Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Jacques Roubaud, cycle romanesque d’Hortense. Sont référencés sous cette rubrique les documents qui concernent au moins deux des trois volumes.
Étaient initialement prévus six romans relatant les aventures d’Hortense. Ne sont publiés à ce jour que les trois premiers d’entre eux :
BRIOT, Frédéric, « La littérature et le reste : Gilbert Lascault, Olivier Rolin, Jacques Roubaud, Antoine Volodine », dans Dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines - 1. Mémoires du récit, Caen, Minard (Revue des lettres modernes), 1998, p. 157-175. +++ Chapitre de collectif
LOEWE, Siegfried, « Jacques Roubaud, le cycle labyrinthique des “Hortense” », dans Peter KUON, Monika NEUHOFER et Christian OLLIVIER (dir.), Oulipo poétiques - Actes du colloque de Salzburg, 23-25 avril 1997, Tübingen, Gunter Narr Verlag (Études littéraires françaises), 1999, p. 95-108. +++ Chapitre de collectif
LAVAULT, Elisabeth, Jacques Roubaud : contrainte et mémoire dans les romans d’Hortense, Dijon, EUD (Écritures), 2004, 299 p. +++ Monographie
###Présentation de l’éditeur
Tout en étant un travail d’analyse de l’œuvre de Jacques Roubaud, cet ouvrage établi une relation entre l’avant-garde littéraire et l’héritage médiéval et vise à délimiter les relations entre le sens et l’arbitraire d’une contrainte qui procède du détournement mathématique d’un héritage littéraire.
Version remaniée de :
« Forme et mémoire d’une contrainte - Poïé6 de la sextine dans les romans d’Hortense de Jacques Roubaud », thèse de doctorat, département des lettres, Université Paris 7, 2002, 604 f.###
REIG, Christophe, Mimer, miner, rimer : le cycle romanesque de Jacques Roubaud - La Belle Hortense, L’Enlèvement d’Hortense, L’Exil d’Hortense, Amsterdam / New-York, Rodopi (Faux-Titre), 2006, 474 p. +++ Monographie
### Version largement remaniée de la thèse de doctorat :
« Mimer, miner, rimer : les romans du poète - La Belle Hortense, L’Enlèvement d’Hortense, L’Exil d’Hortense », département des lettres, Université Paris III - Sorbonne Nouvelle, 2004, 542 f.
Présentation
« Écrite en dépit de radicales réticences vis-à-vis du genre romanesque, la trilogie d’Hortense conte avec une légèreté feinte les aventures romanesques d’une héroïne un peu “fleur(s) bleue(s)”, entremêlées d’énigmes policières emmenées par les inspecteurs Blognard et Arapède. Privé de Poésie – parole selon lui essentiellement rythmique – par le deuil de sa jeune épouse, Roubaud reprend son souffle et fait diversion, poursuivant son œuvre avec une perpétuelle mise en jeu des codes de l’écriture. La confusion des niveaux narratifs, le travail de sape effectué par l’antitexte et l’intertexte signalent ainsi autant d’incursions en pays romanesque menées sur la frontière des genres par notre poète mathématicien et, de surcroît, oulipien. Car à travers ces anthologies, l’objectif consiste bien à mimer et miner les conventions inhérentes au roman, et les troquer contre une écriture réglée, rimante et surtout contrainte, dans le sillage de Queneau et de Perec. De sorte que ce cycle romanesque constitue un parcours de lecture dialogique et étagé, installé par un poète, amateur de sextines, devenu guide malicieux et sceptique de la “forme-roman”. »
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LAVAULT, Elisabeth, « Forme et mémoire d’une contrainte - Poïé6 de la sextine dans les romans d’Hortense de Jacques Roubaud », thèse de doctorat, département des lettres, Université Paris 7, 2002, 604 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« Jacques Roubaud, mathématicien et membre de l’Oulipo, introduit dans les trois actuels romans d’Hortense, La Belle Hortense, L’Enlèvement d’Hortense et l’Exil d’Hortense, une contrainte oulipienne adoptant la forme de la sextine, canso inventée par le troubadour Arnaut Daniel. Repérée par Raymond Queneau, dont la proximité est suggérée par les allusions à Pierrot mon ami, la sextine est fondée sur la récurrence spiralée de six mots-rimes. Elle correspond aux choix de Roubaud, qui entrelace aux jeux sur les nombres et à l’écriture sous contraintes la prégnance de la mémoire, qu’il théorise en faisant de la poésie la mémoire de la langue. Le déplacement d’une forme poétique dans l’écriture romanesque s’appuie sur une modélisation littéraire, combinant intertextualité et méthodes oulipiennes, déjà utilisées dans les autres oeuvres de l’auteur. La contrainte apporte dans la structure et la diégèse romanesque une rigueur formelle et rythmique, fondée sur la répétition et illustrée par la spirale métaphorique de l’escargot. Pour chacun des romans l’auteur invente des variantes de la sextine, qui devient fil conducteur d’une enquête policière, et introduit à la manière oulipienne un dérèglement, ou clinamen. L’herméneutique vise à délimiter les relations entre sens et arbitraire de la contrainte choisie et, dans le déchiffrement du sens formel de l’écriture, s’attache à l’importance de la mémoire, inscrite grâce aux nombres, aux réminiscences littéraires et au cryptage biographique. L’étude aboutit à une recherche sur cette “technique consciente” du roman, genre que l’auteur aborde par l’humour et l’ironie. »
