Discours critique sur les œuvres de littérature contemporaine
COYAULT-DUBLANCHET, Sylviane, La province en héritage : Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet, Genève, Droz (Histoire des idées et critique littéraire), 2002, 289 p. +++ Monographie
###Quatrième de couverture
« Écrivains de la même génération, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet apparaissent sur la scène littéraire au début des années quatre-vingt. Tous trois Limousins, ils sont dépositaires de l’héritage d’une province originelle où s’enracine leur œuvre. Toutefois, on ne saurait les considérer comme des auteurs régionalistes : le terroir ne constitue pas pour eux le décor de romans historiques ni le cadre bucolique des siècles passés. Cette appartenance singulière détermine plutôt le miroir où l’homme moderne interroge son origine et sa fin. En même temps qu’elle entraîne la pensée vers les profondeurs abyssales de la mémoire, la province donne à voir le crépuscule d’un état de la civilisation. Elle est enfin interrogée comme origine du moi : un fort déterminisme sociologique résulte de cette province déshéritée. Ces “lieux où l’on naît” fondent l’imaginaire, la réflexion esthétique et la relation de l’être à l’espace et au temps. »
*Pour un commentaire détaillé sur cet ouvrage, voir l’article de Sylvain Brehm paru dans Acta Fabula.###
MURA-BRUNEL, Aline, « Richard Millet : entre les ombres et les vivants », dans Sjef HOUPPERMANS, Christine BOSMAN-DELZONS et Danièle DE RUYTER-TOGNOTTI (dir.), Territoires et terres d’histoires. Perspectives, horizons, jardins secrets dans la littérature française d’aujourd’hui, Amsterdam / New York, Rodopi, 2005, p. 289-304. +++ Chapitre de collectif
LOIGNON, Sylvie, « Quelques mots de justesse : de l’humiliation à l’humilité dans l’oeuvre de Richard Millet », dans Johan FAERBER, Mathilde BARRABAND et Aurélien PIGEAT (dir.), Le mot juste : des mots à l’essai aux mots à l’oeuvre, Paris, Sorbonne Nouvelle, 2006, p. 147-154. +++ Chapitre de collectif
MURA, Aline, « Le silence de l’écrivain, Richard Millet », Roman 20-50 : revue d’étude du roman du XXe siècle, vol. 31 (juin 2001), p. 107-114. +++ Article de revue
LAURICHESSE, Jean-Yves, Richard Millet : l’invention du pays, Amsterdam / New York, Rodopi, 2007, 276 p. +++ Monographie
###Quatrième de couverture
« L’oeuvre de Richard Millet, né en 1953, s’impose aujourd’hui comme l’une des plus importantes de ces vingt dernières années. L’objet de ce livre, le premier qui lui soit exclusivement consacré, est d’en éclairer la profondeur singulière, en montrant comment elle dépasse à la fois la géographie et l’autobiographie dans une véritable invention du pays, au double sens de création littéraire et de mise au jour d’un territoire secret. Pour en établir la genèse, il était indispensable de remonter aux livres brefs de la première période, trop souvent négligés au profit des grands romans publiés à partir de La Gloire des Pythre. On suivra donc d’abord le cheminement obstiné d’une écriture entre « matière de Corrèze » (Viam et le plateau de Millevaches) et « matière d’Orient » (les années d’enfance au Liban), dans un dialogue du natal et du lointain qui rend possible le passage au roman. Puis, l’étude du territoire de « Siom », tel que le fondent et l’explorent les cinq romans publiés de La Gloire des Pythre à Ma vie parmi les ombres, sera conçue comme celle d’un « pays apocryphe » (selon Faulkner), nourri des souvenirs et de l’imaginaire du romancier, entre restitution et légende, dans la riche polyphonie des voix narratives. »
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PÉLISSIER, Vincent, Autour du Grand Plateau : Pierre Bergounioux, Alain Lercher, Jean-Paul Michel, Pierre Michon, Richard Millet, Tulle, Mille sources, 2002, 141 p. +++ Monographie
