Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

Outils pour utilisateurs

Outils du site


Le passage de l'Indiana

Normand Chaurette - Montréal / Arles, Leméac / Actes Sud-Papiers, 1996, 88 p.

« Il y avait dans l’album de la romancière une photographie des années vingt, où son père et sa mère agitaient de petits drapeaux en guise d’au revoir, du pont de l’Indiana, ce grand paquebot qui effectuait la traversée vers le Danemark, et qui fit naufrage au large de Gotland, dans la mer Baltique. Elle venait tout juste de naître et le reste de sa vie allait être consacré à la restauration du désastre, à une vision du monde magnifiée par le passage de ce grand bâtiment sur l’eau froide et blanche comme le cristal, dès lors impérissable prisonnier de sa mémoire, et omniprésent dans son oeuvre.

Une étrange affaire de plagiat littéraire, d’auteurs à la fois coupables et innocents, d’éditeurs qui jonglent avec les cohérences relatives – et les incohérences en apparence occultes. Quatre personnages qui rejouent la donne du monde. » (Quatrième de couverture)

Documentation critique

GENDRON, Adeline, « Hybridation textuelle et prescription de lecture chez Normand Chaurette, Daniel Danis et René-Daniel Dubois », mémoire de maîtrise, département des littératures de langue française, Université de Montréal, 2002, 151 p. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « Un survol de la dramaturgie québécoise des années 1980 et 1990 montre que plusieurs pièces mettent en scène des personnages écrivains et leurs œuvres, interrogeant par la même occasion les limites du genre dramatique. Parmi ces auteurs qui mettent en scène le théâtre, Normand Chaurette, Daniel Danis et René- Daniel Dubois proposent des pièces qui ont la particularité commune d’insérer dans le texte dramatique des morceaux textuels distincts, empruntés à d’autres genres. Dans 26bis, impasse du Colonel Foisy (1983), Dubois met en présence le texte dramatique, le commentaire qu’il inspire, les notes de création d’un personnage auteur et différentes formes empruntées. Dans Cendres de cailloux (1992), Danis propose un mélange serré de caractéristiques appartenant aux formes dramatiques, lyriques et épiques. Dans Le passage de l’Indiana (1996), Chaurette explore les possibles relations entre le drame, le roman et la lettre. Dans ces trois pièces se trouvent donc insérées des formes étrangères au théâtre. Que ce soit matériellement ou par emprunt plus subtil à de grandes catégories génériques, le dialogue avec d’autres textes est toujours perceptible. Il est clair qu’une présence aussi envahissante de genres autres dans le drame n’est pas sans le bouleverser. Aussi, une première étude, formelle, permettra de montrer comment s’organise le mélange des genres dans les trois pièces analysées et quelles interprétations il est possible d’en tirer. Alors que 26bis… juxtapose les matériaux en présence, Cendres de cailloux et Le passage de l’Indiana hybrident les textes, devenant par le fait même des œuvres-systèmes. L’introduction dans le drame de morceaux textuels autres et de propriétés génériques empruntées n’est pas sans modifier la façon de recevoir la pièce de théâtre. Le texte inséré serait-il un indice de lecture pour ces pièces complexes? Une étude menée à partir des textes insérés et des réactions qu’ils suscitent tant au rang des personnages que chez le spectateur permettra de voir comment 26bis, impasse du Colonel Foisy, Cendres de cailloux et Le passage de l’Indiana nous invitent à les lire. Enfin, ces trois pièces peuvent être considérées comme des échantillons de la dramaturgie québécoise des vingt dernières années. Mises en contexte, elles permettent d’en montrer quelques tendances. Ainsi, collage et hybridation textuelle pourraient s’inscrire comme deux étapes d’une autonomisation du drame québécois. » (Résumé joint au mémoire) ###

HÉBERT, Chantal, Marie-Michèle LAPOINTE-CLOUTIER, Denyse NOREAU et Irène PERELLI-CONTOS, « L’hybridité au théâtre. Deux études de cas », dans Robert DION, Frances FORTIER et Élisabeth HAGHEBAERT (dir.), Enjeux des genres dans les écritures contemporaines, Québec, Nota Bene (Les cahiers du CRELIQ), 2001, p. 123-154. +++ Chapitre de collectif

