Auteurs contemporains

Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine

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Vies minuscules

vies_minuscules.jpg Pierre Michon, Vies minuscules, Paris, Gallimard (Blanche), 1984, 216 p.

«Il a caressé des petits serpents très doux ; il parlait toujours. Le mégot brûlait son doigt ; il a pris sa dernière bouffée. Le premier soleil l’a frappé, il a chancelé, s’est retenu à des robes fauves, des poignées de menthe ; il s’est souvenu de chairs de femmes, de regards d’enfants, du délire des innocents : tout cela parlait dans le chant des oiseaux ; il est tombé à genoux dans la bouleversante signifiance du Verbe universel. Il a relevé la tête, a remercié Quelqu’un, tout a pris sens, il est retombé mort.»
(Quatrième de couverture)

Documentation critique

VIART, Dominique, Les Vies minuscules de Pierre Michon, Paris, Gallimard (Foliothèque, n° 120), 2004, 231 p. +++ Monographie

###Essai critique et dossier (bibliographie, extraits de presse…) portant sur Vies minuscules préparés par Dominique Viart. ###

DEMANZE, Laurent, « Le roman contemporain : filiation et généalogie, l’archéologie de soi : Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon, Pascal Quignard », thèse de doctorat, faculté des lettres modernes, Université Charles de Gaulle (Lille 3), 2004, 561 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé
Entre inquiétude et mélancolie, le récit français contemporain interroge les figures de l’ascendance. La littérature contemporaine procède en effet du douloureux sentiment d’une défection des origines. Si bien que le récit contemporain tente en vain de dresser la cartographie des emblèmes déchus de la filiation, à rebours d’une modernité qui multiplie les figures du désuet et du révolu. Affronté à un passé manquant, le sujet contemporain ausculte les traces enfouies d’une ascendance, qui font de son identité une identité plurielle. Pour cela, le sujet reconduit dans l’inflexion de son existence les courbures de la vie de ses ancêtres, mais c’est alors une répétition qui déplace les perspectives, et renverse l’obscurité des existences en accomplissement narratif. Ainsi, le sujet se sent mélancoliquement endetté par un passé obsédant dont il lui faut cependant faire son deuil, entre trahison et transfiguration d’un autrefois inaccompli. ###

RIBARD, Dinah, « L’écriture historienne de Pierre Michon : la parole et la vision », Critique, vol. 61, n° 694 (mars 2005), p. 187-195. +++ Article de revue

###Extrait de l’introduction
« “Dans l’œuvre de Pierre Michon”, cet “envers de l’histoire”, dont on pourrait dire qu’il n’est plus souvent convoqué et nommé que pour devenir un tel terrain de conquête, se définit aujourd’hui comme “l’histoire d’hier, celle d’en bas, l’histoire locale, la micro-histoire sous toutes ses variantes, celle également des individus sans visage, des engloutis, des habitués du silence, des vaincus, des muets, l’histoire devenue l’ethnologie du minuscule, la traque des choses banales” […] Que se passe-t-il donc quand l’histoire et la fiction s’intéressent aux mêmes personnages, aux “minuscules”, aux silencieux, à ceux qui peuplent l’envers de l’histoire sans s’imposer à l’attention, parce qu’ils n’ont pas “fait d’histoire” ? Que se passe-t-il, c’est-à-dire : que nous apprend cette rencontre, quels effets de vérité, de connaissance ou de compréhension, ou quels effets de sens, sont produits à propos de ce silence, par le fait même que l’existence d’un envers de l’histoire s’impose comme une réalité qui appelle le travail des historiens et se déclare au seuil des Vies minuscules, dans l’épigraphe prise de Suarès […] »

Ribard, 2005, HTML###

MADELEINE-PERDRILLAT, Alain, « Pierre Michon et les maîtres anciens », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2001, p. 39-44. +++ Chapitre de collectif

MÉAUX, Danièle, « Une légende inscrite sur sels d’argent (à propos de Rimbaud le fils) », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 81-91. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Rimbaud le fils, Vies minuscules###

MONTAGNON, Solange, « Vies minuscules : le don de la parole », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 129-136. +++ Chapitre de collectif

