Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
CAVALLERO, Claude, Philippe Delerm. Colloque de Chambéry, Laboratoire LLS, Université de Savoie (Écriture et représentation), 2013, 152 p. +++ Collectif
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Présentation de l’éditeur
L’œuvre littéraire de Philippe Delerm a gagné la faveur du grand public depuis plus d’une quinzaine d’années. Traduite en de nombreuses langues, elle représente aujourd’hui un corpus riche d’une quarantaine d’ouvrages. L’énorme succès rencontré par La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997) apparaît toutefois paradoxal : donnant l’image d’une littérature mineure en raison de la brièveté des textes et de la familiarité consensuelle des thèmes, ce recueil semble à l’origine d’une méprise que l’écrivain lui-même n’hésite pas à qualifier de « malentendu ». Avec cet ouvrage emblématique, Philippe Delerm serait devenu d’un coup l’idéal promoteur des bonheurs simples et des plaisirs faciles n’ayant d’autre ambition que de « vendre » les recettes d’un style de vie légèrement décalé où le goût de la flânerie s’oppose au stress des déplacements contemporains, où le fortuit et l’inadvertance viennent surprendre l’ordre des conventions. Pour autant, l’auteur est loin de se lancer dans l’apologie d’un nouvel art de vivre, et son œuvre ne se résume pas à ce tableau en trompe-l’œil. L’objectif de ce colloque fut précisément de susciter une pluralité d’approches à l’endroit de textes encore peu étudiés, en dépit – ou à cause peut-être – de leur large succès populaire… Au gré d’un parcours inédit de l’œuvre originale de Philippe Delerm, ces lectures nous confrontent avec acuité à des problématiques qui traversent aujourd’hui la création littéraire, qu’il s’agisse de la forme fragmentaire du récit, de la porosité du texte avec d’autres séries artistiques – peinture, photographie – ou encore de l’épineuse question de l’écriture de soi.
Sommaire
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BERTRAND, Rémi, Philippe Delerm et le minimalisme positif, Monaco, Du Rocher, 2005, 234 p. +++ Monographie
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Quatrième de couverture
Cet essai s’attache à cerner, au fil d’une analyse aussi fine qu’argumentée, les traits caractéristiques de l’œuvre de Philippe Delerm, auteur dont le succès ne se dément pas depuis la publication de La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (Gallimard, 1997).
Cette œuvre se fonde sur un nouvel art de vivre - et d’écrire -, articulé autour du quotidien, dont on peut repérer l’éclosion, en littérature, dans le courant des années 80 ; à cette époque, plusieurs auteurs, sans se connaître les uns les autres, ont entrepris presque simultanément des écritures nouvelles qui, malgré leur indépendance, se retrouvent aujourd’hui, avec le recul de l’exégèse, dans une sensibilité commune. C’est ainsi que l’on rencontre, à la croisée de cette «mouvance» littéraire révélée par le succès de Philippe Delerm, Christian Bobin, Colette Nys-Mazure, ou encore, Eric Holder et Jean Libis : chacun, à sa manière, se nourrit d’un quotidien dont l’écriture ne cesse d’interroger la validité d’une frontière entre le réel et la fiction.
Chemin faisant, Rémi Bertrand dégage une certaine parenté qui unit ces œuvres d’inspirations pourtant diverses, et montre comment, par le pouvoir des mots, ces auteurs entreprennent de déployer le réel, révélant l’intensité de chaque instant vécu, dont ils dévoilent des significations nouvelles. Le «minimalisme positif» désigne cette fragmentation du réel et ce que celle-ci implique : une manière spécifique d’être au monde, consacrant le présent comme temps unique et le quotidien comme seul espace d’accomplissement possible.
De La Cinquième Saison (1983) à Enregistrements pirates (2003), écriture, éthique et esthétique sont successivement approfondies afin d’éclairer au mieux les processus d’approche du quotidien mis en œuvre par Philippe Delerm et, conjointement, de discerner les contours du minimalisme positif.
