Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Anne F. Garréta, Sphinx, Paris, Grasset, 1986, 230 p.
« Une ancienne légende raconte que le sphinx dévorait ceux qui échouaient à résoudre son énigme : qu’en sphinx cohabitaient du lion et de l’oiseau ; et que chaque sphinx deviné se jeta du haut de quelque promontoire. A* * * danse ; je erre, la nuit. Sur fond de boîte et de cabarets, à Paris, à New York. Leur histoire (amour) semble répéter la légende ancienne : aux yeux de je, A* * * devient sphinx. Mais au gré de quelle énigme ? Je ne sait, mais ne peut que deviner obscurément que la résoudre serait perdre A* * * et ne pas la résoudre, se perdre. »
DURAND, Alain-Philippe, « Discothèques : sur Sphinx d’Anne Garréta », L’atelier du roman, vol. 18 (juin 1999), p. 126-134. +++ Article de revue
DURAND, Alain-Philippe, « Nouveaux espaces électroniques dans le roman français des années 1980 et 1990 », thèse de doctorat, Department of Romance Languages (French), The University of North Carolina at Chapel Hill, 1999, 209 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
###Résumé
« This dissertation shows how a signifiant number of French novels from the 1980s and 1990s are linked through their reflection of a society invaded and taken over by modern electronic devices. I specificially bring together novels by Frédéric Beigbeder (Vacances dans le coma), François Bon (Sortie d’usine et Temps machine), Laurent Chalumeau (Fuck), Anne Garréta (Sphinx), Patrick Grainville (Le lien), Jean-Philippe Toussaint (La télévision), and Jean Vautrin (Symphonie grabuge) ; and i argue that the accumulation of technology in these works results in the apparition of news spaces that French anthropologist Marc Augé calls non-places. These are places involving the circulation and entertainment of people, such as super highways, airports, stadiums, shopping centers or discotheques. »
La version PDF de la thèse est disponible pour les membres de communautés universitaires qui ont un abonnement institutionnel auprès de UMI - Proquest. ###
COLVILLE, Georgiana, « Plaisir et chorégraphie de l’inter-texte : Sphinx d’Anne Garréta », dans Joseph BRAMI, Madeleine COTTENET-HAGE et Pierre VERDAGUER (dir.), Regards sur la France des années 1980, Saratoga, Anma Libri, 1994, p. 110-125. +++ Chapitre de collectif
LASSERRE, Audrey, « Mauvais genre(s) : une nouvelle tendance littéraire pour une nouvelle génération de romancières (1985-2000) ? », dans Marie-Odile ANDRÉ et Johan FAERBER (dir.), Premiers romans 1945-2003, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2005, p. 59-70. +++ Chapitre de collectif
PROVOST, Valérie, « Norme et liminalité dans Sphinx et Ciels liquides d’Anne Garréta », mémoire de maîtrise en études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2011, 99 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Ce mémoire analyse les stratégies d’écriture qu’a employées Anne Garréta dans les romans Sphinx et Ciels liquides, ainsi que leur effet sur les personnages. Plus précisément, il montre comment l’auteure s’est servie des normes littéraires et narratives pour créer des personnages dont l’identité est liminale, c’est-à-dire en mouvement. S’inscrivant dans une perspective féministe, l’analyse interroge à la fois les normes identitaires sexuées et celles qui servent à définir le concept même d’identité. En définitive, elle démontre comment une déconstruction du sujet permet d’élargir le champ des possibles identitaires. Le premier chapitre est consacré à l’élaboration des concepts et notions qui seront ensuite utiles à l’analyse. D’abord, la notion de norme au sens large est expliquée, suivant les réflexions de Judith Butler sur le genre. Elle sert ensuite de base pour aborder plus précisément la norme linguistique et la norme narrative. Ensuite, le concept anthropologique de liminalité est circonscrit et, une fois dégagé de son contexte d’origine, mis en relation avec deux figures liminales : le transgenre et le spectre. Le second chapitre s’intéresse au jeu de Garréta avec la norme linguistique, particulièrement en ce qui concerne l’évitement de la marque de genre grammaticale et l’utilisation des stéréotypes sexués. Il analyse également la place du masculin à valeur neutre et/ou universelle dans les romans de l’auteure. Tout au long du chapitre, l’analyse démontre comment l’écriture réussit à créer des personnages transgenres, lesquels permettent à la fois de révéler et de dépasser la norme du genre. Le troisième chapitre est dédié à l’étude de la structure narrative des deux romans, plus spécifiquement des dimensions du temps et de l’espace. Il montre comment, d’une part, le déplacement et la multiplication des repères temporels et, d’autre part, le choix de lieux liminaux sert à créer des personnages dont l’identité reste indéfinie. Ces derniers permettent en outre de questionner le concept d’identité pour le penser de manière inclusive.
