Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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Pierre Michon - ensemble de l'œuvre

Documentation critique

ALTES, H. K., « Reading the other: subjectivity and mourning in late twentieth-century theory and fiction (with special reference to Pierre Michon and Pascal Quignard) », thèse de doctorat, University of Oxford, 2011. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Abstract
This thesis investigates how the literature of mourning that emerged in the 1980s in France were challenged by the legacies of post-structuralism and deconstruction and challenged them in return. On the one hand, they responded to both the constraints imposed by the so-called crise du sujet, i.e. the demise of a subject capable of knowledge and self-knowledge, and the crise du référent, i.e. the scepticism about the referential nature of language. On the other, they also responded to the demands of Levinasian ethics, which consigned the Other to an unattainable core of mystery and posited that responsibility towards the Other is infinite.
This thesis focuses on texts of mourning by Roland Barthes and Jacques Derrida, as authors associated with post-structuralism and deconstruction, as well as Pierre Michon and Pascal Quignard, as authors whose formative years have been marked by their legacy. Combining close reading with the insights of theory, the thesis explores how their texts in turn dramatise or complicate the legacies of psychoanalysis and post-structuralism. Under the impetus of the latter, they find a renewed ethical concern for the singularity of the mourned which goes hand in hand with renewed conceptions of subjectivity. The mourner, self-effaced, defines himself through the act of commemorating figures of the past and through an imaginative posthumous dialogue with the dead.
This thesis investigates how writing, mourning, and individuation form a singly dynamic process. If loss elicits a shattered sense of self, the thesis explores how, paradoxically, mourning also brings about a heightened sense of self, what Barthes called la crime du particulier.
Secondly, contemporary texts of mourning transform certain functions of the elegy. As a coded genre, it sought closure by giving a symbolic meaning to those mourned and by maintaining an imaginative dialogue with them. In contemporary texts, the encounter between mourner and mourned becomes internalised, hosting, ghosting, incarnation, trans-substantiation, or identification providing metaphors for this communion. Freud made melancholia a pathological form of mourning, with the mourner unable to attain closure. Instead, contemporary texts construe melancholia as a special vigilance of memory. It becomes an ethical form of mourning tinted with joy. Finally, this thesis foregrounds a paradigmatic shift in the consolations of writing. The consoling efficacy of the traditional elegy was premised on the belief that giving a symbolic meaning to the dead ensured them an afterlife. The contemporary literature of mourning discussed here has instead become a locus of communion with the dead, organizing the transmission of their legacy. ###

SIMOTAS, Spyridon, « Pierre Michon, la question de la filiation », dans Ivan FARRON et Karl KÜRTÖS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque. Actes de la journée d’études organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002, New York / Berne, Peter Lang (Variations, vol. 4), 2003, p. 57-76. +++ Chapitre de collectif

###Extrait de l’introduction, p. 58
« La question de la filiation sera d’abord articulée autour d’une scène récurrente à deux reprises dans les livres de Pierre Michon. Notre intérêt sera retenu par la relation du fils avec la mère présente et le père absent, et nous verrons comment cette triade essentielle, père-mère-fils, est redistribuée et quelle fonction prend chacun de ces éléments dans un autre ordre de valeurs qui n’est pas celui de la vie mais celui de la littérature. Enfin, nous verrons comment Pierre Michon instaure, avec Rimbaud le fils, la notion de l’écrivain comme fils de son oeuvre, c’est-à-dire quelqu’un qui désire et méprise l’autorité, et comment tout cela rejoint les théories littéraires du siècle. »

Corpus retenu
Rimbaud le fils, Vies minuscules, L’Empereur d’Occident, Le Roi du bois###

FARRON, Ivan, et Karl KÜRTOS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque. Actes de la journée d’études organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002, New York / Bern, Peter Lang, 2003, 162 p. +++ Collectif

### Quatrième de couverture
Célébré par les uns pour la beauté de son écriture, nourrie dune grande culture littéraire, par les autres pour sa manière de détourner le genre ancien de la biographie voire de l’hagiographie en parlant de petites gens, Pierre Michon pourrait facilement passer pour un auteur néo-classique, réconciliant l’exigence littéraire et la tradition dans ce quelle peut avoir de rassurant. Toutefois, l’écriture de cet auteur né en 1945 est éminemment contemporaine, dans son interrogation anxieuse des conditions de son propre avènement. Cest à la lumière de cette inquiétude quest examiné dans ces pages le rapport de Pierre Michon à la culture. Peinture, littérature, sciences humaines sont intégrées à un propos à la fois lyrique et critique. Si la pinacothèque et la bibliothèque sont peu souvent désignées explicitement dans les textes en tant que telles, ces lieux métaphorisent une mémoire collective que l’oeuvre convoque sans cesse.
Ce volume réunit les actes dune journée d’étude organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002. Il comprend des contributions d’Elisabeth Arnould, Bruno Clément, Sylviane Coyault, Ivan Farron, Wolfram Nitsch, Spyridon Simotas, Dominique Viart, ainsi qu’un avant-propos de Jean Kaempfer.

Sommaire
Jean Kaempfer: Avant-propos
Dominique Viart: Pierre Michon: un art de la figure
Sylviane Coyault: Les Illuminations de Pierre Michon
Spyridon Simotas: Pierre Michon, la question de la filiation
Bruno Clément: «En miroir, en offrande». Pierre Michon auteur de Trois Auteurs
Elisabeth Arnould: Portrait de l’artiste en facteur
Ivan Farron: La question des genres chez Pierre Michon
Wolfram Nitsch: Une écriture caverneuse. Médiologie et anthropologie dans La Grande Beune de Pierre Michon ###

SPENS, Patrick, « La mémoire et la grâce. Une présentation critique », thèse de doctorat, faculté des lettres, Université de Nancy 2, 1999, 390 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé
« Ce travail cherche à présenter pour la première fois l’ensemble de l’oeuvre de l’écrivain contemporain Pierre Michon, auteur entre autres de Vies minuscules (Prix France-Culture 1984), Maîtres et serviteurs et Rimbaud le fils. En situant la prose michonienne dans le contexte culturel d’une crise généralisée de la chose écrite, de la langue, de la fiction et du moi intime, il donne une description chronologique de la démarche créatrice puis une interprétation de ses choix formels et de son réseau thématique cohérent. Pierre Michon se situe à l’entrecroisement de l’autobiographie, de l’hagiographie des vaincus et du récit érudit sur l’artiste ou l’écrivain. Il rejette la fiction pure et conçoit l’écriture comme une entreprise de mémoire qui vise de plus en plus à l’universalité et à une perspective spirituelle ou joue la nostalgie de Dieu. Sur le plan du style, l’art de Michon repose sur une rhétorique du sublime et de la répétition illustrant avec brio sa quête d’une transfiguration et d’une relation épiphanique à la transcendance. Par rapport à la prose somptueuse du premier ouvrage, les livres plus récents, comme Mythologies d’hiver par exemple, relèvent également d’une recherche du dénudement et de la brièveté. La position mystique est l’héritière de la mythologie littéraire traditionnelle et de la religion de l’art instaurée à partir du romantisme. Mais elle illustre aussi l’origine provinciale, le creux que laisse un père très tôt enfui, enfin, l’aspiration à devenir écrivain au moment même où l’écrit est dévalué par le technicisme actuel et les bouleversement que celui-ci induit dans la sphère sociale. C’est aussi ce qui explique la prégnance dans les textes de Pierre Michon d’une tonalité mélancolique et la volonté affichée de s’exprimer du “point de vue des anges”. » ###

FARRON, Ivan, Pierre Michon : la grâce par les oeuvres, Carouge / Genève, Zoé (Écrivains), 2004, 177 p. +++ Monographie

###Quatrième de couverture
« Né en 1945 dans la Creuse, Pierre Michon est considéré aujourd’hui comme un des plus grands écrivains français. Dès les Vies minuscules, paru en 1984, s’imposait une langue intense, chargée d’électricité poétique, saturée d’un classicisme à la fois vénéré et bouffonné, pour dire le petit et l’indigne, célébrer des vies infâmes avec les apprêts du grand style et sur le mode de l’hagiographie. Nourrissant un dialogue avec la critique littéraire ainsi que l’histoire de l’art, l’œuvre de Michon interroge anxieusement l’émergence de ses propres conditions de possibilité. Van Gogh, Rimbaud, Balzac, Faulkner et d’autres figures tutélaires, évoquées dans les Vies minuscules, font l’objet de volumes ultérieurs. Comment devient-on un grand auteur, un grand peintre ? La question est d’autant plus aigüe que, pour Michon, la littérature a été d’abord idéalisée. La possibilité d’écrire ou de peindre apparaît dès lors comme un miracle et est assimilé au salut.

Dans cette première monographie consacrée à Pierre Michon, l’auteur met en lumière l’itinéraire d’une œuvre encore en devenir. Il interroge les manières dont elle met en scène de nouvelles configurations narratives, qui font reculer les frontières des genres littéraires. Se penchant sur la question, cruciale pour Michon, de la filiation, il convoque la psychanalyse et la sociologie pour en montrer les implications. Plus qu’une à improbable réalisation définitive, la notion théologique de “Grâce par les Œuvres” désigne un des rêves qui animent cette entreprise littéraire parmi les plus singulières de notre temps. »

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COYAULT-DUBLANCHET, Sylviane, La province en héritage : Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet, Genève, Droz (Histoire des idées et critique littéraire, vol. 396), 2002, 289 p. +++ Monographie

###Quatrième de couverture
« Écrivains de la même génération, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet apparaissent sur la scène littéraire au début des années quatre-vingt. Tous trois Limousins, ils sont dépositaires de l’héritage d’une province originelle où s’enracine leur œuvre. Toutefois, on ne saurait les considérer comme des auteurs régionalistes : le terroir ne constitue pas pour eux le décor de romans historiques ni le cadre bucolique des siècles passés. Cette appartenance singulière détermine plutôt le miroir où l’homme moderne interroge son origine et sa fin. En même temps qu’elle entraîne la pensée vers les profondeurs abyssales de la mémoire, la province donne à voir le crépuscule d’un état de la civilisation. Elle est enfin interrogée comme origine du moi : un fort déterminisme sociologique résulte de cette province déshéritée. Ces “lieux où l’on naît” fondent l’imaginaire, la réflexion esthétique et la relation de l’être à l’espace et au temps. »

Pour un commentaire détaillé sur cet ouvrage, voir l’article de Sylvain Brehm paru dans Acta fabula###

CASTIGLIONE, Agnès (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, 330 p. +++ Collectif

BOUREAU, Alain, « Pierre Michon et le filioque », Critique, vol. 61, n° 694 (mars 2005), p. 164-173. +++ Article de revue

### Corpus retenu
Vies minuscules, La Grande Beune, L’empereur d’Occident, Trois auteurs, Rimbaud le fils

Extrait
« La théologie de Michon est médiévale et occidentale : elle tranche par le filioque“le nœud byzantin” (Rimbaud le fils, p. 43) des indications familiales, on le verra. Elle recueille aussi un héritage du Moyen-âge tardif que Kantoro Wicz avait su déceler : la revendication de la puissance créatrice, monopole divin, au profit de l’Artiste. »

Boureau, 2005, HTML ###

BOUREAU, Alain, Caroline CALIARD et Dinah RIBARD (dir.), « Pierre Michon, historien », Critique, vol. 61, n° 694 (mars 2005), p. 161-195. +++ Dossier de revue

### Boureau, Caliard et Ribard, 2005, HTML ###

MONZANI, Stefano, « Écriture et transmission. L’écriture endeuillée de Pierre Michon », Bulletin de psychologie, vol. 57, n° 472 (juillet-août 2004), p. 413-418. +++ Article de revue

###Résumé
« Bâtis à partir de l’absence du père et de la mélancolie transmise par les mères, les récits de Pierre Michon traitent de la question de la transmission et des liens de filiation en relation au deuil. L’œuvre de cet auteur se structure autour de la reconstruction de son histoire et de la recherche de modèles identificatoires idéalisés qui rétablissent un ancrage identitaire et lui permettent de s’élever au statut de père de ses propres créations. Par là, elle nous renvoie aux paradoxes inhérents à toute transmission filiative. » ###

VIART, Dominique, « Pierre Michon : un art  de la figure », dans Ivan FARRON et Karl KÜRTÖS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque. Actes de la journée d’études organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002, New York / Berne, Peter Lang (Variations, vol. 4), 2003, p. 15-33. +++ Chapitre de collectif

###Extrait, p. 33
« Contre l’esthétique totalisante du réalisme naturaliste, Michon choisit l’objet exemplaire et le fait varier. Réduisant ses objets par le jeu concentré des métonymies — mains de blanchisseuses de Rimbaud et barbe fleurie de Roulin — les multipliant par le jeu des analogies, métaphores et autres systèmes comparatifs, il tente d’en cerner la vérité. Or, comme l’a bien vu Laurent jenny, si “Michon tord et retord les figurations qu’il se propose à lui-même, c’est qu’il cherche une vérité qui soit à même de supporter la torsion des images les plus contradictoires, une vérité qui “tienne” au-delà de leur ruine”. Et cette vérité ne s’atteint que dans un “désastre d’images”. […] C’est un peu, je crois, l’effet que nous font les figures de Michon, qui préservent le mouvant, convaincu, avec Mallarmé, que tout sens trop précis “rature [la] vague littérature”. De cela aussi, de cette hésitation enthousiaste et tremblée, le style est l’infatigable vecteur. »

Corpus retenu
Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin, Rimbaud le fils, Corps du roi###

COYAULT, Sylviane, « Les Illuminations de Pierre Michon », dans Ivan FARRON et Karl KÜRTÖS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque. Actes de la journée d’études organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002, New York / Berne, Peter Lang (Variations, vol. 4), 2003, p. 35-55. +++ Chapitre de collectif

###Extrait de l’introduction, p. 35
« Certes, les vies de peintre permettent à Pierre Michon de réfléchir de manière oblique sur la figure de l’artiste, comme l’indique la quatrième de couverture de Maîtres et serviteurs, puisque Goya, Watteau et Lorentino illustrent successivement “l’appétit d’élévation sociale”, la “toute-puissance du désir” et enfin la relation entre l’art et la métaphysique, ou la prière. Ce n’est pas cet aspect que nous retiendrons — la représentation de l’artiste —, mais le fait que les figures dans lesquelles l’écrivain se réfléchit soient des peintres. […] Nous considèrerons la façon dont la peinture intervient dans la composition de l’oeuvre, quels sont les enjeux des citations et allusions picturales. La peinture explique aussi les choix narratifs : le récit bref, qui tend vers le poème. Enfin, la référence picturale sous toutes ses formes met en évidence l’importance du visuel et du “visible” pour cet écrivain, et il faudra s’interroger sur cette priorité accordée à la représentation. »

