Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Richard Millet, L’Amour des trois soeurs Piale, Paris, POL, 1997, 316 p.
« Au milieu des vents, des pluies et des voix sombres des bois du plateau de Millevaches, dans la grande nuit corrézienne, voici l’histoire de trois femmes fières. Yvonne, Lucie, Amélie : les trois soeurs Piale. Yvonne, l’institutrice, si consciente de son rang, de ses devoirs, et si riche de désirs. Elle incarne le respect, la dévotion aux clartés immuables de l’ordre, de la langue française, du savoir. Lucie, l’innocente, la simple, celle qui est lumineusement belle, un corps comme celui-là on n’en verrait pas même, dit-on, dans les bordels de Brive ou de Limoges, et la plus jolie figure avec ça, et qui ne le sait pas. Amélie, la révoltée, l’orgueilleuse et l’opiniâtre. La sauvage, déchue et triomphante, qui ne pense qu’à l’océan et aux grands bois. »
(Présentation de l’éditeur)
CHAUDIER, Stéphane, « Les Piale et les Pythre entre amour et fierté : Millet éducateur », dans Christian MORZEWSKI (dir.), dossier « La gloire des Pythre, Lauve le pur et Ma vie parmi les ombres de Richard Millet », Roman 20-50, n° 53 (juin 2012), p. 21-36. +++ Article de revue
LARROUX, Guy, « Glorieuse Idiotie », Littératures, n° 63 (2010), p. 85-100. +++ Article de revue
### Porte sur L’Amour des trois sœurs Piale et La Gloire de Pythre. ###
DELASSUS, Laëtitia, « L’écriture narrative de Pierre Michon et Richard Millet », thèse de doctorat, faculté des lettres, Université Michel de Montaigne (Bordeaux 3), 2006, 526 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« Ce travail propose d’étudier conjointement les écritures contemporaines de Pierre Michon et Richard Millet, à travers leurs oeuvres respectives : Vies minuscules, La grande Beune et La gloire des Pythre, L’Amour des trois soeurs Piale. Enracinés dans le terroir limousin pour l’un, corrézien pour l’autre, ces récits se donnent comme des lieux de mémoire et de rédemption, des tombeaux vivants pour des êtres minuscules voués à l’oubli. Mais sauver du silence des êtres anonymes en transformant leur existence, réelle ou imaginaire, en légende, c’est dépasser la sphère de la simple biographie rurale pour pénétrer celle de la fiction romanesque : oscillant de fait entre vérité et mensonge, tissant les voix comme autant de rets, le récit tente, par des détours multiples, de rendre une réalité qui se dérobe sans cesse. De cette vanité du langage et de leur entreprise, les narrateurs ne sont pas dupes mais la langue n’en reste pas moins, à la fois en tant que motif obsédant et matériau incontournable, l’enjeu fondamental de leurs écritures qui tantôt l’idolâtrent tel un fétiche, tantôt la rejettent avec violence. En outre, par son aspect charnel, le dire des deux auteurs tend à donner épaisseur à la réalité mais achoppe inéluctablement à une interrogation obsédante : comment donner à voir l’invisible et l’absence ? L’exploration des recoins du langage et de ses potentialités est l’une des voies empruntées pour tenter de se libérer des mythologies de l’échec et de la perte. Livrant bataille avec leur propre impossibilité
et leur artifice, ces oeuvres laissent sourdre la tension qui préside à leur déploiement, entre le désir fantasmé et l’imposture de leur accomplissement. »
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PANAÏTÉ, Oana, « Les fins de l’écriture. Réflexion et pratique du style dans les oeuvres de Jean Echenoz et Pierre Michon », French Forum, vol. 31, n° 2 (printemps 2006), p. 95-110. +++ Article de revue
###Résumé
« “Chassez le style par la porte, il rentrera par la fenêtre” s’intitule l’article signé par A. Compagnon dans le numéro que la revue Littérature consacre au style en 1997. Cette boutade est significative du regain d’intérêt largement partagé de nos jours par écrivains et critiques pour une notion que le structuralisme avait rendue “suspecte” à cause de ses accointances avec les concepts de norme, ornement ou écart. Depuis le tournant des années quatre-vingt, un nombre important d’auteurs contemporains récupèrent au profit d’un renouveau stylistique complexe et pluriel les procédés de subversion textuelle propres à leurs prédécesseurs. Le brouillage de la parole, le démantèlement de la phrase, la dispersion des voix narratives ou le dévoiement de la langue sont diversement réappropriés par maintes poétiques contemporaines. Nous nous intéresserons à deux catégories de textes dont l’émergence faisant l’objet de nombreux essais critiques et débats d’écrivains a marqué l’évolution récente de la prose narrative. On distinguera, d’une part, les récits pseudo-biographiques dans lesquels les thématiques réalistes se fondent dans le creuset d’une prose d’art tissés autour de l’articulation de la grande Histoire et des existences individuelles (la série amorcée par Les Champs d’honneur de Jean Rouaud), de la mémoire familiale (Vies minuscules de Pierre Michon, L’Amour des trois sœurs Piale de Richard Millet), des vies d’artistes (Vies antérieures de Gérard Macé, Rimbaud le fils de Pierre Michon). De l’autre, les romans métafictionnels allient les formes codifiées (roman policier, récit d’aventures, roman d’anticipation) à des thématiques anthropologiques telles que les identités hybrides (La Nébuleuse du Crabe d’Éric Chevillard), la banalité et l’anonymat (Monsieur de Jean-Philippe Toussaint), le fait divers (Nuage rouge de Christian Gailly), les voyages planétaires, voire interplanétaires (Je m’en vais, Nous trois de Jean Echenoz). Nous aborderons, dans un premier temps, les particularités distinctives des deux types de textes à travers une lecture stylistique des œuvres de Pierre Michon et de Jean Echenoz avant de dégager, dans un premier temps, les grandes articulations d’une poétique de la diction narrative à partir de leurs zones de partage et de leurs effets de contraste. »
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SMADJA, Robert, « Faulkner, Absalon, Absalon! et Richard Millet, L’Amour des trois sœurs Piale », dans Jean-Paul ENGÉLIBERT Yen-Maï TRAN-GERVAT (dir.), La Littérature dépliée: Reprise, répétition, réécriture, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 397-405. +++ Chapitre de collectif
COYAULT, Sylviane, « Jean Giraudoux, Richard Millet et l’institutrice », Cahiers Jean Giraudoux, n° 27 (1999), p. 221-224. +++ Article de revue
L'Amour des trois soeurs Piale (oeuvre) | |
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Titre | L'Amour des trois soeurs Piale |
Auteur | Richard Millet |
Parution | 1997 |
Tri | des trois soeurs Piale |
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