Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Christian Gailly, Dernier amour, Paris, Éditions de Minuit, 2004, 128 p.
« Imaginez. Il ne vous reste que deux jours à vivre. Qu’est-ce qui est préférable ? Finir tranquille dans l’ennui qu’aura été toute votre vie ? Ou bien, si vous êtes musicien, comprendre enfin pourquoi votre musique vient d’être huée et, dès le lendemain, rencontrer celle qui devrait être votre dernier amour ? »
(Quatrième de couverture)
PRESADA, Diana, « La narration du voyage chez Christian Gailly », Studies on Lucette Desvignes and Contemporary French Literature, vol. 17 (2007), p. 191-202. +++ Article de revue
NARJOUX, Cécile, « Le point de la désillusion dans la prose narrative contemporain », Poétique, n° 163 (2010), p. 325-338. +++ Article de revue
###« On a largement dit que la prose narrative contemporaine était marquée par le retour du narratif, mais d’un narratif distancié, ironique : notre période contemporaine se trouvant dans l’incapacité de “produire des discours ou des programmes d’avenir”, elle “préfère se tourner vers un passé non pour l’imiter mais pour l’interroger à nouveaux frais”. C’est donc une prose qui reste marquée par la déroute du sens et adhère à un ordre passé, faute de mieux, tout en “n’y croyant plus”. (…)
C’est, en somme, un narratif marqué par un état de suspens de l’événement. Je fais donc l’hypothèse que la mise en cause de son Ordre et de la lecture ascendante du temps qu’il propose usuellement est perceptible au niveau microstructural de la succession des éléments sur l’axe syntagmatique, dans la mesure où l’on peut considérer, avec Barthes, que “le récit est une grande phrase, comme toute phrase constative est, d’une certaine manière, l’ébauche d’un petit récit”. (…)
Pour le montrer, c’est par le biais formel de la ponctuation (…) que l’appréhenderai cette question. (…)
Dans le cadre de cet article, je m’attacherai spécifiquement à l’étude de la force subversive de ce “topogramme libre” qu’est le point au sein du récit contemporain, à l’appui de quelques romans de Gailly, Oster, Echenoz et Mauvignier. »
(Extrait de l’introduction, p. 325)
ALI, Suzette, « L’invraisemblable dans la représentation réaliste. Étude de Dernier amour de Christian Gailly, de Gabrielle au bois dormant de Denyse Delcourt, de La maison des temps rompus de Pascale Quiviger et de Tarmac de Nicolas Dickner », thèse de doctorat, Université Laval, 2014, 272 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Dans cette thèse intitulée « L’invraisemblable dans la représentation réaliste. Étude de Dernier amour de Christian Gailly, de Gabrielle au bois dormant de Denyse Delcourt, de La maison des temps rompus de Pascale Quiviger et de Tarmac de Nicolas Dickner », nous proposons une analyse des problèmes de vraisemblance pragmatique et empirique que nous rencontrons dans certains romans réalistes contemporains. Le premier chapitre est consacré à un retour historique sur le courant réaliste depuis son apparition au XIXᵉ siècle jusqu’à notre époque actuelle. Il contient aussi une synthèse des principes théoriques des concepts de réalisme et de vraisemblance qui sont des concepts très anciens. Dans le deuxième chapitre, nous proposons une analyse des problèmes de vraisemblance liés aux deux types de narration homodiégétique et hétérodiégétique omnisciente qui existent dans les romans retenus pour notre recherche. La première partie de ce chapitre est réservée à l’étude des problèmes identitaires du « je » qui parle dans les récits alors que les deux autres parties sont consacrées à l’étude des points de vue interne et omniscient qui se trouvent déstabilisés dans les romans choisis. Quant au troisième chapitre, ce dernier est réservé à l’analyse des invraisemblances empiriques qui envahissent nos romans. Ces invraisemblances sont liées à la présence débordante de certains procédés et stratégies narratifs qui sont répertoriés et étudiés dans la première partie, puis à l’apparition de certains phénomènes ou personnages incroyables dans les histoires racontées. Ces phénomènes et personnages invraisemblables constituent l’objet des analyses de la deuxième partie de ce chapitre. Grâce à l’analyse des ces invraisemblances empiriques, nous pourrons entamer la réflexion sur le rapport du « je » au réel qui l’entoure. Ce rapport qui est différent dans chacun des romans étudiés révèle les nouvelles conceptions du réel contemporain que cherchent à transmettre nos écrivains.
Ali, 2014, PDF ###
Dernier amour (oeuvre) | |
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Titre | Dernier amour |
Auteur | Christian Gailly |
Parution | 2004 |
Tri | Dernier amour |
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