Corpus retenu
Maîtres et serviteurs, Vie de Joseph Roulin, La Grande Beune, Vies minuscules, Le Roi du bois, L’Empereur d’Occident, Mythologies d’hiver###

FARRON, Ivan, « La question des genres chez Pierre Michon », dans Ivan FARRON et Karl KÜRTÖS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque. Actes de la journée d’études organisée à l’Université de Zurich le 31 janvier 2002, New York / Berne, Peter Lang (Variations, vol. 4), 2003, p. 123-139. +++ Chapitre de collectif

###Extrait de l’introduction, p. 123
« La plupart des oeuvres de Michon — à l’exception nette de La Grande Beune — se situent dans un espace qui hésite entre récit factuel et recours à la fiction. Cette hésitation est en réalité un déchirement. Pierre Michon affirme souvent au détour d’entretiens sa méfiance pour le roman, “genre fatigué” qui aurait produit ses plus belles tentatives au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. Pourtant ses propres livres ressortissent pour une bonne part à la fiction. Ces propos traduisent donc moins un éloignement réel qu’une tension irrésolue. »

Corpus retenu
Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs, Rimbaud le fils, Le Roi du bois, Trois auteurs, Corps du roi, Mythologies d’hiver, Abbés###

CASTIGLIONE, Agnès, «“Tu connais Pierrot” : un autoportrait de l’artiste », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2001, p. 45-57. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, Maîtres et serviteurs, Rimbaud le fils###

MOUREY, Jean-Pierre, « Sociologie et mythologie de l’artiste selon Pierre Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 59-69. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs, Le Roi du bois###

VOLKOVITCH, Michel, « Le roue des temps », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 121-128. +++ Chapitre de collectif

###Extrait, p. 122
« Je voudrais tenter de montrer, en galopant, en effleurant à peine, car le temps m’est compté, à quel point chez Michon ce sujet du temps est traité aussi à travers la grammaire. Que les temps ont beaucoup à nous dire sur le temps. Dans VM [Vies minuscules], on a l’impression que la grammaire est un personnage ; et certains temps verbaux –  le présent, le passé simple –, y apparaissent d’ailleurs personnifiés. Chez Michon les verbes ne quittent jamais la scène : il n’y a pratiquement  pas chez lui de phrases nominales, comme si les verbes, et le temps qu’ils véhiculent, étaient l’oxygène de ce corps qu’est le livre. »

Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils, La Grande Beune, Mythologies d’hiver, Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs, L’Empereur d’Occident###

CHAUDIER, Stéphane, « La chair se fait verbe : poétique de Pierre Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 137-144. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin, Rimbaud le fils, Le Roi du bois, Maîtres et serviteurs###

BARBARANT, Olivier, « Dettes et départs : réflexion sur les incipits dans l’oeuvre de Pierre Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 153-162. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Ce n’est donc pas seulement le malin plaisir de tresser des admirations au vrai un peu inconciliables, ni de plaquer sur une œuvre récente des réflexions annexes, qui me conduit à tenter d’éclairer l’entrée en texte chez Pierre Michon, la phrase initiale – du moins aux yeux du lecteur que je suis, sans me préoccuper ici de savoir si ces phrases furent effectivement les premières dans l’ordre de la rédaction. Il me semble que l’écrivain parlant lui-même d’une clef, d’une entrée dans la langue, de l’antériorité aussi du “Rien sur le Verbe” en raison de “la lumière empruntée du Fils”, le regard porté sur les incipits renvoie, comme en dépit de la minceur du corpus, à la question qui fonde l’œuvre, tout entière occupée à arracher à l’azur d’une Littérature aussi inaccessible et lointaine que la voix muette des Pères. Par ailleurs, la construction des livres de Pierre Michon me paraît multiplier les incipit, en ce que chaque relance textuelle y sonne comme un nouveau départ : c’est donc une perspective élargie de la notion que j’envisage ici, considérant les phrases initiales de “chapitres” ou de “sections” comme des entrées de texte. J’ai espoir aussi, en m’efforçant à quelques microlectures, d’entr’apercevoir ce qui n’en finit pas de m’éblouir – c’est-à-dire à la fois enchanter et aveugler – à la lecture de Pierre Michon : l’immédiate présence d’une parole pourtant neutralisée, qui “rythme la langue dans l’émoi” tout en demeurant quasiment anonyme. » ###

CHAZAUD, Olivier, « Secret de fabrique. Pierre Michon ou le franchissement de la honte », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 175-183. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, L’empereur d’Occident, Vie de Joseph Roulin###

VIART, Dominique, « Les “fictions critiques” de Pierre Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 203-219. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vie de Joseph Roulin, Rimbaud le fils, Maîtres et serviteurs, Vies minuscules, Trois auteurs###

POUILLOUX, Jean-Yves, « “Trouver une phrase” », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 221-226. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vie de Joseph Roulin, Rimbaud le fils, La Grande Beune, Vies minuscules, Trois auteurs###

SCOTTO, Fabio, « Traduire en italien Rimbaud le fils de Pierre Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 229-234. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Rimbaud le fils, Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs###

HOFSTEDE, Rokus, « “Je ne pus qu’amèrement m’extasier” : traduire Michon en néerlandais », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 235-243. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils, La Grande Beune###

GANDIN, Éliane, « La catabase de Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 261-268. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
L’Empereur d’Occident, Maîtres et serviteurs, Vies minuscules, Rimbaud le fils, Mythologies d’hiver###

BAYARD, Jean-Luc, « Dans son ombre », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 269-276. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Mythologies d’hiver, Trois auteurs, La Grande Beune###

VRAY, Jean-Bernard, « Une mythologie de l’ambivalence : Pierre Michon, “métèque lettré” et théologien athé », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 287-299. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« La prose de Michon est inséparable d’une esthétique du paradoxe et de l’ambivalence. Nous prendrons appui sur les textes d’entretiens de Pierre Michon (il aime répondre par écrit), qui peuvent utilement éclairer ce jeu de l’ambivalence et contribuer à définir l’esthétique paradoxale de Michon. » ###

BEAUJOUR, Michel, « Pierre Michon biographe », dans Joseph BRAMI, Madeleine COTTENET-HAGE et Pierre VERDAGUER (dir.), Regards sur la France des années 1980. Le roman, Stanford, Anma Libri (Stanford French and Italian Studies, 80), 1994, p. 179-183. +++ Chapitre de collectif

LOUBRY, Sidonie, « Pierre Michon : le défaut et la grâce », dans Jan BEATENS et Dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines 2 : états du roman contemporain, Paris / Caen, Minard (La revue des lettres modernes), 1999, p. 159-171. +++ Chapitre de collectif

### Corpus retenu
L’Empereur d’Occident , Vie de Joseph Roulin, La Grande Beune, Maîtres et serviteurs , Rimbaud le fils, Le roi du bois, Vies minuscules

Extrait
« Dans Les Eaux étroites, Julien Gracq parle du “litige de l’homme avec le monde qui le porte”, comme ce à quoi toute poésie s’enracine. Michon fait en ce sens œuvre de poète, car il sait rendre à ce sentiment litigieux toute sa force émotive, en l’incarnant de la manière la plus directe et la plus sincère possible, pour mieux faire pressentir la vérité “métaphysique”. Ce litige prend la forme d’un sentiment du peu de réalité d’un monde dont l’auteur et ses personnages sont toujours exilés. Exilés de la langue même. Ce litige, nous pouvons également l’appeler “expérience du défaut”. L’œuvre de Michon est tout entière prise dans l’épreuve sincère d’une absence capable tout à la fois de convoquer la parole et de la frapper d’inanité. Elle est conscience aiguë du dénuement, du défaut, comme ce qui donne un semblant d’âme aux existences minuscules, comme ce qui motive et freine la création tant picturale que littéraire. » ###

POUILLOUX, Jean-Yves, « Une prose de voyant », Critique, n° 534 (novembre 1991), p. 866-873. +++ Article de revue

BERGOUNIOUX, Pierre, « Pierre Michon et la littérature passée », dans La Cécité d’Homère, Strasbourg, Circé, 1995, p. 73-93. +++ Monographie

###Extrait, p. 74-75
« Un fait, toutefois, est sûr, c’est que rien n’est plus comme hier et que nous n’avons pas la moindre idée de ce que demain sera. Le monde a changé sous nos yeux. C’est au début du siècle que l’harmonie millénaire entre le cours des choses et la courbe de nos jours s’étaient rompue. Mais c’est depuis le début des années quatre-vingt que chaque jour ou presque enferme la possibilité de bouleversements imprévisibles, incroyables.
Ce que nous avons eu, été, on le distingue avec la netteté subite, cruelle, que revêtent les choses à la lueur de leur destruction. C’est l’absence, la privation, le négatif, pour parler comme Hegel, qui nous révèlent ce qui est ou, plus exactement, a été. Deux œuvres me semblent représentatives de la réalité présente.
L’une est tournée tout entière vers ce qui n’est plus, hantée par la mort possible des possibles, dominée par la puissance et la gloire des travaux passés, rongée par l’éventualité de son propre néant. Elle est inquiète et provinciale, éblouie, tremblante et dévotieuse : c’est celle de Pierre Michon.
L’autre est engagée dans le tumulte du devenir dont elle épouse le cours. Elle a jailli, littéralement, du creuset de la métamorphose. Elle porte le sceau de la crise profonde où nous nous sommes entrés, de la grande mutation en cours. C’est celle de François Bon.
Je commencerai par le versant déserté de l’heure présente, le combat que Pierre Michon a livré, à reculons, au mouvement dont François Bon a capté la poussée impétueuse pour avancer. » ###

LENOIR-STIEFENHOFER, Catherine, « Pierre Michon, Vies minuscules : la fable, simulacre de la mort adorable », dans Sylviane COYAULT (dir.), Des récits poétiques contemporains, Clermont-Ferrand, Cahiers du CRLMC (Université de Clermont-Ferrand), 1996, p. 197-203. +++ Chapitre de collectif

###Cahiers du Centre de Recherches sur les littératures modernes et contemporaines de l’Université de Clermont-Ferrand.

Extrait, p. 197
« Il ne fait pas de doute que l’un des soucis qui donne aux livres de Pierre Michon leur unité et leur continuité, c’est le questionnement des raisons d’écrire. L’ensemble s’orchestre comme le récit du dévoilement obscur et récusé de sa fascination devant son destin poétique imposé, seul tenable face à la splendeur de juin et au privilège des morts, quitte à s’enferrer, les moignons d’ailes dans le dos, le genou amputé à Marseille ou la main mutilée à Lipari. […] Sa première œuvre, Vies minuscules, met en scène un espace, un temps, des personnages tous consacrés par le drame du verbe qui les toucha ou les oublia, auréolés par leur mort qui les éleva. » ###

ROUHER, Amélie, « Pierre Michon : le moi à l’oeuvre ou la genèse d’une vocation impossible », dans Mounir LAOUYEN (dir.), Perceptions et réalisations du moi, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal (Centre de recherches sur les littératures modernes et contemporaines), 2000, p. 223-240. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Pourquoi se met-on à écrire ? La question chez P. Michon ne s’oriente pas du côté d’un “pour soi” mais d’un “par qui”. L’accomplissement de l’œuvre et avec elle la reconnaissance de son auteur n’est réalisable que dans une lente et difficile émergence au sein d’une filiation, dans le creux du giron familial. En effet, il n’y a pas de je écrivain sans la quête d’un moi autobiographique. Chaque récit de Pierre Michon s’attache alors, par le biais de la fiction biographique ou autobiographique, à retracer l’itinéraire de la création artistique – poétique, musicale ou littéraire – mais d’une création prise au sens large, c’est-à-dire au sens de destin. » ###

WRONA, Adeline, « Pierre Michon. Le monde en héritage », dans Dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines 1. Mémoires du récit, Paris / Caen, Minard (La revue des lettres modernes), 1998, p. 83-99. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Porter témoignage d’un monde sur le point de disparaître : tel est le défi que doivent relever les personnages de Pierre Michon. La création ne se conçoit pas pour lui hors de cette relation à un univers du passé, déjà enterré – enseveli sous la pierre tombale –, mais qui subsiste dans la mémoire : “Tout lui était atelier, à l’image de ce monde disparu et incurablement à peindre, dans une urgence croissante.” Cet héritage est toutefois problématique et pose la question, toujours douloureuse chez Michon, de la filiation. L’héritage est à la fois présence et absence, et l’ensemble de son univers romanesque balance entre ces deux pôles : présence d’un objet transmis, qui a survécu à l’écoulement temporel d’une ou de plusieurs générations. Mais absence aussi vers laquelle l’objet hérité fait signe, puisque la transmission ne s’opère qu’avec la mort. Les romans de Michon donnent à la notion d’héritage une ampleur singulière, ancrée dans une histoire individuelle où l’absence du père compromet la possibilité même de la filiation. »

Corpus retenu
Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin , L’Empereur d’Occident, Maîtres et serviteurs , Rimbaud le fils, Le Roi du bois, La Grande Beune ###

MILLOIS, Jean-Christophe, « Michon autobiographe », Prétexte, n° 1 (novembre 1994). +++ Article de revue

### Extrait
« Il y a chez Pierre Michon une appréhension subtile des théories de la génération qui l’a précédé, et des difficultés inhérentes à la narration qui ont succédé : son geste littéraire, dès Vies minuscules, a su justifier son ampleur en s’annexant obstensiblement ces difficultés ; aussi a-t-il pu émanciper son auteur d’une crainte tenace : celle de raconter des histoires. »

Millois, 1994, HTML ###

VIART, Dominique, « Pierre Michon : What Makes People Write ? », Contemporary French Studies, vol. 3, n° 1 (printemps 1999), p. 17-20. +++ Article de revue