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REIG, Christophe,« Mimer, miner, rimer : les romans du poète - La Belle Hortense, L’Enlèvement d’Hortense, L’Exil d’Hortense » , thèse de doctorat, département des lettres, Université Paris III - Sorbonne Nouvelle, 2004, 542 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« Écrite en dépit de radicales réticences vis-à-vis du genre romanesque, la trilogie d’Hortense conte avec une légèreté feinte les aventures romanesques d’une héroïne un peu “fleur(s) bleue(s)”, entremêlées d’énigmes policières emmenées par les inspecteurs Blognard et Arapède. Ce mélange des genres, mâtiné d’un art ludique de l’allusion collective et personnelle, permet un grand nombre d’hommages appuyés. C’est que l’univers de ces romans se développe sur un vaste substrat : celui du large spectre des lectures de Roubaud. La perpétuelle mise en jeu de l’écriture, la confusion des niveaux narratifs, leur axiomatisation sont autant d’incursions en pays romanesque menées sur la frontière des genres par notre poète mathématicien et, de surcroît, oulipien. Par-delà les jeux de mots prosaïques ou les énigmes virtuoses, l’objectif est bien de mimer et miner les conventions inhérentes au roman, ce genre sans règle, et de les troquer contre une écriture contrainte, rimante. Aussi la série constitue un parcours de lecture dialogique, étagé, installé par un guide malicieux et sceptique de la “forme-roman”. »
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REIG, Christophe, « Jacques Roubaud : énigmes du roman / romans à énigmes», dans Bernard MAGNÉ et Christelle REGGIANI (dir.), Écrire l’énigme. Actes du colloque « L’énigme dans les lettres », Paris IV - Sorbonne (28-30 sept. 2006), Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne (PUPS, Bibliothèque des Styles), 2006, p. 187-199. +++ Chapitre de collectif
###Résumé
Le cycle d’Hortense figure à la fois une énigme scripturale dans l’itinéraire d’écrivain de Jacques Roubaud en même temps qu’un logogriphe pour le lecteur que, conformément à son étymologie, elle prend dans « ses filets ». Entre les ressorts narratifs tendus par les lois du genre (celles du roman d’énigme) et les mécanismes de la contrainte à l’œuvre, on étudie comment des péripéties énigmatiques se donnent à lire en même temps qu’elles se dérobent via la métatextualité, en particulier.
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REIG, Christophe, « Books-Jacking-Bibliothèques et livres dans le cycle d’Hortense de Jacques Roubaud », Versants: Revue Suisse des Littératures Romanes/Rivista Svizzera di Letterature Romanze/Schweizerische Zeitschrift für Romanische Literaturen, n° 53-54 (2007), p. 261-278. +++ Article de revue
SCHAFFNER, Alain, « Le romanesque dans la trilogie d’Hortense de Jacques Roubaud », dans temps zéro, nº 8 (juillet 2014), [en ligne]. +++ Article de revue
### Résumé
Les trois romans de Jacques Roubaud consacrés à la belle héroïne Hortense, publiés dans les années 1990, sont analysés à partir des critères d’Anne Souriau et d’Alain Schaeffer définissant la notion de « romanesque » (fréquence des extrêmes, prédominance de l’affectif, densité des événements, création d’un contre-modèle de la réalité). Si ces critères ne se révèlent que partiellement opératoires, c’est parce que les romans de Roubaud sont plutôt des « romans du romanesque » que des « romans romanesques ». La distance humoristique prise avec les modèles de la tradition y fait du romanesque un enjeu esthétique qui met en jeu le récit plutôt qu’il ne le met en cause.
Abstract
In this article, Jacques Roubaud’s trilogy of novels devoted to the beautiful heroine Hortense, published in the ’90s, is analyzed using Souriau and Schaeffer’s criteria defining the notion of the “romanesque” (frequency of extremes, predominance of affect, event density, creation of a countermodel of reality). If these criteria prove in fact to be only partially functional, it is because Roubaud’s novels are “novels about the novel” rather than “novelistic novels” in the traditional sense. The humoristic distance that Roubaud takes from traditional literary models transforms the novelistic nature of his texts into an aesthetic concern that puts the story itself into play rather than calling it into question.
[Le cycle romanesque d'Hortense] (oeuvre) | |
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Titre | [Le cycle romanesque d'Hortense] |
Auteur | Jacques Roubaud |
Parution | 1996 |
Tri | [Le cycle romanesque d'Hortense] |
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