Tombeau de Romain Gary

Nancy Huston, Tombeau de Romain Gary, Paris, Actes Sud, 1995, 120 p.

« Romain Gary a traversé le siècle en nomade, en apatride, sans se soumettre aux écoles littéraires, sans rien céder aux modes, déjouant toutes les classifications, mettant orgueilleusement en actes sa liberté de romancier. Insaisissable et insaisi, fidèle et rebelle (Nancy Huston montre cela avec une intelligence parfaite) au dessein grandiose que sa mère avait formé pour lui, il s’acharna à consumer sa vie de fils, d’amant, de mari et de créateur jusqu’à renaître de ses cendres et enfin s’inventer autre. De l’entrée en scène de l’écrivain Romain Gary jusqu’à l’apothéose d’Emile Ajar, c’est tout à la fois l’artiste et l’homme multiple que Nancy Huston dévoile, dans un face à face (avec l’auteur, avec ses œuvres) et un tutoiement d’une lucidité brûlante, presque douloureuse. Ni ode funèbre, ni chant d’amour, ce Tombeau de Romain Gary est en vérité une implacable célébration. »
(Quatrième de couverture)

Documentation critique

ALMEIDA, Claudia, « L’ironie tombale », Cahiers franco-canadiens de l’Ouest, vol. 19, n° 1 (2007), p. 71-79. +++ Article de revue

### Résumé
À partir des réflexions théoriques de Linda Hutcheon, nous étudierons deux exemples de construction ironique dans Tombeau de Romain Gary : le titre et le refrain. En ce qui concerne le titre, le sens littéral représente le tombeau en tant que genre littéraire qui surgit au XVIe siècle; le sens possible se fait par les critiques et les analyses, littéraires et biographiques, qui forment la charpente d’un essai; l’entre-deux aboutit à l’érection d’un tombeau pour un écrivain qui n’en a jamais eu un. Le refrain accuse l’inadéquation de la question posée à la mère et la critique perçante et moqueuse de la féministe qui signale le caractère maladif de la relation entre Romain Gary et sa mère, Nina. Les rapports entre les images de la mère, l’une bâtie par Romain Gary dans La promesse de l’aube et l’autre par Nancy Huston dans Tombeau de Romain Gary, produisent le troisième sens de l’ironie.

Abstract
Based on Linda Hutcheon’s theoritical writings, this paper aims at studying two examples of ironic composition in Tombeau de Romain Gary, namely the title and the refrain. The title’s literal meaning first refers to the tombeau, a literary genre born in the sixteenth century. Another possible meaning appears through literary and biographical analyses as well as criticism, which account for the framework of an essay; then, in the in-between appears a tombstone, a tombeau, for a writer who was never buried. The refrain highlights the inadequacy of the question asked to the mother, and reveals the feminist writer’s abrasive and ironic criticism when she underlines how unhealthy Roman Gary’s relationship with his mother Nina proved to be. Finally, the comparisons between the two mother images, one provided in Romain Gary’s La promesse de l’aube and the other by Nancy Huston’s Tombeau de Romain Gary create a third ironic meaning.

Almeida, 2007, PDF ###

Tombeau de Romain Gary (oeuvre)
TitreTombeau de Romain Gary
AuteurNancy Huston
Parution1995
Afficheroui