###Extrait
« Pierre Michon officially entered literature in 1984. His Vies minuscules, published by Gallimard, marks a major renewal in narrative writing. Away from the ultimate experimentations of the militant avant-gardes, the writer links up again with the subject and with what can express it, unheeding of those radical interruptions which deprive the word of any referent. In Michon’s writing, demands of a style most accurately stamped with what brings to the fore that reality, that often escapes us return to the rhetorical working of a language long ill-used by textualism. But Michon recognizes that “fine writing” is not given equally to everyone - and even less to anyone who was born in the depths of provincial France or in the inner cities : at Mourioux, in the Creuse, French is learned in Racine and Hugo “as a beautiful foreign language” he confides. All the effort is then to close the gap where the subject labors, fascinated by the inaccessible continent of creation. Vies minuscules tells of the violence of this appropriation effort. A form is invented there, which blends the rhythm of the short story and the development, from figure to figure, of the novel ; which fuses fiction and biography, lives, like those recomposed and reinvented that were the hagiographies. Lives indeed, but neither saintly nor famous, offered up in the very fault of their refused modesty. » ###

VIART, Dominique, « Fictions de l’autre et biographies imaginaires », dans Le roman français au XXe siècle, Paris, Hachette-Université, 1999, p. 128-143. +++ Monographie

### Corpus retenu
Rimbaud le fils, Vies minuscules, Vie de Joseph Roulin, Maîtres et serviteurs ###

GARDY, Philippe, « Bergounioux, Millet, Michon… Bourdieu : l’ombre du patois perdu », Critique, vol. 59, n° 670 (mars 2003), p. 199-207. +++ Article de revue

###Résumé
« L’auteur se penche sur l’ouvrage de Sylviane Coyault-Dublanchet intitulé La province en héritage. Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet, consacré au rapprochement de ces trois romanciers autour de préoccupations similaires : la province et la terre. Les cheminements de ces auteurs témoignent tous en effet d’un certain ancrage dialectal, à un moment de l’histoire linguistique de la France. L’auteur ajoute à ces trois écrivains une parenté avec Pierre Bourdieu, dont les phrases et mots en béarnais envahissent les analyses scientifiques. »

###

HOFSTEDE, Rokus, « “Je sentais la sacristie” : Pierre Michon et le très-haut », Rapports Het Franse Boek, vol. 67, n° 1 (1997), p. 27-34. +++ Article de revue

###Extrait de l’introduction
« Dieu s’est absenté. La sécularisation progressant depuis des siècles, l’Église a perdu son ascendant quasi-naturel sur les hommes ; selon la formule de Max Weber, le monde occidental s’est “désenchanté”. La plupart des hommes n’énoncent plus le sacré dans leurs paroles de tous les jours ; ce qui les terrifie ou les soutient, ce qui les dépasse, ils ne l’attribuent plus à une divinité nommable.
C’est pourtant Lui que Pierre Michon convoque dans ses livres, depuis Vies minuscules (1984) jusqu’à La Grande Beune (1996), en passant par Maîtres et serviteurs (1990) et Rimbaud le fils (1991). Que ce soit à propos de la vie de paysans illettrés ou celle de peintres et d’écrivains, Michon évoque ou en appelle à Dieu – sous des espèces très diverses. Chez lui, le sacré s’étend bien au-delà des limites que lui impose le catholicisme, la foi des origines, pour s’exprimer indifféremment dans les multiples visages que peuvent prendre religion, art ou nature. Le divin chez Michon est diffus : il préserve un flou ontologique, qui s’accorde bien à la nature fantomatique d’un Dieu devenu absent. Mais le divin dans ses textes est en outre mitigé par la mise à distance ironique de l’objet de la divinisation. Comme le sacré dans les vies de ses protagonistes, qui se mêle sans cesse au profane et revêt les aspects les plus divers, le registre stylistique du solennel se mêle au trivial, l’emphase se double d’ironie. C’est sans doute de ce singulier mélange de sacré et de profane, d’emphase et d’ironie que l’écriture de Michon tire son pouvoir divinateur, incantatoire ; c’est d’elle que provient la fascination qu’elle exerce, l’effet de croyance qu’elle fait naître. Une croyance qui n’est pas celle de l’Église, catholique ou autre, mais celle, athée et en quelque sorte ratée d’avance, ambiguë et sans salut, dans l’œuvre d’art. »

Hofstede, 1997, HTML ###

BOND, David J., « Pierre Michon : Artistic Creation and the Artist’s Identity », Littéréalité, vol. 14, n° 1 (printemps / été 2002), p. 39-50. +++ Article de revue

###Extrait de l’introduction
« Pierre Michon is one of those writers who, although not particularly well known to the general reading public, has acquired a reputation among critics and “has inspired many young writers who see him as a living reference.” This is not surprising when one considers that he deals, in almost all that he has written, with some of the most fundamental questions with which all writers (including literary critics) have to contend. His novels and nouvelles examine the artist’s (and particularly the writer’s) struggle to create, the frustrations, failures and doubts encountered in this struggle, and the few glorious moments of fleeting success. At the same time, Michon’s work demonstrates that, at the heart of this struggle to create, lies the artist’s search for an identity. »

Bond, 2002, PDF ###

PLAYE, Florence, « Les proses de Pierre Michon : “autobiographie du genre humain” ? Ambiguïté générique et statut du narrateur », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 223-230. +++ Chapitre de collectif

###Extrait de l’introduction, p. 223
« Aux confins du roman, l’oeuvre de Pierre Michon occupe une place incontournable dans la fiction contemporaine. L’ambiguïté générique est plus qu’une question de forme. Elle est l’un des signes d’une prose réflexive, d’une fiction qui s’interroge sur la fiction. En effet, la situation du narrateur qui joue avec le réel et l’Histoire conditionne la forme même du récit. L’analyse du statut du narrateur et de la voix narrative s’avère alors essentielle pour comprendre l’ambition de Pierre Michon d’écrire l’autobiographie du genre humain. » ###

HAMEL, Jean-François, « La résurrection des morts. L’art de la “mémoire de l’oubli” chez Pierre Michon », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 141-150. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Aussi sa marque distinctive consisterait à introduire dans une langue marquée par les grands stylistes du siècle bourgeois la voix des innombrables que les filets de la littérature, des Lumières au romantisme, du naturalisme au surréalisme, laissèrent glisser entre leurs mailles. Son verbe rejouerait en ce sens le mythe michelétiste d’une résurrection des morts, offrant des tombeaux aux fantômes des sans-part, des sans-nom que l’Histoire de France n’a pu elle-même mémorialiser, soit que ces minuscules soient trop tard venus, après la ritournelle thaumaturgique, soit que leurs biographies dessinent non la saillie d’un événement repérable, comme un anfractuosité dans le cours de l’histoire, mais la lente extinction d’un monde, l’évanouissement d’une généalogie qui, dès lors, inscrivent une béance étrangère aux protocoles de la narration historienne. » ###

ANDRÉ, Marie-Odile, « Identités narratives : comment peut-on devenir écrivain ? À propos de Pierre Michon et Richard Millet », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2004, p. 495-504. +++ Chapitre de collectif

###Résumé
« L’expérience d’une commune illégitimité à accéder au statut d’écrivain constitue un point fort de la mise en récit de leur itinéraire. Inséparable de l’expérience même de la modernité, cette illégitimité trouve aussi un écho plus intime et personnel dans leur statut de provincial. Biographiquement attesté, celui-ci prend sens de ce que ces écrivains se représentent eux-mêmes, directement ou par le truchement de personnages fictifs, selon cette catégorie par quoi ils se définissent, proches par là de la définition que Pierre Michon donne de “ceux qu’on appelle parvenu parce qu’ils ne parviennent pas davantage à faire oublier leurs origines à autrui qu’à eux-mêmes”. » ###

PELLEGRINI, Rosa Galli, « Réflexions sur les stratégies du début. Paratextes et incipit dans l’oeuvre de Pierre Michon », dans Rosa Galli PELLEGRINI (dir.), Stratégies narratives 2 : le roman contemporain, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2003, p. 199-220. +++ Chapitre de collectif

BOND, David J., « Pierre Michon : Autobiographical Fiction and the Creation of Identity », L’esprit créateur, vol. 42 (hiver 2002), p. 58-65. +++ Article de revue

### Bond, 2002, PDF ###

VIART, Dominique, « “Sur le motif” : l’image prise au mot », dans Matteo MAJORANO (dir.), Le jeu des arts. L’écriture et les arts, Bari, B. A. Graphis (Marges critiques / Margini critici, n° 3), 2005, p. 41-55. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« “Sur le motif” est une formule qui revient souvent sous la plume de Pierre Michon dans Vie de Joseph Roulin. Il la reprend du langage des Impressionnistes qui désignaient là leur travail en extérieur, rompant par cette pratique avec la tradition bien installée de la peinture en atelier. Paradoxalement, une telle sortie de l’atelier ne les rend pas plus attentifs à l’objet de la toile, mais à la relation sensible que le regard entretient avec lui, in situ, loin donc de toute option “réaliste”. Le propos de cette communication est de prendre la formule à la lettre, come l’énoncé d’une poétique transposée à l’écriture qui envisage de traiter l’événement non comme prétexte narratif mais comme “motif” d’écriture, qui glisse ainsi de la restitution du fait à la recherche des effets et introduit pour cela la médiation de l’oeuvre picturale dans l’économie même du texte.
On réfléchira aussi au double sens de la formule, qui laisse entendre l’idée d’une “motivation” derrière ce “motif” : la mise en scène de l’événement et la médiation picturale de l’écriture auraient ainsi pour fonction de faire apparaître les raisons profondes d’un acte ou d’un comportement dans la volonté ou la pulsion qui conduisent un sujet à s’identifier à des modèles culturels, à se “figurer” lui-même. » ###

PANAÏTE, Oana, « The Age of Prose : Form, Themes and Styles of French and Francophone Contemporary Fiction (Martinique, Pierre Michon, Jean Echenoz, Patrick Chamoiseau) », thèse de doctorat, Department of Romance Languages and Literatures, Johns Hopkins University, 2005, 508 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Abstract
This dissertation presents a critical examination of three major trends in contemporary literature : the biographical genre, the exhaustion of fiction ans the dismantling of narratives. The analysis focuses on the historical and theoretical framework of a new esthetics whose main characteristics are the refusal of the collective manifesto and the emergence of individual poetics as well as an ethics of worldliness manifested in the poetics of memory, the writing of authenticity and the existential foundation of the literary text. Through the comparative reading of works by Pierre Michon, Jean Echenoz and Patrick Chamoiseau, the author scrutinizes the structures of representation, the thematic and stylistic forms which have come to define French and Francophone narrative prose after 1980.

La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest. ###

PÉLISSIER, Vincent, Autour du Grand Plateau : Pierre Bergounioux, Alain Lercher, Jean-Paul Michel, Pierre Michon, Richard Millet, Tulle, Mille sources, 2002, 141 p. +++ Monographie

SALGAS, Jean-Pierre, « Défense et illustration de la prose française », dans Michel BRAUDEAU, Lakis PROGUIDIS, Jean-Pierre SALGAS et Dominique VIART, Le roman français contemporain, Paris, Ministère des affaires étrangères - adpf, 2002, p. 73-127. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Trois auteurs, Rimbaud le fils , Vie de Joseph Roulin , Maîtres et serviteurs , Vies minuscules ###

VIART, Dominique, « Écrire avec le soupçon - enjeux du roman contemporain », dans Michel BRAUDEAU, Lakis PROGUIDIS, Jean-Pierre SALGAS et Dominique VIART, Le roman français contemporain, Paris, Ministère des affaires étrangères - adpf, 2002, p. 129-174. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules , Maîtres et serviteurs, Rimbaud le fils, Trois auteurs ###

CALLARD, Caroline, « Le poète et l’historien : un art du kidnapping », Critique, vol. 61, n° 694 (mars 2005), p. 174-186. +++ Article de revue

### Corpus retenu
Vies minuscules, La Grande Beune, L’Empereur d’Occident, Corps du roi, Rimbaud le fils, Mythologie d’hiver

Extrait de l’introduction
«  Sous une forme légendaire ou historique, et quel que soit leur genre, tous les textes de Pierre Michon se réfèrent au passé. Il n’est pas jusqu’à La Grande Beune, étrange récit autofictionnel, qui n’évoque le paysage préhistorique de Lascaux ou la Première Guerre mondiale. Pour autant, le terme de “roman historique” permet-il de rendre compte de l’art de Pierre Michon ? Rien n’est moins sûr. »

Callard, 2005, HTML ###

TAYLOR, John, « Of Dignity and Destiny (Pierre Michon) », dans Paths to Contemporary French Literature, volume 1, Nouveau-Brunswick / New Jersey, Transaction Publishers, 2004, p. 82-86. +++ Monographie

RUFFEL, Lionel, « Le minimal, le maximal ou le deuil du moderne », dans Le dénouement. Essai, Lagrasse, Verdier (Chaoïd), 2005, p. 77-104. +++ Monographie

###« Partant du principe que la proclamation des trois fins [celle de l’histoire, celle des idéologies, celle de la modernité] relève de l’idéologie, il s’agira d’en prouver l’inconséquence “par l’absurde”, en montrant la permanence massive, dans le renouvellement des idées et des formes, de la préoccupation historique, de la dimension politique, et plus généralement des grands thèmes de la modernité, transformés et réactualisés. Parce qu’il n’est probablement pas légitime de déduire une dramaturgie historique d’une seule scène romanesque, il a fallu la situer dans un réseau de représentations, de figures ou de scènes. Ces “figures du dénouement”, une enquête les a repérées, chez des auteurs qu’on imagine proches d’Antoine Volodine : Pierre Guyotat, Valère Novarina, Olivier Rolin, mais aussi chez des auteurs en apparence plus éloignés, les écrivains “minimalistes” par exemple [Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint, Éric Chevillard], ou encore chez Pascal Quignard. L’enjeu était de comprendre ce qu’elles disaient de l’époque. Le réseau fut donc élargi aux “discours du dénouement”, perceptibles juste après la double chute (du mur de Berlin, des statues de Moscou) chez des philosophes marqués, de manière fort différente, par l’histoire et la pensée du marxisme. Cette articulation des discours et des figures tente de comprendre une fin de siècle, c’est-à-dire le passage d’un siècle à l’autre. » ###

CROWLEY, Patrick, Pierre Michon : The Afterlife of Names, Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Wien, Peter Lang (Modern French Identities, vol. 53), 2007, 237 p. +++ Monographie