PERSELLO, Willy, « Richard Millet ou la seconde mort de l’écrivain », La femelle du requin, n° 22 (hiver 2003-2004), [article en ligne]. +++ Article de revue
### Persollo, 2004, HTML ###
MORZEWSKI, Christian, Richard Millet : la langue du roman, Arras, Artois Presses Université (études littéraires et linguistiques), 2008, 180 p. +++ Monographie
SORARU, Isabelle, « De quelques musiques secrètes : Pascal Quignard et Richard Millet », L’esprit créateur, vol. 47, n° 2 (été 2007), p. 115-126. +++ Article de revue
###Introduction, p. 115-116
« “La musique est le lieu où la pensée respire”, écrit Louis-René des Forêts dans Voies et détours de la fiction, formulant ainsi la place toute particulière que la musique occupe dans son œuvre, où le silence, cette ombre portée de la musique, semble constituer une forme de réponse aux apories du langage. Cette formule, Pascal Quignard comme Richard Millet ne la récuseraient sans doute pas, tant la musique occupe une place prépondérante dans leurs œuvres, dans une intrication intime et permanente avec l’écriture, comme si celle qu’on nommait jadis l’ars bene movendi, l’art de bien se mouvoir, pouvait faire se correspondre mouvement de l’art musical et mouvement de la pensée.
Richard Millet connaît l’œuvre de Pascal Quignard : il évoque les Petits Traitéset Le Salon du Wurtembergdans Accompagnements. Dans Le Sentiment de la langue, Millet raconte comment il apprit à entendre “le patois limousin, l’arabe libanais, l’arménien, l’anglais, le latin, l’argot des années soixante, avant d’en savoir la syntaxe”, et comment toutes ces langues se heurtèrent alors au français, la langue paternelle. Le corps de ces langues fut alors doublé par un autre corps, absent et fantôme, soit celui du musicien qu’il aurait pu devenir : même si, dans Musique secrète, Millet mentionne sa pratique de pianiste, il privilégia en définitive la voie de l’écriture à une véritable carrière de musicien. Pascal Quignard, s’entretenant avec Chantal Lapeyre-Desmaison, avoue qu’il aurait dû être musicien pour perpétuer la longue lignée paternelle d’organistes, allant jusqu’à parler d’une forme de “culpabilité” et de “destin” auquel il se serait soustrait. Enseveli dans l’écriture, le corps de la musique semble alors battre sourdement, comme la trace d’un regret ancien. La musique renvoie, dans les œuvres de Pascal Quignard comme celles de Richard Millet, à la mémoire, à l’origine, à la figure de cet infans que le sens ne touchait pas encore. Ils nous rappellent tous deux que l’ouïe est sans doute le sens premier : celui de l’obscurité d’un ventre, puis celui de l’infans qui, ne maîtrisant pas encore le langage, entendait encore les langues comme d’obscures musiques. Pourtant, écrit Pascal Quignard dans Le Nom sur le bout de la langue, “la seule corde de rappel possible” pour l’écrivain “n’est jamais qu’une corde de langue”, alors même que, comme Lord Chandos chez Hoffmansthal, il est parfois tenté de penser que les mots peuvent tomber en poussière et se décomposer comme des champignons pourris. Mais le recours à la musique n’est, en vérité, pas chose anodine, et ne représente pas un asile d’évidence pour la langue qui s’y affronte : on ne pratique pas aussi aisément l’ekphrasis “musicale” que picturale, et l’art musical, par son statut même d’art non représentatif, est toujours, en un certain sens, au-delà ou en deçà du sens qui la porte. Si l’on exclut sa place en tant que thème, par le biais de personnages de musiciens ou de compositeurs, nombreux chez Pascal Quignard comme chez Richard Millet, on peut prendre toute la mesure de la tension qui peut se jouer alors dans l’écriture : comment en parler autrement que comme cette fleur mallarméenne, cette “absente de tout bouquet” ? »
Cet article traite plus spécifiquement des oeuvres Accompagnement, Le sentiment de la langue I et Musique secrète.
