Y penser sans cesse

Marie NDiaye - Y penser sans cesse, avec des photographies de Denis Cointe, Le Kremlin-Bicêtre, L’arbre vengeur, 2011, 112 p.

« Né d’une volonté d’essayer de nouvelles formes narratives, Y penser sans cesse est une étape importante dans l’œuvre d’un écrivain qui refuse de limiter son art au seul terrain romanesque ou dramatique. Ni poème, ni chant, cette envoûtante partition dévoile plus que dans aucun autre de ses livres la volonté de donner à entendre une voix. Marie NDiaye a composé ces pages en imaginant les lire devant un public, ce qu’elle accomplira d’ailleurs au moment de la sortie du livre dans le cadre d’un projet, intitulé Die Dichte, mené par Denis Cointe qui a, pour cette édition, imaginé un parcours visuel, en écho à l’« histoire ». Parce qu’il sera joué aussi en Allemagne, nous avons choisi de proposer une traduction de ce texte. Mais où ce projet trouve toute sa force c’est que, sans accompagnement, dans le silence d’une lecture intime, on retrouve cette puissance qui fait de Marie NDiaye un écrivain exceptionnel, vibrante jusque dans ses silences. On y découvre ses thèmes obsédants revisités de façon elliptique, quelques fantômes, quelques traces d’un passé douloureux qui ressurgit et, pour la première fois, des lieux de Berlin, cette ville qu’elle investit de ses démons familiers. »

(présentation de l’éditeur)

Documentation critique

DONOVAN, Frédérique, « Nouvelles formes et espaces palimpsestes dans Y penser sans cesse de Marie NDiaye », Contemporary French and Francophone Studies, vol. 17, n° 4 (septembre 2013), p. 388-395. +++ Article de revue

### Résumé
Avec sa dernière parution Y penser sans cesse (Talence: Editions de l’Arbre Vengeur, 2011) l’auteure du prix Goncourt de 2009, Marie NDiaye, poursuit l’exploration de nouvelles formes narratives à la conquête de nouveaux espaces. Si dans Trois Femmes Puissantes elle présente pour la première fois l’espace du Sénégal, apparu jusqu’ici que timidement, imbriqué à l’espace français comme un espace à l’égal de la France en lui consacrant le même nombre de pages, elle introduit dans Y penser sans cesse un troisième espace, celui de l’Allemagne où elle réside depuis 2007. Pour l’introduire, NDiaye n’hésite pas à en appeler à une nouvelle forme. Chant, poème ou théâtre ? Il sera joué à Berlin puis à Paris. L’auteure glisse d’un espace à l’autre, d’une histoire à l’autre, d’un genre à l’autre, d’une scène à une mise en scène où textes et photographies se répondent pour atteindre ce lecteur / spectateur et réveiller en lui les fantômes de passés oubliés. En s’adressant à celui qu’elle appelle «mon enfant » et dont elle mêle la voix à la sienne grâce au discours indirect libre, c’est le lecteur que NDiaye cherche à atteindre, à qui elle cherche à faire voir les traces invisibles d’histoires qu’il pensait pouvoir ignorer. ###

Y penser sans cesse (oeuvre)
TitreY penser sans cesse
AuteurMarie NDiaye
Parution2011
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