Mongo Beti, Trop de soleil tue l’amour, Paris, Julliard, 1999, 119 p.
« Le vol d’une collection de CD de jazz ? En apparence une broutille. Mais si le lendemain on vous colle le cadavre d’un inconnu dans votre appartement, vous commencez à douter de la bienveillance de votre prochain. Pourtant Zam, journaliste politique, mène une existence sinon paisible du moins routinière, jalonnée de cuites quotidiennes, de ruptures sanglantes et de réconciliations éternelles avec Bébète, d’articles sans lendemain sur la dictature du régime. Se pourrait-il que son investigation sur la spoliation foncière des communautés villageoises au profit du gouvernement ait attiré sur lui les foudres des services secrets ? Zam en doute. Jusqu’au jour où il sort des décombres de son immeuble ravagé par une explosion criminelle. Ses mésaventures ne font que commencer. Autour de lui l’inertie le dispute à l’absurdité : les policiers s’évertuent à ne pas enquêter, ses confrères de l’opposition trempent peu ou prou dans la corruption, les diplomates du pays des droits de l’homme ont à cœur de ne pas s’ingérer dans les affaires publiques. Si l’on ajoute à cette gabegie la disparition subite de Bébète poursuivie, dit-on, par un mercenaire français ; l’apparition non moins subite d’un fils naturel de Zam décidé à lui faire payer son abandon, on imagine à quel point notre héros aspire aux plaisirs simples de l’existence : un air du Duke ou de Parker et un whisky infect.
Critiquer les institutions, peindre la misère morale des peuples, inventer mille rebondissements et des personnages aussi louches que truculents, telle fut la vocation des grands romans-feuilletons, de Sue à Balzac, telle est celle de Trop de soleil tue l’amour, peinture au vitriol d’un Cameroun dévasté par la corruption et la dictature.
Entraîné par un écrivain d’une telle élégance morale et d’une verve aussi délirante, le lecteur n’hésite pas à rire en toute liberté. Quitte à mettre en sourdine les bons sentiments sur l’Afrique ou à s’interroger sur le rôle de la France dans les guerres et l’économie d’un continent à la dérive. »
(Quatrième de couverture)
TCHUMKAM, Hervé, « Of Murder and Love: Peregrinations of the African Detective Writer », Research in African Literatures, vol. 43, n° 4 (hiver 2012), p. 38-49. +++ Article de revue
### Abstract
This article discusses the status of the African detective writer in francophone Africa, using examples by Driss Chraïbi and Mongo Beti, two key figures of francophone African literatures. I offer a reading of L’inspecteur Ali and Trop de Soleil tue l’amour as novels that signal the shift of both writers from the realist novel to crime fiction. I also scrutinize the metafictional comments in the novels, that is, passages when fiction deals with the writing of fiction as a whole, and the conventions and potentialities of detective fiction in French-speaking Africa. I therefore propose that the practice of detective fiction does not necessarily lead to the popularity of the writer. Rather, I suggest that - given that the novels I have studied also expose love, murder, and politics, none of which seems to guarantee celebrity - the ultimate lesson with regard to the status of the French-speaking African detective writer is that he seems to only enjoy a post mortem popularity, one that clearly rests on profanation.
BEMMO, Odette, « Imaginaire et représentation linguistiques dans Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti », Musanji Ngalasso-Mwatha (dir.), L’Imaginaire linguistique dans les discours littéraires, politiques et médiatiques en Afrique, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 2010, p. 285-299. +++ Chapitre de collectif
HIGGINSON, Pim, « Going out Blazing: Mongo Beti’s Last Two Novels », dans The Noir Atlantic: Chester Himes and the Birth of the Francophone African Crime Novel, Liverpool, Liverpool University Press, 2011, 216 p. +++ Chapitre de collectif
### Abstract
his chapter focuses on Mongo Beti’s the last two crime novels before his untimely death in 2001. Trop de soleil tue l’amour (1999) and Branle-bas en noir et blanc (2001) take the genre to its limit in an African context, deconstructing all of the parameters that have constrained the continent’s writing and redefining what constitutes noir in the process. Beti very explicitly uses Himes as a model for introducing an absurdist and frivolous approach to writing that, as he himself admits, he had never thought of previously. The result is two novels in which a series of complex set pieces are patched together in a manner that speaks metacritically about the status of the author and about the political and social climate of Cameroon. ###
HIGGINSON, Pim, « A Descent into Crime: Explaining Mongo Beti’s Last Two Novels », International Journal of Francophone Studies , vol. 10, n° 3 (2007), p. 377-391. +++ Article de revue
### Abstract
This study examines Mongo Beti’s last two novels, Trop de soleil tue l’amour (1999) and Branle-bas en noir et blanc (2000). Using his 1955 essay « Afrique Noire, littérature rose », it ties his earliest literary work to these final narrative endeavours. In particular, « Afrique Noire » insists on two criteria for literary excellence: realism (meaning an acknowledgement of the crimes of colonialism) and popularity (meaning something accessible and read by the Cameroonian people). The problem, according to the author, is that Africans are largely illiterate and too poor to afford books; and France controls the editorial means of production. These combined factors make reconciling the two criteria of popularity and realism impossible. If a novel is popular (sells), which it can only do in France, it is because it does not realistically represent the crimes of colonialism. On the other hand, if the novel is realistic, no one will ever publish or distribute it. Thus, according to Beti, within the colonial and subsequent postcolonial context, the classical realist novel cannot achieve his stated goals. Mongo Beti’s turn to crime fiction cunningly reconciles these otherwise contradictory criteria by turning to a popular genre particularly well equipped to speak of the conditions of his homeland.
