Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
Monique LaRue - Montréal, Boréal, 2002, 296 p.
« Un collège au milieu d’une grande ville. Dans ce milieu clos et plus ou moins incestueux, où les êtres se connaissent et se mesurent les uns aux autres depuis toujours, une année scolaire “normale” se déroule. De la mi-août à la mi-mai, au fil du programme et des saisons, pendant que reprennent les mêmes vieux débats sur la nature de la littérature ou les fins de l’éducation, pendant que s’affrontent poliment, dans de grandes ou de petites batailles, les nostalgiques et les modernes, les ambitieux et les désenchantés, des vies basculent, des amours se nouent, des pensées s’approfondissent, et les mois passent inexorablement.
Peinture saisissante du milieu collégial et de la vie littéraire contemporaine, tableau moral et intellectuel de ce qu’on pourrait appeler le désarroi moderne, ce livre est avant tout un grand roman. Fortement construit, fourmillant de personnages et d’intrigues, il est éclairé de part en part par cette fascination pour la vie concrète et par cette perplexité, cette réserve, ce refus de juger, c’est-à-dire par ce mélange indiscernable d’ironie et de compassion qui constitue le regard unique de la littérature. » (Quatrième de couverture)
FORTIER, Frances, « Vitalités romanesques ou les traditions réinventées », dans Voix et images, vol. 28, n° 2 (no 83 - hiver 2003), p. 174-179. +++ Article de revue
### « Souvent menacé de suffocation sous les assauts du narcissisme ambiant, parfois croulant sous des dispositifs formels qui confinent à la préciosité, parfois, au contraire, englué dans un quotidien affadi, le roman contemporain ne rend pas les armes pour autant. La fiction narrative, qui vient de renouer avec ce qu’elle avait un temps répudié, à savoir la narration d’une histoire, se réinvente de multiples manières. Trois romans récents, publiés chez Boréal en 2002, en témoignent chacun à sa manière, permettant ainsi une excursin au coeur du divers : tous trois racontent des histoires, plusieurs histoires même […] qui ont su ont su trouver leur public, comme en témoigne la réception qui a suivi leur parution. Serait-ce qu’ils savent incarner les interrogations prégnantes de notre époque ? Leur posture critique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, se fait à la fois éthique, herméneutique et esthétique. La gloire de Cassiodore met en scène la lancinante question de l’enseignement littéraire en montrant concrètement les coulisses du collège, et agit comme révélateur des modalités complexes de la transaction générationelle et de la difficile transmission des valeurs. » (Extraits, p. 174 et 178)
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JOUBERT, Lucie, « La gloire de Cassiodore : une affaire de genres », dans Voix et Images, dossier « Monique LaRue », sous la direction de Jean-François CHASSAY et Katherine ROBERTS, vol. 28, n° 2 (n° 83 - hiver 2003), p. 86-97. +++ Article de revue
### « La gloire de Cassiodore se lit volontiers comme une satire du milieu collégial. Cependant, le roman invite à revoir les caractéristiques de la satire traditionnelle et à mesurer la liberté que LaRue a prise par rapport à ces mêmes caractéristiques. Une des rares oeuvres signées par une femme à s’inscrire résolument dans le courant satirique, le roman autorise donc à soulever la question de la responsabilité de la satiriste, à circonscrire le rôle du lecteur dans un tel contexte et à évoquer les enjeux du féminin que soulève inévitablement une écriture de femme devant une forme universelle. » (Résumé joint à l’article)
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ROBERT, Lucie, « “Étranger à son temps et à lui-même.”: L’écrivain et ses signatures », dans Voix et images, vol. 30, no 1 (no 88 - automne 2004), p. 31-46. +++ Article de revue
### « Remarquablement fictionnalisée par Monique LaRue dans son roman La gloire de Cassiodore, la question de la double profession des écrivains, dans l’histoire de la littérature au Québec, n’a fait l’objet que de rares observations. L’on sait pourtant que l’exercice de cet “autre” métier est une nécessité structurante du champ littéraire. Le présent article amorce une réflexion sur ces doubles carrières, à partir d’exemples où le dédoublement professionnel entraîne l’usage d’une double signature. Dans ce cas, le pseudonyme est non plus le prolongement de l’écriture, mais une manière de poser l’identité double, de distinguer entre la vie et l’oeuvre, d’opérer une rupture entre les deux univers. Sans doute que cette pratique singulière de la signature agit comme révélateur de la conception que les écrivains se font de la littérature à des époques diverses. » (Résumé joint à l’article)
GÉRIN, Dominique, « Le professeur de lettres fictif : un sujet culturel québécois », mémoire de maîtrise, département des lettres et communications, Université de Sherbrooke, 2013, 171 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### « Cette étude sociocritique du professeur de lettres fictif dans le roman québécois de 1995 à 2010 est guidée par les travaux d’André Belleau (Le Romancier fictif), de Roseline Tremblay (L’Écrivain