Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Milan Kundera, La lenteur, Paris, Gallimard, 1994, 153 p.
« “Un roman ?” demande-t-elle angoissée.
J’incline la tête.
“Tu m’as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux. Une Grande Bêtise Pour Ton Plaisir. J’ai peur que le moment ne soit venu. Je veux seulement te prévenir : fais attention.”
J’incline la tête encore plus bas.
“Te rappelles-tu ce que te disait ta maman ? J’entends sa voix comme si c’était hier : Milanku, cesse de faire des plaisanteries. Personne ne te comprendra. Tu offenseras tout le monde et tout le monde finira par te détester. Te rappelles-tu ?
- Oui, dis-je.
- Je te préviens. Le sérieux te protégeait. Le manque de sérieux te laissera nu devant les loups. Et tu sais qu’ils t’attendent, les loups.”
Après cette terrible prophétie, elle s’est rendormie.»
(Quatrième de couverture)
VERJAT, Julien, « L’art du roman dans La lenteur de Milan Kundera », mémoire de maîtrise, Université Lyon 3, faculté des lettres et civilisation, 2000, 101 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
SCARPETTA, Guy, L’âge d’or du roman, Paris, Grasset (Figures), 1996, 341 p. +++ Monographie
###Cette monographie contient un chapitre consacré à La lenteur. ###
LAROSE, Nathalie, « Narration, variation et polyphonie dans La lenteur de Milan Kundera », mémoire de maîtrise, département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 1998, 75 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
GUILBERT, Nelson, « Les lumières dans le roman contemporain », mémoire de maîtrise, département de lettres et de communication sociale, Université du Québec à Trois-Rivières, 2005, 106 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« Le Baron perché d’Italo Calvino, Le nouveau Candide de Dominique Jamet, Le Parfum de Patrick Sûskind, La secte des égoïstes d’Éric-Emmanuel Schmitt et La lenteur de Milan Kundera ; voilà les cinq romans dont nous proposons l’examen, et la diversité de leur origine nationale permettra de mettre en évidence la dimension européenne du rapport contemporain aux Lumières françaises. De fait, qu’il s’agisse d’un auteur français, tchèque, italien ou allemand, le rapport avec les auteurs et les oeuvres du XVIIIe siècle, bien que variable dans la forme, participe d’un même esprit. Si ces cinq romans, par ailleurs, sont assez représentatifs du reste de la production romanesque des mêmes auteurs, le dialogue avec les Lumières leur confère une couleur particulière : si La lenteur, par exemple, reconduit l’esthétique polyphonique de Kundera, cette oeuvre constitue un “roman-limite” “où aucun mot ne serait sérieux” ; si Le Baron perché participe du goût de Calvino pour l’onomastique et les jeux narratifs, il met également en scène, on le verra, une galerie de personnages bizarres dont le caractère ridicule est souligné par l’ironie. »
BISSUEL, Irène, « Les deux visages du cinéma selon Milan Kundera : étude de L’immortalité et de La lenteur », mémoire de maîtrise, département de lettres, Université Grenoble 3, 2006, 93 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
VIART, Dominique, « Écrire avec le soupçon - enjeux du roman contemporain », dans Michel BRAUDEAU, Lakis PROGUIDIS, Jean-Pierre SALGAS et Dominique VIART, Le roman français contemporain, Paris, Ministère des affaires étrangères - adpf, 2002, p. 129-174. +++ Chapitre de collectif
BEN CHARRADA, Hayet, « Le mode discontinu d’écriture ou le jeu des possibles dans La lenteur de Milan Kundera », dans Isabelle CHOD (dir.), Poétique de la discontinuité de 1870 à nos jours, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2004, p. 145-164. +++ Chapitre de collectif
BELL, Fraser, « The Unbearable Joke of Speed », Queen’s Quarterly, vol. 108, n° 3 (automne 2001), p. 375-381. +++ Article de revue
KAMKHAGI, Vanessa, « Rabelais, Flaubert et Kundera : la démystification du monde moderne », Confronto letterario, vol. 14, n° 28 (novembre 1997), p. 773-789. +++ Article de revue