FARRON, Ivan, « Quelques grands modèles dans l’oeuvre de Pierre Michon. Un roman familial littéraire », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 185-194. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils###

BEAUJOUR, Michel, « Poétologies de Michon », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 195-202. +++ Chapitre de collectif

GHITTI, Jean-Marie, « Mort majuscule. Le mal et la vocation de l’écrivain », dans Agnès CASTIGLIONE (dir.), Pierre Michon, l’écriture absolue. Actes du 1er colloque international Pierre Michon, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2002, p. 247-258. +++ Chapitre de collectif

###Corpus retenu
Vies minuscules, Rimbaud le fils###

NITSCH, Wolfram, « Poetologische Szenen aus dem Landleben. Narrative Selbstrepräsentation in Pierre Michons Vies minuscules », dans Ottmar ETTE et Andreas GELZ (dir.), Der französischsprachige Roman heute : Theorie des Romans Roman der Theorie in Frankreich und der Frankophonie, Tübongen, Stauffenburg (Cahiers Lendemains, 4), 2002, p. 139-150. +++ Chapitre de collectif

RICHARD, Jean-Pierre, « Servitude et grandeur du minuscule », dans L’État des choses. Études sur huit écrivains d’aujourd’hui, Paris, Gallimard, 1990, p. 87-106. +++ Monographie

VIART, Dominique, « Essais-fictions : les biographies réinventées », dans Marc DAMBRE et Monique GOSSELIN (dir.), L’éclatement des genres au XXe siècle, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2001, p. 331-346. +++ Chapitre de collectif

###Dominique Viart s’intéresse à l’ambiguïté générique d’oeuvres parues depuis 1980, plus particulièrement à celles qui renouvellent les pratiques biographiques et autobiographiques en mettant l’accent sur le sujet écrivant. ###

NOIRAY, Geneviève, « Vies minuscules : une poétique oblique de la nouvelle autobiographique », dans Vincent ENGEL et Michel GUISSARD (dir.), La nouvelle de langue française aux frontières des autres genres, du Moyen Âge à nos jours. Volume 1 : Actes du colloque de Metz (juin 1996), Ottignies, Quorum, p. 289-300. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Lire Vies minuscules au regard des traditions conduirait à un triple fourvoiement, car ce recueil travaille de biais les trois régimes d’écriture qui le fondent. Autrui et moi s’y côtoient ou s’y confrontent. Unité et discontinuité s’y conjuguent et s’y conjurent. Réel et fiction s’y imbriquent car Michon tente l’expérience isotonique de genres indépendants dont il exploite les paradoxales osmoses. L’essence de la nouvelle autobiographique réside peut-être dans ce magistral rapt de l’écriture. Cette entreprise, qui n’eut jamais d’exemple, oblige enfin à réfléchir aux zones de perméabilité des genres, à analyser comment l’écriture autobiographique inspire la nouvelle et comment la nouvelle façonne le projet autobiographique. À propos de la langue Michon affirme : “Les grandes innovations ne sont pas pour moi puisque je n’entendrais pas résonner l’ancien dans le nouveau que je fais.” Écoutons résonner dans Vies minuscules des genres anciens et découvrons en quoi l’écriture aux marges et en marge remotive nouvelle et autobiographie. » ###

CROWLEY, Patrick, « Figuring the Past : Cultural Memory in Pierre Michon’s Vies Minuscules », dans Edric CALDICOTT et Anne FUCHS (dir.), Cultural Memory : Essays on European Literature and History, Oxford, Peter Lang, 2003, p. 161-172. +++ Chapitre de collectif

###Extrtait
« The narrationnal memory, embedded in the cultural matrix of accumulated reading (the “bibliothèques mémorieuses”), is investigated by Patrick Crowley in his study of Michon’s Vies minuscules. In the reconstruction of the incidents of a family’s past, material objects are shown to act as triggers for memories of ancestors narratives ; unlike the involuntary memory of Proust’s madeleines, these are not first-person memories, they are relayed memories of “another” wich are then further distilled by Michon in the pot-still of his acquired literary culture, acquired, that is, since his first (and now distant) contact with ancestral memory and narrative. » ###

