Pierre Michon, Rimbaud le fils, Paris, Gallimard (L’un et l’autre), 1991, 128 p.
« Qu’est-ce qui relance sans fin la littérature ? Qu’est-ce qui fait écrire les hommes ? Les autres hommes, leur mère, les étoiles, ou les vieilles choses énormes, Dieu, la langue ? Les puissances le savent. Les puissances de l’air sont ce peu de vent à travers les feuillages. La nuit tourne. La lune se lève, il n’y a personne contre cette meule. Rimbaud dans le grenier parmi les feuillets s’est tourné contre le mur et dort comme un plomb. »
(Quatrième de couverture)
PROCHÁZKOVÁ, Zuzana, « Pierre Michon : la littérature comme absolu. Vers la poétique implicite de l’auteur à travers ses figures d’écrivains », Études Romanes de Brno: Sborník Prací Filozofické Fakulty Brněnské Univerzity, L: Řada Romanistická/Series Romanica, vol. 38, n° 29 (2008), p. 79-86. +++ Article de revue
### Porte également sur Corps du roi.
JEFFERSON, Ann, « The Hagiographies of Pierre Michon : Rimbaud le fils », French Studies, vol. 58, n° 2 (avril 2004), p. 205-217. +++ Article de revue
###Abstract
« The premiss of this article is that the concern with the literary as an issue of ‘radical uncertainty’ has shifted from theory as polemic to the new forms of ‘life-writing’ that have emerged in France over the past three decades. It explores the quasi-biographical modes through which this concern is expressed in the work of Pierre Michon, concentrating in particular on the model of the lives of the saints. Focusing on Rimbaud le fils (I99I), various hagiographical strategies are identified in the construction and narration of the text, and in the positioning of both author and reader in the posture of devotion. There is, however, a counterweight to this devotion in the powerful strand of derision that runs through Michon’s text, whose various expressions are identified in terms of both content and authorial rhetoric. This combination of devotion and derision is best viewed as a symptom of the impossibility, both for his various contemporaries and for the modern reader, of adequately recognizing and characterizing Rimbaud’s poetic ‘grace’. It is by means of this problematic contemplation of the life of Rimbaud that the question of ‘literature’ is addressed in the text. »
LOBRET, Patricia, « Portrait et retrait du poète dans Rimbaud le fils de Pierre Michon », mémoire de maîtrise, faculté des lettres, Université Bordeaux 3, 1999, 151 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
MÉAUX, Danièle, « Une légende inscrite sur sels d’argent (à propos de Rimbaud le fils) », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 81-91. +++ Chapitre de collectif
###Corpus retenu
Rimbaud le fils, Vies minuscules###
GOUX, Jean-Paul, « La scène fantasmée dans Rimbaud le fils », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 169-174. +++ Chapitre de collectif
JENNY, Laurent, « Hanté par la forme », Critique, n° 536-537 (janvier-février 1992), p. 127-129. +++ Article de revue
###Extrait
« Lisant Pierre Michon, je repense à ceci que Baudelaire dit de Victor Hugo, dans une notice payée à la ligne et sans doute écrite à contre-cœur, mais où tout ce qui vaut d’être dit sur la poésie de Victor Hugo tient en quelques pages : il est hanté par la forme. Eh bien Michon est de cette espèce là. Seule cette hantise l’attire, et l’enivre, “il va vers elle comme vers une parente”. Et c’est pourquoi il est indifférent qu’il nous propose, depuis quelque temps, des “fictions” ou des “biographies”, selon les classifications des rayons de librairie ; qu’il traite de littérature ou de peinture ; de la forme derrière laquelle il court lui-même ou de celle qui en a épuisé tant d’autres avant lui. Cette hantise par la forme est une histoire essentiellement impersonnelle, même si elle se nomme momentanément Watteau, Vincent Van Gogh ou Arthur Rimbaud. Car la hantise est tout le contraire d’une maîtrise. C’est plutôt “une excitation angélique” ou “un rappel à l’ordre sous une forme complimenteuse” (Baudelaire encore), c’est-à-dire finalement une dépossession. Mais c’est précisément dans cette dépossession que nous nous rejoignons, dans cet éblouissement renouvelé des œuvres et cette ruine des existences qui voudraient saisir celle qui les traverse et se tient déjà au-delà d’elles. »
