Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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Du hérisson

du_herisson.jpg Éric Chevillard, Du hérisson, Paris, Éditions de Minuit, 2002, 256 p.

« Son visage exprime une ferme résolution. Ses gestes sont brefs et précis. Sa main ne tremble pas. Il joue pourtant sa vie dans cette affaire. Il est écrivain et, ce soir, il se propose d’écrire son autobiographie. Sur sa table se trouve rassemblé tout le matériel nécessaire, du papier, un crayon, une gomme, un hérisson. Qui n’a rien à faire là, ce dernier, vous avez raison. Dont la présence incongrue est même un vrai mystère. Mais l’effet de surprise s’estompe vite. Place à la colère. Ce hérisson naïf et globuleux est une calamité. Si doué soit-il lui-même pour l’introspection vicieuse et le repli sur soi compulsif, il contrarie grandement et déroute l’ambitieux projet autobiographique de l’écrivain. D’où sort-il, ce nuisible animal, renifleur, bruyant, hirsute, insaisissable, que cherche-t-il ici ? Que me veut-il ? »
(Résumé des Éditions de Minuit)

Documentation critique

LIÉNART, Laurent, « Le hérisson de Chevillard : un obstacle ethnique ? », Cahiers du SIRL, n° 2 (2004-2007), p. 40-61. +++ Article de revue

###Sommaire du numéro et version PDF disponibles sur le site des Cahiers du SIRL (Université de Montaigne). ###

TOBIASSEN, Elin Beate, « De l’autobiographie à la réflexion : la question de l’auteur dans Du hérisson d’Éric Chevillard », Texte, nos 41-42 (2007), p. 179-192. +++ Article de revue

RIENDEAU, Pascal, « Du fou de langage au fou de soi chez Éric Chevillard », colloque Stratégies de l’illisible, Barcelone, juin 2003 [en ligne]. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###« Je chercherai […] à analyser l’illisibilité comme stratégie discursive constitutive de deux romans de Chevillard en m’attardant à la façon dont le commentaire métatextuel tente de transformer l’illisible en lisible dans L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster (1999) et, dans Du hérisson (2002), à l’illisibilité provenant du commentaire intratextuel ou de cette impossibilité de l’écriture de soi à une époque où on valorise l’autofiction. Ces deux romans participent à la fois d’une entreprise digne des fous de langage et des littératures du moi. » (Extrait de l’introduction)

Note : Il s’agit d’une communication livrée dans le cadre du colloque Stratégies de l’illisible, qui a eu lieu à Barcelone en 2003. Une version est disponible en ligne sur le site de Fabula.

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Dossier critique « Éric Chevillard. L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster, Du hérisson, Démolir Nisard », sous la direction de Pascal RIENDEAU, Roman 20-50. Revue d’étude du roman du XXe siècle, n° 46 (décembre 2008), p. 5-102. +++ Dossier de revue

###« Dans ce dossier, nous avons cherché à explorer les nombreuses facettes de [la] mise en scène de l’auteur dans trois romans : L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster (1999), Du hérisson (2002) et Démolir Nisard (2006). Ils ont en commun d’être centrés autour de la problématique de l’écrivain, de sa fonction, de sa représentation (ou de son autoreprésentation) dans le texte en train de se constituer. Il paraissait important d’étudier, entre autres, la relation entre l’auteur et son critique, l’invention de soi, la parodie, le rôle de l’emprunt, le jeu des dichotomies, l’auteur tératologique (son langage, son incongruité) et la confusion possible des auteurs. » (Extrait de l’avant-propos, p. 5-6)

Sommaire

« Un inédit d’Éric Chevillard : Un cas de zoolâtrie », Éric Chevillard
« Des leurres ou des hommes de paille. Entretien avec Éric Chevillard », Pascal Riendeau
« “Et si la littérature… ?” Des auteurs en quête d’événement racontent des histoires littéraires », René Audet
« Moi, je, pas tellement. L’autobiographie selon Chevillard », Olivier Bessard-Banquy
« Marges et mutineries. L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster», Joëlle Papillon
« Démolir la métafiction ? L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster», Pascal Michelucci
« “L’écrivain marche sur le papier” (Une étude du Hérisson), Bruno Blanckeman
« Les jeux intertextuels d’Éric Chevillard ou comment (faire) Démolir Nisard par lui-même », Barbara Havercroft et Pascal Riendeau
« Démolir Nisard. Variations sur la mort de l’auteur », Alain Schaffner
« Bibliographie d’Éric Chevillard », Pascal Riendeau
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BLANCKEMAN, Bruno, « “L’écrivain marche sur le papier” (Une étude du Hérisson) », dans Pascal RIENDEAU (dir.), dossier « Éric Chevillard. L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster, Du hérisson, Démolir Nisard », Roman 20-50. Revue d’étude du roman du XXe siècle, n° 46 (décembre 2008), p. 67-76. +++ Article de revue

###« Entre l’art du traité et le savoir-faire du traiteur, l’écrivain accomode la bête à tous les sujets comme à toutes les sauces, nous livrant in fine un livre qui s’apparente à quelque savoureux mille-feuilles de hérisson. » (Extrait de l’introduction, p. 68) ###

COTEA, Lidia, « Éric Chevillard ou de la littérature aux prises avec ses limites », Buletin stiintific, seria A, vol. XVIII (2009), p. 181-188. +++ Article de revue

