Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Sylvie Germain, Nuit-d’ambre, Paris, Gallimard, 1987, 360 p.
« Le premier mort de l’après-guerre est un enfant. Petit-Tambour, tué dans la forêt au cours d’un accident de chasse. Et cette enfance qui a perdu son corps se fera don, - un don obscur de douleur et d’espoir, aux vivants et aux morts à venir, ainsi qu’aux arbres. Un grand if se met en marche pour prendre racine sur sa tombe ; le tourbillon de baies, que sèmeront ses branches emportera Pauline, la mère, et le père, Baptiste, s’effacera doucement au fil des larmes sans fin versées par son corps qui sans elle ne peut vivre. Alors le second fils, Charles-Victor, dit Nuit-d’Ambre, livré à l’abandon, se voudra habité par la colère et la haine. Le roman est l’histoire de ce voyage au bout du mal jusqu’à ce que, comme Jacob dans la Bible, il soit enfin terrassé par l’Ange.
Après Le Livre des Nuits, Sylvie Germain nous offre ici une œuvre foisonnante d’épisodes étranges, dont chaque page semble traversée par un souffle d’Apocalypse et où, comme le dit Schelling, «la vérité redevient fable et la fable vérité». »
(Quatrième de couverture)
LANOT, Bénédicte, « Images, mythèmes et merveilleux biblique dans l’œuvre de Sylvie Germain », Roman 20-50: Revue d’Etude du Roman du XXe Siècle, n° 39 (juin 2005), p. 15-23. +++ Article de revue
### Porte sur Le livre des nuits et Nuit-d’ambre. ###
STEFKOVIC, Milène, « Sylvie Germain et Andreï Tarkovski: Passeurs de l’invisible », Littera, n° 24 (juin 2009), p. 89-101. +++ Article de revue
### Porte sur Le livre des nuits et Nuit-d’ambre, ainsi que sur le film Stalker d’Andreï Tarkovski. ###
BOBLET-VIART, Marie-Hélène, « From Epic Writing to Prophetic Speech. Le livre des nuits and Nuit-d’Ambre », L’esprit créateur, vol. 40, n° 2 (2000), p. 86-96. +++ Article de revue
GASPARI, Séverine, « Le livre des nuits, Nuit-d’Ambre : des corps enchantés aux corps chantés », dans Roman 20-50, n° 39 (2005), p. 51-62. +++ Article de revue
DEMANE, Laurent, « Le diptyque effeuillé », dans Roman 20-50, dossier « Le livre des nuits, Nuit-d ‘ambre et Eclats de sel de Sylvie Germain », n° 39 (2005), p. 63-72. +++ Article de revue
DUCAS, Sylvie, « Enfance, deuil et construction identitaire dans Tobie des marais et Nuit-d’Ambre », Cahiers Robinson, n° 20 (2006), p. 55-66. +++ Article de revue
###Présentation de Sylvie Ducas
« L’enfant, confronté au deuil, cette expérience souvent fondatrice dans l’œuvre de Sylvie Germain, doit se construire dans la perte de l’innocence et du bonheur du premier âge. Mais grandir, c’est aussi se souvenir : il s’agit donc dans cette étude de revisiter la question de la construction identitaire à partir de la mémoire enfantine et des paramètres majeurs qui la façonnent entre hérédité (sang et gène, don, tare ou fatalité, poids du nom, rôle des parents et ancêtres…) et héritage (Verbe biblique, mythes et légendes, parole transmise, mais aussi silence, secrets et non-dits). Dans la continuité des travaux de Freud sur le “roman familial des origines”, le but est de montrer comment l’identité germanienne se construit dans la filiation et la transmission d’un héritage riche et complexe, à mi-chemin entre le mythe et le passé familial réel. Les figures tutélaires qui aident à cette construction identitaire seront ainsi interrogées, de même que les porosités sensibles entre transmission et initiation. Il s’agit enfin de se demander comment l’enfant s’approprie cette fable familiale et procède à la reconstruction mythique de ses origines, entre imaginaire et réalité, mensonge et vérité. »
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TRAISNEL, Florence, « De l’héritier au répondant. La transmission en question dans les deux premiers romans de Sylvie Germain, Le livre des nuits et Nuit-d’Ambre », dans temps zéro, nº 5 (2012) [en ligne]. +++ Article de revue
### Résumé
La saga des Péniel met en scène des personnages prisonniers d’un passé douloureux hérité de leurs ancêtres : c’est que la malignité du mal consiste à parasiter la transmission. Seule la révélation de la porosité humaine permet aux personnages d’échapper à cette logique infernale pour convertir leur passivité de légataire en responsabilité de répondant due à autrui et à un Dieu qui s’est dépouillé de ses forces et de son Verbe pour créer le monde. C’est le sens du silence de Dieu – vestige de ce geste de retrait divin – que Sylvie Germain cherche à nous transmettre.
Abstract
The saga of the Péniel family stages characters imprisoned by a distressful past inherited from their ancestors. Transmission, or what fails to be transmitted, is central to understanding the curse of the bloodline. Only the revelation of the porousness of human interaction makes it possible for the characters to escape from this infernal logic and to convert their passivity as legatees into the responsibility of guarantors responding to others as well as to God. It is the significance of the silence of God–vestige of the gesture of divine withdrawal–that Sylvie Germain seeks to transmit to her reader.
YILDIRIM, Ceylan, « Le réalisme magique dans Le Livre des Nuits et Nuit-d’Ambre de Sylvie Germain », Littera n° 28 (juin 2011), p. 63-68. +++ Article de revue
MOYLE, Matthew, « Myth as Model: The Narratives of Cronus and Jacob in Sylvie Germain’s Le Livre des nuits and Nuit-d’ambre », Modern Humanities Research Association Working Papers in the Humanities, n° 5 (2010), 11 pages. +++ Article de revue
### Moyle, 2010, PDF ###
ÖZCAN, M Emin, « Le Sacré et la profane dans la fiction: Deux livres, un film », Littera, n° 24 (juin 2009), p. 55-62. +++ Article de revue
### Porte également sur Le livre des nuits et sur le film Ulak de Çağan Irmak. ###
Nuit-d'Ambre (oeuvre) | |
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Titre | Nuit-d'Ambre |
Auteur | Sylvie Germain |
Parution | 1987 |
Tri | Nuit-d'Ambre |
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