###Confronto letterario : quaderni del dipartimento di lingue e letterature straniere moderne dell’Università di Paviae del Dipartimento di linguistica e letterature comparate dell’Università di Bergamo.###
RICARD, François, « Le roman où aucun mot ne serait sérieux : notes sur La lenteur de Milan Kundera », dans Benoît MELANÇON (dir.), Miscellanées en l’honneur de Gilles Marcotte, Montréal, Fides, 1995, p. 241-250. +++ Chapitre de collectif
DECONCHAS, Aurélie, « Le libertinage dans la transposition de Point de lendemain de Dominique Vivant Denon dans La lenteur de Milan Kundera », mémoire de maîtrise, faculté des lettres et des sciences humaines, Université de Limoges, 2004, 125 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
KOVACEVIC, Natasa, « History on Speed : Media and the Politics of Forgetting in Milan Kundera’s Slowness », Modern Fiction Studies, vol. 52, n° 3 (automne 2006), p. 624-655. +++ Article de revue
###Abstract
Kundera’s Slowness subjects to critique Western media’s efforts to police Eastern Europe’s communist histories into teleologies of democracy, capitalism, and universal human rights. Slowness highlights these histories’ reification through reductive images as it rethinks the very notion of history. Arguing that no historical narrative can disclose past “truths,” Slowness resorts to fragmented images of communism, employing the media logic against itself to expose its ideological role in the production of historical master-narratives marketed to vast audiences. While Slowness’ communist remembrance cannot access past “truths,” it can expose its own marginalization in the present, fruitfully haunting the teleology of globalization.
RIENDEAU, Pascal, « Le romanesque et la pensée dans La lenteur de Milan Kundera », dans temps zéro, nº 8 (2014) [en ligne]. +++ Article de revue
### Résumé
Dans La lenteur (1995), Milan Kundera crée quatre récits qui s’entrecroisent (dont une réécriture de Point de lendemain de Vivant Denon) et explorent des temporalités distinctes. Cet article cherche à étudier de quelles manières Kundera exploite le romanesque (thématique et générique) dans La lenteur et surtout à montrer comment il reste indissociable de la pensée inhérente à tous les romans de l’auteur. En insistant sur l’importance de l’aspect expérimental ou imaginaire de la réflexion romanesque kundérienne, on peut mieux comprendre toutes les possibilités de rencontres entre la pensée et le romanesque. Kundera reprend des éléments plus traditionnels (par exemple le personnage délégué), mais les transforme, tout en ajoutant des concepts spécifiquement romanesques (le danseur ou la mathématique existentielle). La dernière partie de l’article offre un contrepoint en analysant un bref passage de l’essai Le rideau (2005), afin de montrer comment le romanesque s’infiltre également dans l’essai et le refaçonne.
In La lenteur (1995), Milan Kundera crafts four interwoven stories (including a rewriting of Vivant Denon’s Point de lendemain) that explore distinct temporalities. This article examines the ways in which Kundera utilizes novelistic elements (both thematic and generic) in La lenteur and, more particularly, how these elements remain inseparable from the thought inherent to the entirety of his novelistic work. By insisting upon the importance of the experimental or imaginary aspect of Kundera’s reflections upon fiction and the novel, one may better understand all the possible intersections between thought and fiction. Kundera takes up traditional elements of the novel (the personnage délégué, for example), but transforms them, while adding specifically novelistic concepts (the dancer or existential mathematics). The last portion of this article then proposes a counterpoint, by means of an analysis of a short passage taken from Le rideau (2005), in order to show how the novelistic characteristics of Kundera’s work also infiltrate and remodel his essayistic writing.
