Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Pascal Quignard Charenton, Flohic (Musées secrets), 1991, 89 p.
« Georges de La Tour ne fut pas un peintre de cour. Contempler la peinture conserve encore pour lui le vieux sens: prier devant l’image douloureuse. Pris entre les Leçons de Ténèbres de la musique baroque et les poèmes de la Nuit obscure de saint Jean de la Croix, Georges de La Tour s’acharna à peindre le tête-à-tête, à l’aide d’une flamme, de l’homme avec lui-même. Ce furent des nuits. Autant de toiles qui sont construites comme de vastes énigmes, comme des exercices spirituels, qui requiéraient chez celui qui les regardait une véritable oraison mentale: elles mettent en scène le Verbe devenu le silence. La Tour se détourna volontairement de la peinture de ses contemporains et se retrancha si bien de l’art classique qu’il finit inconnu. » (Quatrième de couverture)
GAUTHIER, Patricia, « La peinture, la mort : fictions et tentations de la fiction chez Pascal Quignard », La licorne, vol. 35 (novembre 1995), p. 211-221. +++ Article de revue
###« […] Pascal Quignard s’est posté en amont de la création du tableau pour élaborer une fiction qui intègre sa présence mais se refuse à en faire un simple épisode descriptif. Nous assistons donc dans Tous les matins du monde à la naissance du Dessert de gaufrettes de Baugin. Mais les circonstances qui président à cet événement sont telles qu’à peine venu au jour, le tableau semble voué à son effacement progressif que la disparition des mots accompagne. Triomphe du silence qui signe la mort du récit, comme si la peinture avait d’abord un pouvoir de rétention de la parole, comme si les promesses de fiction qu’elle laissait espérer n’étaient qu’illusoires. Finalement, c’est moins l’opposition entre description et récit qui peut rendre compte du travail de Quignard sur la peinture et sur ses rapports avec la fiction que celle entre parole et silence comme le confirment ses écrits sur Georges de La Tour. » (Extrait, p. 211) ###
FARASSE, Gérard, « 17 juillet (Quignard) », dans Lettres de château. Barthes, Delvaux, Follain, Ghil, Hyvernaud, Jaccottet, Ponge, Quignard, Reverdy, Tardieu, Villiers de l’Isle-Adam, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires Septentrion (Objet), 2008, p. 17-27. +++ Monographie
###« A-t-on séjourné chez des amis que la courtoisie oblige à les en remercier par une missive appelée lettre de château. L’auteur de ce livre, qui a eu la chance de côtoyer un peintre (Delvaux), des romanciers (Hyvernaud, Villiers de l’Isle-Adam), des essayistes (Barthes, Quignard), des poètes (Follain, Ghil, Jaccottet, Ponge, Reverdy, Tardieu), a souhaité leur rendre hommage. Il en a résulté ce livre. Son lecteur pourra y discerner des motifs de prédilection et peut-être une méthode. L’auteur n’a pas souhaité les expliciter, persuadé qu’il est que la littérature n’exprime jamais que des singularités. Et qu’il est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de les affirmer, comme autant de mots de désordrepropres à désorganiser les savoirs convenus de la critique. » (Quatrième de couverture) ###
DE HERDT, Irina, « Pascal Quignard ou le bruissement du détail », Revue critique de fixxion française contemporaine, n° 1 (2010), p. 50-61. +++ Article de revue
###« L’article propose une réflexion sur le minuscule dans l’œuvre de Pascal Quignard à partir du point de vue spécifique du détail, envisagé dans une perspective essentiellement picturale qui s’appuie sur la théorie du détail de Daniel Arasse. Il vise à relever une pratique du détail qui cadre avec la pensée des origines de Quignard, plutôt que de s’arrêter sur le détail en tant que caractéristique d’écriture. La question du détail sera par conséquent abordée à la lumière des principes visuels de découpage et de rapprochement, et exemplifiée en particulier dans l’essai Georges de La Tour et le petit roman Terrasse à Rome. » (Résumé joint à l’article)
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La nuit et le silence. Essai sur Georges de La Tour (oeuvre) | |
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Titre | Georges de La Tour |
Auteur | Pascal Quignard |
Parution | 1991 |
Tri | Georges de La Tour |
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