GARDY, Philippe, « Bergounioux, Millet, Michon… Bourdieu : l’ombre du patois perdu », Critique, vol. 59, n° 670 (mars 2003), p. 199-207. +++ Article de revue
###Résumé
« L’auteur se penche sur l’ouvrage de Sylviane Coyault-Dublanchet intitulé La province en héritage. Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Millet, consacré au rapprochement de ces trois romanciers autour de préoccupations similaires : la province et la terre. Les cheminements de ces auteurs témoignent tous en effet d’un certain ancrage dialectal, à un moment de l’histoire linguistique de la France. L’auteur ajoute à ces trois écrivains une parenté avec Pierre Bourdieu, dont les phrases et mots en béarnais envahissent les analyses scientifiques. »
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OUELLET, Pierre, « Le roman de la terre : Millet, Michon, Bergounioux », Liberté, n° 225 (juin 1996), p. 165-177. +++ Article de revue
HAENEL, Yannick, « Le roman de la terre impossible : Bergounioux, Michon, Millet », L’Atelier du roman, n° 12 (1997), p. 113-124. +++ Article de revue
LAURICHESSE, Jean-Yves, « Richard Millet : le lieu et les voix », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 203-212. +++ Chapitre de collectif
###Extrait
« D’une trilogie [celle constituée de L’Angélus, L’écrivain Sirieixet La chambre d’ivoire] à l’autre [réunissant La gloire des Pythre, L’amour des trois soeurs Pialeet Lauve le pur] se produit une nette évolution de style et de composition, que Richard Millet décrit lui-même comme “un autre phrasé, une dimension plus oratoire qde la phrase, une structure narrative plus complexe, souvent polyphonique”. C’est à cette trilogie corrézienne, et particulièrement à son premier opus, que je vais m’intéresser, sans oublier qu’elle est un moment d’une oeuvre en développement. »
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ANDRÉ, Marie-Odile, « Identités narratives : comment peut-on devenir écrivain ? À propos de P. Michon et R. Millet », dans Bruno BLANCKEMAN, Aline MURA-BRUNEL et Marc DAMBRE (dir.), Le roman français au tournant du XXIe siècle, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 495-504. +++ Chapitre de collectif
###Extrait, p. 495
« Soit deux écrivains, Pierre Michon et Richard Millet, qui, voulant se “mêler d’écrire”, écrivent pour écrire / décrire, leur entrée - possible, impossible, problématique - en littérature. Que nous disent-ils, à travers ces mises en récit où les situations particulières jouent en quelque sorte le rôle de catalyseurs d’interrogations, sur les questions auxquelles ils ont à se confronter pour accéder au statut d’écrivain et sur les contours du territoire littéraire qu’ils dessinent à travers les réponses qu’ils élaborent ? Et que nous disent-ils en même temps sur une littérature contemporaine qui s’interroge sur ses conditions de possibilité et sur ses modalités d’existence ? »
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TAYLOR, John, « From the Heart of the Limousin (Richard Millet) », dans Paths to Contemporary French Literature, volume 2, New Brunswick (New Jersey), Transaction Publishers, 2007, p. 233-236. +++ Monographie
PICARD, Timothée, « La mélomanie porte-t-elle les écrivains à la “déclinologie” (et vice-versa) ? (Parcours à travers la littérature contemporaine, et mise en perspective) », LHT, n° 6, 2009, [en ligne]. +++ Article de revue
###Résumé
« Il semble que les débats relatifs à la fin de la culture française ou européenne se sont essentiellement concentrés sur la littérature d’un côté et les arts plastiques de l’autre. On oublie que la musique a été prise dans un même type de configuration. On oublie surtout que, comme souvent, la littérature s’est très souvent appuyée sur l’exemple musical pour appréhender l’histoire de sa valeur propre et, dans un jeu de comparatisme interartistique, réfléchir en termes de destinée parallèle à l’évolution et à l’évaluation des deux arts. C’est ce que nous envisageons dans cet article, en montrant tout d’abord comment, au cours du xxe siècle, le genre du tombeau musical tel que pratiqué par la littérature lui a certes d’abord permis d’orchestrer un programme de reconquête,mais a par la suite peu à peu évolué, jusqu’à lui servir de moyen pour composer la partition de son propre deuil. Nous nous arrêtons alors sur un cas particulièrement