###Présentation de Peter Lang
« Pierre Michon is one of France’s most significant contemporary writers. Since the publication in 1984 of his first book, Vies minuscules, Michon’s work has never ceased to evade generic classifications. His work ingests books, lives and thought and probes their complex interrelationship and those moments of convergence that transform an ordinary name into that of an ‘Author’ or of an ‘Artist’. The contents of Michon’s work are well documented : they are drawn from canonical novels, chronicles, archives and the biographies of artists’ lives and are worked into cross-generic forms that revive names and make us rethink the uncertainty of literature. Less has been written of his engagement with avant-garde thought. The legacy of French avant-garde thinkers of the 1960s and 1970s, in particular the work of Roland Barthes, informs Michon’s work. Barthes’s notions of the referent, of intertextuality and of authorship, for example, are transposed, reconfigured and sometimes contested within Michon’s work. In this way, Barthes’s name, the afterlife of his thought, remains encrypted within Michon’s prose. This book situates and reads Michon’s texts through the complex inscription and transformation of names drawn from the Creuse, literature, art and avant-garde thought. And it is within this matrix that Michon puts in play his own name and its uncertain relation to literature. »

Table of contents

  • Part I. The Creuse, the Writer and the Avant-Garde
  • Writer and Œuvre
  • Legacies of the Avant-Garde
  • Part II. Writing, Names and the Referent
  • Barthes, Foucault and the Referent
  • Inscribing the Name
  • Transforming the Name
  • Part III. Frames, Voices and Signatures
  • Framing the Subject
  • ‘Qui parle?’
  • Signatures and Genealogies

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VIART, Dominique, « L’archéologie de soi dans la littérature française contemporaine : récits de filiations et fictions biographiques », dans Robert DION, Frances FORTIER, Barbara HAVERCROFT et Hans-Jürgen LÜSEBRINK (dir.), Vies en récit. Formes littéraires et médiatiques de la biographie et de l’autobiographie, Québec, Nota bene (Convergences, 38), 2007, p. 107-137. +++ Chapitre de collectif

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Résumé
« L’écriture autobiographique contemporaine a connu coup sur coup deux mutations décisives. La première […] fonde l’autofiction. […] Mon propos concernera la seconde de ces inflexions : celle qui s’invente en 1984 avec les Vies minuscules de Pierre Michon. En redécouvrant le genre oublié des vitae, qu’il dégage du modèle hagiographique et qu’il applique à des figures qui n’y auraient jamais eu accès selon les canons de l’ancienne biographie ; en y articulant selon un tressage très élaboré sa propre autobiographie, l’écrivain trouble une autre frontière, celle qui sépare autobiographie et biographie. […] Or le geste de Michon dévoile l’illusion de cette séparation. Ce faisant, il s’appuie, comme on va le voir, sur les acquis de l’autofiction sans y souscrire vraiment. […] Mon propos sera […] de montrer comment les vingt dernières années de notre littérature ont peu à peu constitué ce détour de l’autobiographie ou, plus exactement, cette autobiographie comme détour, comment elles en ont construit la “méthode” […], allant jusqu’à puiser dans le champ des sciences humaines ce qui semblait en propre leur appartenir. Je partirai du manque auquel s’affronte l’autobiographie pour en venir aux récits de filiations puis aux fictions biographiques. »

Corpus retenu
Vies minuscules, Maîtres et serviteurs, Rimbaud le fils, Trois auteurs, Corps du roi###

BEDRANE-TSALPATOUROS, Sabrinelle, « Les recueils de récits brefs au tournant du second millénaire (1980-2005) : hybridité, multiplicité, généricité », thèse de doctorat, département des lettres modernes, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III, 2006, 501 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé
« De nombreux recueils de textes courts sont très visibles au tournant du second millénaire. Au-delà de l’effet “fin de siècle” rendu par une structure en éclats, une tendance se dessine, articulant deux thèmes, celui des minuscules et celui de la fin d’un monde. L’on ne peut, toutefois, parler d’un archigenre des petites proses. Seules les formes narratives nous intéressent. Ces textes font montre d’une hybridité prononcée, hybridité qui intervient à deux niveaux, celui des récits courts et celui du recueil. La dimension “recueil” doit en effet être prise en compte et étudiée pour elle-même et non pas seulement en termes de manque par rapport au livre continu. Nous montrons en quoi le recueil de récits brefs fonctionne différemment du recueil de fragments. Cet objet complexe participe aujourd’hui du retour au récit. Par son hybridité au carré et sa dimension plurielle, le recueil de récits brefs renouvelle les questions de généricité. »

Abstract
« Many compilations of short texts are very visible at the turn of the second millennium. Beyond the “millennium effect” rendered by a fragmented structure, a tendency takes shape, articulating two topics, that of the tiny and that of the end of a world. One cannot, however, speak of an arch-genre of small prose. Only the narrative forms interest us. These texts show a pronounced hybridity, hybridity which intervenes on two levels, that of the short accounts and that of the collection. The “collection” dimension must indeed be taken into account and be studied for itself and not only in terms of a lack as compared to the continuous book. We show in what way the collection of short narrative forms functions differently from the collection of fragments. This complex object partakes today of the return to the account. By its square hybridity and its plural dimension, the collection of short accounts casts a new light on the questions of generics. » ###

RICHARD, Jean-Pierre, Quatre lectures, Paris, Fayard, 2002, 151 p. +++ Monographie

###Présentation de l’éditeur
« Jean-Pierre Richard, enseignant réputé et critique littéraire de renom, livre depuis une trentaine d’année différentes études dont les bases sont issue de la psychanalyse et de la phénoménologie. Ses essais, véritables odes au monde sensible et à la sensation donnent différents témoignages sur de grands écrivains tels Proust, Céline, Mallarmé, Chateaubriand. Si aujourd’hui l’événement est de taille, en cette rentrée littéraire 2002, c’est que l’auteur ne fait pas état de ces mythes de la littérature française mais met à l’honneur quatre jeunes écrivains. Quatre lectures sont alors décryptées par la plume de Jean-Pierre Richard ; quatre auteurs dont deux bénéficient déjà d’une certaine reconnaissance (Pierre Bergounioux et Pierre Michon), tandis que la connaissance des mots d’Yves Bichet et Dominique Barbéris nous est offerte au travers des pages de Quatre lectures. » ###

HILLEN, Sabine, Écarts de la modernité : le roman français de Sartre à Houellebecq, Caen, Lettres modernes Minard (Archives des lettres modernes, n° 290), 2007, 151 p. +++ Monographie

DEMANZE, Laurent, Écritures orphelines, Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon, Paris, José Corti, 2008, 416 p. +++ Monographie

###Prière d’insérer - disponible sur Fabula
« Dans un temps de transmission empêchée et de tradition morcelée, la littérature contemporaine interroge les figures évanouies de l’ascendance. Tour à tour investigation généalogique et restitution biographique, les livres de Pierre Bergounioux, Gérard Macé et Pierre Michon s’écrivent à rebours de l’amnésie moderne. Car la modernité fait peu de cas des heures révolues et des êtres minuscules, des héritages secrets et des filiations traversières. Entre inquiétude et mélancolie, ces trois auteurs se ressaisissent d’un passé familial lacunaire, dans un souci de mémoire aux couleurs de deuil.
C’est la mélancolie qui taraude ce livre. La mélancolie d’écrivains qui ne se résignent pas à faire le deuil des temps désuets. La mélancolie aussi de leurs récits de filiation, où se dit la figure fin de siècle d’un individu hanté par les fantômes de l’ascendance et par leurs désirs inaccomplis. La mélancolie, enfin, d’une mémoire encombrée par les souvenirs de lecture et l’aura des livres d’autrefois. C’est elle qui donne à ce livre sa tonalité funèbre, c’est elle encore qui module dans les textes de Pierre Bergounioux, Gérard Macé et Pierre Michon l’élégie d’un monde disparu. Mais cette teinte sombre, qui colore leurs écritures, ne se réduit pas aux inflexions de l’humeur ni aux sombres cogitations. Elle est aussi une passion de l’altérité, qui recueille les destins déshérités de l’ascendance et restitue leur éclat singulier. Il y va ainsi dans cette mélancolie contemporaine d’une éthique de la littérature. » ###

PORRA, Véronique, « Du périphérisme francophone aux affinités africaines de la “France profonde” », dans Papa Samba DIOP, Hans-Jürgen LÜSEBRINK, Ute FENDLER et Christoph VATTER (dir.), Littératures et sociétés africaines : regards comparatistes et perspectives interculturelles, Tübingen, Gunter Narr (xx), 2001, p. 209-218. +++ Chapitre de collectif

PRÉCLAIRE, Florian, et Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon : naissance et renaissances, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne (Lire au présent, n° 135), 2007, 106 p. +++ Collectif

LAPEYRE, Marie-Laurence, « La représentation romanesque de la peinture hollandaise du siècle d’or dans les romans français et anglophones depuis Marcel Proust », thèse de doctorat, Université Paris 7 (Denis Diderot), 2007, 493 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé
« Littérature et peinture n’ont cessé, à travers l’histoire de l’esthétique occidentale, d’entretenir un dialogue certes souvent teinté de polémique, mais incontestablement fécond. Au coeur de cet échange, dans le domaine du roman contemporain, la représentation de la peinture hollandaise du Siècle d’or ressort avec un relief particulier. Parmi les raisons de la prédilection des romanciers pour cette école picturale, se distinguent : son aspect puissamment novateur, l’extraordinaire richesse de sa production, les affinités électives qu’elle possède avec la sphère du roman ; mais aussi, parmi la cohorte des petits maîtres talentueux, le patronage de quelques figures légendaires, aujourd’hui regardées comme des “phares” de l’univers artistique : Rembrandt, Vermeer et Hals. Entrée en force dans le roman avec l’oeuvre de Balzac, convoquée ensuite chez des auteurs tels que Gautier ou les Concourt, la peinture hollandaise occupe une place de choix dans la Recherche du temps perdu: la qualité indiscutable de génie y est accordée à Rembrandt, et Proust a grandement contribué à la reconnaissance de l’excellence de Vermeer. Ponctuellement, nous retrouvons la présence des peintres hollandais chez des auteurs “reconnus” ; c’est toutefois dans l’édition “grand public” récente qu’ils sont le plus souvent représentés. L’étude porte sur le statut que les romans français et anglophones, depuis Marcel Proust, accordent au descriptif, sur les modalités de l’implication de l’objet-tableau dans la dynamique narrative, sur la manière dont la figure légendaire des peintres se voit reconduite ou infléchie, et enfin sur ce qu’il est advenu aujourd’hui du roman d’artiste. »

Abstract
« All through the history of Western art, literature and painting have had polemical but constructive relationships. In the thick of this exchange, the representation of the Dutch painting of the Golden age is brought out in strong relief in contemporary novels. Among the reasons for the particular interest of the novelists in this school of painting, can be found : its innovating strength, its profuse production, its closeness with the world of the novel ; and also, among he crowd of talented little masters, the patronage of some legendary figures now seen as the beacons of the artistic universe : Rembrandt, Vermeer and Hals. Having forced its way into the novel with Balzac, Dutch painting is then seen in Gautier’s and the Goncourts’work, and holds a high rank in Remembrance of Things Past: Rembrandt is indisputably recognized as a genius, and Proust bas highly contributed to the recognition of Vermeer’s excellence. Dutch painters may sometimes be met in the work of some acknowledged authors, but are mostly represented in the recent popular editions. This study deals with the status bestowed on to the description by French and English novels since Proust, with the means used to involve the painting - as an object - in the narrative dynamic, with the way the legendary figure of the painters is perpetuated or bent, and in the end, with what’s become today of the artist’s novel. » ###

PANAÏTE, Oana, « La littérature et ses ombres : invention esthétique et questionnement éthique dans la prose narrative contemporaine », thèse de doctorat, département de littérature et de civilisation française, Université Paris IV (Paris-Sorbonne), 2004, 465 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé
« Cette thèse propose une lecture critique de trois tendances majeures de la littérature contemporaine : l’écriture d’inspiration biographique, l’épuisement de la fiction et l’éclatement du récit. Sont examinées les prémisses historiques et théoriques d’une nouvelle esthétique définie par le refus du manifeste collectif et par l’émergence des poétiques individuelles, et d’une éthique du ressaisissement mondain manifeste dans les poétiques de la mémoire, l’écriture de l’authenticité et l’ancrage des textes dans la légitimité du vécu. À travers l’analyse comparée des oeuvres de Pierre Michon, de Jean Echenoz et de Patrick Chamoiseau et de leurs contemporains, l’auteur procède à une lecture exhaustive des structures de la représentation, des cadres thématiques et des formes stylistiques qui caractérisent la prose narrative française et francophone depuis 1980. »

Abstract
« This dissertation presents a critical examination of three major trends in contemporary literature: the biographical imagination, the exhaustion of fiction and the dismantling of narratives. The analysis focuses on the historical and theoretical framework of a new esthetics whose main characteristics are the refusal of the collective manifesto and the emergence of individual poetics as well as an ethics of worldliness manifested in the poetics of memory, the writing of authenticity and the existential foundation of the literary text. Through the comparative reading of works by Pierre Michon, Jean Echenoz and Patrick Chamoiseau, the author scrutinizes the structures of representation, the thematic and stylistic forms which have come to define French and Francophone narrative prose after 1980. » ###

GIRARD-DAUDON, Alain (dir.), Pierre Michon : une autolégende, Vincennes, Initiales, 2003, 46 p. +++ Collectif

OUELLET, Pierre, « Le roman de la terre : Millet, Michon, Bergounioux », Liberté, n° 225 (juin 1996), p. 165-177. +++ Article de revue

### Ouellet, 1996, PDF

CASTIGLIONE, Agnès, « “Vie du capitaine Langlois” : la présence de Giono dans les carnets de Pierre Michon », Jean Giono, n° 65 (2006), p. 51-64. +++ Article de revue

GAMONEDA, Amelia, Merodeos. Narrativa francesa actual, Madrid, Abada Editores (Lecturas de teoria Literaria), 2007, 186 p. +++ Monographie

TLEMSANI, Jawad, « Pour une poétique de la rencontre. Quelques réflexions sur le sujet dans les Vies imaginaires de Pierre Michon et de Florence Delay », Otrante, n° 16 (automne 2004), p. 69-80. +++ Article de revue

MEIZOZ, Jérôme, Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine, 2007, 204 p. +++ Monographie

### Prière d’insérer
Dans la modernité émerge et s’individualise la figure de l’auteur, livrée à la curiosité biographique d’un public croissant. Présent sur la scène littéraire, décrit et jugé par ses pairs comme par des anonymes, l’auteur assume désormais une présentation de soi qui constitue sa posture. Systématisée dans les recherches de Jérôme Meizoz depuis plusieurs années, reprise et discutée de puis par plusieurs spécialistes, cette notion s’avère stimulante pour comprendre non seulement le statut et les représentationsde l’auteur moderne mais aussi les transformations de ceux-ci et leur impact sur l’ensemble de la pratique littéraire. En dix chapitres, cet ouvrage de sociologie littéraire propose une réflexion sur l’auteur et ses diverses postures. Après deux chapitres de méthode, plusieurs études de cas sont proposées, de Rousseau à Péguy, de Ramuz à Giono, de Céline à Cingria, sans négliger plusieurs ouvertures vers des écrivains contemporains comme Pierre Michon ou Michel Houellebecq.