JACQUES, Hélène, « Constructions rythmiques et marionnettisation de l’acteur dans deux pièces de Normand Chaurette mises en scène par le Théâtre UBU », mémoire de maîtrise, département des littératures de langue française, Université de Montréal, 2002, 135 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « En raison de leurs formes fragmentées, la dramaturgie de Normand Chaurette et l’ensemble des mises en scène de Denis Marleau, directeur artistique du Théâtre Ubu, ont été identifiés à une esthétique de la déconstruction. L’insertion d’un discours métathéâtral provoquant le dédoublement des constituants du drame (espace, temporalité, intrigue, personnage), tant sur la scène de Marleau que dans les pièces du dramaturge, inspire effectivement une telle lecture. Toutefois, chacun dans leur discipline, les deux hommes de théâtre québécois privilégient l’imitation du modèle musical, lequel est fondé sur un principe de répétition et de reprise qui suppose la présence d’une loi organisatrice. Ce mémoire propose donc d’envisager Le Passage de l’Indiana et Le Petit Köchel, deux pièces de Normand Chaurette mises en scène par Marleau, en tant que constructions actualisées par la répétition d’éléments – mots, thèmes, répliques et mouvements – qui assure leur unité formelle et sémantique. D’un point de vue méthodologique, ce travail emprunte aux théories sur le rythme poétique telles que formulées par Lucie Bourassa, Henri Meschonnic et Gérard Dessons, lesquelles analysent les répétitions de séquences dans le discours. Dans cette perspective, le rythme concourt à la construction de la forme et du sens du texte. Ce mémoire vise en outre à analyser l’acte théâtral dans son entièreté, c’est-à-dire à tenir compte du texte dramatique ainsi que de la représentation scénique de manière inclusive. Les rapports entre l’écrit et son illustration sur la scène sont l’objet principal de cette étude, et la mise en scène y est envisagée en tant que métaphore du texte. Ce travail met en lumière une figure scénique que Denis Marleau développe depuis la création du Théâtre Ubu : la marionnette. L’acteur mime les mouvements mécaniques et rythmés du pantin, qui devient l’illustration métaphorique du personnage et du sujet tels qu’ils se présentent dans les textes. Cette figure permet également d’articuler les pistes interprétatives de ce travail, qui servent de fil conducteur dans l’analyse des textes et des mises en scène, celles de la répétition et de la métathéâtralité. » (Résumé joint au mémoire) ###

JACQUES, Hélène, « Structures rythmiques dans Le Passage de l’Indiana : ressacs et dérives du sens », L’Annuaire théâtral, no 30 (automne 2001), p. 140-159. +++ Article de revue

### « Les théories du rythme en poésie contemporaine mettent en lumière la construction formelle du Passage de l’Indiana de Normand Chaurette. Structurée à la manière d’une partition musicale, la pièce fonctionne selon un système de répétitions qui instaure une temporalité favorisant les retours. En repérant et en comparant des unités signifiantes (répliques, thèmes et motifs) qui sont répétées dans la pièce, il appert que le sens de ces unités se transforme selon l’endroit où elles se situent. L’intrigue qui paraît, de premier abord, fragmentée et stagnante en raison des multiples répétitions progresse, au contraire, grâce aux déplacements de sens qu’implique la reproduction. Ces déplacements se vérifient également chez les personnages : chacun répète les répliques des autres personnages et leur attribue un sens nouveau en jouant un autre rôle. Grâce au jeu dans le jeu, l’identité des personnages est mouvante. » (Résumé joint à l’article)

###

LESAGE, Marie-Christine, « De l’emprunt à l’empreinte : le plagiat dans Le passage de l’Indiana », Voix et images, vol. 25, no 3 (no 75 - printemps 2000), p. 486-496. +++ Article de revue

### « Cet article examine la thématique du plagiat littéraire dans la pièce Le passage de l’Indiana de Normand Chaurette, et montre comment cette trame dramatique, aux allures de thriller psychologique, sert également de modèle de composition : le thème et la forme dramatique renvoient l’un à l’autre dans un jeu spéculaire, basé sur les répétitions et les reprises. La question du plagiat débouche en fait sur celle de l’identité individuelle, qui est interrogée par le biais de phénomènes d’empreinte et d’emprunts où les personnalités se dissolvent jusqu’à ne devenir que des reflets. » (Résumé joint à l’article)