Résumé
Cet article étudie les deux derniers romans de Mongo Beti, Trop de soleil tue l’amour (1999) et Branle-bas en noir et blanc (2000) en utilisant son essai de 1955 « Afrique Noire, littérature rose », pour faire le lien entre les premiers écrits de l’auteur et les derniers. ‘Afrique Noire’ insiste sur deux critères pour déterminer l’excellence d’une œuvre: son réalisme (il devra traiter du colonialisme) et la popularité (l’œuvre devra être lue). Le problème est que la majorité des Africains sont illettrés et trop pauvres pour acquérir des livres; et la France contrôle la totalité des moyens de production éditoriaux. Ces deux facteurs font qu’il est impossible de combiner les deux critères qui constituent les éléments essentiels d’un ‘bon’ roman Africain. Si un roman a du succès (en France) c’est qu’il n’est pas réaliste; et s’il est réaliste il n’a aucune chance d’être publié. Dans le contexte colonial et/ou postcolonial, le roman réaliste ne peut pas s’accorder à ces critères. Le tournant vers le roman noir de Beti représente une réconciliation des deux exigences apparemment contradictoires, et cela à travers un genre particulièrement bien adapté aux conditions criminelles du pays natal de l’auteur. ###
PFOUMA, Oscar, « Prolégomènes à l’analyse du dyptique Trop de soleil tue l’amour et Branle-bas en noir et blanc », dans Oscar Pfouma (dir.), Mongo Beti : le proscrit admirable, Yaounde, Menaibuc, 2003, p. 29-42. +++ Chapitre de collectif
WAMBA, Rodolphine Sylvie, « Trop de soleil tue l’amour : une expression de l’écriture du mal-être de Mongo Beti », Présence Francophone : Revue Internationale de Langue et de Littérature, n° 63 (2004), p. 168-188. +++ Article de revue
FANDIO, Pierre, « Trop de soleil tue l’amour et En attendant le vote des bêtes sauvages : deux extrêmes, un bilan des transitions démocratiques en Afrique », dans Oscar Pfouma (dir.), Mongo Beti : le proscrit admirable, Yaounde, Menaibuc, 2003, p. 113-136. +++ Chapitre de collectif
DJIFFACK, André, « Mongo Beti et le français africain », dans Angelina E. Overvold, Richard K. Priebe et Louis Tremaine (dir.), The Creative Circle : Artist, Critic, and Translator in African Literature, Trenton, Africa World, 2003, p. 90-111. +++ Chapitre de collectif
### Porte également sur Branle-bas en noir et blanc ###
GINESTET-LEVINE, Bernardette, « Trop de soleil tue l’amour : une expression de l’écriture du mal-être de Mongo Beti », dans Chaos, absurdité, folie dans le roman africain et antillais contemporain : variations autour du réalisme et de l’engagement, Worcester, College of the Holy Cross, 2004. +++ Chapitre de collectif
AMOUGOU, Louis Bertin, « Alcools et exutoires dans Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti et Temps de chien de Patrice Nganang », Intel’actuel, n° 12 (2012), p. 15-30. +++ Article de revue
BEMMO, Odette, « La fonction métalinguistique et autonymique dans Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti », Interculturel, n° 15, 2011. +++ Article de revue
Trop de soleil tue l'amour (oeuvre) | |
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Titre | Trop de soleil tue l'amour |
Auteur | Mongo Beti |
Parution | 1999 |
Tri | Trop de soleil tue l'amour |
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