représentatif du dernier quart du xxe siècle : Milan Kundera, l’un des premiers “professeurs de désespoir” contemporains à avoir déclaré la fin conjointe de quatre données consubstantielles : la modernité, la culture européenne, le roman et la musique. Nous nous attachons ensuite à un autre écrivain tout à fait symptomatique de cette propension à l’époque la plus récente : Richard Millet. Dans les deux cas, nous effectuons quelques extrapolations à plusieurs autres écrivains mélomanes dont les figures viennent s’étoiler autour de ces deux exemples archétypaux. Nous essayons ainsi de montrer que cette tendance est particulièrement représentée chez les écrivains mélomanes français, puis tenterons alors d’effectuer deux mises en perspective. La première s’emploie à montrer que cette obsession terminale associant le sort de la littérature et celui de la musique, métonymie d’enjeux plus fondamentaux, ne date pas de la fin de la fin du xxe et du début du xxie siècles, mais a été également fortement représentée chez les écrivains témoins et dénonciateurs, dans la première moitié du xxe siècle, de la “fin de l’esprit européen”. La deuxième mise en perspective, plus radicale, vise à mettre en lumière le fait que la propension déclinologique semble une constante des écrivains mélomanes.On se risque alors à formuler quelques hypothèses sur les liens entre cette propension et la mélomanie. »
LANTELME, Michel, Le roman contemporain. Janus postmoderne, Paris, L’Harmattan (Critique), 2008, 207 p. +++ Monographie
###Quatrième de couverture
« Au tournant du millénaire, fascinées par tout ce qui s’apparente de près ou de loin à l’Apocalypse, les Lettres françaises entretiennent volontiers un climat de fin de partie : clonage et disparition de l’homme (Houellebecq, Dantec), culte de la fête ultime (Beigbeder, Muray), syndrome de Zidane (Toussaint), cataclysmes politiques (Darrieussecq, Boulin), catastrophe écologique (Chevillard), mort de la nation (Millet) et fin de la littérature elle-même (Todorov, Jouve).
Dans le même temps, oeuvrant à contre-courant, d’autres romanciers de montrent au contraire fascinés par les commencements, qu’il s’agisse du néolithique (Montalbetti, Bergounioux), des grottes ornées (Chevillard, Michon, Rouaud), de notre ancêtre imaginaire “Lucy” (Chedid), ou plus généralement du mystère de la naissance (Redonnet, Oster).
Si bien que la littérature contemporaine, partagée entre le crépusculaire et l’inaugural, ressemble à Janus, le dieu roman à deux visages. Ces deux tendances demandent toutefois à être mises en regard l’une de l’autre. Car loin d’être opposés, comme on pouvait d’abord le penser, mythe de la fin et mythe des origines sont bel et bien indissociables. Ensemble, ils reflètent nos anxiétés, nous renseignent sur l’état actuel de la France, ainsi que sur celui de notre littérature. »
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JACQUET, Marie Thérèse, « Exercices de violence : Humbert, Littel, Millet », dans Matteo MAJORANO (dir.), Écrire le fiel, Bari, Edizioni B.A. Graphis (Marges critiques / Margini critici, 15), 2010, p. 73-90. +++ Chapitre de collectif
MATTAR, Marilyn, et Séverine REBOURCET, « À la recherche de la langue perdue : réflexions sur le devenir de la langue et de la littérature françaises selon Richard Millet », Contemporary French & Francophone Studies, vol. 12, n° 4 (October 2008), p. 471-478. +++ Article de revue
###Extrait de l’introduction, p. 472
« Cet article propose d’étudier comment l’oeuvre de Millet, qui pose des questions sur le devenir de la langue et de la littérature françaises, remet en question la notion d’exception française dans le monde contemporain, et comment cette oeuvre cherche, dans un sens, à raviver cette notion, comme par peur de la voir s’évanouir, de la voir disparaître. »
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LAURICHESSE, Jean-Yves, « Siom dans l’oeuvre de Richard Millet ou le deuil du mythe », dans Marie-Hélène BOBLET (dir.), Chances du roman, charmes du mythe, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013, p. 169-178. +++ Chapitre de collectif
LAURICHESSE, Jean-Yves (dir.), dossier « Richard Millet », Littératures, n° 63 (2010), 262 p. +++ Dossier de revue
COYAULT, Sylviane, « La Soupe et autres cuisines de Richard Millet », Littératures, n° 63 (2010), p. 9-18. +++ Article de revue