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RABATÉ, Dominique, « Ce qui n’a pas de témoin ? Les vies imaginaires dans l’écriture contemporaine », dans Rosa Galli PELLEGRINI (dir.), Stratégies narratives 2 : le roman contemporain, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 29-44. +++ Chapitre de collectif
VIART, Dominique, « Filiations littéraires », dans Jan BAETENS et Dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines 2 : états du roman contemporain, Paris / Caen, Minard (La revue des lettres modernes), 1999, p. 115-139. +++ Chapitre de collectif
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Corpus de Michon retenu
Rimbault le fils, Vies minuscules
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FARRON, Ivan, « Quelques grands modèles dans l’oeuvre de Pierre Michon. Un roman familial littéraire », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 185-194. +++ Chapitre de collectif
###Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils###
GHITTI, Jean-Marie, « Mort majuscule. Le mal et la vocation de l’écrivain », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 247-258. +++ Chapitre de collectif
###Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils###
DION, Robert, et Frances FORTIER, « Modalités contemporaines du récit biographique : Rimbaud le fils, de Pierre Michon », Protée, vol. 34, n° 2-3 (automne-hiver 2006), p. 91-102. +++ Article de revue
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Résumé
À travers l’essai biographique que Pierre Michon a consacré à Rimbaud, il s’agit ici de voir comment l’entreprise de raconter une vie d’écrivain se transforme à la fin du xxe et au début du xxie siècle. L’exemple de Rimbaud le fils nous paraît en effet symptomatique des recatégorisations que subit le récit biographique, après son entrée dans l’« ère du soupçon », sur le triple plan du style, de l’énonciation et de la narration. On verra que la biographie, chez Michon, dévie de sa trajectoire, et qu’il y est davantage question de l’impression – au sens propre comme au sens photographique – qu’a laissée Rimbaud sur des générations d’adulateurs et de lecteurs que des circonstances avérées de son existence. Cet ébranlement de l’événementiel, étonnant dans une biographie aussi brève (qui n’est, en ce sens, aucunement économique), fait le lit d’une fictionnalisation notable du propos biographique : des scènes imaginaires voisinent avec des conjectures étonnantes, et l’archive, pourtant rarissime – Michon se contente de répéter ce que tout le monde sait –, sert de fondement à l’invention, quand elle n’est pas elle-même inventée.
Abstract
Using Pierre Michon’s biographical essay on Rimbaud, this study seeks to examine how the enterprise of recounting a writer’s life story is transformed in the late 20th and early 21st century. Indeed, the example of Rimbaud le fils appears to be symptomatic of the re-categorizations of the biography in terms of style, statement and narration, after it entered the “age of suspicion”. The biography, as seen by Michon, is clearly more about the impression (in its literal and photographic sense) left by Rimbaud on generations of admirers and readers, rather than circumstances stemming from his own life. The shattering of the event-based narrative, rather unexpected from such a short biography (that is however not economical in any sense), paves the way for the fictionalisation of the biographical discourse : imaginary scenes are envisioned along with unexpected hypotheses, while archived material, although extremely rare – Michon merely reiterates what is common knowledge – serves as a founding basis for creation, in instances where the archive itself has not been created.
