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Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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oeuvres:lycophron_et_zetes [2016/03/22 10:56] – Modified from the form at oeuvres:lycophron_et_zetes Audrey Thériaultoeuvres:lycophron_et_zetes [2016/04/15 12:42] Audrey Thériault
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 [[auteurs:Pascal Quignard]] - Paris, Gallimard (Poésie), 2010, 316 p. [[auteurs:Pascal Quignard]] - Paris, Gallimard (Poésie), 2010, 316 p.
  
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 +« Ce //Lycophron et Zétès// assemble une traduction de l’Alexandra de Lycophron par Pascal Quignard et un long texte du même Pascal Quignard qui se déploie comme une réflexion sur ladite traduction, en incluant de nombreux éléments autobiographiques, ainsi que des séquences attribuées à un poète fictif : Zétès.  
 +Loin d’être disparate, l’ouvrage trouve son unité et sa légitimité dans le récit en actes qu’il propose : pourquoi un jeune homme de vingt ans décide-t-il de s’attaquer à une traduction de cette ampleur? Quel est alors son rapport au fait poétique et à la communauté des poètes (André du Bouchet et Paul Celan notamment)? En quoi une telle expérience annonce-t-elle les œuvres futures? Répondant à ces interrogations, Pascal Quignard compose, par touches successives, un art poétique qui le révèle magnifiquement.  
 +«C’était il y a quarante ans, écrit-il. Je disposais devant moi, à côté de moi, autour de moi, tous les dictionnaires que j’avais hérités de mon arrière-grand-père et ceux, plus récents, de Bailly, Chantraine, Grandsaignes, Bloch-Wartburg, Ernout-Meillet. Ils s’entassaient, se superposaient, de tous formats, petits, énormes, grands ouverts, les uns sur les autres, sous l’ampoule nue. Je préparais la traduction en commençant par chercher l’étymologie de chaque mot. Je voyageais. J’allais dans l’autre monde. Je descendais dans les siècles perdus.» Et cette «descente dans les siècles perdus» apparaît comme une exploration fascinante, terrible, lucide, qui témoigne de la permanence de l’horreur et de l’aveuglement dans ce qui forme le destin des hommes.  
 +«Cassandre dit l’horreur du lien social. Personne ne la croit. Le déprimé dit la vérité du réel. Personne ne le croit. Ceux qui survécurent, revenant des camps d’extermination de l’Allemagne, provoquèrent la même incrédulité – trois mille ans plus tard – que Cassandre dans le monde troyen détruit, avant d’être égorgée.»  
 +On comprend pourquoi un poète comme Paul Celan suivit pas à pas, à la fin des années 60, la traduction de Lycophron qu’avait entrepris Pascal Quignard, et pourquoi il ne cessait de lui demander d’accélérer la mise au net de la version française de ce texte fondateur. » (Présentation de l'éditeur)
  
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 FOURCAUT, Laurent, « //Zétès// : l'écriture, de la langue au chant de la voix perdue », //Littératures//, dossier « Pascal Quignard et l'amour », sous la direction de Christine RODRIGUEZ et Sylvie VIGNES, no 69 (2013), p. 27-38. +++ Article de revue FOURCAUT, Laurent, « //Zétès// : l'écriture, de la langue au chant de la voix perdue », //Littératures//, dossier « Pascal Quignard et l'amour », sous la direction de Christine RODRIGUEZ et Sylvie VIGNES, no 69 (2013), p. 27-38. +++ Article de revue
  
-### « Second volet d’un diptyque qui comprend d’abord la traduction qu’il donna de l’Alexandra de Lycophron, le Zétès (2010) de Pascal Quignard se compose de huit « petits traités », dans lesquels il développe une méditation de type poétique sur l’écriture. Celle-ci se constitue contre le discours courant du groupe social et son sens institué, fermé. Elle vise en effet à recréer, dans son corps textuel propre, quelque chose de la voix de la mère perdue, telle que le cri du nouveau-né, dans le vide où il fut abandonné, y répondit d’emblée, en un irrépressible appel. L’écriture telle que la conçoit et la met en œuvre Pascal Quignard présente donc les caractères d’une langue défaite, dé-tissée, refluant sans cesse vers la sauvagerie informe de son origine en une réitération désespérée de l’appel. Aussi bien le « vertige étymologique » creuse-t-il les mots jusqu’à leur valeur primitive d’appel au sein de la détresse originaire. Ainsi l’écrivain peut-il espérer reconstituer, dans et par cette pratique débridée et vertigineuse de l’écriture, les conditions d’un retour extatique à la continuité fusionnelle perdue, en une aventure qu’on peut qualifier de mystique. » (Résumé joint à l'article)+### « Second volet d’un diptyque qui comprend d’abord la traduction qu’il donna de l’Alexandra de Lycophron, le //Zétès// (2010) de Pascal Quignard se compose de huit "petits traités", dans lesquels il développe une méditation de type poétique sur l’écriture. Celle-ci se constitue contre le discours courant du groupe social et son sens institué, fermé. Elle vise en effet à recréer, dans son corps textuel propre, quelque chose de la voix de la mère perdue, telle que le cri du nouveau-né, dans le vide où il fut abandonné, y répondit d’emblée, en un irrépressible appel. L’écriture telle que la conçoit et la met en œuvre Pascal Quignard présente donc les caractères d’une langue défaite, dé-tissée, refluant sans cesse vers la sauvagerie informe de son origine en une réitération désespérée de l’appel. Aussi bien le "vertige étymologiquecreuse-t-il les mots jusqu’à leur valeur primitive d’appel au sein de la détresse originaire. Ainsi l’écrivain peut-il espérer reconstituer, dans et par cette pratique débridée et vertigineuse de l’écriture, les conditions d’un retour extatique à la continuité fusionnelle perdue, en une aventure qu’on peut qualifier de mystique. » (Résumé joint à l'article)
  
-[[http://litteratures.revues.org/138|Fourcaut, 2013, HTML]] ###+  * [[http://litteratures.revues.org/138|Fourcaut, 2013, HTML]] ###
  
-COUSIN DE RAVEL, Agnès, « À la source de l'écriture », //Nonfiction.fr//, 22 mars 2010, [en ligne]. +++ Article de revue+COUSIN DE RAVEL, Agnès, « À la source de l'écriture », //Nonfiction.fr//, 22 mars 2010, [En ligne]. +++ Article de revue
  
-### [[http://www.nonfiction.fr/article-3254-p1-a_la_source_de_lecriture.htm|Cousin de Ravel, 2010, HTML]] ###+###  
 +  * [[http://www.nonfiction.fr/article-3254-p1-a_la_source_de_lecriture.htm|Cousin de Ravel, 2010, HTML]] ###
  
 BALCÁZAR MORENO, Melina, « "Un tu sans mort" : de la traduction et des morts », dans Mireille CALLE-GRUBER, Jonathan DEGENÈVE et Irène FENOGLIO (dir.), //Pascal Quignard, translations et métamorphoses//, Paris, Hermann (Littérature), 2015, p. 529-539. +++ Chapitre de collectif BALCÁZAR MORENO, Melina, « "Un tu sans mort" : de la traduction et des morts », dans Mireille CALLE-GRUBER, Jonathan DEGENÈVE et Irène FENOGLIO (dir.), //Pascal Quignard, translations et métamorphoses//, Paris, Hermann (Littérature), 2015, p. 529-539. +++ Chapitre de collectif
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