« De l’indigent vertueux au bouffon. Postures littéraires » par Denis Saint-Amand : compte rendu sur Fabula ###

CASTIGLIONE, Agnès, « Pierre Michon, l’autobiographie oblique », dans Bertrand DEGOTT et Marie MIGUET-OLLAGNIER (dir.), Écriture de soi : secrets et réticences, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 321-337. +++ Chapitre de collectif

### Présentation de l’éditeur
« Ce livre explore les marges de la littérature du moi, les “vies secrètes” d’écrivains du XIXe et du XXe siècles, au gré de vingt-deux communications. Consacré principalement à des contemporains, il questionne l’écriture de soi suivant quatre grands axes : jusqu’où peut-on raconter sa propre vie ? De quel moi parle-t-on ? La vérité du dire cesse-t-elle où commence la fiction ? Toute écriture ne tend-elle pas en profondeur à un discours sur soi ? On y envisage donc, ainsi que Philippe Lejeune l’écrit dans sa conclusion, “les multiples exceptions, limitations, détournements, contestations et métamorphoses du pacte autobiographique”. Ce qui revient à étudier conjointement les modalités de l’écriture autobiographique dans des genres plus ou moins constitués (roman, poésie, journal, autofiction …) et les formes que peut prendre le récit de vie. Ce qui revient aussi indirectement à se demander ce qui fonde le projet autobiographique. A cette question répondent deux voix essentielles : celle du poète William Cliff qui essaie “de mettre la matière / du temps qui passe dans son écriture” et celle de Philippe Lejeune qui défend “le goût de la vérité”. […] Ce livre est né du colloque international “Réticences du moi”, organisé les 22, 23 et 24 novembre 2000 par l’équipe de recherche “Poétique des genres et spiritualité” de l’Université de Franche-Comté, sous la responsabilité de Bertrand Degott et de Marie Miguet-Ollagnier.“ » ###

CASTIGLIONE, Agnès, « L’invention des ”Vies“ : Pierre Michon et la photographie », Études romanesques, n° 10 (2006), p. +++ Article de revue

TAMASSIA, Paolo, « Pierre Michon : deux poétiques du passé », dans Gianfranco RUBINO (dir.), Présences du passé dans le roman français contemporain, Rome, Bulzoni (Studi e testi, n° 6), 2007. +++ Chapitre de collectif

CASTIGLIONE, Agnès, « Pierre Michon et Gérard Macé : l’écriture des Vies ou le désir de trace », dans Pierre-Marie BEAUDE, Jacques FANTINO et Marie-Anne VANNIER (dir.), La trace entre absence et présence, Paris, Editions du Cerf, 2004, p. 121-136. +++ Chapitre de collectif

RAYNAL, Mireille, « Plasticité du texte brutal : la “forme corvéable à merci” de Pierre Michon et les “formes rompues” du “poème offensant” de René Char », dans Marie-Thérèse MATHET (dir.), Brutalité et représentation, Paris, L’Harmattan (Champs visuels), 2006, p. +++ Chapitre de collectif

HILSUM, Mireille (dir.), La relecture de l’oeuvre par ses écrivains mêmes. Tome II. Se relire contre l’oubli (XXe siècle), Paris, Kimé (Les cahiers de Marge, n° 2), 2007, 224 p. +++ Collectif

###Voir plus particulièrement : DEMANZE, Laurent, « Les Écrits minuscules de Pierre Michon : l’oeuvre comme glose ».

Compte rendu disponible sur Fabula. ###

LAPORTE, Nadine, « La mémoire et l’Histoire dans l’oeuvre de Pierre Michon », dans Renée VENTRESQUE (dir.), Le procès de l’Histoire au XXe siècle, Montpellier, Publications de l’Université Paul-Valéry (Montpellier III), 2003, p. +++ Chapitre de collectif

SAMOYAULT, Tiphaine, La montre cassée, Paris, Verdier (Chaoïd), 2004, 256 p. +++ Monographie

###Présentation de l’éditeur
« Essai sur une fiction que la littérature, le cinéma, les arts plastiques ont donnée du temps, La Montre cassée se propose d’analyser une scène-clef peu remarquée jusqu’alors. Dans les arts qui en procèdent en effet, le cours du temps souvent s’arrête, l’objet qui l’indique se dérègle. La scène de la montre cassée incarnerait ce paradoxe.
Partant de cette intuition, l’auteur parcourt les époques et les lieux pour en observer la récurrence. Comme ces fleurs japonaises qui, plongées dans l’eau, ouvrent tout un monde, le déploiement du motif, des poètes baroques à Kôbô Abé, en passant par Orson Welles ou les manuels savants d’horlogerie, révèle alors beaucoup plus qu’un simple dysfonctionnement : tache aveugle, la scène de la montre cassée autorise la formulation de propositions neuves sur notre rapport à la temporalité.
Tout en créant la surprise de ces récits multiples pour la première fois rapprochés et du croisement des arts autour d’un même objet, La Montre cassée raconte aussi l’histoire récente, aux résonances intimes et collectives, des dérèglements du temps.
En quatre parties et soixante séquences qui rejouent le tour du cadran, le dispositif du livre rejoint son sujet pour nous conduire du temps des histoires au temps des horloges, du temps subjectif à l’arrêt de tout temps.
Réflexion théorique et esthétique, cet essai emprunte aussi aux principes de l’anthologie, de l’archive, de la collection, à ces figures de la multiplicité et de la totalisation qui traversent la modernité littéraire. »

Compte rendu sur Fabula. ###

BESSIÈRE, Jean, et Franca SINOPOLI (dir.), Storia e memoria nelle riletture e riscritture letterarie / Histoire, mémoire et relectures et réécritures littéraires, Rome, Bulzoni (Quaderni di storia della critica e delle poetiche), 2005, 260 p. +++ Collectif

###Voir plus spécifiquement l’article d’Henri Garric : « Le désœuvrement : un pas en dehors de l’histoire ? ». ###

RICHARD, Jean-Pierre, Chemins de Michon, Paris, Verdier, 2008, 96 p. +++ Monographie

###Présentation de l’éditeur
« “À quoi cela sert-il, finalement d’être un écrivain, ou même un simple lecteur, un praticien ou un accompagnateur d’écriture ?” À cette question répondent, chez Pierre Michon, d’autres questions : “Qu’est-ce qui transforme une existence en une “vie” ?”, ou encore : “Pourquoi se met-on à écrire, à peindre ?”. Guidé par ces interrogations, Jean-Pierre Richard chemine à travers des œuvres qui, des Vies minuscules à Maîtres et serviteurs, de Rimbaud le fils à Vie de Joseph Roulin, sont toujours hantées par leur propre origine.
Au fil de plusieurs études, chacune liée à un livre ou à un personnage de Michon, le critique trouve des indices sur ce qui fait le monde et ce que peut y faire l’artiste, ou simplement l’homme.
La recherche est méticuleuse, elle explore la matière même des textes : les mots et les choses s’y entremêlent pour nous laisser apercevoir, au travers des personnages et de leur inscription dans un paysage, dans un style, ce qui déclenche chez l’écrivain lui-même la vocation de l’écriture. » ###

CHAUDIER, Stéphane, « Michon, Echenoz : un parallèle », dans Christine JÉRUSALEM et Jean-Bernard VRAY (dir.), Jean Echenoz : « une tentative modeste de description du monde », Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne (C.I.E.R.E.C. - Travaux, n° 126), 2006, p. 59-68. +++ Chapitre de collectif

HAENEL, Yannick, « Le roman de la terre impossible : Bergounioux, Michon, Millet », L’Atelier du roman, n° 12 (1997), p. 113-124. +++ Article de revue

HARANG, Jean-Baptiste, L’art est difficile, Paris, Julliard, 2004, 310 p. +++ Monographie

POISSANT, Maude, « L’écriture “généalogique” de Pierre Michon. Le cas de Rimbaud le fils, Trois auteurs et Corps du roi », dans René Audet (dir.), Enjeux du contemporain. Études sur la littérature actuelle, Québec, Nota bene (Contemporanéités, n° 1), 2009, p. 87-104. +++ Chapitre de collectif

HARVEY, Virginie, « Fausse dent, caverne vide, trafic de dieux. La mémoire préhistorique chez Pierre Michon », dans Jean-François HAMEL et Virginie HARVEY (dir.), Le temps contemporain : maintenant, la littérature, Montréal, Figura : Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire (Figura n° 21), 2009, p. 37-49. +++ Chapitre de collectif

GRATTON, Johnny, « Du “peu de vrai” dans la biographie contemporaine : Macé, Michon, Modiano, Quignard », dans Johnny GRATTON, Suzanne GUELLOUZ et Gabrielle CHAMARAT-MALANDAIN (dir.), Modèles, dialogues et invention. Mélanges offerts à Anne Chevalier, Caen, Presses universitaires de Caen, 2002, p. 313-324. +++ Chapitre de collectif

DUCAS, Sylvie, « L’imposture chez Pierre Michon : une posture auctoriale inédite », dans Arlette BOULOUMIÉ (dir.), L’imposture dans la littérature, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 249-264. +++ Chapitre de collectif

### Présentation de Sylvie Ducas
« Cette étude, entièrement consacrée à l’œuvre de Pierre Michon, a pour but de souligner combien l’imposture auctoriale engage toujours la relation au lecteur dans la capacité de ce dernier à se prêter à la fiction narrative et à adhérer à la fable qui s’invente sous ses yeux. Appliquée à l’œuvre de Pierre Michon, l’imposture auctoriale s’y révèle indissociable d’une crise de l’auteur dont notre époque contemporaine est le théâtre, entendue comme ce sentiment manifesté par certains écrivains contemporains dans des œuvres qui mettent en scène cette crise de l’auteur et qui constituent toujours à la fois une quête de l’écriture et le récit critique de cette quête : celui de ne pas occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve. De n’être pas, en somme, un auteur « à la hauteur ». Or, nul écrivain contemporain n’est allé plus loin que Pierre Michon dans cette problématique auctoriale qui traverse une large part de son œuvre, une œuvre qui explore entre soupçon et sacré, bruit et fureur, un statut d’écrivain et/ou une vocation créatrice fondamentalement aporétique, où le désir d’auteur, indissociable de la quête d’une « écriture absolue », ne semble pouvoir se heurter qu’aux figurations de la perte, de l’échec et du leurre. La difficulté de se faire une peau neuve d’écrivain est dès lors d’autant plus grande que l’illégitimité, qu’elle soit native ou liée à une période littéraire peu propice à donner audience et crédit aux auteurs majuscules, travaille l’écrivain. On pointera néanmoins le paradoxe chez Pierre Michon d’une imposture positive qui, à force d’être exhibée, restaure les conditions du vrai et de la croyance en l’autorité de l’auteur, et avec la complicité du lecteur, autorise une posture d’auteur parfaitement inédite. »

Ducas, 2011, HTML ###

DUCAS, Sylvie, « Ethos et fable auctoriale dans les autofictions contemporaines ou comment s’inventer écrivain », Argument & Analyse du discours, n° 3 (2009) [en ligne]. +++ Article de revue

### Résumé
Depuis les années 1980, la littérature française est le théâtre d’un retour en force de récits de filiation et d’autofictions dans lesquels se met en scène une figure d’auteur inédite qui se raconte. Fondée sur les œuvres de Pierre Michon et Jean Rouaud, cette étude s’inscrit dans une réflexion sur la construction identitaire de l’écrivain français dans son rapport à l’écriture et au champ littéraire contemporain. Elle vise à montrer pourquoi et comment l’ethos

Ducas, 2009, HTML ###

HAMEL, Jean-François, « Exodes. Les politiques de la littérature d’après “Sortie d’Égypte” de Pierre Michon », @nalyses, vol. 5, n° 3 (automne 2010), [en ligne]. +++ Article de revue

###Résumé
« L’Exode est une figure récurrente du discours des écrivains français de la seconde moitié du vingtième siècle qui se sont intéressés aux rapports entre la littérature et la politique. Présente chez Jean-Paul Sartre dès les années 1940, reprise par Roland Barthes dans les années 1950 et 1960, déplacée par Maurice Blanchot au seuil des années 1980, la séquence de la sortie d’Égypte hante aussi certains textes de Pierre Michon et d’Olivier Rolin. Cette figure permet à ces écrivains contemporains d’esquisser les traits caractéristiques d’une génération littéraire née des paradoxes de Mai 68 et de réaffirmer une conception prophétique de la modernité littéraire. »

Abstract
« Exodus is a recurring figure of speech in many texts of the second half of the twentieth century in France that were concerned with the relationship between literature and politics. Present in Jean-Paul Sartre’s writings in the forties, picked up by Roland Barthes in the fifties and sixties, transformed by Maurice Blanchot at the beginning of the eighties, the biblical sequence also haunts some texts by Pierre Michon and Olivier Rolin. This figure allows them to outline the characteristics of a literary generation born of the paradoxes of May 68 and to reaffirm a prophetic conception of literary modernism. »

Hamel, 2010, HTML ###

BARRABAND, Mathilde, « L’entretien avec Jean-Paul Sartre. Le questionnaire implicite du discours sur la littérature des écrivains Verdier », @nalyses. Revue de critique et de théorie littéraire, dossier Les entours de l’oeuvre (2010), [En ligne]. +++ Article de revue

