Tigre en papier

Olivier Rolin, Tigre en papier, Paris, Seuil ( Fiction et Cie ), 2002, 267 pages.

« C’est l’histoire d’un type qui raconte à la fille de son meilleur ami, mort depuis longtemps, ce que fut leur jeunesse à l’époque presque fabuleuse — la fin des années 60 — où l’on croyait dur comme fer à la Révolution. Au Vietnam, la « guerre du peuple » défaisait la puissante Amérique, la Chine était rouge pour l’éternité, le Che plus grand mort que vivant, les impérialistes étaient des tigres en papier. C’était dans la nuit des temps…

Voici donc la vie très horrificque de Martin et de son ami Treize, et du reste de la bande, Fichaoui-dit-Julot, Reureu l’Hirsute, Momo-Mange-serrures, Judith et Chloé, Roger le Belge, tous les autres, les saints, les balances, les castagneurs et les pleutres, les rebelles et les fayots. Il y a, dans cette histoire de Pieds Nickelés métaphysiques, du grotesque mais aussi de la poésie brute, la bêtise y côtoie beaucoup de romantisme, oui, on peut appeler ça comme ça. »
(Quatrième de couverture)

Documentation critique

BERTINI, Jean-Luc, « Les confessions d’un sale gosse qui aura rêvé d’être un héros », La femelle du requin, n° 20 (printemps 2003), p. 54-55. +++ Article de revue

###Bertini, 2003, HTML ###

VELDHUIJSEN, Jorden, « Tigres en papier d’Olivier Rolin : un “imbroglio d’histoires” », dans Sjef HOUPPERMANS, Christine BOSMAN-DELZONS et Danièle DE RUYTER-TOGNOTTI (dir.), Territoires et terres d’histoires. Perspectives, horizons, jardins secrets dans la littérature française d’aujourd’hui, Amsterdam / New York, Rodopi, 2005, p. 85-102. +++ Chapitre de collectif

REVAULT D’ALLONNES, Myriam, « Olivier Rolin : l’histoire sauvée », Esprit, n° 10 (octobre 2002), p. 35-42. +++ Article de revue

###« Comment revenir sur l’histoire des maoïstes français et de la fin des années 1970, qui n’était guère héroïque, en dépit des croyances de l’époque? Comment le désir d’insoumission pouvait-il cohabiter avec la bêtise idéologique? Comment ne pas sombrer dans une nostalgie déplacée ni dans le mépris pour la médiocrité présente? Telles sont les interrogations qui traversent le nouveau roman d’Olivier Rolin, Tigre en papier. » ###

VRAY, Jean-Bernard, « Le roman connaît la chanson », dans Matteo MAJORANO (dir.), Le jeu des arts. L’écriture et les arts, Bari, B. A. Graphis (Marges critiques / Margini critici, n° 3), 2005, p. 148-166. +++ Chapitre de collectif

LAMARRE, Mélanie, « Un “patriote déçu”. Sur trois romans d’Olivier Rolin », Revue des Sciences Humaines, n° 299 (mars 2010), [n.p.]. +++ Article de revue

###« Les certitudes sont-elles également l’apanage du “patriote déçu” qui prend la parole dans les romans d’Olivier Rolin ? La critique véhémente de la France contemporaine portée par les narrateurs de Port-Soudan, de Méroéet de Tigre en papierpeut le faire croire. Pourtant, comme l’analyse Mélanie Lamarre, Olivier Rolin ne conçoit pas la littérature comme le lieu du dévoilement de “la” vérité, mais comme une tentative d’élucidation de soi à la faveur de personnages par lesquels il se fictionnalise. Dans cette perspective, la figure du polémiste est aussi celle de l’écrivain mélancolique qui, au miroir d’une époque décrite comme celle qui frappe d’archaïsme “un univers de représentations à la fois intimes et collectives”, prend conscience des paradoxes qui le fondent et ne cesse de creuser l’énigme de sa propre identité. Dans le questionnement qu’ils lancent au soi et à l’héritage, les romans d’Olivier Rolin apparaissent comme l’expression d’une “contemporanéité inquiète”, “avide d’interroger le passé afin de combler le sentiment de discontinuité qui l’habite”. »
(Extrait de l’avant-propos, reproduit sur le site de Fabula) ###

LAMARRE, Mélanie, « Ivresse et militantisme : Olivier Rolin, Jean Rolin, Jean-Pierre Le Dantec », Contextes, n° 6 (septembre 2009), [en ligne]. +++ Article de revue