GROS, Karine, « Gérard Macé et Pierre Michon : “Dis-moi qui tu hantes…je te dirai qui tu es” », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2004, p. 45-53. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Afin de souligner les formes et les enjeux des oeuvres de Pierre Michon [Vies minuscules] et de Gérard Macé [Vies antérieures], nous étudierons les liens entre récit de vie, biographie imaginaire et essai-fiction, puis le renouvellement autobiographique qui oscille entre récit de vie, mythobiographie et autofiction. Il apparaît alors qu’une des finalités des oeuvres de Pierre Michon et Gérard Macé, au-delà du dévoilement de soi à travers des hantises, est de proposer, dans une écriture poétique et musicale, un questionnement sur le langage, visuel, corporel, verbal, mais aussi littéraire. » ###

HILLEN, Sabine, « Remarques mêlées sur Les Champs d’honneur de Jean Rouaud et Vies minuscules de Pierre Michon », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 135-140. +++ Chapitre de collectif

###Extrait
« Écrire l’histoire revient peut-être à pouvoir se présenter sous la face attrayante de “personne”. C’est du moins ainsi que débutent les Vies minuscules de Pierre Michon et Les Champs d’honneur de Jean Rouaud. Une rhétorique où l’intimité se trouve trop exhibée risque de faire fuir le lecteur. Il faudra donc, à l’instar d’Ulysse, porter le masque de celui qui est partout et nulle part. Se fait historien celui qui sait présenter son récit en se nommant “on”. Il tire son épingle du jeu, comme si, gardant la place d’observateur, les événements ne l’influençaient pas, comme si, de toute manière, l’Histoire allait poursuivre son cours, qu’on la relate ou non. » ###

VIART, Dominique, « Filiations littéraires », dans Jan BAETENS et Dominique VIART (dir.), Écritures contemporaines 2 : états du roman contemporain, Paris / Caen, Minard (La revue des lettres modernes), 1999, p. 115-139. +++ Chapitre de collectif

### Corpus de Michon retenu
Rimbault le fils, Vies minuscules ###

DELASSUS, Laëtitia, « L’écriture narrative de Pierre Michon et Richard Millet », thèse de doctorat, faculté des lettres, Université Michel de Montaigne (Bordeaux 3), 2006, 526 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

###Résumé (Abes)
« Ce travail propose d’étudier conjointement les écritures contemporaines de Pierre Michon et Richard Millet, à travers leurs oeuvres respectives : Vies minuscules, La grande Beune et La gloire des Pythre, L’Amour des trois soeurs Piale. Enracinés dans le terroir limousin pour l’un, corrézien pour l’autre, ces récits se donnent comme des lieux de mémoire et de rédemption, des tombeaux vivants pour des êtres minuscules voués à l’oubli. Mais sauver du silence des êtres anonymes en transformant leur existence, réelle ou imaginaire, en légende, c’est dépasser la sphère de la simple biographie rurale pour pénétrer celle de la fiction romanesque : oscillant de fait entre vérité et mensonge, tissant les voix comme autant de rets, le récit tente, par des détours multiples, de rendre une réalité qui se dérobe sans cesse. De cette vanité du langage et de leur entreprise, les narrateurs ne sont pas dupes mais la langue n’en reste pas moins, à la fois en tant que motif obsédant et matériau incontournable, l’enjeu fondamental de leurs écritures qui tantôt l’idolâtrent tel un fétiche, tantôt la rejettent avec violence. En outre, par son aspect charnel, le dire des deux auteurs tend à donner épaisseur à la réalité mais achoppe inéluctablement à une interrogation obsédante : comment donner à voir l’invisible et l’absence ? L’exploration des recoins du langage et de ses potentialités est l’une des voies empruntées pour tenter de se libérer des mythologies de l’échec et de la perte. Livrant bataille avec leur propre impossibilité et leur artifice, ces oeuvres laissent sourdre la tension qui préside à leur déploiement, entre le désir fantasmé et l’imposture de leur accomplissement. » ###

BEAULIEU, Étienne, et Sarah ROCHEVILLE, « L’autre incarnation : l’altérité de la lettre dans Vies minuscules et Vie de Joseph Roulin de Pierre Michon », dans Dominique LAPORTE (dir.), L’Autre en mémoire, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2006, p. 45-52. +++ Chapitre de collectif

