Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Francine Noël, Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique, Montréal, VLB, 1990, 411 p.
« Ce carnet sera sans doute aussi inutile que les précédents, mais c’est sans importance : il me suffit de ne pas les relire, et alors, personne n’en souffre, même pas moi.
Soir
Comme Amélia, j’ai changé la disposition des meubles. C’est un vieux truc pour se réapproprier l’espace : petit déménagement interne, impression momentanée de contrôler les choses […] »
(Incipit)
POTVIN, Claudine, « De l’Éden à Babel : écrire l’utopie », dossier « Francine Noël », Voix et images, vol. 18, n° 2 (n° 53 - hiver 1993), p. 287-303. +++ Article de revue
###Résumé
Cette étude de Babel, prise deux propose un regard sur le mythe de babel et sur la figure d’utopie à partir des concepts de territorialité et de frontière, lieu utopique par excellence dans le roman. Lieu de rupture, de coupure ou de rencontre; lieu de séduction et de désirs aussi. L’héroïne construit et s’approprie le territoire privé et collectif (de la langue à la cité en passant par l’information et l’ethnicité) et l’investit d’une vision «anti-utopique » qui renverse les fictions d’incomplétude, d’inaptitude et d’uniformité que symbolise la tour inachevée ou démolie. En fait, cette lecture du roman suggère précisément que le texte cherche à inscrire la différence, ce qu’il réussit en partie, mais ce, à l’intérieur d’un discours intimiste et donc partiellement bloqué.
DANSEREAU, Estelle, « Lieu de plaisir, lieu de pouvoir : le bavardage comme contre-discours dans le roman féministe québécois », Voix et images, vol. 21, n° 3 (n° 63 - printemps 1996), p. 429-451. +++ Article de revue
###Résumé
Depuis toujours, le parler des femmes s’est vu décrire en termes de bavardage et de commérage, échanges verbaux insensés. Ce côté futile du bavardage soulignait, pour une conscience féministe, l’impuissance de la femme à diriger son propre destin. En théorisant ces formes dévaluées du parler-femme sous le signe du bavardage, Suzanne Lamy et Luce Irigaray les réinscrivent par contre dans un discours transgressif celui qui s’entend dans quelques romans québécois s’attaquant aux structures linguistico-politiques de la société, tels Les Nuits de l’Underground, de Marie-Claire Biais, Le Pique-nique sur l’Acropole, de Louky Bersianik, ou Nous parlerons comme on écrit, de France Théoret. En outre, Nous avons tous découvert l’Amérique, de Francine Noël, publié dix ans après le roman de Théoret, nous montre que le bavardage est un instrument indispensable pour toute société pluraliste dans laquelle la femme veut devenir un sujet à part entière. Dans ces romans, le bavardage est une pratique verbale de choix puisqu’il fait entendre toutes les voix de femmes que l’histoire a toujours marginalisées, ou tues.
CONLEY, Katharine, « Rediscovering the Lost Familiar in Francine Noël’s Nous avons tous découvert l’Amérique », dans Roseanna LEWIS DUFAULT (dir.), Women by Women : The Treatment of Female Characters by Women Writers of Fiction in Quebec since 1980, Cranbury, Associated University Press, 1997, p. 253-263. +++ Chapitre de collectif
RAOUL, Valérie, « Cette autre moi, hantise du double disparu dans le journal fictif féminin, de Conan à Monette et Noël », Voix et images, vol. 22, n° 1 (n° 64 - automne 1996), p. 38-54. +++ Article de revue
###Résumé
La théorie du double comme technique romanesque, le Doppelgànger, s’est concentrée surtout sur les doubles masculins. Trois romans québécois écrits par des femmes - Angéline de Montbrun, de Laure Conan, Le Double Suspect, de Madeleine Monette et Babel, prise deux, de Francine Noël - fournissent des exemples d’un type de double féminin particulier. Il s’agit d’une femme aimée, qui est décédée en laissant un modèle d’écriture que la narratrice-personnage du roman prolonge dans ses propres écrits, au risque de se confondre avec ce double disparu. Dans les trois cas, ce phénomène se distingue du double masculin traditionnel par un rapport de collaboration et de solidarité avec l’autre-moi, qui contraste avec le schéma masculin de la destruction du double en faveur de la préservation du moi unique.
Voir plus spécifiquement les pages 41, 51-54.
Raoul, 1996, PDF
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BARRETT, Caroline, « La voix (e) dialogique : une lecture bakhtienne de Babel, prise deux », dossier « Francine Noël », Voix et images, vol. 18, n° 2 (n° 53 - hiver 1993), p. 304-312. +++ Article de revue
###Résumé
S’appuyant sur la théorie littéraire de Mikhaïl Bakhtine, cet article vise à montrer que les deux journaux intimes dont est constitué Babel, prise deux ne sauraient être lus comme les pôles irréconciliables d’un univers manichéen, mais plutôt comme le dialogue inachevé (inachevable?) entre deux voix inquiètes, perplexes. Cette lecture permettra ainsi de voir se dessiner subrepticement une convergence entre le journal de Louis, en apparence monologique et parfois tranchant, et celui, polyphonique et ouvert, de Fatima.