Dion et Fortier, 2006, HTML ###
PANAÏTE, Oana, « Les fins de l’écriture. Réflexion et pratique du style dans les oeuvres de Jean Echenoz et Pierre Michon », French Forum, vol. 31, n° 2 (printemps 2006), p. 95-110. +++ Article de revue
###Résumé
« “Chassez le style par la porte, il rentrera par la fenêtre” s’intitule l’article signé par A. Compagnon dans le numéro que la revue Littérature consacre au style en 1997. Cette boutade est significative du regain d’intérêt largement partagé de nos jours par écrivains et critiques pour une notion que le structuralisme avait rendue “suspecte” à cause de ses accointances avec les concepts de norme, ornement ou écart. Depuis le tournant des années quatre-vingt, un nombre important d’auteurs contemporains récupèrent au profit d’un renouveau stylistique complexe et pluriel les procédés de subversion textuelle propres à leurs prédécesseurs. Le brouillage de la parole, le démantèlement de la phrase, la dispersion des voix narratives ou le dévoiement de la langue sont diversement réappropriés par maintes poétiques contemporaines. Nous nous intéresserons à deux catégories de textes dont l’émergence faisant l’objet de nombreux essais critiques et débats d’écrivains a marqué l’évolution récente de la prose narrative. On distinguera, d’une part, les récits pseudo-biographiques dans lesquels les thématiques réalistes se fondent dans le creuset d’une prose d’art tissés autour de l’articulation de la grande Histoire et des existences individuelles (la série amorcée par Les Champs d’honneur de Jean Rouaud), de la mémoire familiale (Vies minuscules de Pierre Michon, L’Amour des trois sœurs Piale de Richard Millet), des vies d’artistes (Vies antérieures de Gérard Macé, Rimbaud le fils de Pierre Michon). De l’autre, les romans métafictionnels allient les formes codifiées (roman policier, récit d’aventures, roman d’anticipation) à des thématiques anthropologiques telles que les identités hybrides (La Nébuleuse du Crabe d’Éric Chevillard), la banalité et l’anonymat (Monsieur de Jean-Philippe Toussaint), le fait divers (Nuage rouge de Christian Gailly), les voyages planétaires, voire interplanétaires (Je m’en vais, Nous trois de Jean Echenoz). Nous aborderons, dans un premier temps, les particularités distinctives des deux types de textes à travers une lecture stylistique des œuvres de Pierre Michon et de Jean Echenoz avant de dégager, dans un premier temps, les grandes articulations d’une poétique de la diction narrative à partir de leurs zones de partage et de leurs effets de contraste. »
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ÀLVARES, Cristina, « Photographie et fonction paternelle dans Rimbaud le fils de Pierre Michon », Contemporary French & Francophone Studies, vol. 10, n° 4 (décembre 2006), p. 389-396. +++ Article de revue
RABATÉ, Dominique, « Ce qui n’a pas de témoin ? Les vies imaginaires dans l’écriture contemporaine », dans Le chaudron fêlé. Écarts de la littérature, Paris, José Corti (Les Essais), 2006, p. 222-238. +++ Monographie
DION, Robert, et Mahigan LEPAGE, « L’archive du biographe. Usages du document dans la biographie d’écrivain contemporaine », Protée, vol. 35, n° 3 (hiver 2007), p. 11-21. +++ Article de revue
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Résumé
La biographie d’écrivain contemporaine (sur un écrivain par un écrivain) – et les nombreux genres voisins : le roman biographique, l’essai biographique, la fiction biographique, le roman du biographe, etc. – se signale par un usage particulier de l’archive qui la distingue des biographies plus conventionnelles signées par des universitaires ou par des journalistes. Dans des ouvrages comme Le Perroquet de Flaubert de Julian Barnes, Rimbaud le fils de Pierre Michon ou Morts imaginaires de Michel Schneider, l’archive n’a pas pour unique fonction d’étayer le récit, d’attester que telle chose ou tel événement a été : elle ne disparaît pas sous la surface narrative du récit de vie, elle est au contraire exhibée, questionnée, quand ce n’est pas triturée ou tout simplement créée, entre fonction d’authentification et fonction de fabulation. L’article que nous proposons poursuit deux objectifs qui en ordonnent les deux parties. Le premier est d’interroger le statut de l’archive dans la praxis biographique en suivant le parcours qui va de sa médiatisation à son appropriation, parcours illustré par plusieurs exemples tirés de notre corpus. Le second objectif, qui consiste à observer de près le travail de l’archive dans une biographie contemporaine, est au fondement de notre deuxième section : l’étude de la biographie d’un « écrivain » pour le moins surprenant, Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, par Dominique Noguez (1989).