### Présentation de l’éditeur
Le rapport de soi à l’autre et d’individus à une collectivité repose sur la croyance en la capacité de la culture, non seulement à fixer, à conserver et à éveiller le souvenir de soi chez l’autre, ou vice versa, mais aussi à révéler le moi à lui-même et à le conforter dans son identité. Malgré sa capacité de stockage, la culture – et notamment la littérature – cumule toutefois les pertes, les altérations et les oublis symptomatiques de critères selon lesquels toute trace identitaire est, de par l’exemplarité qui lui est assignée ou non, conservée, modifiée ou effacée : d’où l’influence des modalités et des codes selon lesquels le moi ou l’autre est jugé ou non suffisamment représentatif pour être gardé et remis en mémoire. ###

TOBIASSEN, Elin Beate, « La Sibylle des Cards. Propos sur le scripturire de Vies minuscules », Littérature, n° 151 (2008), p. 31-48. +++ Article de revue

###Cet article a été repris en volume:
TOBIASSEN, Elin Beate, « La Sibylle des Cards. Propos sur Vies minuscules de Pierre Michon », dans  La relation écriture-lecture. Cheminements contemporains. Éric Chevillard, Pierre Michon, Christian Gailly, Hélène Lenoir, Paris, L’Harmattan (Critiques littéraires), 2009, p.77-99. ###

GERVASI, Laurène, et Franz JOHANSSON, « Pierre Michon : Vies minuscules », dans Le biographique, Paris, Presses Universitaires de France (Major), 2003, p. 129-134. +++ Monographie

LARROUX, Guy, « Michon fit un pont », dans Andrea DEL LUNGO (dir.), Actes du Colloque “Le début et la fin. Une relation critique”, organisé à Toulouse le Mirail, avril 2005, [colloque en ligne]. +++ Autre (voir le commentaire pour plus de détail)

###Disponible sur Fabula.

Extrait
« Qui cherche à comprendre et à apprécier l’articulation début-fin, nous paraît disposer de trois ressources principales. La première consiste à se référer à de grands modèles ou paradigmes : idée de commencement, de genèse, paradigme eschatologique de la fin, notamment. Dans cette voie c’est surtout la critique anglo-saxonne qui s’est illustrée, à travers des essais importants comme ceux d’Edward W. Said ou de Franck Kermode. La généralité de ces réflexions ne signifie pas qu’elles soient anhistoriques. Les idées de début et de fin se trouvent elle-mêmes prises dans le mouvement de l’histoire et on peut estimer qu’à de nouvelles conjonctures correspondent des représentations spécifiques. Ce qu’attesterait un certain paradigme du dénouement qui a été avancé dans un essai récent portant sur les oeuvres de réflexion et de fiction de notre fin de siècle (le XXe). La seconde ressource consiste à modéliser des relations à partir d’œuvres précises ou de corpus entiers. La poétique du récit en particulier a connu des avancées significatives et certains concepts (comme celui de cadre venu de la sémiotique de Iouri Lotman) ont fait leurs preuves ; certains, comme celui de linéarité, demandent encore d’être interrogés. Dans ce cas on cherche surtout à objectiver des phénomènes textuels et à mettre en évidence des possibles discursifs au sens large car, même si c’est le récit qui est le plus volontiers sollicité, rien n’interdit de prendre en compte le théâtre, le cinéma ou la bande dessinée, comme y invite d’ailleurs ce colloque. Une troisième ressource, à ne pas sous-estimer, consiste à se mettre à l’écoute des auteurs qui s’expriment à l’intérieur d’une temporalité de création : nous songeons à Aragon (celui évidemment des Incipit), à Gracq ou, plus près de nous encore, à un contemporain capital comme Pierre Michon. C’est donc l’auteur des Vies minuscules (1984) qui va nous intéresser. » ###

ARROUYE, J., « Fonction de la photographie dans les Vies minuscules de Pierre Michon », Interculturel, n° 12 (2008), p. +++ Article de revue