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CAVALLERO, Claude, « Philippe Delerm ou l’intime ordinaire », Roman 20-50, n° 38 (décembre 2004), p. 135-147. +++ Article de revue
###Extrait de l’introduction, p. 135
« Pour qui s’intéresse à l’évolution récente des formes narratives, il ne fait aucun doute que tout récit colporte le murmure d’une parole intime. Quel qu’en soit le substrat générique, tout texte de fiction semble répondre à un essentiel “principe d’intériorisation” hors duquel il perdrait sa prédilection la plus forte : exprimer la vie psychique, les pensées et les sentiments des êtres virtuels que sont les personnages. Indépassable car indispensable, consubstantielle à l’acte narratif lui-même, l’évocation intime offre cependant le paradoxe singulier de ne pas aller forcément de soi : on se souvient que l’histoire du roman, depuis Flaubert, a été traversée par de fréquentes remises en cause de la représentation psychologique au gré desquelles le romancier fut souvent désigné comme un contrefacteur. Elargissant la brèche au tournant du siècle, les travaux critiques du Nouveau Roman ébranlèrent durablement l’assise théorique du genre, tandis que des expériences scripturales très diverses trouvaient notamment dans le monologue narrativisé un moyen ad hoc de dépasser le discours narratorial usuel afin de faire entendre la voix intérieure, aux modulations plus discrètes, voire secrètes, du personnage. On ne saurait, dès lors, ignorer les enjeux discursifs multiples liés à la notion d’intime… »
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LAGARMITE, Virginie, « Philippe Delerm et l’émergence d’un genre : une littérature des petits bonheurs », mémoire de maîtrise, département des lettres modernes, Université de Metz, 2002, 150 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
CAVALLERO, Claude, « Les florilèges du quotidien de Philippe Delerm », Études littéraires, vol. 37, n° 1 (automne 2005), p. 145-156. +++ Article de revue
###Extrait, p. 158
« Un certain panthéisme procède de ces évocations délicates, Delerm ne s’en cache pas, mais là n’est point notre propos. Ce qui semble saisissant d’un point de vue narratologique, c’est précisément le paradoxe d’une écriture vouée de livre en livre à communiquer une véritable “phénoménologie cachée de la vie quotidienne” et qui se distingue par l’économie remarquable des moyens discursifs mis en oeuvre pour parvenir à l’expression révélatrice du sentiment intime. »
GUERRERO, Gustavo, « Carta de París : minimalismo a la francesa », Cuadernos Hispanoamericanos, vol. 580 (automne 1998), p. 97-100. +++ Article de revue
TAYLOR, John, « Commemorating Life’s “Minuscule Pleasures” (Philippe Delerm) », dans Paths to Contemporary French Literature, volume 2, New Brunswick (New Jersey), Transaction Publishers, 2007, p. 102-104. +++ Monographie
GRAMIGNA, Valeria, « L’écriture du corps-dansant : pages de romans contemporains », Studi di Letteratura Francese, n° 25 (2000), p. 109-129. +++ Article de revue
###L’auteure cherche à répondre à la question suivante : comment la prose romanesque de ce dernier demi-siècle a-t-elle incorporé le corps dansant ? ###
GRAMIGNA, Valeria, Dans l’encre de la danse. Roman et danse entre XXème et XXIème siècles, préface de Matteo MAJORANO, Bari, Edizioni B.A. Graphis (Marges critiques/Margini critici, 6), 2006, 226 p. +++ Monographie
###Extrait du résumé rédigé par Alice Godfroy, « Dans l’encre de la danse», Acta Fabula, vol. 8, n° 2 [mars-avril 2007], en ligne
« L’ouvrage pose la question suivante : comment la prose romanesque de ce dernier demi-siècle a-t-elle incorporé le corps dansant ? La réponse se veut à la fois esthétique et historique, à partir d’un corpus de cinquante-six textes rédigés entre 1954 et 2006, avec une insistance sur la production des vingt dernières années. L’auteure entend rendre compte des différentes façons de restituer en mots des expériences corporelles qui défient la parole. « Comment la danse investit l’espace de la page, mais également, quelle fonction narrative la littérature prête-t-elle à ces scènes en mouvement qui veulent dire, plutôt qu’elles ne disent, dans l’économie de la diégèse. Avant de se jeter dans une confrontation directe avec les textes, Gramigna appuie sa position : le refus de passer la danse au crible d’une typologie, de frapper d’ostracisme les formes mineures d’une pratique d’abord humaine, avant d’être esthétique. “[…] la danse est une hypothèse présente dans la vie de chacun