Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Jean Echenoz, Paris, Éditions de Minuit, 1983, 247 p.
« Georges Chave, né à Ivry-sur-Seine le jour de la bataille d’Okinawa, domicilié à Paris dans le 11e arrondissement. Vit de peu. Meuble son existence d’une activité de bars, de cinémas, de voyages en banlieue, de sommeils imprévus, d’aventures provisoires. Écoute souvent des disques américains ; l’un de ces disques lui manque, une version rare de Cherokee, qu’on lui a dérobé il y a dix ans. Tout cela n’est rien, mais il s’en contente jusqu’à ce que Véronique surgisse dans sa vie. Dès lors, Georges s’agite un peu.
Il ne voulait pas grand-chose, pourtant : gagner assez d’argent pour offrir cette robe jaune à Véronique. Mais déjà elle l’a quitté. Et à peine rencontre-t-il une autre femme qu’elle aussi disparaît. Celle-là, Georges va la chercher partout, suivre ses traces jusqu’à la mer du Nord, cependant que tout le monde se lance à sa poursuite – policiers, voleurs, divers intermédiaires. Sait-il seulement pourquoi ? Le voilà seul comme un Peau-Rouge dans un jeu de piste truqué, sur le sentier d’une guerre qu’il n’avait pas songé à déclarer.
* Cherokee, un film de Pascal Ortega (1991), avec Bernadette Lafont, Roland Blanche, Gérard Desarthe, Alain Fromager, Daniel Rialet, Caroline Richert, Jean-Paul Roussillon. »
(Quatrième de couverture de la réédition dans la collection « Double »)
VANONCINI, André, et Giovanni DOTOLI, « Cherokee de Jean Echenoz ou le roman retrouvé », Studi di letteratura francese, vol. 23 (1998), p. 175-184. +++ Article de revue
LAPACHERIE, Jean-Gérard, « Quand le roman représente les conventions qui le régissent », dans Aline MURA-BRUNEL (dir.), Chevillard, Echenoz. Filiations insolites, Amsterdam, Rodopi (CRIN, vol. 50), 2008, p.15-25. +++ Chapitre de collectif
###« En apparence, Echenoz renoue avec les conventions narratives et descriptives que les auteurs du nouveau roman ont rejetées et dont ils se sont démarqués, à savoir le narrateur omniscient, la confiance naïve dans les pouvoirs qu’a le langage de saisir le réel et d’en offrir un ersatz satisfaisant, le réalisme, le déroulement temporel du récit homologue à celui de l’histoire racontée, l’ordre chronologique : toutes “notions” (personnage, sujet, dans les deux sens de ce mot : psychologique et thématique, histoire, distinction de la forme et du contenu, passé simple) qu’Alain Robbe-Grillet jugeait “périmées” dès 1957 […]. Cherokee opèrerait-il un retour aux notions contre lesquelles l’esthétique du nouveau roman et du récit moderne s’est construite pendant deux ou trois décennies, et cela d’abord aux Éditions de Minuit ? Cette hypothèse doit être examinée. » (Extrait de l’introduction, p. 16) ###
KOOS, Leonard R, « Missing Persons: Cherokee’s Parrot and Chatterton’s Poet », Studies in Twentieth Century Literature, vol. 23, n° 2 (été 1999), p. 315-329. +++ Article de revue
### Abstract
This essay explores the problematic nature of selfhood in the detective genre as established by Edgar Allan Poe’s “Murders in the Rue Morgue” (1841) and most recently reformulated in two metaphysical detective novels, Jean Echenoz’s Cherokee (1983) and Peter Ackroyd’s Chatterton (1987). Poe’s detective Auguste Dupin is described as having a “Bi-Part Soul,” which permits him to vacate himself in order to construct the narrative solution to a crime. This duality, in the postmodern detective novel, is transformed into an irrevocable dislocation of the subject. Cherokee’s onomastic devalorization of the story’s characters and simulation of the human subject in the figure of the parrot Morgan create an indeterminacy that renders traditional conceptions of the self obsolete or irrelevant. Chatterton, whose point of departure is the infamous eighteenth-century “forger” Thomas Chatterton, uses the issue and example of pastiche to problematize the notion of the constitution of a subject in language and time. Both Cherokee and Chatterton take advantage of the subjective presuppositions of the detective genre in order to delineate the intricate problems of selfhood as a postmodern concern.
Koos, 1999, PDF ###
O’BEIRNE, Emer, « From Traffic to Jamming : Cars, Music, and Improvisation in Jean Echenoz’s Cherokee », dans Anne Mullen et Emer O’Beirne (dir.), Crime Scenes : Detective Narratives in European Culture since 1945, Amsterdam, Rodopi, 2000. +++ Chapitre de collectif
Cherokee (oeuvre) | |
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Titre | Cherokee |
Auteur | Jean Echenoz |
Parution | 1983 |
Tri | Cherokee |
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