DEMANZE, Laurent, « Les illustres et les minuscules : Pierre Michon, lecteur de Plutarque », dans Anne-Marie MONLUÇON, Agathe SALHA et Brigitte FERRATO-COMBE (dir.), Fictions biographiques XIXe-XXIe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007, p. 235-246. +++ Chapitre de collectif

JEFFERSON, Ann, « Imposture et croyance dans les Vies minuscules de Pierre Michon », dans Anne-Marie MONLUÇON, Agathe SALHA et Brigitte FERRATO-COMBE (dir.), Fictions biographiques XIXe-XXIe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007, p. 247-256. +++ Chapitre de collectif

PRÉCLAIRE, Florian, « Vies minuscules de Pierre Michon, résurrections familiales et avènement littéraire », dans Murielle Lucie CLÉMENT et Sabine VAN WESEMAEL (dir.), Relations familliales dans les littératures française et francophone des XXe et XXIe siècles. La figure du père, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 343-349. +++ Chapitre de collectif

DEMANZE, Laurent, « Pierre Michon : l’ogre et le petit poucet », dans Lionel VERDIER et Gilles BONNET (dir.), L’Excès, signe ou poncif de la modernité ?, Paris, Kimé (Les cahiers de marge, n° 6), 2009, p. 325-337. +++ Chapitre de collectif

DUCAS, Sylvie, « Père ou fils de ses oeuvres ? », dans Murielle Lucie CLÉMENT et Sabine VAN WESEMAEL (dir.), Relations familiales dans les littératures française et francophone des XXe et XXIe siècles : la figure du père, Tome 1, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 173-184. +++ Chapitre de collectif

###Présentation de Sylvie Ducas
« Depuis une vingtaine d’années, la littérature française est le théâtre d’un retour en force d’autobiographies ou plutôt de récits de filiation qui revisitent la question de l’identité et de l’individu à l’aune des figures et relations familiales qui la fondent. Parmi elles, la figure du Père occupe une place de choix, comme si la fiction de soi ne pouvait faire l’économie d’une réflexion, moins sur l’hérédité que sur l’héritage dont tout fils (ou fille) est le produit. Cet article se propose donc d’étudier cette problématique à partir des œuvres de Pierre Michon (Vies minuscules), Pierre Bergounioux (L’Orphelin, La Toussaint…), Jean Rouaud (Des Hommes illustres, Pour vos cadeaux, Sur la scène comme au ciel…), Annie Ernaux (La Place, La Honte…) et Marie Nimier (Reine du silence). Pour tous ces auteurs, en effet, le père n’a plus rien d’évident : père absent, père issu de classes sociales modestes ou provinciales, ou encore père obsédant à la présence excessive, il n’est plus une fonction au sens psychanalytique du terme ni un modèle à imiter, encore moins une figure d’autorité ou le garant d’un système de pensée. Du coup, la relation au père devient un enjeu existentiel mais aussi littéraire : savoir ce dont on hérite, ce qu’on subit, rejette ou ignore d’un tel héritage revient à la fois à s’interroger sur les outils de l’investigation (enquête, archives, hypothèses, fiction…) et sur la langue ou la poétique la mieux à même d’en rendre compte (écriture “plate”, pastiche, détournement de genres, lyrisme, etc). Mais par-delà ces projets d’écriture singuliers, cette crise du Père recouvre plus largement une crise de l’écriture contemporaine marquée par le soupçon, la désillusion, la faillite historique des convictions et des idéologies. En destituant la figure paternelle de sa valeur exemplaire et en l’instituant en figure du manque, les fictions de soi contemporaines y perdent certes en assertion et en certitude, mais y gagnent un espace de liberté inédit : repenser ce qui jusque-là faisait autorité et s’affirmer comme l’auteur de son père et non l’œuvre de ce dernier. Car ce père inventé, ce père de papier, offre à l’écrivain de devenir, comme l’écrit Pierre Michon, “le fils de ses propres œuvres”. » ###

TOBIASSEN, Elin Beate, « La Sibylle des Cards. Propos sur Vies minuscules de Pierre Michon », dans  La relation écriture-lecture. Cheminements contemporains. Éric Chevillard, Pierre Michon, Christian Gailly, Hélène Lenoir, Paris, L’Harmattan (Critiques littéraires), 2009, p.77-99. +++ Monographie