###« Respectivement nés en 1943, en 1947 et en 1949, Jean-Pierre Le Dantec, Olivier Rolin et Jean Rolin font tous les trois partie, après Mai soixante-huit, de la Gauche prolétarienne, une organisation d’extrême gauche “maoïste” qui s’autodissout au tournant des années 1973-1974, après cinq ans d’activité dont trois dans la clandestinité. Jean-Pierre Le Dantec devient professeur d’architecture et l’auteur de quatre romans. Olivier Rolin devient écrivain, et pratique des activités de journaliste et d’éditeur. Jean Rolin devient écrivain et journaliste. Ces trois anciens militants publient tour à tour un roman autobiographique consacré à la période de l’engagement révolutionnaire : Jean Rolin, L’Organisationen 1996 ; Olivier Rolin, Tigre en papieren 2002 ; Jean-Pierre Le Dantec, Étourdissementsen 2003. Participant d’un mouvement plus large de rétrospection littéraire engagé, depuis les années quatre-vingt-dix, par des militants d’extrême gauche des années soixante et soixante-dix, ces trois romans présentent des vues convergentes ou complémentaires sur le maoïsme que l’angle de la représentation de l’ivresse nous permettra de dégager. Autour de la consommation d’alcool se cristallisent des modes de sociabilité qui nous renseignent sur la façon dont ces jeunes bourgeois vécurent leur engagement révolutionnaire : témoignages autobiographiques, ces romans visent à restituer l’atmosphère d’une époque en même temps que la singularité d’un parcours. Par ailleurs, les trois auteurs ont recours à la métaphore de l’ivresse pour caractériser leur jeunesse militante, ce qui incite à se demander quel regard ils portent sur leur passé politique : nous nous interrogerons sur les enjeux de la requalification de l’engagement sous les espèces de “l’ivresse”, mais également sur ceux qui sont attachés à la figure de l’ancien militant alcoolique qui hante leurs œuvres. Enfin, la référence à l’alcool peut entrer dans la définition d’un projet esthétique : c’est d’un point de vue “social” que nous examinerons la poétique de l’ivresse des romans d’Olivier Rolin, en évaluant la façon dont elle participe d’une lutte contre la pensée idéologique qui caractérisa l’engagement de sa jeunesse. »
(Extrait de l’introduction)

Lamarre, 2009, HTML ###

MILANEZE, Érica, « Autobiografia, Memória e Engajamento Revolucionário em Tigre en papier, de Olivier Rolin », Revista de Letras, vol. 52, n° 2 (janvier à juin 2012)p. 67-83. +++ Article de revue

VRAY, Jean-Bernard, « “…Clope au bec et mèche sur le front” : la photographie d’André Malraux par Gisèle Freund dans Tigre en papier d’Olivier Rolin », Interférences Littéraires-Literaire Interferenties, n° 2 (mai 2009), p. 177-185. +++ Article de revue

### Résumé
Tigre en papier (2000) d’Olivier Rolin fait à plusieurs reprises référence à la célèbre photographie d’André Malraux par Gisèle Freund. Cette représentation de l’écrivain constitue dans ce récit une figure productrice de romanesque. Convoquée au sein d’une série de photographies qui portent la mémoire du siècle (celles de Che Guevara, ou encore celles de Robert Capa), elle apparaît comme une icône emblématique de l’histoire idéologique des protagonistes du roman, qui arrivent à l’âge d’homme en 1968. En effet, figurant un écrivain héroïsé au sommet de sa gloire, elle subit dans le même temps une dévalorisation burlesque qui marque la fin de certains idéaux révolutionnaires.

Vray, 2009, PDF ###

BLANCKEMAN, Bruno, « L’écriture périphérique: une étude de Tigre en papier », dans Luc RASSON et Bruno TRITSMANS (dir.), Olivier Rolin: Littérature, histoire, voyage, Amsterdam, Rodopi, 2008, p. 35-49. +++ Chapitre de collectif

VIART, Dominique, « Des hommes habités d’Histoire : Olivier Rolin, Tigre en papier », dans Luc RASSON et Bruno TRITSMANS (dir.), Olivier Rolin: Littérature, histoire, voyage, Amsterdam, Rodopi, 2008, p. 83-97. +++ Chapitre de collectif

THIBAULT, Bruno, « Le deuil de la révolution et les ruses de l’histoire dans Tigre en papier d’Olivier Rolin et dans Les Trois Minutes du diable de Danièle Sallenave », dans Luc RASSON et Bruno TRITSMANS (dir.), Olivier Rolin: Littérature, histoire, voyage, Amsterdam, Rodopi, 2008, p. 99-113. +++ Chapitre de collectif

RASSON, Luc, « “Se mesurer aux Dieux” : Tigre en papier, Méroé », , dans Luc RASSON et Bruno TRITSMANS (dir.), Olivier Rolin: Littérature, histoire, voyage, Amsterdam, Rodopi, 2008, p. 75-82. +++ Chapitre de collectif

FONDO-VALETTE, Madeleine, « Le militant à l’ère du soupçon d’après Tigre en papier d’Olivier Rolin », dans Jeanyves GUÉRIN (dir.), Fiction et engagement politique: La Représentation du parti et du militant dans le roman et le théâtre du XXe siècle, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2008, p. 263-270. +++ Chapitre de collectif