###Résumé
« Nées en quelque sorte de la rencontre de Jean-Paul Sartre et de Benny Lévy à la fin des années 1970, les éditions Verdier ont aujourd’hui réussi à fédérer autour d’elles des écrivains importants de la littérature française contemporaine. Certains de ces écrivains (Pierre Bergounioux, François Bon, Didier Daeninckx, Pierre Michon, Natacha Michel et Olivier Rolin) et les éditeurs Verdier eux-mêmes ont en commun d’être passés de l’engagement gauchiste dans les années 1970 à l’engagement dans la littérature au début des années 1980. L’article pose alors ces questions : que reste-t-il, dans le discours sur la littérature de ces auteurs, des grands concepts, des grandes idées de Sartre? Quelles fonctions sociales assignent-ils à la littérature et pour qui affirment-ils écrire? »

Abstract
« Arising from the meeting of Jean-Paul Sartre and Benny Levy in the late 70s, Éditions Verdier have now attracted important writers of contemporary French literature. These writers (Pierre Bergounioux, François Bon, Didier Daeninckx, Pierre Michon, Natacha Michel and Olivier Rolin) and Verdier as publishers have in common that they went from leftist commitment in the 70s to commitment in literature in the early 80s. The article raises the following questions: in the discourse on literature of these writers, what remains of Sartre’s major concepts and main ideas? What social functions do they assign to literature? And for whom do they write? » (résumés joints à l’article)

Barraband, 2010, PDF ###

SECONDINO, Nicoletta, « Retour au XIXème siècle : Michon, Ernaux, Desbordes », dans Matteo MAJORANO (dir.), Tendance-présent, Bari, Edizioni B.A. Graphis (Marges critiques/Margini critici, 8), 2007, p. 261-273. +++ Chapitre de collectif

JACQUET, Marie Thérèse, « Objets finis, esprit vagabond », préface à Marinella TERMITE, Vers la dernière ligne, Bari, B.A. Graphis (Marges critiques/Margini critici, 4), 2006, p. XIII-XXXII. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###Présentation de l’éditeur
« À travers l’appropriation de l’outil critique de la “fin”, les écrivains d’aujourd’hui interrogent les limites de l’art en remettant en question la mimésis traditionnelle. Pourquoi chercher et évoquer les espaces liminaires d’un texte en continuelle transformation? Que reste-t-il des mécanismes d’encadrement dans une oeuvre ouverte ? En creusant les notions problématiques de visibilité et de linéarité autour de la dernière ligne, cette étude analyse les formes d’“illimitation” de l’extrême contemporain et met en place les enjeux de la “fractalisation de l’écriture” au nom des effets de la simultanéité et de la profondeur.

Avec …Pierre Autin-Grenier, Frédéric Beigbeder, Arno Bertina, Éric Chevillard, Agnès Desarthe, Maryline Desbiolles, Michèle Desbordes, Jean Echenoz, Philippe Forest, Christian Gailly, Laurent Graff, Éric Holder, Nancy Huston, Eric Laurrent, Laurent Mauvignier, Régis Jauffret, Richard Millet, Marie Nimier, Christian Oster, Ollivier Pourriol, Marie Redonnet, Olivier Rolin, Marie Rouanet, Lydie Salvayre, Antoine Volodine…» ###

TERMITE, Marinella, Vers la dernière ligne, préface de Marie Thérèse JACQUET, Bari, B.A. Graphis (Marges critiques/Margini critici, 4), 2006, p. 261-267. +++ Monographie

###Présentation de l’éditeur
« À travers l’appropriation de l’outil critique de la “fin”, les écrivains d’aujourd’hui interrogent les limites de l’art en remettant en question la mimésis traditionnelle. Pourquoi chercher et évoquer les espaces liminaires d’un texte en continuelle transformation? Que reste-t-il des mécanismes d’encadrement dans une oeuvre ouverte ? En creusant les notions problématiques de visibilité et de linéarité autour de la dernière ligne, cette étude analyse les formes d’“illimitation” de l’extrême contemporain et met en place les enjeux de la “fractalisation de l’écriture” au nom des effets de la simultanéité et de la profondeur.

Avec …Pierre Autin-Grenier, Frédéric Beigbeder, Arno Bertina, Éric Chevillard, Agnès Desarthe, Maryline Desbiolles, Michèle Desbordes, Jean Echenoz, Philippe Forest, Christian Gailly, Laurent Graff, Éric Holder, Nancy Huston, Eric Laurrent, Laurent Mauvignier, Régis Jauffret, Richard Millet, Marie Nimier, Christian Oster, Ollivier Pourriol, Marie Redonnet, Olivier Rolin, Marie Rouanet, Lydie Salvayre, Antoine Volodine…» ###

TLEMSANI-CANTIN, Jawad, « “Prête-moi ta plume que j’écrive un nom” : Gilles et Pierrot, des prénoms romanesques comme clef de la poétique de Michon », Narratologie, n° 9 (décembre 2008), p. 127-142. +++ Article de revue

HOLTER, Julia, « Le clair-obscur “extrême contemporain”: Pascal Quignard, Pierre Michon, Patrick Modiano et Pierre Bergounioux », thèse de doctorat, Department of French Studies, University of Washington, 2013, 236 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Abstract
« My project proposes that a chiaroscuro aesthetic and mode of thought underlie and unite the work of four well-known contemporary French writers, Pascal Quignard, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, and Patrick Modiano. Their writing, which demonstrates a profound interest in the origins both of individuals and of the human species itself, oscillates, with varied amplitude, between revealing light and enigmatic darkness, in the context of a dialogue between light and shadow. It also contributes to the representation of the subject through chiaroscuro self-portrait. I argue that what I call chiaroscuro writing opens a passage between revealing and concealing, a door through which to glimpse origins. The interplay between light and shadow creates a mental image, deep and dynamic, that, just as in chiaroscuro painting, promises more than can be seen: it shows the invisible, it points to the unsaid in what has been said. I treat chiaroscuro as a visual metaphor (the form) that evokes the tension between sensitive reason and abstract, rational reason (the content), in which the latter loses ground because it does not take into account the strength of the former and does not integrate its force to temper its own totalitarian tendencies. A rich thematic (Chapter I), an aesthetics (Chapter II), a way of thinking (Chapter III), and a tool for analyzing specific works (Chapter IV), what I call contemporary chiaroscuro links an ancient art technique with a present-day search for a small light as a way of surviving in our violently overlit period of permanent liminality. One can therefore speak of chiaroscuro literature as one that embraces origins in organic, vitalistic and, paradoxically gap-filled continuity. »

* La thèse est en français.

La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest. ###

VIGNES, Sylvie, « Pierre Michon et le ‘désir de prodige’ », Revue d’Histoire Littéraire de la France, vol. 115, n° 2 (2015), p. 409-420. +++ Article de revue

### Vignes, 2015, HTML ###

JÉRUSALEM, Christine, « Petite étude iconographique de la mélancolie dans les livres de Pierre Michon », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 15-27. +++ Chapitre de collectif

ADLER, Aurélie, Éclats des vies muettes, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2012, 330 p. +++ Monographie

### Contient le chapitre « Autoportrait en éclats: L’écriture réversible de Pierre Michon ». ###

DEMANZE, Laurent, « Alchimie de la mémoire », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 203-214. +++ Chapitre de collectif

CASTIGLIONE, Agnès, « ‘Liquider la réalité’: Paysages de Pierre Michon », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 145-157. +++ Chapitre de collectif

WYSS, André, « Le Grand Parler de Pierre Michon », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 127-144. +++ Chapitre de collectif

BERQUIN, François, « ‘Les Yeux dans les yeux’: Pierre Michon », Revue des Sciences Humaines, n° 292 (octobre-décembre 2008), p. 135-151. +++ Article de revue

PANAÏTÉ, Oana, « Les fins de l’écriture : réflexion et pratique du style dans les œuvres de Jean Echenoz et Pierre Michon », French Forum, vol. 31, n° 2 (printemps 2006), p. 95-110. +++ Article de revue

### Panaïté, 2006, HTML ###

MONTOYA CAMPUZANO, Pablo, « Pierre Michon: Entre la opacidad y el brillo », Revista Universidad de Antioquia , n° 277 (juillet-septembre 2004),) p. 32-36. +++ Article de revue

KAEMPFER, Jean (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, 245 p. +++ Collectif

### Quatrième de couverture
Michon lu et relu : ce titre, en écho au Balzac lu et relu d’Albert Béguin, prend acte du fait qu’aujourd’hui, Pierre Michon est un « classique ». Un classique se reconnaît d’abord à cette évidence que l’on a affaire le lisant non seulement à une parole singulière, mais plus encore à une puissance d’énonciation qui s’impose absolument, nécessairement. Avant, il n’y a rien (ou le journal du matin) ; puis on lit : et dans l’énergie imparable des phrases qui se découvrent, un fiat s’affirme, fondateur d’une langue et d’un monde… Puis s’ajoute le consensus critique. Le désir de commenter Michon, depuis les études fondatrices de Jean-Pierre Richard, n’a pas connu de cesse : on verra qu’il poursuit dans ce volume sa carrière, au confluent nourricier de l’érudition et de l’admiration.

Table of contents
Jean Kaempfer: Avant-propos
Marie-Hélène Lafon: Waiting for P. M.
Christine Jérusalem: Petite étude iconographique de la mélancolie dans les livres de Pierre Michon
Natacha Allet: Étonné, « baba »
Alexandre Bleau: Michon et la mort effective de l’auteur
Aurélie Adler: « Devenir soi-même éléphant »
Cécile Guinand: Écriture et peinture : les références picturales dans Vies minuscules de Pierre Michon
Odile Cornuz: Autoportrait majuscule. Le livre d’entretiens de Pierre Michon
André Wyss: Le Grand Parler de Pierre Michon
Agnès Castiglione: « Liquider la réalité » : paysages de Pierre Michon
Pierre d’Almeida: Le Vent de l’histoire
Véronique Léonard-Roques: Spectre(s) du père et mélancolie du fils. Rayonnement du mythe de Hamlet dans Vies minuscules de Pierre Michon
Laurent Demanze: Pierre Michon : alchimie de la mémoire
Dominique Viart: Pierre Michon, Les Onze : Tableau d’historiographie littéraire
Résumés ###

CROWLEY, Patrick N., « Hybrid identities: genre and auto-biographical subject in the works of Eugène Savitzkaya and Pierre Michon », thèse de doctorat, University of London, Royal Holloway College and Bedford New College, 2001. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Abstract
Over the last twenty-five years, the human subject has regained a central place in French literature, often in the context of autobiographical or biographical projects. The texts of Eugène Savitzkaya and Pierre Michon can be located within this trend. In examining their work, this thesis argues that theoretical approaches to genre, which define texts on the basis of a relation of identity between author and narrator, often come unstuck. The thesis demonstrates how both writers use the auto-biographical subject as a key component within semi-fictional texts. Michon and Savitzkaya exploit tensions between the possibilities of intertextual collage and the stabilising effects of the biographical trace. At the same time, these writers put in play a rhetoric of narratorial subjectivity that has the effect of merging the biographical and autobiographical subject. For pragmatic theorists of literature it is the relation of identity between the author’s name on the cover of the book and the narrator’s name that distinguishes referential genres from fictional genres. And it is here, in particular, that the texts of Michon and Savitzkaya unsettle the theoretical model. The name is brought into the text and becomes a paradoxical structure that unsettles the distinction between text and referent. In putting in play the writer’s name, both writers suggest that, although identities are relational and transactional, writerly strategies can work them into provisional shapes that suggest a link between writer and text. This link does not, however, conform to the contours of a single identity and is free of the constraints of any single genre. The works of Michon and Savitzkaya put in play generic fragments and disseminated identities. In doing so they create hybrid texts and generate contemporary forms of ambiguity that work with difference and offer new ways of reading the world and texts. ###

RIVA, Magali, « Une littérature sous tension : poétique du fragmentaire dans l’oeuvre de Pierre Michon », mémoire de maîtrise, départment de Littératures de langue française, Université de Montréal, 2012, 92 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
Ce mémoire porte sur la poétique du fragmentaire dans trois ouvrages de Pierre Michon, soit Trois auteurs, Maîtres et serviteurs et Corps du roi. Plus qu’une préoccupation d’ordre formel, le fragmentaire y apparaît avant tout comme un champ de tensions, qui se manifeste à la fois sur le plan narratif, discursif et énonciatif. Une approche essentiellement poétique, à la jonction de la linguistique, de la rhétorique et de la narratologie, permet de réfléchir au fragmentaire dans ses effets, mais aussi dans ses affects. La recherche s’articule autour de trois grands axes : la généricité, la discontinuité et la représentation.
Dans un premier temps, le fragmentaire est abordé par le prisme de la généricité, qui se traduit, dans l’œuvre de Michon, par une oscillation constante entre le biographique et le romanesque. La tension entre continuité et discontinuité est ensuite étudiée : marquée par les répétitions et variations, elle se manifeste à la fois sur le plan formel (le recueil) et stylistique (la syntaxe, les figures de style). Cette tension est également à comprendre sur le plan temporel, par une prédilection pour l’instant plutôt que pour la durée. Finalement, ce mémoire interroge la répercussion du fragmentaire sur la notion de représentation, qui subit alors un infléchissement : le récit n’est plus envisagé comme représentation, mais comme figuration, cette notion étant à comprendre à la fois comme posture énonciative et dans son rapport à l’image. La figuration est étudiée à partir des scènes romanesques essaimées dans les récits du corpus.

Abstract
This thesis focuses on the poetics of the fragmentary in the work of Pierre Michon (Trois auteurs, Maîtres et serviteurs and Corps du roi). More than a concern of a formal nature, the fragmentariness is first and foremost an area of tensions, revealed through narrative, discursive and enunciative schemes. A poetic approach, at the junction of linguistic, rhetoric and narratology, enables to reflect on the fragmentariness in its effects, but also in its affects. The research is structured around three axes : genericity, discontinuity and representation.
The fragmentariness is first discussed through the lens of the genericity which, in the work of Michon, constantly oscillate between the biographical and the novelistic. The tension between continuity and discontinuity is then studied. Marked by repetitions and variations, this tension presents itself in the formal and stylistic forms. It is also to be understood on a temporal level, with a preference for instantaneity rather than for continuity. Finally, this thesis questions the impact of the fragmentariness on the notion of representation, which undergoes a reorientation : the story is no longer considered as a representation, but as a figuration, which is to be understood both as an enunciative position and in its relation to image. The figuration will be studied from the scenes punctuating Michon’s work.