###Quatrième de couverture
« La littérature contemporaine française est éminemment attentive aux actes d’écrire et de lire ; l’aborder, c’est souvent s’engager dans une voie où, comme le dit Gérard Genette en faisant référence au principe de l’anneau de Möbius, “l’écriture ne cesse de se lire” et “la lecture ne cesse de s’écrire et de s’inscrire”. L’un des traits caractéristiques est ainsi de construire des variétés de rubans littéraires qui, tout en ayant pour dénominateur commun d’éclairer deux versants inséparables du texte, possèdent chacun leurs méandres propres.
À travers l’analyse de cinq oeuvres d’écrivains contemporains, les études rassemblées dans cet essai développent de nombreux aspects de la relation Écriture/Lecture. Les textes d’Éric Chevillard, de Pierre Michon, de Christian Gailly et d’Hélène Lenoir révèlent un réseau complexe de questions entrecroisées incitant le lecteur à emprunter plusieurs circuits en suivant, pour chacune des oeuvres, leurs cheminements singuliers. »

Ce chapitre est d’abord paru sous la forme d’un article:
TOBIASSEN, Elin Beate, « La Sibylle des Cards. Propos sur le scripturire de Vies minuscules », Littérature, n° 151 (2008), p. 31-48. ###

DEMANZE, Laurent, « Les possédés et les dépossédés », Études françaises, vol. 45, n° 3 (2009), p. 11-23. +++ Article de revue

### Résumé
Sociologues et historiens de la famille décrivent la modernité comme la perte des communautés traditionnelles qui soudaient l’un à l’autre l’héritier et ses ancêtres. Pour s’inventer librement, l’individu moderne rompt les entraves du passé, mais cette libération est aussi vécue chez les écrivains contemporains avec culpabilité. Afin d’y remédier, ils font une place à la fois inquiétante et fondatrice aux spectres et aux revenants de la généalogie, qui étayent et disloquent la parole de l’héritier. C’est ainsi que Sylvie Germain et Jean Rouaud, Gérard Macé, Pierre Michon et Pierre Bergounioux sont des écrivains hantés. Ce sont autant d’héritiers dont les gestes reconduisent des vies antérieures, et dont les mots sont comme magnétisés par les parlures ou les inflexions des parents. Ces héritiers sont donc en quelque sorte à la fois dépossédés d’un passé familial qui n’est pour eux que ruines et deuil et possédés par ces êtres absents qui obsèdent leur conscience et parasitent leur parole. L’héritier est alors déchiré par la mélancolie, au point de se faire tombeau de ses ascendants. À travers la thématique spectrale, la littérature contemporaine analyse toute la situation ambivalente de l’individu contemporain, à la fois orphelin et parricide d’un passé familial, et les secousses inconscientes et linguistiques de cette perte.

Demanze, 2009, HTML ###

DAUNAIS, Isabelle, « Éthique et littérature : à la recherche d’un monde protégé », Études françaises, vol. 46, n° 1 (2010), p. 63-75. +++ Article de revue

### Résumé
Ce que l’institution littéraire désigne, depuis quelques années, sous le nom d’« éthique » ou de « responsabilité » correspond souvent à un certain rapport de l’écrivain à ses personnages, selon lequel celui-ci donne vie et parole à des figures humbles ou oubliées. Toutes fictives qu’elles soient, ces figures valent alors pour l’existence et l’attention qui leur sont accordées, l’opération de salvation ou de mémoire dont elles sont l’objet. On peut toutefois se demander si, ce faisant, les personnages de la littérature éthique ne deviennent pas les instruments non seulement de la bonne conscience de leur créateur mais aussi de leur autorité. Une existence leur est octroyée, certes, mais au prix de toujours être tributaire de la conscience d’autrui (narrateur, tiers personnage) et donc des désirs et des rêves d’autrui. Afin de comprendre les mécanismes de ce piège, qui conduit à l’élaboration d’un monde protégé, deux récits de « vies minuscules » sont analysés : « Vie d’André Dufourneau » de Pierre Michon (Vies minuscules) et « Où iras-tu Sam Lee Wong ? » de Gabrielle Roy (Un jardin au bout du monde). Le premier récit met en scène un personnage entièrement construit par la mémoire (et les fantasmes) de son entourage, là où le second donne la possibilité à son protagoniste d’échapper, grâce à sa propre conscience, aux récits que l’on veut faire de sa vie.

