoires vides-L’Événement demeure négligé par la critique littéraire et c’est ce manque que notre mémoire cherche à pallier. Dans cette optique, notre volonté est de focaliser ce travail de réécriture sur le rôle insuffisant que joue la première version racontée du trauma de l’avortement. Recourant surtout au domaine de la psychanalyse et de l’histoire en ce qui a trait aux notions de trauma, de mémoire et de répétition, ce mémoire puise également certains éléments du côté de la philosophie et de la critique littéraire en ce qui concerne les notions de témoignage et de transmission/filiation. En nous appuyant sur les théories états-uniennes du trauma, ainsi que sur la posture de l’écriture ernausienne, nous démontrons que le travail que laisse entrevoir la réécriture n’est pas de l’ordre de la catharsis. Enfin, si les théories du trauma mettent en évidence l’importance d’autrui dans le récit du trauma, c’est pour mieux indiquer que toute tentative de survie dépend de cette présence au sein du témoignage. De plus, à cette nécessité de raconter le récit du trauma s’ajoute l’importance de le transmettre. Puisque Annie Ernaux croit que son témoignage autobiographique doit se construire à la jonction de l’intime et du public, elle envisage son témoignage comme un don au lecteur. C’est de cette façon qu’elle croit aller au bout de son événement. » (résumé joint au mémoire)

Les armoires vides (oeuvre)
TitreLes armoires vides
AuteurAnnie Ernaux
Parution1974
Triarmoires vides
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