Riva, 2012, PDF ###

DEMANZE, Laurent, « Les possédés et les dépossédés », Études françaises, vol. 45, n° 3 (2009), p. 11-23. +++ Article de revue

### Résumé
Sociologues et historiens de la famille décrivent la modernité comme la perte des communautés traditionnelles qui soudaient l’un à l’autre l’héritier et ses ancêtres. Pour s’inventer librement, l’individu moderne rompt les entraves du passé, mais cette libération est aussi vécue chez les écrivains contemporains avec culpabilité. Afin d’y remédier, ils font une place à la fois inquiétante et fondatrice aux spectres et aux revenants de la généalogie, qui étayent et disloquent la parole de l’héritier. C’est ainsi que Sylvie Germain et Jean Rouaud, Gérard Macé, Pierre Michon et Pierre Bergounioux sont des écrivains hantés. Ce sont autant d’héritiers dont les gestes reconduisent des vies antérieures, et dont les mots sont comme magnétisés par les parlures ou les inflexions des parents. Ces héritiers sont donc en quelque sorte à la fois dépossédés d’un passé familial qui n’est pour eux que ruines et deuil et possédés par ces êtres absents qui obsèdent leur conscience et parasitent leur parole. L’héritier est alors déchiré par la mélancolie, au point de se faire tombeau de ses ascendants. À travers la thématique spectrale, la littérature contemporaine analyse toute la situation ambivalente de l’individu contemporain, à la fois orphelin et parricide d’un passé familial, et les secousses inconscientes et linguistiques de cette perte.

Abstract
Sociologists and historians of family describe modernity as the loss of traditional communities that tacitly bound descendants with ancestors. In order to freely invent oneself, the modern individual breaks with the constraints of the past, but contemporary writers sense a certain guilt in this liberation. They act to resolve this by creating a space, at once disturbing yet inviting to the ghosts and spectres of genealogy, a space that both supports and distorts the words of the heir. In this way, Sylvie Germain and Jean Rouaud, Gérard Macé, Pierre Michon and Pierre Bergounioux are haunted writers. As heirs their gestures recall past lives and their words replicate their parents’ inflections and way of talking. They are dispossessed of a family past that to them represents ruin and grief, yet possessed by those absent beings who intrude obsessively on their consciousness and speech. They are heirs torn apart by a melancholy that extends to the grave of their ancestors. Contemporary literature vies with this spectral theme to analyze the ambivalent situation of the contemporary individual, both orphan and parricide of a family past, and the unconscious and linguistic upheavals that accompany this loss.

Demaze, 2009, HTML ###

FAUST, David, « Vies et oeuvre de Pierre Michon : de l’absence paternelle aux filiations littéraires », mémoire de maîtrise, département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2006, 129 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
L’oeuvre de l’écrivain français Pierre Michon (1945-) compte à ce jour dix titres officiels, dont on retrouvera le détail dans la bibliographie qui figure à la fin de ce mémoire. Originaire de la Creuse, un département agricole du centre de la France, Pierre Michon a mis de longues années à surmonter les conflits par lesquels l’écriture lui apparaissait à la fois comme une nécessité absolue et comme un bien, une pratique inaccessibles. Une enfance rurale, marquée par l’absence paternelle et la découverte du langage à travers les fictions des femmes, se pose d’emblée comme la pierre angulaire d’une oeuvre qui, des Vies minuscules (1984) à Corps du roi (2002), a mis dix-huit ans à s’élaborer, se définir et s’affiner au gré d’un parcours d’écriture tout à fait remarquable. Bien qu’il nous soit loisible d’en espérer de nouvelles pages, l’oeuvre de Pierre Michon se laisse déjà appréhender comme un système unique, un monde écrit dont les lois propres invitent le lecteur à remettre en question son rapport intime à l’écrit, sa conception de la chose littéraire, la légitimité du métier d’écrivain. L’objet des pages qui suivent pourrait se formuler ainsi: En quoi consistent ces lois qui fondent la cohésion, le pouvoir d’ébranlement et l’originalité de l’oeuvre de Pierre Michon ? De quelle force, principe ou impérieuse nécessité l’écriture est-elle ici la traduction? Comment « parler, enfin, des qualités propres du texte de Michon : dire pourquoi il marche si bien, possède un pouvoir si singulier d’emportement, un tel entrain »? Notre étude ne prétend nullement à faire le tour de ces interrogations générales, encore moins à livrer le sens d’une oeuvre aussi complexe. Elle tentera néanmoins d’en expliciter les points forts au moyen, dans une première partie, d’un procédé d’analyse thématique -inspiré notamment de la pensée kleinienne, des positions de Freud et de Lacan au sujet de la fonction paternelle et des travaux de Jean-Pierre Richard en critique littéraire -centré sur la question de l’absence du père dans les Vies minuscules, où la mise en scène de l’arrière-pays tient lieu de cadre métaphorique à l’énigme des origines. Projet d’archéologie mémorielle, voire de mise en récit d’une « généalogie fantasmatique », l’écriture cherche ici à transcrire dans un registre symbolique ce qui relève d’un imaginaire des commencements, où la métaphore du lieu, investie de connotations primitives (la campagne profonde, l’animalité mise à nu par l’absence de la lettre, la mécanique élémentaire des passions paysannes), campe le récit d’une histoire personnelle et la recherche de repères ancestraux dans l’universalité du mythe. Aussi les motifs de la fuite masculine, de la transmission maternelle du symbolique et de la nostalgie du corps du père, apparaissent-ils comme des symptômes de l’absence même de ce dernier. Celle-ci, croyons-nous, peut être interprétée comme la matrice non seulement des Vies minuscules, mais de l’oeuvre dans son ensemble: les développements de la première partie proposent de voir cette absence fondatrice comme le principe originaire de l’écriture de Pierre Michon, « [I]a part noire sur laquelle, contre laquelle et grâce à laquelle éclate la gloire de l’écrit ». La seconde partie aborde un versant plus technique ou formel de l’oeuvre michonienne, en questionnant les problèmes de la poétique de l’auteur, « rhétorique de l’hésitation » qui fonde sa technique narrative sur le doute et l’ambivalence. La foi variable de l’auteur-narrateur a notamment pour effet de bousculer les normes et les idées reçues, ce dont résulte un travail de brouillage des genres qui donne lieu à des formes littéraires inédites. Ainsi Jean-Pierre Richard propose de considérer les Vies minuscules comme une « autobiographie oblique et éclatée », et Dominique Viart tient les textes de l’auteur pour des « fictions critiques » qui intègrent, de manière arbitraire et non exclusive, un travail de recherche et de narrativisation de l’archive. Autre élément à souligner dans ce métissage des registres et des genres, l’intertexte judéo-chrétien vient mettre en rapport l’écriture profane de l’homme de lettres avec l’autorité des Saintes Écritures. Mais avant tout, la seconde partie se penche sur la question des filiations littéraires, laquelle se donne à lire comme la contrepartie, la réponse peut-être ou, à tout le moins, la conséquence logique de l’absence fondatrice où l’écriture puise à la fois sa force, son énergie et sa raison d’être. Du modèle écrasant incarné par Rimbaud à la libération accordée par Faulkner, le parcours littéraire de Pierre Michon est semé des mêmes achoppements que ceux auxquels sont confrontés ses narrateurs et leurs biographés : doute, hésitation, ambivalence, honte des origines et sentiment d’indignité par rapport à la Lettre, au « corps du roi » qu’une basse extraction rend aussi désirable qu’inaccessible. En nous appuyant sur les perspectives théoriques de Melanie Klein au sujet de la notion de réparation, nous verrons comment, et dans quelle mesure, la pratique de Michon obéit au fantasme autobiographique d’une écriture réparatrice fondée sur le « désir de renverser [l’]indignité en son contraire », avec « rien que de la volonté violente de dire, qui fait par miracle quelque chose avec rien [… ] fait une forme dans laquelle s’installe, en plus, du sens ».

Faust, 2006, PDF ###

OUELLET, Pierre, Testaments. Le témoignage et le sacré, Montréal, Liber, 2012, 216 p. +++ Monographie

### Quatrième de couverture
« “Je me souviens de ce que je n’ai pas vécu: la Terreur, la Shoah, le Goulag… dont je reconnais l’écho et le reflet dans les témoignages et les testaments qu’auront laissés les êtres de parole et d’image qui se seront relayés pour dire ce qui dépasse l’Histoire en une Mémoire où c’est la genèse et la fin de l’Homme bien plus que sa durée qui marquent à jamais notre expérience de la temporalité. Primo Levi, Paul Celan, Jerome Rothenberg, Antoine Volodine, Alain Fleischer, Pierre Michon, Pierre Guyotat, Yannick Haenel, Catherine Mavrikakis, Céline Minard et Patrick Chatelier composent par leurs œuvres une chaîne mémorielle dont on peut suivre les nombreux maillons en deux grandes sections « Testimonial » et « Testamentaire », afin de démêler les fils qui nouent l’Homme à la Mémoire, la Parole au Sacré, l’Histoire à l’Autre temps d’où elle vient et où elle semble aller. L’enjeu est de dresser par-delà toute mémoire identitaire ou communautaire le portrait complexe et animé d’une “communauté de mémoires” que la parole incarne en décrivant et racontant les expériences conjuguées de la fin et de l’origine que l’homme aura vécues et auxquelles il aura survécu au cours du dernier siècle, la mise en mots et en images d’une telle épreuve assurant seule la perpétuation de cette “mémoire d’homme” à quoi chacun se “sacrifie” dès lors que son existence témoigne de son Humanité et que ses expériences constituent le testament qu’il lègue à l’Autre homme en quoi l’espèce humaine survit à elle-même à chaque instant.” P. O. » ###

DE BIASI, Pierre-Marc, Agnès CASTIGLIONE et Dominique VIART (dir.), Pierre Michon : la lettre et son ombre. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, août 2009, Paris, Gallimard, 2013, 568 p. +++ Collectif

### Quatrième de couverture
L’œuvre de Pierre Michon n’est-elle pas déjà celle d’un classique? La question émerge à un tournant historique : à un moment où les textes de Michon atteignent de nouveaux cercles de lecteurs et où son écriture elle-même pourrait, à cette occasion, chercher à se construire de nouveaux défis. Certains textes comme La Grande Beune, ou Les Onze, ne vont-ils pasconnaître une seconde floraison? Le charme et le démon de l’inachevé traversent l’écriture de Pierre Michon comme un label de l’inimitable et la promesse d’une perpétuelle continuation. La chance nous est donnée par l’écrivain lui-même de chercher à comprendre cette aventure à l’état naissant : dans l’épaisseur sauvage de ses carnets de travail, à même la genèse du texte tel qu’il est en train de s’inventer, avec la chance exceptionnelle de pouvoir interroger son créateur. Ce sera, pour la lecture de l’œuvre, l’une des grandes nouveautés de ce colloque et des recherches à venir. Que va-t-on trouver à travers ces traces de la création? Un formidable chantier intellectuel, une profusion de matériaux imaginaires et quelques aperçus inédits sur l’art de l’écrivain… mais surtout une énergie, une logique, une «percolation» qui constituent la signature inimitable d’une écriture. Comment la qualifier? Comment résumer la singularité paradoxale de cette œuvre, à la fois baroque et boutonnée, naturelle et fardée, noble et roturière,sauvage et réglée, cruelle et généreuse, si ce n’est par cette hypothèse : cette écriture ne serait-elle pas tout simplement en train de construire la langue classique de notre temps?

Table des matières

  • Introduction, p. 7
  • Remerciements, p. 19
  • Conventions, p. 20

Exposés

  • 1. Esthétiques
  • Jean Kaempfer, Pierre Michon et la théorie de l’art, p. 23
  • Patrick Crowley, Michon : dans l’ombre bienveillante de Barthes ?, p. 39
  • Dominique Viart, La dépense fulgurale. Poétique de la figuration dans l’oeuvre de Pierre Michon, p. 50.
  • Laurent Demanze, Pierre Michon et l’épreuve de la grandeur, p. 76.
  • Sylvie Vignes, L’épiphanie selon Pierre Michon, p. 92.
  • Agnès Castiglione, Les Onze : un effet de houppelande, p. 107.
  • Henri Cueco, Voir, écrire peindre, p. 123.
  • 2. Genèse, écriture et désécritures
  • Pierre-Marc De Biasi, Les carnets de Pierre Michon, p. 137.
  • Anne Hershberg Pierrot, Énonciation et rythme dans les carnets de Pierre Michon (pour Maîtres et serviteurs), p. 158.
  • Amel Jegham, Du carnet de travail au texte : l’exemple de « Dieu ne finit pas », p. 173.
  • Pierre Schoentjes, Des ironies minuscules de la vie… à celles de l’écriture. Michon face à l’ironie, p. 193.
  • Bruno Blanckeman, Le désécrire de Pierre Michon, p. 213
  • Charif Majdalani, La fresque sous la miniature, p. 225.
  • 3. Paysages
  • Florian Préclaire, Écrire au Troisième Jour, p. 229.
  • Manet Van Montfrans, «Ivresse du minimal » : la poétique du paysage dans Les Onze de Pierre Michon, p. 240.
  • François Berquin, Maître Cornille, p. 256.
  • Yann Mevel, Pierre Michon et la bête humaine, p. 273.
  • Anne Jefferson, Lascaux et l’écriture faite des bêtes, p. 285.
  • Gérard Titus-Carmel, Temps mort (Parages de La Grande Beune), p. 304.
  • 4. Littérature et savoirs
  • Michael Sheringham, Pierre Michon et l’archive : le scribe et les barbichus, p. 319.
  • Nathalie Piégay-Gros, Érudition de Pierre Michon, p. 340.
  • Philippe Berthier, De quoi l’An Mil est-il le nom ?, p. 351.
  • Sylviane Coyault, Des forêts aux rivages des Scythes :le temps de L’Empereur d’Occident, p. 362.
  • Alexandre Gefen, Politiques de Pierre Michon, p. 375.
  • Patrick Kéchichian, Seules m’emportent les apparitions, p. 391.
  • Vies et vocations
  • Alexandre Bleau, Pierre Michon dans l’histoire des vies, p. 403.
  • Wolfgang Asholt, Vocations littéraires dans l’oeuvre de Pierre Michon, p. 422.
  • Dolorès Lyotard, Jumeaux, p. 438.
  • Aurélie Adler, Équivoques du Beau Parleur chez Pierre Michon, p. 462.
  • Ivan Farron, Les ennemis d’Amérique : William Faulkner et Vladimir Nabokov dans Corps du roi, p. 481.
  • Pierre Ouellet, Vies d’autrui : l’existence par procuration, p. 497.