###

NIELSEN, Dorthe Vangsgaard, « L’interférence générique dans l’écriture dramatique contemporaine au Québec : Tendances et exemples », Francofonia, vol. 29, no 57 (automne 2009), p. 121-129. +++ Article de revue

### « II s’agit dans cet article d’éclairer de quelle façon la dramaturgie québécoise des vingt dernières années en général, et les textes dramatiques de Daniel Danis et de Normand Chaurette en particulier, sapent le modèle canonique qui, au Québec, a longtemps servi de matrice sur laquelle les dramaturges ont moulé le grand récit national. L’article montre comment les œuvres dramatiques récentes cherchent, par un procédé intergénérique, à transmettre la réalité intérieure et l’intime de l’individu, faisant ainsi succéder la dramaturgie intrasubjective et politiquement affranchie à celle de l’intersubjectivité et de l’affirmation nationale du collectif. » (Résumé joint à l’article)

###

BEAUDRY, Marie-Hélène, « Étude sur l’esthétique du plagiat dans trois oeuvres de Normand Chaurette ; suivie d’une récriture d’un texte dramatique à l’aide de cinq pièces de la dramaturgie québécoise : Le caractère unique du flocon », mémoire de maîtrise, École supérieure de théâtre, Université du Québec à Montréal, 2011, 144 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### « Condamnable sous son aspect juridique, le plagiat, lorsqu’il est abordé d’un point de vue littéraire et artistique, peut être considéré comme une esthétique. Le plagiat est un des procédés qu’embrasse la notion d’intertextualité ; il est commun, en cela, à la citation, la parodie, le pastiche, etc. L’intertextualité est la voie par laquelle sont analysés ces procédés par lesquels un texte entre en relation avec un ou plusieurs autres textes et les modalités à partir desquelles ceux-ci dialoguent entre eux. Le concept a contribué largement à remettre en question le mythe de l’auteur et du génie créateur, hérité du romantisme. Il a surtout servi à remettre le texte au cœur de l’analyse textuelle (littéraire, dramatique) en considérant celui-ci comme phénomène de production. L’intertextualité remet donc en cause l’idée que l’auteur soit un sujet unique dont le discours serait homogène. Dans l’esprit de l’intertextualité, il n’existe qu’un seul grand livre dont tout le monde s’inspire et que chacun pille allègrement. La mort de l’auteur, décrétée par Roland Barthes en 1968, renvoie à bien des égards à cette figure de l’écrivain plagiaire. L’essentiel consiste alors à voir le travail du texte dans ses nombreux commerces avec la littérature et, plus largement, avec le langage, ce qui exclut de fait tout positionnement moral face au plagiat.

Ce mémoire entend examiner ces questions de deux manières. Dans un premier temps, en faisant l’étude de l’esthétique du plagiat dans l’œuvre de l’écrivain québécois Normand Chaurette. Trois œuvres dramatiques de cet auteur seront soumises à examen : Le Passage de l’Indiana (1996), Fragments d’une lettre d’adieu lus par des géologues (2000) et Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans (1981). Cette partie interroge, outre les procédés plagiaires proprement dits, la figure du créateur qui se trouve au centre de l’univers chaurettien. Dans un deuxième temps, en proposant à notre tour un texte fabriqué sur le modèle du centon, soit un collage de répliques empruntées à divers textes appartenant à la dramaturgie québécoise récente : Aphrodite en 04 (2006) d’Evelyne de la Chenelière, Lentement la beauté (2004) de Michel Nadeau et le Théâtre Niveau Parking, Les enfants d’Irène (2000) de Claude Poissant, Téléroman (1999) de Larry Tremblay et Pitié pour les vieilles chiennes sales (1999) de Marie-Ève Gagnon. Notre texte s’intitule Le caractère unique du flocon. À la fois œuvre originale et exercice de style inspiré des travaux de l’Oulipo, cette pièce se lit comme la décantation d’une expérience de lecture et ainsi comporte une dimension réflexive, qui n’emprunte pas la voie classique du commentaire, à propos d’un certain théâtre québécois contemporain. » (Résumé joint au mémoire)

Le passage de l'Indiana (oeuvre)
TitreLe passage de l'Indiana
AuteurNormand Chaurette
Parution1996
Tripassage de l'Indiana
Afficheroui

Outils de la page

complaint