imaginaire) et du Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions (Fictions du champ littéraire) portant sur la figuration de l’écrivain. En ce sens, elle examine les manifestations polyphoniques et plurilinguistiques dans des textes romanesques (Mikhaïl Bakhtine) en faisant des figures de l’écrit, telles que définies par Femand Roy, le pivot d’ancrage, textuel et cotextuel, qui constitue les sociotextes, ici les romans du professeur de lettres. L’inéluctable quête de la légitimité de la parole et du savoir de ce “sujet culturel” (Edmond Cros) offr, avec Hadassa (2006) de Myriam Beaudoin, La Blonde de Patrick Nicol (2005) de Patrick Nicol, Qu’est-ce qui passe ici si tard? (1998) de Gabrielle Poulin et La Gloire de Cassiodore (2002) de Monique LaRue, une réponse postmodeme (Janet M. Paterson) à une crise de l’éducation moderne (Hannah Arendt). » (Résumé joint au mémoire)
BEAUDOIN, Marie-Hélène, « La représentation de l’infidélité dans le nouvel ordre amoureux : une étude de sept romans québécois contemporains », mémoire de maîtrise, département d’études françaises, Université Concordia, 2010, 108 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### « L’amour, thème universel et de tous les temps, continue de préoccuper hommes et femmes, le régime de l’affect étant une partie, une parcelle peut-être, de notre être. Les paroles sur l’amour sont multiples, et en ces temps d’amours consécutives, discutent de fidélité et de son corollaire, l’infidélité. Prenant appui sur sept romans, parus entre 1995 et 2005, nous analysons, dans ce mémoire, l’infidélité sous l’angle des théories féministes, psychanalytiques et sociocritiques. Dans le choix de notre corpus, nous avons aussi pris en compte les générations. Nous voulions dresser un portrait de l’infidélité qui nous permettrait de comparer, d’une part, les représentations de l’infidélité à partir de la notion de genre et, d’autre part, les perspectives des auteurs ayant vécu de près les bouleversements entraînés par le féminisme des années 1970. Le corpus est composé de romans écrits par des femmes et des hommes : Folle (2004, Nelly Arcan), Scrapbook (2004, Nadine Bismuth), La Gloire de Cassiodore (2002, Monique LaRue), Marie- Hélène au mois de mars (1998, Maxime-Olivier Moutier), Le Milieu du jour (1995, Yvon Rivard), Carnets de naufrage (2000, Guillaume Vigneault) et Chercher le vent (2001, Guillaume Vigneault). L’étude de l’infidélité dans un corpus autant féminin que masculin met en lumière que, dans la sphère privée, et particulièrement dans une situation d’adultère, le jugement qui est porté sur les femmes, et par celles-ci, est plus sévère, voire plus intraitable que celui sur les hommes adultères. Le féminisme, la surexploitation de la sexualité dans les médias, l’individualisme généralisé sont quelques uns des facteurs qui influencent la conception de la relation amoureuse dans la société québécoise d’aujourd’hui que nous examinerons dans cette étude.
Love, a universal topic present throughout all times, still preoccupies men and women. The intense effect clearly is a part, may be just a parcel, of our own being. Many words have been spoken and written about love, and in the times of consecutive and numerous relationships, they deal with both fidelity and its counterpart, infidelity. In this thesis, We analyze and study infidelity in seven novels published between 1995 and 2005 by incorporating theories of feminism, psychoanalysis and socio-criticism. While choosing my corpus, We also considered various generations. We wanted to portray infidelity in a way that would allow to compare infidelity in terms of genre and from the perspectives of writers who personally witnessed the turmoil initiated by the feminism of the 1970s. The corpus is composed of novels written by female and male authors. We choose the following books: Folle (2004, Nelly Arcan), Scrapbook (2004, Nadine Bismuth), La Gloire de Cassiodore (2002, Monique LaRue), Marie-Hélène au mois de mars (1998, Maxime-Olivier Moutier), Le Milieu du jour (1995, Yvon Rivard), Carnets de naufrage (2000, Guillaume Vigneault) and Chercher le vent (2001, Guillaume Vigneault). The study of infidelity through a mixed corpus shows that in the realm of privacy, particularly in the situation of adultery, the judgment of women and the one that comes from the women - reflecting on the subject - is more severe, even relentless as it would be for the adulterous men. Feminism, the over-exploitation of sexuality in the media, and generalized individualism are some of the elements that influence the conception of the love relationship in today’s Quebec society and that I will examine in this thesis. » (Résumés joints au mémoire)
HANS-JÜRGEN, Lüsebrink, « La gloire de Cassiodore de Monique LaRue », dans Gilles DUPUIS et Klaus-Dieter ERTLER (dir.), À la carte. Le roman québécois (2000-2005), Frankfurt am Main, Peter Lang, 2007, p. 243-262. +++ Chapitre de collectif
La gloire de Cassiodore (oeuvre) | |
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Titre | La gloire de Cassiodore |
Auteur | Monique LaRue |
Parution | 2002 |
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