RAOUL, Valérie, « Le “lieu commun” à redéfinir dans Babel, prise deux de Francine Noël : la ville, le verbe et le vertige », dans Bénédicte MAUGUIÈRE (dir.), Cultural Identities in Canadian Literature / Identités culturelles dans la littérature canadienne, New York, Peter Lang, 1998, p. 131-142. +++ Chapitre de collectif
ROBERTS, Katherine A., « Genres intimes et discours politique : Claire Martin, Andrée Maillet et Francine Noël », dans Lucie JOUBERT (dir.), Trajectoires au féminin dans la littérature québécoise (1960-1990), Québec, Nota bene (Littérature(s), n° 17), 2000, p. 49-66. +++ Chapitre de collectif
RAOUL, Valérie, « Chapter XII. Autism, Assimilation, or Babel : Noël », dans Distinctly Narcissistic : Diary Fiction in Quebec, Toronto, University of Toronto Press, 1993, p. 253-263. +++ Monographie
KHORDOC, Catherine, « Babel en reprise dans deux romans québécois : Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël et Babel-Opéra de Monique Bosco », The Irish Journal of French Studies, n° 2 (2002), p. 1-11. +++ Article de revue
PARRIS, David L., « La représentation du personnage juif dans La Québécoite et Babel, prise deux : l’autre et son image », The Irish Journal of French Studies, n° 2 (2002), p. 13-25. +++ Article de revue
KHORDOC, Catherine, « Découvertes plurilingues dans Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël », dans Jean-Pierre BERTRAND et Lise GAUVIN (dir.), Littératures mineures en langue majeure (Québec / Wallonie-Bruxelles), Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal (Documents pour l’Histoire des Francophonies / Théorie, n° 1), 2003, p. 71-80. +++ Chapitre de collectif
###Extrait, p. 72
« Le français au Québec doit […] s’approprier son territoire linguistique, si l’on peut dire, en Amérique continentale. Il est donc intéressant d’examiner la production littéraire d’écrivains québécois contemporains qui sont aux prises avec leur “surconscience linguistique”. Francine Noël est une de ces écrivains, et nous nous proposons d’examiner son roman intitulé Nous avons tous découvert l’Amérique qui est imprégné de préoccupations langagières à plusieurs niveaux. »
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POTVIN, Claudine, « Utopies amoureuses : le désir piégé ? », dans Joëlle CAUVILLE et Metka ZUPANIEIE (dir.), Réécriture des mythes : l’utopie au féminin, Amsterdam / Atlanta, Rodopi (Faux Titre, n° 123), 1997, p. 201-217. +++ Chapitre de collectif
CAMPAGNE, Cristine, « Des cahiers comme preuve d’existence », Lettres québécoise (printemps 1991), p. 21-22. +++ Article de revue
GREEN, Mary Jean, « Transcultural Identities : Many Ways of Being Québécois », dans Susan IRELAND et Patrice J. PROULX (dir.), Textualizing the Immigrant Experience in Contemporary Quebec, Westport, Praeger (Contributions to the Study of World Literature, n° 127), 2004, p. 11-22. +++ Chapitre de collectif
LANGE, Ulrike C., « Altérité, multiplicité, “complicité”. Énonciation et subjectivité dans Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël », dans Lucie LEQUIN et Catherine MAVRIKAKIS (dir.), La francophonie sans frontière. Une nouvelle cartographie de l’imaginaire au féminin, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 467-480. +++ Chapitre de collectif
MOSER-VERREY, Monique, « Écritures de femmes - lectures jumelées », dans Martin DORÉ et Doris JAKUBEC (dir.), Deux littératures francophones en dialogue. Du Québec et de la Suisse romande. Actes du colloque de Lausanne, 25-27 avril 2002, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2004, p. 109-120. +++ Chapitre de collectif
RAOUL, Valérie, « Immigration from a Québécois Perspective : Francine Noël’s Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique and Monique Proulx’s Les aurores montréales », dans Susan IRELAND et Patrice J. PROULX (dir.), Textualizing the Immigrant Experience in Contemporary Quebec, Westport, Praeger (Contributions to the Study of World Literature, n° 127), 2004, p. 161-171. +++ Chapitre de collectif
SHERRY, Simon, « Chapitre VI. Les langues antagoniques de la ville », dans Le trafic des langues : traduction et culture dans la littérature québécoise, Montréal, Boréal, 1994, p. 129-147. +++ Monographie
###Extrait
« Très préoccupée par le dessin des espaces urbains, la critique a été moins attentive à la pluralité qui s’exprime par les langues. La ville est aussi multiple par les accents divers qui s’ y font entendre. Dans La Québécoite de Régine Robin, Copies conformes de Monique LaRue et Babel, prise deux de Francine Noël, on entend dans le roman de la ville des années quatre-vingt une pluralité des langues. Ces voix disent le désordre et la confusion de la ville cosmopolite ; elles disent la multiplicité des codes qui circulent dans l’espace public et les tensions qui se créent quand ils entrent en contact. Parmi ces romans, autant de définitions du texte plurilingue, autant de stratégies de mise en oeuvre de la pluralité des codes. Le plurilinguisme se présente sous la forme d’une diversité de registres linguistiques, de l’intégration de mots et d’expressions de langue étrangère dans le texte, ou bien sous la forme de ce que Régine Robin définit comme le rapport “fantasmatique” aux langues étrangères. »