Abstract
What has been recently labeled as “ethical” or “responsible” literature by the literary establishment frequently signals a special type of relationship between the author and his or her characters. The author resuscitates forgotten or marginal figures that would otherwise remain obscure were it not for this literary acknowledgement. The author gives value to their existence, salvaging them from oblivion or neglect, but possibly at the cost of an imposed mindset or authority. How accurate or meaningful is the author’s fantasy, expressed as narrator or third person ? To examine the ramifications of this potential entrapment, two narratives are here compared, each depicting the life of an ordinary person : “The Life of André Dufourneau” by Pierre Michon (Small Lives) and “Where will you go Sam Lee Wong ?” by Gabrielle Roy (Garden in the Wind )

Daunais, 2010, HTML ###

GUINAND, Cécile, « Écriture et peinture : les références picturales dans Vies minuscules de Pierre Michon », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 83-104. +++ Chapitre de collectif

LÉONARD-ROQUES, Véronique, « Spectre(s) du père et mélancolie du fils. Rayonnment du mythe de Hamlet dans Vies minuscules de Pierre Michon », dans Jean KAEMPFER (dir.), Michon lu et relu, Amsterdam, Rodopi, 2011, p. 175-202 +++ Chapitre de collectif

THIEL-JAŃCZUK, Katarzyna, « Altérité et fraternité : À propos de la filiation chez Patrick Modiano, Pierre Michon et Annie Ernaux (Livret de famille, Vies minuscules, La Place) », Études Romanes de Brno: Sborník Prací Filozofické Fakulty Brněnské Univerzity, L: Řada Romanistická/Series Romanica, vol. 37, n° 28 (2007), p. 47-55. +++ Article de revue

### Thiel-Jańczuk, 2007, PDF ###

VIART, Dominique, « Pierre Michon : un art de la figure », dans Ivan FARRON et Karl KÜRTÖS (dir.), Pierre Michon entre pinacothèque et bibliothèque, Berne, Peter Lang, 2003, p. 15-33. +++ Chapitre de collectif

HARVEY, Virginie, « Sur fond de tableaux : une enquête picturale dans Vies minuscules et Vie de Joseph Roulin de Pierre Michon » , mémoire de maîtrise, département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 2008, 126 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise

### Résumé
La critique a souvent qualifié l’oeuvre de Pierre Michon d’« érudite », en raison de la richesse des références culturelles et historiques qui s’accumulent dans chacun de ses récits, qui se rapportent en effet abondamment aux différents legs de l’histoire pour s’élaborer: reliques familiales, documents patrimoniaux, photographies, peintures, textes littéraires, oeuvres critiques. De tous ces objets hérités, la peinture nous semble mériter une attention particulière. Parce qu’elle est présente par de multiples allusions dès son premier récit, qu’elle sera le sujet central de son deuxième avec le portrait de Joseph Roulin et qu’elle continuera de travailler son imaginaire avec des textes comme MaÎtres et serviteurs et Le Roi du bois, qui s’attachent tous deux à différentes figures de peintres, la peinture insiste chez Michon comme dans son oeuvre. Ce mémoire se propose de préciser les modalités de cette insistance par l’étude des liens que développe Michon entre tableau et écriture dans ses deux premières oeuvres, soit Vies minuscules (1984) et Vie de Joseph Roulin (1988). En confrontant tour à tour ces récits aux oeuvres picturales qu’ils convoquent, les usages multiples que fait Michon des tableaux seront mis au jour, en définissant plus avant cette pratique qui dynamise son écriture en ce qu’elle remet chaque fois en cause l’existence de liens univoques entre le langage et les objets du monde.