SCHEREWEGEN, Franc, « À quel âge faut-il lire Proust? (Sur Tigre en papier d’Olivier Rolin) », dans Aline MURA-BRUNEL (dir.), Christian Oster et Cie: Retour du romanesque, New York, Rodopi, 2006, p. 11-24. +++ Chapitre de collectif

LAMARRE, Jean-Marc, « La littérature, l’héroïsme et l’histoire », Le Télémaque, n° 23 (2003), p. 11-20. +++ Article de revue

### Résumé
Y a-t-il encore place pour une morale de l’héroïsme ? Pour Olivier Rolin, il semble bien que non, même s’il en a porté la possibilité jusqu’à sa plus extrême limite. Ou bien n’en était-ce que la caricature ? Et, partant l’indication de sa disparition – la perte irrémédiable. N’y a-t-il d’héroïsme que dans la visée de l’absolu et l’acceptation de la mort ? Ou peut-on concevoir, avec Hannah Arendt, une autre dimension de l’héroïsme où s’exprime le pouvoir proprement humain de réinventer, toujours, un monde neuf ? N’y a-t-il d’héroïsme que tragique ? Seule la littérature peut alors en porter l’ombre et l’éblouissement, et s’il prend une forme ridicule ou comique, c’est la littérature encore qui en permet, de façon non moins tragique, l’expression la plus juste.

Porte également sur Port-Soudan

Lamarre, 2003, HTML ###

LETENDRE, Daniel, « À la cheville des temps. La construction du présent dans la littérature narrative française au tournant du XXIe siècle », thèse de doctorat, département des littératures de langue française, Université de Montréal, 2013, 368 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
Cette thèse de doctorat met en lumière les stratégies narratives déployées dans le récit français actuel pour représenter et construire son présent. L’hypothèse principale que cette recherche vérifie est la suivante : la littérature narrative d’aujourd’hui, par le recours à une énonciation entremêlant discours et narration ainsi que par une utilisation critique et pragmatique du passé, réplique au « présentisme » observé par François Hartog, cette perspective sur les temps dont le point d’observation et le point observé sont le présent. Les écrivains contemporains mettent en place un régime de temporalités où passé et avenir sont coordonnés au présent pour pacifier le rapport entre les trois catégories temporelles et faire apparaître un présent qui, sinon, demeure narrativement insaisissable ou soumis à l’autorité d’un passé ou d’un avenir qui dicte ses actions. En distinguant leurs textes du genre romanesque et du mode narratif qui le compose, Pierre Bergounioux, François Bon, Olivier Cadiot, Chloé Delaume, Annie Ernaux, Jean Echenoz et Olivier Rolin, entre autres, s’inscrivent dans la tradition énonciative du récit, ici entendu comme genre littéraire où l’énonciation et le texte en formation sont à eux-mêmes leur propre intrigue. Le sujet d’énonciation du récit contemporain cherche à élucider son rapport au temps en ayant recours à des scènes énonciatives qui ont à voir avec l’enquête et l’interlocution, de manière à ce que d’une anamnèse personnelle et intellectuelle, de même que de la confrontation d’une mémoire avec son récit jaillissent les caractéristiques d’une expérience du présent. Or, une des caractéristiques du présent expérimenté par le sujet contemporain semble être une résistance à la narration et au récit, rendant alors difficile sa saisie littéraire. Cette opposition au récit est investie par des écrivains qui ont recours, pour donner à voir l’immédiateté du présent, à la note et au journal, de même qu’à des genres littéraires qui mettent en échec la narration, notamment la poésie. En dépit de leurs efforts énonciatifs pour extraire le présent de l’opération qui le transforme en passé, ces écrivains font tout de même l’expérience répétée de la disparition immédiate du présent et de leur incapacité à énoncer littérairement un sentiment du présent. Le seul moyen d’en donner un aperçu reste alors peut-être de chercher à construire le présent à partir du constat répété de l’impossibilité d’un tel accomplissement.

Letendre, 2013, PDF ###

LEONI, Anne, « L’ironie de l’histoire dans trois romans du XXIe siècle ou “les farces et attrapes de l’Histoire” », dans colloque en ligne « Hégémonie de l’ironie ? », Fabula, 23 juin 2008, [en ligne]. +++ Autre (voir la description)

### Leoni, 2008, HTML ###

VRAY, Jean-Bernard, «“Treize, c’est celui qui n’est pas sur la photo…” — à propos de Tigre en papier d’Olivier Rolin », Études romanesques, n° 10 (2006). +++ Article de revue

Tigre en papier (oeuvre)
TitreTigre en papier
AuteurOlivier Rolin
Parution2002
TriTigre en papier
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