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DEMANZE, Laurent (dir.), dossier « Pierre Michon : La Grande Beune, Trois auteurs et Abbés », Roman 20-50, n° 48 (2009), 172 p. +++ Dossier de revue

### Présentation de l’éditeur
Pierre Michon est certainement l’un des écrivains contemporains les plus célébrés et étudiés à l’université. Mais les critiques et les essais portent essentiellement sur la place de l’histoire et le traitement de la mémoire.
Ce dossier déplace les enjeux habituels pour analyser la question de la géographie et du territoire dans les récits de Pierre Michon. Ces territoires ne sont pas cependant seulement les paysages et les horizons qui déterminent en profondeur les hommes, ce sont aussi les géographies littéraires avec leurs régions spécifiques.
Pierre Michon écrit ainsi des récits de fondation : fondation de lieu dans Abbés, genèses d’une œuvre dans Trois auteurs ou quête des origines de l’humanité dans La Grande Beune.

Sommaire
Laurent Demanze : Territoires de Pierre Michon : introduction, p. 5
Entretien avec Pierre Michon par Dominique Viart Héritage et filiation, p. 13
Agnès Castiglione : Territoire du mythe : La Grande Beune de Pierre Michon, p. 21
Alexandre Bleau : Le rassemblement des pierres, p. 31
Bruno Blanckeman : Arrière-pays : Trois Auteurs, p. 43
Ivan Farron : Le sceau du père : William Faulkner dans Trois Auteurs, p. 55
François Berquin : « On dirait qu’elle danse », p. 67
Dominique Viart : Chambre(s) d’échos : la parole rapportée chez Pierre Michon, p. 75
Aurélie Adler : Le récit en archipel : Abbés, p. 91 ###

BLATT, Ari J., « Tableau vivant », dans Pictures Into Words. Images in Contemporary Fiction, Lincoln, University of Nebraska Press, 2012, p. 97-132. +++ Monographie

### Ce chapitre aborde les oeuvres Corps du roi, La Grande Beune, Maîtres et serviteurs, Les onze, Rimbaud le fils, Le roi du bois et Vies minuscules ###

CASTIGLIONE, Agnès, Agnès Castiglione, Paris, Textuel / Ina CulturesFrance (Auteurs), 2009, 133 p. +++ Monographie

### Quatrième de couverture
Pierre Michon a donné de nombreux entretiens qui font entendre une voix, vraie, simple et forte, celle d’un écrivain nourri des grands textes dont il renouvelle l’approche de façon toujours ample, précise et lucide. Le présent entretien avec Colette Fellous (À voix nue, France Culture, 2002) est rare par ses inflexions plus nettement autobiographiques qui trouvent de nombreux échos dans l’essai d’Agnès Castiglione. C’est l’inoubliable présence de cette voix - dubitative, fraternelle ou plus pathétiquement personnelle - qu’elle a souhaité faire entendre dans le rythme et la scansion d’une écriture de l’apparition étonnamment riche, au fil d’une analyse en quatre temps qui conduit de l’invention du minuscule à la figure du Roi.

Sommaire
Le livre-mère, p. 9
L’écriture des vies, p. 14
Une vie en écriture, p. 27
La lanterne des morts, p. 39
La figure du roi, p. 53
Anthologie, p. 69
Repères chronologiques, p. 113
Bibliographie, p. 117

CD joint au livre
« Extraits de cinq émissions “À voix nue. Grands entretiens d’hier et d’aujourd’hui”, enregistrées en juillet 2002 aux Cards, la maison natale de Pierre Michon, et diffusées sur France Culture du 25 au 29 juillet 2002 » ###

FARASSE, Gérard, « Miroitements », Littérature, n° 164 (décembre 2011), p. 25-36. +++ Article de revue

### Résumé
Cette étude essaie de résoudre une énigme, celle de la rencontre entre un auteur (Pierre Michon) et l’un de ses commentateurs (Jean-Pierre Richard). Après l’examen des notions d’emportement et d’autolégende, puis des motifs théologiques de la filiation et de l’incarnation, l’hypothèse est émise que cette rencontre a d’abord lieu dans le rythme.

Abstract
This study tries to solve a mystery, that of the meeting between a writer (Pierre Michon) and one of his critics (Jean-Pierre Richard). After examining the concepts of emportement - getting carried away - and autolégende - the legend of the ego - and then certain theological motifs derived from the notions of filiation and incarnation, the writer formulates the hypothesis that this meeting is first of all a matter of rhythm.

Farasse, 2011, PDF ###

CHARUTY, Giordana, « “Mes fictions sur les peintres sont des mensonges, mais il faut les croire.” À propos de l’œuvre de Pierre Michon », dans Gradhiva, vol. 2, n° 20 (2014), p. 204-217. +++ Article de revue

### Charuty, 2014, HTML ###

BLEAU, Alexandre, « Les objets précieux de Pierre Michon ou comment être présent », dans Dominique VIART et Gianfranco RUBINO (dir.), Écrire le présent, Paris, Armand Colin (Recherches), 2013, p. 37-50. +++ Chapitre de collectif

CASTIGLIONE, Agnès (dir.), Pierre Michon, fictions & enquêtes, Paris, Cécile Defaut, 2016, 344 p. +++ Collectif

### Quatrième de couverture
Le présent volume, ouvert sur un inédit de Pierre Michon - le premier chapitre d’une fiction sur le peintre David - rassemble des écrivains, philosophes, traducteurs et universitaires dont les études s’attachent à l’ensemble de son oeuvre, depuis les inaugurales Vies minuscules. Elles s’intéressent à la langue de l’écrivain, à sa matière sonore, à l’imagination métaphorique et au déploiement allégorique des figures dans une esthétique, sublime, de la démesure.
Elles convoquent les fictions de Pierre Michon, toutes ces Vies perçues ici comme autant d’atomes corpusculaires dans sa ” physique narrative “, autant d’éclats de la mosaïque variée de son oeuvre où miroite la belle langue. Elles sollicitent les enquêtes de l’écrivain dans ses ” fictions critiques “ sur les créateurs : méditations sur la force et la fragilité des images, leur triomphe, leur désastre. Sous les masques réversibles du Grand Auteur et du clown, elles scrutent la vanité et le fléau de la victoire, l’usurpation et l’imposture de qui s’occupe d’écrire. Toutes dévoilent ou questionnent l’énergie énonciative de Michon, sa présence, sa voix, la puissance de cette prose frontale suscitant comme une autre langue, destinée à faire sortir de nous autre chose qu’un lecteur : ” L’écrivain interprète son lecteur et non pas l’inverse “, dit mystérieusement Jean-Claude Milner. ###

LARROUX, Guy, « “Michon fit un pont” », Fabula / Les colloques, « Le début et la fin. Roman, théâtre, B.D., cinéma», 30 octobre 2007, en ligne. +++ Article de revue

### Extrait
« Qui cherche à comprendre et à apprécier l’articulation début-fin, nous paraît disposer de trois ressources principales. La première consiste à se référer à de grands modèles ou paradigmes : idée de commencement, de genèse, paradigme eschatologique de la fin, notamment. Dans cette voie c’est surtout la critique anglo-saxonne qui s’est illustrée, à travers des essais importants comme ceux d’Edward W. Said ou de Franck Kermode. La généralité de ces réflexions ne signifie pas qu’elles soient anhistoriques. Les idées de début et de fin se trouvent elle-mêmes prises dans le mouvement de l’histoire et on peut estimer qu’à de nouvelles conjonctures correspondent des représentations spécifiques. Ce qu’attesterait un certain paradigme du dénouement qui a été avancé dans un essai récent portant sur les oeuvres de réflexion et de fiction de notre fin de siècle (le XXe). La seconde ressource consiste à modéliser des relations à partir d’œuvres précises ou de corpus entiers. La poétique du récit en particulier a connu des avancées significatives et certains concepts (comme celui de cadre venu de la sémiotique de Iouri Lotman) ont fait leurs preuves ; certains, comme celui de linéarité, demandent encore d’être interrogés. Dans ce cas on cherche surtout à objectiver des phénomènes textuels et à mettre en évidence des possibles discursifs au sens large car, même si c’est le récit qui est le plus volontiers sollicité, rien n’interdit de prendre en compte le théâtre, le cinéma ou la bande dessinée, comme y invite d’ailleurs ce colloque. Une troisième ressource, à ne pas sous-estimer, consiste à se mettre à l’écoute des auteurs qui s’expriment à l’intérieur d’une temporalité de création : nous songeons à Aragon (celui évidemment des Incipit), à Gracq ou, plus près de nous encore, à un contemporain capital comme Pierre Michon. C’est donc l’auteur des Vies minuscules (1984) qui va nous intéresser. »###

BERQUIN, François, Michon. Le Secret de Maître Pierre, Villeneuve-d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion (Objet), 2013, 132 p. +++ Monographie

### Présentation de l’éditeur
Pierre Michon est sans doute, avec Pascal Quignard et Pierre Bergounioux, le plus important en France des écrivains contemporains. La question des relations entre littérature et peinture est centrale dans l’ensemble de son oeuvre. Elle est ici abordée de manière originale. On tente en effet de la poser en privilégiant le motif (un peu surprenant) du moulin. Le titre du livre : Michon Le secret de maître Pierre, est emprunté à Daudet ( Michon confie qu’il était bouleversé lorsqu’il lisait, enfant, “Le secret de maître Cornille”).
Ce sont surtout les célèbres moulins que combat don Quichotte qui retiennent ici l’attention. Le peintre en effet chez Michon ressemble toujours peu ou prou, au téméraire Hidalgo. Autrement dit, la peinture est pour lui l’art de l’affrontement direct (avec le réel). Or, cette confrontation n’est pas sans risque, loin s’en faut : que de peintres aveugles dans l’oeuvre de Michon ! Il n’empêche : la peinture constitue un modèle pour le littérateur qui trop souvent se cantonne dans le rôle un peu fuyant de Sancho Pança.
Il lui faut donc prendre à son tour le risque de ne plus rien voir, surtout lorsqu’il tente ( comme c’est le cas de Pierre Michon lui-même) de faire de l’ensemble de son oeuvre un (impossible) autoportrait. ###

ROSSET, François, « Vie(s) de Pierre Michon écrite(s) par lui-même », dans Joël ZUFFEREY (dir.), L’Autofiction : variations génériques et discursives, Louvain-la-Neuve, Academia/L’Harmattan (Au coeur des textes), 2012. +++ Chapitre de collectif

LYOTARD, Dolorès, Prestiges de la jalousie. La Princesse de Clèves. Michel Leiris, Georges Bataille, Pierre Michon, Pascal Quignard, Villeneuve-d’Ascq, Presses du Septentrion (Objet), 2013, 258 p. +++ Monographie

### Présentation de l’éditeur
La littérature a fait de la jalousie un de ses paysages privilégiés. On sait ses signes, ses rites, sa dramaturgie. De faible ou forte teneur, son feu mental, sa misère morale sont balisés : amour jeté en pâture, rivalité, fiel, amertume, frénésie de la possession, chaux vive de l’envie. Carte du Tendre griffé en éros fauconnier.
Or, sans manquer à telle cartographie, les œuvres lues ici obligent leur lecteur à sortir des sentiers battus. En leurs pages, se crayonnent des territoires puissants, mystérieux, entre eux si peu appariables, où l’innocence le dispute à la perversité, où, infaillible, l’intelligence scrute chaque faute de l’esprit, ouvre à sang la vanité humaine.
Tous pourtant, ces écrivains, – Madame de La Fayette, Bataille, Leiris, Michon, Quignard – sont de même espèce : Preux de l’absolu, Pur-sang de l’âme, Coursiers de la chair.
Ils aiment ; massacrent ce qu’ils aiment. S’affairent à styler le leurre d’une rivalité qu’ils veulent miroir de vérité, perpétuent contre eux-mêmes une inlassable vendetta. En nihilistes ardents, ils bataillent contre le néant qu’ils prisent au plus haut. Rejetons modernes de la Déception courtoise, ils savent tout du désir qui trahit, manque son objet à l’instant où il croit le saisir. Aussi, entre masques et aveux, orgueil, humiliation, se hâtent-ils de jeter sur l’amour l’ombre qui le fera mourir, diffament son Bien comme pour le sauvegarder, en défendre le secret, le protéger du Temps qui préempte sa cause. La jalousie, c’est l’œil de trop, l’œil d’excès propre à leur écriture. L’œil qui tente d’aveugler l’infini du désir, irradie ce chagrin de la limite, lequel, versé à cette illimitation qu’est la littérature, donne à la vie son air de légende, à la création, son prestige. ###

DEMANZE, Laurent, « Pierre Michon, l’Histoire en personne », dans Marie PANTER, Pascale MOUNIER, Monica MARTINAT et Matthieu DEVIGNE (dir.), Imagination et Histoire enjeux contemporains, Rennes, Presses Universitaires de Rennes (Histoire), 2014. +++ Chapitre de collectif

GARDY, Philippe, « Pierre Michon : l’épreuve de la parole », L’Ombre de l’occitan. Des romanciers français à l’épreuve d’une autre langue, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Plurial), 2009, p. 123-128. +++ Monographie

PLAYE-FAURE, Florence, « Le Creuset médiéval de Pierre Michon », dans Élodie BURLE-ERRECADE et Valérie NAUDET, Fantasmagories du Moyen Âge, Aix en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2010, p. 149-158. +++ Chapitre de collectif

### Playe-Faure, 2010, HTML ###

SPYRIDON, Simotas, « Pierre Michon, la question de la filiation. Désir et mépris de l’autorité », Secousse, n° 3 (mars 2011), 11 p. +++ Article de revue

### Spyridon, 2011, PDF ###

Pierre Michon - ensemble de l'œuvre (oeuvre)
TitrePierre Michon - ensemble de l'œuvre
AuteurPierre Michon
Parution9999
TriPierre Michon - ensemble de l'œuvre
Afficheroui

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