de nous”, affirme Matteo Majorano dans sa préface. Dès lors, la distinction traditionnelle entre une danse comme art et une danse comme pratique rituelle et sociale s’évanouit. L’auteur décloisonne : ballet classique, scènes de bals populaire ou mondain, trémoussements de discothèque, tout y est considéré à traitement égal. Une ligne de force sous-tend pourtant ce pot pourri et relie l’hétérogène : cette nébuleuse d’auteurs appartient en effet à une époque en proie à une crise généralisée de la perception du corps et, exact corollaire, à une difficulté à dire, à une impossibilité de tout dire. Méfiance face à l’écriture, défiance face à un corps devenu étranger, l’être en mouvement – et quel que soit le mouvement – donne alors une nouvelle clef de lecture du monde et s’offre comme l’une des “dernières possibilités d’expression de l’homme”. L’envolée du corps comme ersatz d’une parole qui peine à restituer un sens. Ou rendre visible l’indicible. »###
TERMITE, Marinella, Vers la dernière ligne, préface de Marie Thérèse JACQUET, Bari, B.A. Graphis (Marges critiques/Margini critici, 4), 2006, p. 255-258. +++ Monographie
###Quatrième de couverture
« À travers l’appropriation de l’outil critique de la “fin”, les écrivains d’aujourd’hui interrogent les limites de l’art en remettant en question la mimésis traditionnelle. Pourquoi chercher et évoquer les espaces liminaires d’un texte en continuelle transformation? Que reste-t-il des mécanismes d’encadrement dans une oeuvre ouverte ? En creusant les notions problématiques de visibilité et de linéarité autour de la dernière ligne, cette étude analyse les formes d’“illimitation” de l’extrême contemporain et met en place les enjeux de la “fractalisation de l’écriture” au nom des effets de la simultanéité et de la profondeur.
Avec…Pierre Autin-Grenier, Frédéric Beigbeder, Arno Bertina, Éric Chevillard, Agnès Desarthe, Maryline Desbiolles, Michèle Desbordes, Jean Echenoz, Philippe Forest, Christian Gailly, Laurent Graff, Éric Holder, Nancy Huston, Eric Laurrent, Laurent Mauvignier, Régis Jauffret, Richard Millet, Marie Nimier, Christian Oster, Ollivier Pourriol, Marie Redonnet, Olivier Rolin, Marie Rouanet, Lydie Salvayre, Antoine Volodine…» ###
BARRÈRE, Anne, et Danilo MARTUCCELLI, Le roman comme laboratoire. De la connaissance littéraire à l’imagination sociologique, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion (Le regard sociologique), 2009, 373 p. +++ Monographie
###Quatrième de couverture
« La compréhension du monde contemporain ne peut pas se faire en tournant le dos à la production artistique de son époque. Mais alors qu’au XIXe siècle, le roman réaliste et la sociologie naissante se sont naturellement inspirés, la conversation entre sciences sociales et littérature s’est progressivement brouillée et affaiblie. Ce processus est même devenu extrême en France, où une critique, inlassablement reprise depuis des années, a décrété la production romanesque actuelle comme désocialisée, insignifiante et enfermée dans les arcanes du moi.
Ce livre est animé par une toute autre conviction, celle que certaines œuvres recèlent, à condition de bien savoir les lire, des sources majeures pour la compréhension de notre époque. En s’appuyant sur l’analyse de 200 romans, signés par 20 écrivains français contemporains, tous vivants et en pleine activité, il permet de comprendre comment le roman reste une source privilégiée de connaissance et d’imagination pour les sciences sociales. »
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CAVALLERO, Claude, « Faut-il imaginer Arnold Spitzweg heureux ? La quête du bonheur dans les romans de Philippe Delerm », dans Ruth AMAR (dir.), L’écriture du bonheur dans le roman contemporain, Newcastle, Cambridge Scholars Publishing, 2011, p. 55-66. +++ Chapitre de collectif
###Quatrième de couverture
« Thème philosophique aussi bien que poétique, sociologique et psychologique, le bonheur s’édifie à la mesure de chacun. “N’est-il pas vrai que, nous autres hommes, nous désirons tous être heureux ?” (Platon). Or dans notre monde actuel dominé par la technique, la recherche à outrance du productif et de l’efficacité, qu’en est-il du bonheur ? Est-il encore présent aux écritures romanesques contemporaines ? Sous quelles formes se présenterait sa recherche ? Ce “devoir de bonheur propre à la deuxième moitié du XXe siècle” dont parle Pascal Bruckner, continue-t-il toujours à être d’actualité ? S’est-il renforcé ou, au contraire, s’est-il affaibli?