DUCAS, Sylvie, « La Bibliothèque-cénotaphe de Richard Millet: Posture de l’écrivain en nouveau moraliste ? », Littératures, n° 63 (2010), p. 19-36. +++ Article de revue
PLAZENET, Laurence, « Voix de l’ombre et du néant: La Littérature du grand siècle dans l’oeuvre de Richard Millet », Littératures, n° 63 (2010), p. 37-60. +++ Article de revue
LAMONTAGNE, Marie-Andrée, « Le savoir de la langue », Littératures, n° 63 (2010), p. 61-69. +++ Article de revue
THOIZET, Evelyne, « L’enchevêtrement secret des histoires non encore racontées », Littératures, n° 63 (2010), p. 71-84. +++ Article de revue
CIESZKOWSKI, W.J., « The iconography of rural space: notions of “la terre” as visual and textual narratives of poetic dwelling in the art of Jean-François Millet (1814-75) and the prose of Richard Millet (1953-) », thèse de doctorat, University College London, 2010. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Abstract
The key problematic of this study is located in the notions of le paysan, le pays and le
paysage, and their representation in visual and textual modes. By linking one visual
artist, Jean-François Millet (1814-1875), with one textual artist, the novelist and
polemicist Richard Millet (1953- ), an ethos of symbolic and thematic fraternal
consanguinity is established. In order to situate and contextualize these notions of rural
space and to locate them in the wider implications of La France profonde, this thesis
adopts a basic comparative approach in order to ground the analyses in an inter-medial,
trans-epochal approach. The principal argument posits the iconography of rural space as
a universal and atemporal constant and as a metaphor for the cyclical nature of
existence, as an exploration of notions of the past, the nature of belonging, loss and
exile.
Each of the seven chapters in this thesis may be read to a certain extent as a selfcontained
essay, as a meditation on the nature of seeing and decoding of the visual and
textual space: the interpretation of art and text in the form of a discourse, a semiotic
‘map’. However, throughout the thesis there runs a linear argument and analysis which
thematically and organically links all seven, seeking to widen notions of la terre in
order to encompass an eco-awareness, a cosmic unicity of the human with the natural in
terms of ‘poetic dwelling’. An opening examination of the theory and practice of
iconographic recognition leads to a questioning of the narratives informing the
reconstitution of the past and the essence of la terre as possession and belonging. It is
then posited that the notional metaphysics of landscape imply a dualistic, semiotic
reading of landscape as ‘inscape’ or ‘otherness’. The notion of the Other is then
introduced as the female Other, which leads to an examination of the feminization of
rural space. Finally, the life story of both Millets is posited as a via crucis (patterned by
melancholia and a form of ‘perpetual mourning’) and the last chapter concludes with a
metaphysical examination of the rural space as a locus of poetic dwelling. To dwell
poetically implies a deep understanding and empathy with the natural: this study argues
that the representation of the rural space, through the individual art of each Millet, is
metaphysically and existentially consistent with the imperatives of a meaningful and
purposeful existence. ###
MORZEWSKI, Christian, dossier « La gloire des Pythre, Lauve le pur et Ma vie parmi les ombres de Richard Millet », Roman 20-50, n° 53 (juin 2012), 108 p. +++ Dossier de revue
### Présentation
Les trois œuvres romanesques considérées comme les plus importantes de Richard Millet (La Gloire des Pythre, 1995 ; Lauve le pur, 2001 ; Ma vie parmi les ombres, 2003) sont ici revisités par les meilleurs connaisseurs actuels de l’écrivain. Inspiration, thématique, structure, style, intertextualité et réception de ces trois romans sont explorés de façon monographique mais en liaison avec l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain en passe de devenir l’une des voix les plus puissantes et les plus originales de notre contemporanéité littéraire. Les huit études ici rassemblées sont précédées d’un texte inédit de l’écrivain, « L’échange », que Richard Millet a accepté de confier à la revue Roman 20-50.
