Nancy Huston, Professeurs du désespoir, Paris / Montréal, Actes Sud / Leméac, 2004, 380 p.
« Nous devenons schizos, mes amis. Dans le quotidien, nous tenons les uns aux autres, suivons l’actualité avec inquiétude, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver et renforcer les liens. En tant que lecteurs ou spectateurs, au contraire, nous encensons les chantres du néant, prônons une sexualité aussi exhibitionniste que stérile, et écoutons en boucle la litanie des turpitudes humaines. A quoi est dû cet écart grandissant, à l’orée du XXIe siècle, entre ce que nous avons envie de vivre (solidarité-générosité-démocratie) et ce que nous avons envie de consommer comme culture transgression-violence-solitude-désespoir) ?
“L’homme est bon et mauvais, disait George Sand. Mais il est quelque chose encore : la nuance, la nuance qui est pour moi le but de l’art.”
La littérature contemporaine aurait-elle renoncé à ce but-là ? »
(Quatrième de couverture)
GAUVIN, Kathrine, « L’amour de l’ennemi comme relation de métissage selon Nancy Huston : dans Instruments des ténèbres (1996), L’empreinte de l’Ange (1998) et Professeurs de désespoir », mémoire de maîtrise, faculté des lettres, Université Laval, 2007, 134 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
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Résumé
L’œuvre de Nancy Huston est un véritable travail de médiation qui permet d’examiner les relations entre soi et l’Autre dans toute leur complexité et leur richesse, de concilier les contraires, et parfois, de comprendre l’incompréhensible. Dans les romansInstruments des ténèbres (1996) et L’empreinte de l’ange (1998), ainsi que dans l’essai Professeurs de désespoir (2004), l’amour du sujet envers ce qui le surprend, le menace, voire le détruit, crée un rapport antithétique qui peut se comprendre et s’expliquer par et à travers la pensée métisse. « En l’autre, c’est l’ennemi qu’ils aiment », constate la narratrice de L’empreinte de l’ange en observant la relation particulière qui se développe entre l’Allemande Saffie et le Juif hongrois Andrâs. La dichotomie manichéenne d’une relation d’amour-haine est modérée au profit d’un amour de l’ennemi qui laisse place au questionnement, à la réflexion et à la nuance, qui nécessite un travail d’échange, de compréhension et d’ouverture. Des théoriciens de la postmodernité (Paterson, Lyotard, Laplantine et Nouss, Todorov, Malouf, Madison, etc.) ont favorisé et enrichi notre travail d’analyse.
CLOONAN, William, « Houellebecq, Huston, and the Novel in 2005 », The French Review, vol. 80, n° 1 (octobre 2006), p. 44-60. +++ Article de revue
### Abstract
This essay examines the fiction produced in 2005 from the dual perspective of the importance accorded to Michael Houellebecq’s latest novel, La Possibilité d’une île, and the critique of trendy nihilism found in Nancy Huston’s study, Les Professeurs de désespoir. Following Huston’s lead, the essay considers why sundry forms of existential anxiety are so popular among the well-housed, well-employed, and well-fed. The conclusion suggests that the prominence given to Houellebecq today reflects a nostalgia for an era where France did indeed have its “grands écrivains,” and that the despair associated with Houellebecq’s view of the world is the latest permutation of “nombrilisme” in contemporary French literature.
Professeurs du désespoir (oeuvre) | |
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Titre | Professeurs du désespoir |
Auteur | Nancy Huston |
Parution | 2004 |
Tri | Professeurs du désespoir |
Afficher | oui |