Le projet d’un questionnement du bonheur dans le roman contemporain comportait de gros risques, mais il offrait en même temps des possibilités stimulantes. A la suite du colloque international organisé à l’université de Haïfa en mai 2010, les textes réunis dans ce livre, cherchent à élaborer des éléments de réponse à ces questions. Le volume offre un état des lieux du bonheur dans le roman depuis 1980 et présente une large diversité d’approches, de définitions, d’interrogations sur l’écriture du bonheur sur trois décennies.
Le recueil s’articule autour d’axes qui ont servi de base aux différentes approches du bonheur en Europe et d’événements historiques et sociaux qui ont pu influencer l’écriture du bonheur aux différentes périodes du XXe et XXe siècles, telles que l’Holocauste, la dystopie en Russie, le postmodernisme et le consumérisme, le quotidien, les différents paradoxes du bonheur, les nouveaux modes de vie.
Nouvelle écriture du bonheur? Du moins, ce volume vise-t-il le contemporain sans figer les œuvres, tout en tenant compte des fluctuations du sujet, de sa diversité, de ses paradoxes surtout, tout en conservant la lecture précise des textes et en respectant la particularité de l’écriture des auteurs traités. »###
BESLE, M-A., « Philippe Delerm: the paradox of happiness (a study on the theme of happiness in the works of Philippe Delerm) », thèse de doctorat, University of Ulster [United Kingdom], 2007. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Abstract
Contemporary writer Philippe Delerm gained fame at the end of the 1990’s after years of relative literary obscurity. In 1997 his book La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules became a best seller in France and Delerm’s popularity grew in Italy and Germany. This present study is motivated by three main reasons: firstly, although Delerm is now well known in literary circles, there has been very little academic interest in his works. This study aims at redressing this unbalance. Secondly, although a lot has been said in the press about Delerm and his works, there has been little in-depth analysis of his writing. Finally, a study on the theme of happiness has not been at the centre of any French literary work for a long time and Delerm’s sudden popularity seemed puzzling and worth studying. Part one will be a consideration of the social and literary contexts at the end of the 1990s which saw Delerm emerge from a relatively unknown position to leader of a new literary movement called the minimalists. This part will also include a consideration on how the theme of happiness was approached throughout the centuries and examine its position in western culture, relying on a recent book by Pascal Bruckner, L’Euphorie perpétuelle. This will be followed by a preliminary investigation into the central theme of this work: happiness through La Première gorgée de bière. Part two encompasses a detailed study of the recurring themes at the centre of Delerm’s works. The third part will concentrate on Delerm’s style. This will include a consideration on how the idea of writing about happiness on a small scale and anchored in daily life, can be a source of personal happiness for the writer. ###
JULY, Joel, « L’entrelacs des voix chez Philippe Delerm », dans Claude CAVALLERO (dir.), Philippe Delerm. Colloque de Chambéry, Éditions de l’université de Savoie (Écriture et représentation), 2014. +++ Chapitre de collectif
### Résumé
L’entrelacs des voix, nous le chercherons dans des paroles rapportées subreptices qui percent, qui s’infiltrent, qui s’insinuent. Paradoxalement ces instantanés destinés à la lecture muette, qui cherchent à décrire des plaisirs minuscules, silencieux, délicats, des joies individuelles ou égoïstes, loin du monde tonitruant, bruissent. De nombreux textes delermiens s’avèrent finalement à l’usage ancrés dans ce qui constitue la parole standardisée de la collectivité, celle à laquelle l’auteur comme le lecteur appartiennent. Car Delerm donne une belle illustration de notre usage presque volontaire des stéréotypes langagiers : à notre insu (mais peut-être aussi parfois de notre plein gré), une conversation préformatée s’installe dans notre quotidien. Et contrairement à beaucoup d’autres auteurs contemporains qui ridiculisent cette pauvreté et cette fatalité du lieu commun, Delerm ne semble pas se plaindre que ce prêt-à-porter socio-verbal soit à notre service, accessible, si peu cher, si confortable… et finalement si poétique, comme des voix mélancoliques.
July, 2014, PDF ###
Philippe Delerm - ensemble de l'œuvre (oeuvre) | |
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Titre | Philippe Delerm - ensemble de l'œuvre |
Auteur | Philippe Delerm |
Parution | 9999 |
Tri | Philippe Delerm - ensemble de l'œuvre |
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