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TREMBLAY, Emmanuelle, « Poétique de la médiation dans Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël », Canadart - Revista do Nucleo de Estudos Canadenses, vol. 11 (janvier-décembre 2003), p. 39-55. +++ Article de revue
###Résumé
« Les représentations du cosmopolitisme liées à des situations de métamorphose ou de résistance dans le texte québécois ont déjà fait l’objet de nombreuses études enrichies par l’apport de la littérature dite migrante. Cette communication vise à interroger la possibilité du transculturel, par delà la mise en valeur d’un pluralisme de surface (linguistique et thématique), en dégageant les contenus symboliques qui participent d’un imaginaire du métissage. Avec Nous avons tous découvert l’Amérique (1992), Francine Noël offre une dramatisation de l’identité individuelle et collective dans ses rapports ambigus, voire frontaliers avec l’Autre ou ses manifestations diversifiées : amoureuse, linguistique et culturelle. Il sera démontré comment s’instaure une poétique de la médiation qui tend à figurer un “désir métis”, métaphorisation d’une logique de la relation qui met en cause la mythologie identitaire québécoise. “Nous, Québécois de vieille souche […] Que signifient maintenant ces mots ?”, interroge l’héroïne de Noël. L’écriture romanesque suggère une réponse à ce problème d’ordre socio-culturel en aménageant des lieux de passage vers un devenir autre, aux frontières de l’identité. Il conviendra enfin de rendre compte de ceux-ci en insistant sur les significations symboliques de la Malinche, emprunt au récit des origines de la culture mexicaine qui tient lieu de la dualité du rapport à l’américanité du texte québécois. »
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KHODROC, Catherine, « Vers une reterritorialisation de la tour de Babel. Deux exemples tirés de la littérature québécoise », dans Christiane ALBERT et Abel KOUVOUAMA (dir.), Déterritorialisation : effet de mode ou concept pertinent ?, Pau, Presses de l’université de Pau et des Pays de l’Adour (Espaces, Frontières, Métissages, n °1), 2013. +++ Chapitre de collectif
### Extrait de compte rendu
Le chapitre « met en parallèle deux romans de deux écrivains canadiens, Francine Noël et Monique Bosco, inspirés par une référence intertextuelle commune, celle du mythe de Babel. Leur objectif est de démontrer les modalités de la déterritorialisation et de la reterritorialisation
d’une langue, voire d’une littérature mineure, celle de l’immigré, lorsqu’elle se trouve déplacée dans un nouvel espace géographique et politique ainsi qu’au sein de la littérature majeure de la terre d’accueil (en l’occurrence, le Canada). Ce territoire déraciné peut être aussi, plus radicalement, l’épreuve du vide. » ###
KHORDOC, Catherine, « Constructions américaines de la Tour de Babel dans la littérature contemporaine », Graphè, n° 21 (2012). +++ Article de revue
KHORDOC, Catherine, Tours et détours : Le mythe de Babel dans la littérature contemporaine, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa (Français), 2012, 282 p. +++ Monographie
### Présentation de l’éditeur
Tours et détours examine l’inscription du mythe de Babel dans la littérature contemporaine de langue française. Le mythe s’avère une source d’inspiration pour les auteurs examinés qui évoquent justement des phénomènes sociaux actuels, tels que le multiculturalisme, l’immigration, l’exil, la pluralité des langues, la traduction et l’identité. Les ouvrages étudiés, tous écrits en français mais issus de différents contextes linguistiques et culturels, mettent en lumière de nouvelles interprétations du mythe de Babel. Pendant longtemps le mythe de Babel et la pluralité linguistique et culturelle qui s’ensuivent ont été considérés une malédiction pour l’humanité, mais les romans à l’étude remettent en question cette vision négative. Sans exalter les bienfaits de la multiplicité, ils considèrent comment la pluralité linguistique et culturelle enrichit et façonne la production littéraire ainsi que le monde contemporain.
Sommaire
Introduction
Chapitre 1 – Le mythe de Babel : Toujours en construction
Chapitre 2 – L’Algarabie ou « La Tour de Babel » de Jorge Semprún
Chapitre 3 – Reconstruire Babel à Montréal : Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l’Amérique de Francine Noël
Chapitre 4 – Ainsi parle la tour CN d’Hédi Bouraoui : Une tour contestataire
Chapitre 5 – La tour des lamentations : Babel-Opéra de Monique Bosco
Chapitre 6 – Plurilinguisme et créolisation dans Tambour-Babel d’Ernest Pépin
Conclusion
Bibliographie
Index ###
Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l'Amérique (oeuvre) | |
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Titre | Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l'Amérique |
Auteur | Francine Noël |
Parution | 1990 |
Tri | Babel, prise deux ou Nous avons tous découvert l'Amérique |
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