###Résumé
What is reasonable to say in literature? Which are the words that matter? These are some of the questions posed in the writing of Éric Chevillard, one of the most original French writers, for whom the novel is essentially a systematic interrogation of literature and of the world. What drives a writer to write these days? Is it the void, is it the silence of the world surrounding him, or is it a marginality that he could not and would not give up? What doekkk writing mean, after all? Does it mean bringing nuance into a world that can no longer discriminate between differences and grow richer by such discrimination? For Chevillard, writing is both a limit-experience and an experience of the limit ; it is a way of trying both his personal limitations as a writer, and the limitations of literature itself. In other words, to write is to go against the grain, to change the established rapport between things and beings, to expand consciousness. The writer is duty bound to experience consciousness to the full in order to be able to name the world in his own way and put it in order it as he pleases.

This paper aims to shed light on certain aspects of Chevillard’s construction of the novel as a dual enterprise : on the one hand, an undermining of literature, and on the other hand, an immense effort of giving a new poetic meaning to the world.

N.B. L’article est en français, en dépit du résumé officiel en anglais. ###

COUSSEAU, Anne, « Lecture, jeu et autobiographie dans Du hérisson d’Éric Chevillard », dans Marc Dambre et Bruno Blanckeman (dir.), Romanciers minimalistes, 1979-2003, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2012, p. 231-243. +++ Chapitre de collectif

ASSELIN, Guillaume, « Entropologiques métamorphoses du sacré dans la littérature contemporaine », thèse en études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2008, 312 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
« Le problème capital de la fin du siècle sera le problème religieux », déclarait André Malraux en 1955. Si l’on cite volontiers son mot selon lequel le XXle siècle verrait l’éclosion d’un phénomène spirituel majeur, on omet presque toujours la suite. L’écrivain avait pourtant bien pris soin de préciser que ce phénomène ne serait pas forcément la naissance d’une nouvelle religion. L’auteur de La métamorphose des dieux pressentait ainsi « qu’une renaissance religieuse se fonderait sur des données qui ne sont pas les nôtres » et que le problème spirituel se poserait probablement « sous une forme aussi différente que celle que nous connaissons que le christianisme le fut des religions antiques ». À observer ce que la spiritualité devient dans la littérature contemporaine, force est d’admettre qu’il avait vu juste. De Dieu, des dieux, ne reste plus qu’un « effet de trace » là où la croyance s’est pratiquement effacée de l’espace public et artistique. Ce sont ces « survivances » et leurs effets de spectralité qu’il s’agit ici d’interroger sur la base des œuvres d’André Malraux, de Louis-Ferdinand Céline, de Marcel Moreau, d’Antoine Volodine, de Juan Garcia, de Pascal Quignard, de Valère Novarina, d’Éric Chevillard et de Philippe Beck. Toutes ont en commun de prendre en charge cet héritage qui a modelé si profondément nos façons de penser, de percevoir, d’agir et de vivre en société, afin d’en extraire le suc et de mettre à jour ce qui avait été voilé sous le manteau des mythes et de leurs images : une énergie pure, à laquelle il s’agit dorénavant de donner corps par l’écriture, libre de toute servitude théologique. Ce qui paraît ainsi pour la première fois à la lumière de cet effacement est ce que les dieux et leur cortège mythologique n’auront jamais cessé d’occulter : la parole elle-même comme démiurgie et fonds abyssal des théogonies et des rêveries d’absolu, comme sous-bassement poïétique du sacré et de ses figures tutélaires. La méthode employée pour étudier ces vestiges du sacré, « l’entropologie », fait écho à une proposition de Claude Lévi-Strauss qui, dans Tristes tropiques, suggérait de fonder sous ce néologisme une science qui se chargerait d’étudier les processus et les lois préludant aux phénomènes, complexes, d’usure et d’entropie. À la religion qui, fuyant la multiplicité chaotique des phénomènes en dressant l’écran d’un arrière-monde, tend à oblitérer les forces cosmiques sous des formes vidées de toute potentialité, la littérature oppose une parole vive qui brise le carcan des formes instituées, afin de libérer et de recycler l’énergie qui y est fossilisée. Les métamorphoses du sacré que donnent à lire les œuvres soumises à l’analyse se traduisent ainsi par le passage d’une représentation traditionnelle, substantielle de l’espace, des corps et de la parole à des modalités de spatialisation, d’incarnation et de matérialisation éminemment paradoxales, spectrales. Ce sont ces nouvelles modalités qu’il s’agit ici d’étudier, en trois temps bien distincts (métamorphoses de l’espace, des corps et de la matière).

Le sixième chapitre, « Le corps zoospectral » (p. 205-222), porte sur l’oeuvre de Chevillard, plus particulièrement sur La nébuleuse du Crabe, Un fantôme et Du hérisson.

Asselin, 2008, PDF###

ANDRÉ, Marie-Odile, « Récit contrarié, récit parodique : la figure auctoriale chez Chevillard », dans Marc Dambre et Bruno Blanckeman (dir.), Romanciers minimalistes, 1979-2003, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2012, p. 33-42. +++ Chapitre de collectif

### Porte également sur L’oeuvre posthume de Thomas Pilaster ###

Du hérisson (oeuvre)
TitreDu hérisson
AuteurÉric Chevillard
Parution2002
TriDu hérisson
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