Riendeau, 2014, HTML ###
HAMILTON, Craig, « The Conceptual Blending of Time and Space: Milan Kundera’s Slowness », dans Ralf SCHNEIDER et Marcus HARTNER (dir.), Blending and the Study of Narrative: Approaches and Application, Berlin, de Gruyter, 2012, p. 325-342. +++ Chapitre de collectif
PHILLIPS, John, « ‘L’Insoutenable Légèreté du rire’: Laughter and Power in Milan Kundera’s La Lenteur and Vivant Denon’s Point de lendemain », dans John PARKIN et John PHILLIPS (dir.), Laughter and Power, Frankfurt, Peter Lang, 2006, p. 145-158. +++ Chapitre de collectif
BOISEN, Jørn, « Polyphonie et univocité dans La Lenteur de Milan Kundera », Cahiers de l’Association Internationale des Études Françaises, n° 55 (mai 2003), p. 545-564. +++ Article de revue
### Boisen, 2003, PDF ###
VON KUNES, Karen, « The Art of Buffoonery: The Czech Joke à la Commedia dell’art Style in Kundera’s French Novel Slowness », dans Peter PETRO (dir.), Critical Essays on Milan Kundera, New York, G. K. Hall, 1999, p. 265-283. +++ Chapitre de collectif
BANERJEE, Maria, « Nostalgia con Brio: Kundera’s Slowness », dans Peter PETRO (dir.), Critical Essays on Milan Kundera, New York, G. K. Hall, 1999. +++ Chapitre de collectif
REICHEK, Bradley S., « Rake sentimentalism, or the libertine re-formed: Re-evaluating late eighteenth-century libertinage, 1770–1812 », thèse de doctorat, Department of French and Italian, Northwestern University, ProQuest Dissertations Publishing, 2008, 168 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Abstract
This dissertation constitutes a re-evaluation of the popular and critical understanding of eighteenth-century libertinage. In particular, I contest the distinction between sentimentalism and libertinage, which are typically seen as two, irreconcilable approaches to emotional expression. As sentimentalism became prominent in the second half of the eighteenth century, I argue, it came to inflect libertine texts and archetypes. My project, thus, examines libertine texts through the lenses of sentiment, reflection, moderation, and consideration.
I begin the dissertation with a discussion of Giacomo Casanova’s memoirs, Histoire de ma vie, and show how they may be seen as an expression of what I call libertine sentimentalism. In particular, I look at how Casanova constructs an emotional fidelity to the many women he loved through memory. In Chapter 3, I analyze La Mettrie’s sensualist essay, La Volupté, and Mirabeau’s erotic novel, Le Rideau levé. Both deal with the epistemology of libertinage, that is, the physical and mental development and refinement that is required to gain access to the highest forms of libertine pleasure (and thus become the ideal lover). Moderation, taste, and an attention to the pleasure of one’s partner are held up as ideals as opposed to the coarse, narcissistic, and violent pleasures of the debauched. Chapter 4 synthesizes the ideas presented in the previous two chapters. I read Vivant Denon’s novella Point de lendemain as a narrative about the young male protagonist’s sentimental education over the course of a nuit merveilleuse, one that teaches him to be tender, delicate, and sensitive with his mistress.
I end the dissertation with an exploration of how libertinage has been memorialized and misunderstood within modern French popular culture. I take as case studies two re-writings of Point de lendemain (Balzac’s Physiologie du mariage and Milan Kundera’s La Lenteur) and two contemporary films (Gabriel Aghion’s Le Libertin and Jean-Claude Brisseau’s Choses secrètes). These works, I contend, nostalgically draw upon (and perpetuate) the libertine past but do so by evacuating sentiment and equating libertinage with sexual liberation and sex without attachment. In doing so, I suggest, these works fundamentally misrepresent the complexity and diversity of eighteenth-century libertinage.
La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest ###
COUDREUSE, Anne, « “La plus belle leçon d’hédonisme”. Relire Point de lendemain de Vivant Denon. Milan Kundera, La Lenteur », dans La Conscience du présent : représentations des Lumières dans la littérature contemporaine, Paris, Classiques Garnier, 2015, p. 105-127. +++ Monographie
GUIBERT, Nelson, « Madame de T. et Milan Kundera, ou « l’aimable amie du plaisir », dans Nicholas DION, Esther OUELLET et Manon PLANTE (dir.), Plaisirs sous l’Ancien Régime, Québec, Presses de l’Université Laval (Cahiers du CIERL), 2009, p. 171-185. Nelson Guilbert +++ Chapitre de collectif
La lenteur (oeuvre) | |
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Titre | La lenteur |
Auteur | Milan Kundera |
Parution | 1994 |
Tri | lenteur |
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