Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Suzanne Jacob - Montréal, Presses de l’Université de Montréal / Boréal, 1997, 132 p.
« À partir d’une question – de quoi est fait le discernement du créateur? – Suzanne Jacob nous offre ici un regard neuf sur l’univers perçu comme l’héritage d’un récit auquel chaque naissance apporte une nouvelle page à déchiffrer. Réflexion sur le monde contemporain et les mythologies qui le gouvernent, cet essai plonge dans les fondements mêmes de l’acte de lire et d’écrire. Guidé par une main sûre, le lecteur participe à l’élaboration d’une histoire fascinante, celle du livre qui s’écrit.
“L’écrivain n’a pas à se préoccuper plus ou moins que d’autres de la liberté des zèbres ou des cailloux. Il a plus que tous les autres à travailler et à faire travailler la langue pour que son oeuvre nous fasse prendre conscience de ce dont nous sommes capables, de ce dont nous sommes privés, que nous n’imaginions pas. C’est dans l’oeuvre où nous entrons librement, où nous entendons une voix qui a fait ses choix et qui nous invite à faire les nôtres sans chercher à nous imposer les siens que nous faisons les plus fortes expériences de notre propre liberté, de ce qui la limite, de ce qui pourrait modifier ses limites.” » (Quatrième de couverture)
BERNARD, Karine, « Le rôle de la fiction narrative dans les essais Ah…! (1996) et La bulle d’encre (1997) de Suzanne Jacob », mémoire de maîtrise, département des littératures, Université Laval, 2003, 118 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Ce mémoire examine le rôle de la fiction narrative dans les essais Ah… ! et La bulle d’encre, de Suzanne Jacob. Les deux cas présentent autant de façons d’intégrer la fiction narrative à un genre qui, “a priori”, ne l’exploite pas. la confrontation des deux livres met d’ailleurs en évidence les traits constitutifs de l’essai que sont l’omniprésence d’un JE et l’argumentation autour d’un objet culturel. Parce que la fiction narrative s’y voit véritablement intégrée à une dynamique générique propre à l’essai, les deux livres de Suzanne Jacob se démarquent de l’écriture hybride des écrivaines féministes de sa génération. Cette analyse prétend ainsi éclairer les pratiques d’écriture de Suzanne Jacob, écrivaine dont l’importance est indiscutable dans le corpus québécois contemporain, mais aussi mesurer les étendues respectives des notions de narrativité, de fiction et d’essai.
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TELLIER, Carolyne, « Argumenter au féminin : étude des stratégies discursives et énonciatives dans La lettre aérienne de Nicole Brossard, Entre raison et déraison de France Théoret et La bulle d’encre de Suzanne Jacob », mémoire de maîtrise, département des lettres et communications, Université de Sherbrooke, 2003, 205 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Les principales stratégies énonciatives et discursives à l’oeuvre dans La lettre aérienne de Nicole Brossard (1985), Entre raison et déraison de France Théoret (1987) et La bulle d’encre de Suzanne Jacob (1997) sont étudiées ici dans le but de mettre au jour le type d’argumentation qui sous-tend ces essais.
Le premier chapitre du mémoire reprend le modèle proposé par Umberto Eco dans Lector in fabula et retrace, à l’aide des multiples énoncés contenant des pronoms personnels, les figures des Auteures, Lecteurs et Lectrices Modèles. On constate que l’ensemble des Auteures utilisent un je féminin, mais qu’elles s’adressent différemment à leurs destinataires : Brossard privilégie un nous de solidarité féminine, Théoret opte pour l’indétermination du on et Jacob préfère un nous mixte. Les divers nous employés révèlent aussi l’appartenance de ces sujets virtuels à une collectivité contemporaine, nord-américaine et de langue française.
Dans le deuxième chapitre, j’exploite à nouveau la perspective lectoriale d’Eco, en ayant recours cette fois au concept d’« encyclopédie ». On y voit comment les références intertextuelles appuient l’argumentation, tout en postulant un savoir nécessaire à la compréhension du propos des essayistes.
Il est ensuite question, au troisième chapitre, d’une stratégie qui consiste à alterner entre le masquage et le dévoilement de la subjectivité. D’une part, l’utilisation d’expressions impersonnelles (il y a, il faut) permet de formuler des vérités objectives ou universelles. D’autre part, l’emploi des déictiques (pronoms, démonstrateurs, adverbes de lieu et de temps) marque l’énonciation de la vision personnelle des auteures. C’est toutefois la subjectivité qui s’avère prépondérante, d’autant plus que l’emploi des figures de rhétorique, auxquelles se greffent de nombreux termes axiologiques et évaluatifs, fait en sorte que la plupart des énoncés de réalité sont imprégnés du point de vue des essayistes.
Enfin, dans le quatrième chapitre, les essais sont situés dans l’ensemble de la littérature d’idées. En raison de leur structure fragmentée et de leur parcours zigzagant, ils s’apparentent au genre que Marc Angenot nomme « essai-méditation ». De plus, leur discours hybride, tantôt lyrique, tantôt narratif, à la fois fictif et réel, instaure une dynamique intergénérique. Cette mouvance des genres rend compte des possibilités qu’offre le langage d’amalgamer les modalités du savoir. Bref, la subjectivité langagière ainsi que l’hybridité discursive seraient les principales caractéristiques formelles de ces essais québécois écrits par des femmes.
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RIENDEAU, Pascal, « Incursions et inflexions du narratif dans l’essai (Brault, Bourneuf, Jacob, Yergeau) », dans René AUDET et Andrée MERCIER (dir.), La narrativité contemporaine au Québec. La littérature et ses enjeux narratifs, Québec, Presses de l’Université Laval, 2004, p. 257-286. +++ Chapitre de collectif
PRONOVOST, Annie, « L’inqualifiable déportation. L’écriture littéraire comme expérience du lointain », dans Magessa O’REILLY, Neil BISHOP et A. R. CHADWICK (dir.), Le lointain. Écrire au loin. Écrire le lointain, 10e colloque de l’APLAQA, Beauport, Publications MNH (Écrits de la francité, no 6), 2002, p. 33-44. +++ Chapitre de collectif
BIRON, Michel, « Le conflit des fictions chez Suzanne Jacob », University of Toronto Quaterly, vol. 79, no 4 (automne 2010), p. 1131-1139. +++ Article de revue
### Résumé
Dans son court essai La bulle d’encre (2001), Suzanne Jacob défend un art d’écrire qui rejoint certaines réflexions de romanciers québécois (Robert Lalonde, Yvon Rivard, André Major, Monique LaRue) sur la fonction du roman à l’époque contemporaine. Rejetant à la fois l’idéalisme romantique et le cynisme moderne, elle postule comme eux que le roman a quelque chose d’uniqueà nous apprendre sur le monde actuel. Le pouvoir du romancier d’inventer un personnage et de le pousser à être ceci plutôt que cela peut s’étendre au monde du lecteur luimême, au monde de l’être en général, et c’est justement ce que s’emploie à faire Suzanne Jacob qui, à l’instar des autres essayistes évoqués, utilise le langage de la fiction romanesque pour agir sur le lecteur, pour le convaincre qu’« être est une activité de fiction » . L’art du roman consiste, selon cette perspective, à opposer des fictions variées et mineures à celles qui sont « entendues » et qui ont un statut dominant.
La bulle d'encre (oeuvre) | |
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Titre | La bulle d'encre |
Auteur | Suzanne Jacob |
Parution | 1997 |
Tri | bulle d'encre |
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