Abstract
The contemporary writer’s biography (about and by a writer) – along with numerous similar genres (biographical novel, biographical essay, biographical fiction, biographer’s novel, etc) – distinguishes itself from more conventional biographies penned by academics or journalists by its use of the archive. In works such as Julian Barnes’ Flaubert’s Parrot, Pierre Michon’s Rimbaud le fils or Michel Schneider’s Morts imaginaires, the archive is not solely used to support the narrative or provide evidence that this or that event happened; it does not disappear under the narrative surface of life histories. Instead, the archive is revealed, questioned, if not milled or simply fabricated, and operates somewhere between its authentication and fabrication functions. The article here proposed sets two objectives from which are derived its two sections. The first is to question the status of the archive in the biographical praxis by following the path from its publication to its appropriation, as illustrated by several examples in our collected works. The second objective, which consists of a closer examination of contemporary biography, is the basis of the second part of the article which delves into the biography of an unexpected (to say the very least) “writer”, Vladimir Ilitch Oulianov, otherwise known as Lenin, written by Dominique Noguez (1989).
Dion et Lepage, 2007, HTML ###
FORTIER, Frances, « La biographie d’écrivain comme revendication de filiation : médiatisation, tension, appropriation », Protée, vol. 33, n° 3 (hiver 2005), p. 51-64. +++ Article de revue
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Résumé
Cet article part de l’hypothèse que la biographie d’écrivain, par l’inventivité de son écriture qui favorise le déploiement des potentialités du rapport à l’autre, représente une forme singulière du récit de filiation. À l’appui, quelque cinq biofictions, retenues ici pour illustrer trois procès distincts – médiatisation, appropriation, tension – décelables à la plus ou moins grande distance qui marque la relation entre le biographe et son biographé. Affaire d’énonciation plus que d’énoncé, la biographie relève d’un protocole discursif qui exige la représentation de cette relation. Un inventaire de procédés vient soutenir cette affirmation en même temps que mettre au jour les formes qui indexent le déni ou le désir de filiation.
COMBE, Dominique, Poésies, Une saison en enfer. Illuminations d’Arthur Rimbaud (Essai et dossier), Gallimard (Foliothèque), 2004, 256 p. +++ Monographie
###Présentation de l’éditeur
Le présent essai procède d’une réflexion plus générale sur l’histoire des formes et des genres poétiques au XIXe siècle, et de leur postérité dans la poésie contemporaine. Rimbaud y est donc lu dans les rapports étroits qu’il entretient, en amont, avec Hugo, Baudelaire, Mallarmé, Banville, etc., mais aussi en aval, avec les lecteurs du XXe siècle, et singulièrement les poètes, de Claudel à Breton, de Bonnefoy à Lionel Ray.
C’est dire que l’angle privilégié, pour cette présentation générale, est celui d’une poétique et d’une stylistique, résolument inscrites dans l’histoire - d’une “poétique historique”, comme aurait dit le théoricien russe Mikhaïl Bakhtine.
