Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Jean Echenoz, Jérôme Lindon, Paris, Éditions de Minuit, 2001, 63 p.
« Ça s’arrête un matin gris, dans une rue de Trouville, le jeudi 12 avril 2001. Je suis en train de faire des courses quand mon téléphone sonne dans ma poche. C’est Irène qui m’annonce que Jérôme Lindon est mort lundi, et enterré ce jeudi matin même. Les heures qui suivent, je n’ai pas envie d’en parler. »
(Extrait du site de l’éditeur)
BESSARD-BANQUY, Olivier, « L’édition selon Jean Echenoz », dans Christine JÉRUSALEM et Jean-Bernard VRAY (dir.), Jean Echenoz : « une tentative modeste de description du monde », Saint-Étienne, Publications de l’Université Saint-Étienne et CIEREC (Lire au présent), 2006, p. 15-19. +++ Chapitre de collectif
FOURTON, Maud, « L’écrivain et son trouble : l’éditeur - à propos de Jérôme Lindon de Jean Echenoz », dans Aline MURA-BRUNEL (dir.), Chevillard, Echenoz. Filiations insolites, Amsterdam, Rodopi (CRIN, vol. L), 2008, p. 63-71. +++ Chapitre de collectif
###« [À] partir de la mise en texte de ce couple dit “infernal” [celui formé de l’écrivain et de l’éditeur] peuvent se dévoiler, à peine en contre-jour, des filiations, même si celles-ci paraissent faites d’un fil ténu que la moindre recherche de parenté stylistique romprait assurément. Celle que nous allons tenter d’établir entre Jérôme Lindon et Entretiens avec le Professeur Y [de Louis-Ferdinand Céline] à partir du personnage-éditeur se fonde moins sur les portraits proprement dits - Echenoz honorant un père, au sens quasi biblique, connu publiquement sous le nom de Jérôme Lindon tandis que Céline pourfend […] Gaston Gallimard bien sûr - que sur l’arrière-plan de ceux-ci, à savoir une ouverture à la chimie du texte. Mais comme il semble qu’en matière de généalogie littéraire toute filiation tende parfois à se contredire, Echenoz s’éloigne de Céline dès l’instant où son portrait d’éditeur confine à celui d’un père. À terme, néanmoins, la dynamique contradictoire de la filiation vient à s’apaiser lorsque convergent les approches céliniennes et échenoziennes du livre : projeter l’éditeur à l’épicentre textuel, voire fictionnel, du livre, c’est alors subordonner explicitement l’écrire non pas à l’exigence d’un lecteur, mais à celle d’être lu. Exigence du livre à être lu - partant, à sa publication et à sa vente - qui, d’aval superfétatoire, devient matière même du livre sans toutefois le profaner. » (Extrait de l’introduction, p. 64) ###
DUCAS, Sylvie, « Les “Vies majuscules” de Jérôme Lindon », Littératures, n° 67 (2012), p. 207-220. +++ Article de revue
### Résumé
Quelles vies imaginaires les médias et les auteurs Minuit ont-il donné de l’éditeur Jérôme Lindon qui, plus de cinquante ans durant, fut à la tête des mythiques éditions de Minuit ? Que nous apprennent hagiographies et nécrologies de l’imaginaire moderne de l’éditeur et de ses poncifs ? Parmi les auteurs Minuit, Jean Echenoz et son Jérôme Lindon occupent une place singulière. Le texte d’une soixantaine de pages publié quelques mois après la mort de l’éditeur a rarement été perçu à sa pleine valeur de texte littéraire pour ne pas avoir été initialement destiné à la publication. Il invite pourtant à explorer cette « véritable fantasmatique du lien éditorial » qui s’institue toujours entre l’écrivain et son éditeur, en dépassant – et c’est l’une de ses plus grandes vertus – les poncifs hérités du XIXe siècle qui encore aujourd’hui en obscurcissent le sens.
CORNILLE, Jean-Louis, « La mort de l’éditeur (Echenoz et Lindon) », dans Jean-Louis CORNILLE, Plagiat et créativité (treize enquêtes sur l’auteur et son autre), Amsterdam, Rodopi. +++ Chapitre de collectif
Jérôme Lindon (oeuvre) | |
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Titre | Jérôme Lindon |
Auteur | Jean Echenoz |
Parution | 2001 |
Tri | Jérôme Lindon |
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