LACHAPELLE, Julie, « Le réalisme travesti ou l’illusion de la réalité dans le roman Sphinx d’Anne Garetta », maîtrise en études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2006, 117 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Ce mémoire, divisé en trois chapitres, analyse le réalisme, l’effet de réel et l’illusion dans le roman Sphinx d’Anne Garreta. Cette oeuvre oulipienne met en place une contrainte de l’asexuation : les personnages principaux, Je et A •• sont dépourvus d’identité sexuée. La question principale posée par celle étude émane du paradoxe suivant: comment un roman oulipien, appliquant une telle dissimulation, peut-il entraîner l’illusion du réalisme? Celui-ci peut-il admettre un tel indiscernable? À l’ambiguïté sexuelle se superpose celle de la nature générique du roman qui met alors en parallèle deux définitions de genre: sexuel et romanesque. Le premier chapitre effectue un survol de certaines idées et notions qui, depuis Platon et Aristote jusqu’aux auteurs du Nouveau roman, ont participé à construire une définition évolutive du réalisme. Cette partie montre entre autres comment s’articulent le vraisemblable, l’effet de réel, la mimésis, l’illusion réaliste et la représentation de la réalité en littérature. Ce chapitre permet aussi de poser certaines balises théoriques qui serviront à l’analyse littéraire de la partie suivante. Le deuxième chapitre sera appliqué à l’étude du réalisme dans le roman. Plusieurs éléments mettent en place des effets de réel qui font adhérer le lecteur à la mimésis et au vraisemblable. À partir d’éléments romanesques précis, de certaines scènes et du travail sur la langue, nous verrons comment Sphinx joue avec les codes traditionnels du réalisme. Dans ce chapitre, seront entre autres analysés la mimésis formelle et diégétique, les effets de vraisemblance et la référentialité, autant d’éléments qui accréditent la lecture réaliste de l’oeuvre. Bien que d’apparence réaliste, le roman révèle, tant dans la forme que dans la diégèse, un puissant illusionnisme. Le dernier chapitre sera donc consacré à l’étude de la déconstruction du réalisme. La contrainte, qui empêche le lecteur d’accéder à l’identité des personnages principaux, impose une méthode descriptive elliptique, contraire aux codes traditionnels du réalisme. Les jeux de reflets et de miroirs, les illusions et les artifices amènent le réel à se déréaliser, à se dédoubler, donnant naissance à un leurre qui entrave la lecture réaliste de l’oeuvre.
LACHAPELLE, Julie, « L’asphinxie de l’identité: La contrainte du genre dans Sphinx d’Anne Garreta », Dans Postures, dossier « Voix de femmes de la francophonie », vol. 5 (2003), p. 135-142. +++ Article de revue
### Lachapelle, 2003, PDF ###
KILLEEN, Marie-Chantal, « Sans genre ni corps: Voix narratives dans Un amour sans résistance (Rozier) et Sphinx (Garréta) », dans En souffrance d’un corps : Essais sur la voix désincarnée, Nota bene, (Littérature(s)), 2013. +++ Chapitre de collectif
VIVERO GARCIA, María Dolores, « Humour, engagement et création littéraire chez Anne Garreta », dans Women in French Studies, n°19 (2011), p. 85-93. +++ Article de revue
### Résumé
Depuis son premier roman Sphinx, où le questionnement autour du genre nous confronte aux conventions culturelles et sociales, l’oeuvre d’Anne Garréta allie les jeux de la création littéraire à la contestation de l’ordre dominant. Dans cet article, nous analysons ces jeux scripturaux et nous mettons en évidence les enjeux de cette écriture qui vise à engendrer la réflexion tout d’abord sur ellemême et sur les limites entre fiction et réalité. Nous nous arrêtons ensuite sur son livre Pour en finir avec le genre humain afin de souligner comment les jeux littéraires s’articulent, chez Garréta, à la critique, par un rire corrosif et décapant, de l’ordre social et politique post-moderne. ###
MAIRESSE, Anne N., « La traversée du genre : le héros-narrateur chez les romancières contemporaines », dans Audrey Lasserre et Anne Simon (dir.), Nomadismes des romancières contemporaines de langue française, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2008, p. 93-102. +++ Chapitre de collectif
RYE, Gill, « Uncertain Readings and Meaningful Dialogues: Language and Sexual Identity in Anne Garréta’s Sphinx and Tahar Ben Jelloun’s L’Enfant de sable and La Nuit sacrée », dans Neophilologus, vol. 84, n°4 (octobre 2000), p. 531-540. +++ Article de revue
FLUDERNIK, Monika, « The Genderization of Narrative », dans GRAAT: Publication des Groupes de Recherches Anglo-Américaines de l’Université François Rabelais de Tours, n° 21 (1999), p. 153-175. +++ Article de revue
Sphinx (oeuvre) | |
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Titre | Sphinx |
Auteur | Anne F. Garréta |
Parution | 1986 |
Tri | Sphinx |
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