Voir plus particulièrement la dernière partie : « VI. Rimbaud et les écrivains ». ###
BLANCKEMAN, Bruno, « Rimbaud le fils de Pierre Michon : la spéculation narrative », dans Dominique DENÈS et Laurence KOHN-PIREAUX (dir.), Le récit et ses marges théoriques internes, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2004, p. 123-130. +++ Chapitre de collectif
DION, Robert, et Frances FORTIER, « Le portrait écrit et ses fonctions biographiques », La Licorne, n° 84 (2009), p. 13-27. +++ Article de revue
RABATÉ, Dominique, « Irrévérences ? (Sur quelques figures inversées de l’écrivain) », La Licorne, n° 86 (2009), p. 63-71. +++ Article de revue
BESA CAMPRUBÍ, Carles, « La biografía imaginaria de escritor como modalidad del ensayo: Rimbaud le fils de Pierre Michon », Thélème: Revista Complutense de Estudios Franceses, vol. 28 (2013), p. 45-60. +++ Article de revue
### Resumen
A medio camino entre la ficción y la dicción, la biografía imaginaria de escritor es una forma específica del género de la biografía ficcional cuyas características enunciativas, semánticas y pragmáticas se entrecruzan, en mayor o menor medida, con las características propias del género del ensayo. Más allá de la recreación imaginaria de la existencia del escritor a partir de las posibilidades que ofrece la ficción, esta clase de textos tiene, asimismo, un propósito crítico y polémico, pues su objeto es también acceder a algún tipo de verdad nueva acerca de la literatura misma. Corrobora esta hipótesis el análisis de Rimbaud le fils, una obra que ocupa una posición central en la ruptura estética de finales del siglo XX, no sólo por su carácter renovador en relación con las convenciones de la biografía, sino también por su posicionamiento heterodoxo respecto de los sistemas explicativos del hecho literario.
GEOFFRION, Karine, « Le poète maudit dans la mire des contemporains : la figure de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud dans les fictions biographiques de D. Blonde, G. Goffette et P. Michon », mémoire de maîtrise, département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2009, 132 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
La littérature contemporaine, dans un vaste mouvement d’exploration et d’expérimentation, préconise un élargissement des frontières génériques ainsi qu’un renouvellement des formes traditionnelles pour épouser les nouveaux questionnements propres à son temps. C’est dans ce contexte de « dynamisation » et d’hybridation que se développe, vers le milieu des années 1980, le genre de la fiction biographique dont les oeuvres qui s’y rattachent font surgir, par l’évocation, l’imagination et la rêverie narrative, de grands personnages qui ont marqué l’imaginaire collectif. Face à la résurgence de figures littéraires du passé dans l’imaginaire de nombreux écrivains, ce mémoire portera sur la représentation de la figure symbolique du poète maudit dans les fictions biographiques contemporaines. Il s’agit d’analyser le traitement réservé aux poètes maudits tels que Baudelaire, Verlaine et Rimbaud à l’intérieur d’oeuvres appartenant à ce genre récent. Pour ce faire, notre corpus sera formé de trois oeuvres qui revisitent ces poètes majeurs de la modernité poétique: Baudelaire en passant de Didier Blonde (2003), Rimbaud le fils de Pierre Michon (1991) et Verlaine d’ardoise et de pluie de Guy Goffette (1996). Le poète maudit étant une figure emblématique qui apparaît durant la seconde moitié du XIXe siècle et qui témoigne, à l’époque, d’une vision idéale de la littérature, cette étude tentera de comprendre les motifs d’une telle reprise. Il s’agira donc de reconstruire en détail la figure qui émane de cette écriture contemporaine, et ce à partir de trois angles d’analyse spécifiques qui témoignent d’un destin particulier, soit la relation difficile et problématique du poète à sa famille, ses rapports à la société de son temps ainsi que son inscription dans la tradition littéraire. De plus, ces fictions biographiques, puisqu’elles établissent un dialogue entre l’auteur contemporain et un personnage du passé qui le fascine, nous permettront de soulever les questions de la mémoire, de l’héritage et de la transmission qui hantent notre temps. Nous tenterons ainsi de comprendre le rapport entre l’orientation biographique de la fiction et l’état de la société et de la littérature d’aujourd’hui: Pourquoi les écrivains choisissent-ils de revisiter une figure appartenant au XIXe siècle? S’agit-il d’un moyen de légitimer leur propre statut dans le champ littéraire contemporain?
Rimbaud le fils (oeuvre) | |
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Titre | Rimbaud le fils |
Auteur | Pierre Michon |
Parution | 1991 |
Tri | Rimbaud le fils |
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