Patrick Deville

Paris, Seuil (Fiction & Cie), 2004, 280 p.

« La Daewo est maintenant immobile sous le cône lumineux d’un lampadaire, au milieu d’une petite place arborée, dans la périphérie de Managua. Son moteur tourne au ralenti dans un cliquetis de segments fatigués. Et les deux vieux chiens galeux assis à l’avant, qui se connaissent depuis l’aube, éprouvant comme souvent à la tombée du jour cette étrange fraternité des cadavres futurs (compassion muette, et que viendrait aussitôt démentir, avec véhémence, une indignation feinte, s’il y était fait allusion de manière plus explicite), se serrent la main très vite au-dessus du lévier de changement de vitesses, avec un réconfort partagé mais presque sans y penser, en veillant à le faire machinalement, comme sans y prêter attention, emportant néanmoins chacun de son côté, dans la nuit, une petite braise de la communauté des hommes au creux de la paume. »

BERNARD-RABADI, Isabelle, “ La nouvelle tentation romanesque de Patrick Deville : Pura Vida et La Tentation des armes à feu”, Estudios Romanicos (Université de Murcia, Espagne), vol19, 2010, p. 53-82. +++ Article de revue

HAMEL, Jean-François, « Un pistolet passé sous la ceinture », Critique, no 719 (avril 2007), p. 263-278. +++ Article de revue

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