Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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Espèces

Ying Chen - Montréal, Boréal, 2010, 216 pages.

« Quel soulagement de n’avoir plus rien à faire que de jouer, de contempler, de paresser, de faire une sieste à midi, de vivre comme au commencement de la vie et aussi comme à la fin du monde, sans projet d’aucune sorte, sans jamais de hâte, l’air clochard, dans l’abandon, dans le présent uniquement. Je suis convaincue que je suis en train de vivre la meilleure de toutes mes existences.

Votre mari s’intéresse à une jeune femme qu’il voit tous les jours au bureau. L’enfant qui était apparu inopinément à votre porte est disparu aussi rapidement et inexplicablement. Maintenant que les rôles d’épouse et de mère n’ont plus aucun sens pour vous, pourquoi ne pas vous la couler douce ? Pourquoi ne pas passer vos après-midi dans un fauteuil, à surveiller la lumière qui poudroie à la fenêtre, le tremblement des feuilles dans les arbres ? Pourquoi ne pas occuper vos nuits à vous balader en toute liberté pendant que tout le monde dort ? Pourquoi ne pas éprouver la plus grande indifférence devant le passé comme devant l’avenir ? Pourquoi donc ne pas tout simplement mener la vie d’une chatte qui partage la maison de son maître sans être troublée par tout ce qui inquiète habituellement les humains ?

C’est littéralement ce qui se produit chez la protagoniste de ce roman, soudain métamorphosée en chatte sans que cela suscite trop d’émoi autour d’elle. Avec une ironie mordante, en poussant jusqu’à l’absurde les règles qui régissent nos vies, Ying Chen réussit à nous faire toucher ce qui se trouve au cœur de toute vie. »

Présentation des Éditions du Boréal

Documentation critique

BEAULÉ, Sophie, « Le corps en devenir et la machine de guerre : Bérard, Chen, Darrieussecq et Dufour », dans Recherches féministes, vol.27, n˚1, 2014, p.129-144. +++ Article de revue

### Résumé :

« Le texte fantastique Truismes (1996) de Marie Darrieussecq, le réalisme magique d’Espèces (2010) de Ying Chen, la science-fiction de Catherine Dufour dans Le goût de l’immortalité (2005) et celle de Sylvie Bérard dans La Saga d’Illyge (2011) présentent des corps féminins correspondant au sujet nomade et au processus de devenir développés par Gilles Deuleuze et Félix Guattari, puis approfondis par Rosi Braidotti. Que ce soit par le devenir-animal ou le devenir-cyborg, le corps féminin remet en question les cristallisations molaires telles que la famille, les machines sociales et les discours relatifs à la femme et au genre. »

Abstract :

« The fantasy text Truismes (1996), by Marie Darrieussecq, the magic realism of Espèces (2010), by Ying Chen – the science fiction of Catherine Dufour in Le goût de l’immortalité (2005) and of Sylvie Bérard in La Saga d’Illyge (2011) – all show feminine bodies that correspond to the nomadic subject and the process of becoming, ideas developed by Gilles Deuleuze and Félix Guattari and further investigated by Rosi Braidotti. Through its becoming-animal or the becoming-cyborg, the female body questions discourses related to women, social machines, and gender. »

BEAULÉ, 2014, PDF. ###

SING, Pamela V., « Rôder comme un chat : la ville dans Espèces de Ying Chen », dans Anne-Yvonne Julien (dir.) et André Magord (collab.), Littératures québécoise et acadienne contemporaines : au prisme de la ville, Rennes, Presses Universitaires de Rennes (Plurial), 2014, p.479-490. +++ Chapitre de collectif

Espèces (oeuvre)
TitreEspèces
AuteurYing Chen
Parution2010
TriEspèces
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