Harvey, 2008, PDF ###

PILORGET, Jean-Paul, « Les trois livres d’Antoine Peluchet dans Vies minuscules de Pierre Michon, une filiation retrouvée », Littérature, vol. 1, n° 173 (2014), p. 21-34. +++ Article de revue

### Pilorget, 2014, HTML ###

VIART, Dominique, « Puissances du désir : pour une anthropologie érotique et sociale de Pierre Michon », Siècle 21, dossier « Pierre Michon et la fiction autobiographique », n° 12 (printemps-été 2008). +++ Article de revue

### Extrait d’un compte rendu
« L’article de Dominique Viart, « Puissances du désir. Pour une anthropologie érotique et sociale de Pierre Michon », porte quant à lui sur l’ensemble de l’œuvre et a pour but de démontrer qu’au-delà de sa dimension sociologique déjà soulignée (le milieu rural, le rapport à la Culture et à l’Art), au sujet de laquelle Dominique Viart souligne une certaine proximité entre Vies minuscules et La Misère du monde de Pierre Bourdieu, l’œuvre de Michon manifeste plutôt un souci anthropologique dans lequel le désir (qu’il s’agisse de désir sexuel ou d’ambition artistique et sociale) est considéré dans sa dimension archaïque. La question du désir, récurrente dans l’œuvre de Pierre Michon, est abordée de façon fréquente par la critique, mais, comme dans l’article précédent, ce qui nous semble le plus intéressant à retenir de cet article réside d’une part dans les liens tissés avec Georges Bataille ainsi qu’avec, dans la sphère contemporaine, Pascal Quignard, et d’autre part, dans le fait de souligner le caractère sublime attribué à la fascination de l’origine chez Pascal Quignard et Pierre Michon. Ce point de vue permet d’inscrire l’œuvre de Michon dans le processus plus large de la littérature du XXème siècle, dans laquelle les problématiques du désir et du sublime sont fondamentales, et de montrer, comme le fait l’article d’Agnès Castiglione, que cette œuvre dépasse largement le cadre de la fiction autobiographique. ###

COYAULT, Sylviane, « À l’échelle du minuscule », Études de Lettres, n° 298 (2015), p. 83-100. +++ Article de revue

### Résumé
Existe-t-il une coïncidence entre une esthétique du détail et l’évocation d’existences humbles, de «vies minuscules», comme celles que peint Pierre Michon? Le propos de cette étude est de comparer l’œuvre de Michon (parue en 1984) avec d’autres récits brefs écrits dans ses pas : Miette, de Pierre Bergounioux (1995), et Liturgie, de Marie-Hélène Lafon (2002). Si les trois auteurs choisissent l’échelle « minuscule », les imaginaires diffèrent considérablement, et traduisent des univers mentaux singuliers, qu’on se propose d’appréhender successivement. ###

TISSIER, Jean-Louis, « Les Vies minuscules de Pierre Michon, ou l’assomption d’une ruralité en marge », Géographie et cultures, n° 87 (2013), p. 95-108. +++ Article de revue

### Résumé
Les Vies minuscules de Pierre Michon, paru en 1984, est une œuvre reconnue et singulière de la littérature française. Ce livre contemporain permet d’examiner à nouveaux frais le rapport de la géographie et de la littérature. Ces Vies sont celles de ruraux du Limousin qui pendant le XXe siècle ont connu des destins éprouvants. Pierre Michon les situe dans des lieux précis et leur voue une écriture poétique, ce qui fait de ces pauvres anonymes des campagnes des figures pleinement humaines.

Abstract
Vies Minuscules (Small lives) by Pierre Michon (1984) is a celebrated novel that holds a special place in French literature. This contemporary book invites us to a renewed exploration of the existing relationship between geography and literature. These Lives are the ones of rural inhabitants of Limousin who have met sorely tried fates. Pierre Michon situates them in precisely located places and, dedicating them a poetical writing, he turns the anonymous poor from the countryside into fully human characters.

Tissier, 2013, HTML ###

FAUST, David, « Archive, biographie et autobiographie oblique dans Vies minuscules de Pierre Michon », Postures, n° 6 (2004), p. 125-139. +++ Article de revue

### Faust, 2004, PDF ###

Vies minuscules (oeuvre)
TitreVies minuscules
AuteurPierre Michon
Parution1984
TriVies minuscules
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