Sommaire
NARDOUT-LAFARGE, Élisabeth, « Procédés toponymiques chez Michon, Millet et Bergounioux », dans Yves BAUDELLE et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE (dir.), Nom propre et écritures de soi, Montréal, Presses de l’Université de Montréal (Espace littéraire), 2011, p. 121-134. +++ Chapitre de collectif
LAMONTAGNE, Marie-Andrée, « Symptômes », Spirale, n° 243 (2013), p. 44-46. +++ Article de revue
### Lamontagne, 2013, PDF ###
GOULET, Marie-Hélène, « L’invention de la communauté dans le cycle romanesque corrézien de Richard Millet », mémoire de maîtrise, Université de Montréal, 2007, 123 f. +++ Thèse de doctorat / mémoire de maîtrise
### Résumé
Une partie de l’œuvre de Richard Millet se caractérise par la création de cycles
romanesques. Ces romans ont pour centre le village de Siom en Corrèze. À partir de ce
lieu fictif, Millet crée des personnages qui reparaissent de roman en roman et forment
une sorte de communauté fictive qui est l’objet de notre étude. Nous identifions les
rouages qu’il met en place afin de recréer la communauté de Viam à travers celle,
fictive, de Siom. C’est la personnification de la communauté qui justifie le choix des
textes.
Chaque roman insiste sur la vie de l’un des villageois et, par le fait même, sur
l’une des familles. La plupart des personnages centraux ont été introduits dans les
œuvres précédentes et il y a de fortes chances qu’ils réapparaissent de façon secondaire
dans les romans subséquents. Leur récurrence contribue à lier les différents romans de
Millet, une unité cimentée par le rôle de la communauté qui agit parfois en narrateur.
Des stratégies telles que les systèmes de reprise, la narration assurée par la
communauté et les rites de celle-ci permettent de produire un effet de cohérence entre
les textes.
SNAUWAERT, Maïté, « Conteurs contemporains : le “roman familial” entre mythologie et généalogie », dans Béatrice JONGY et Annette KEILHAUER (dir.), Transmission / héritage dans l’écriture contemporaine de soi, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal (Littératures), 2009, 292 p. +++ Chapitre de collectif
PICARD, Timothée, Verdi - Wagner. Imaginaire de l’opéra et identités nationales, Arles, Actes Sud, 2013, 336 p. +++ Monographie
### Extrait de compte rendu
« Réflexion qui participe donc d’une méditation plus étendue sur les mutations culturelles d’après la Seconde Guerre mondiale, mais dont les prémices se faisaient entendre “chez les écrivains témoins et dénonciateurs, dans la première moitié du xxe siècle, de la ‘fin de l’esprit européen’ ”, à tel point que “la propension déclinologique semble une constante des écrivains mélomanes”, dans les rangs desquels se distinguent Milan Kundera, Pascal Quignard, Richard Millet et Renaud Camus. En effet, la pratique encomiastique étend toujours plus loin la finalité de son propos. […]
Picard démontre notamment en quoi la réflexion de Richard Millet sur le devenir de la musique classique constitue dans ses œuvres l’instrument de la critique en règle d’une modernité sans mémoire, encline à la standardisation culturelle et génératrice d’une doxa idéologique intolérante. Récemment, la controverse engendrée par la publication de son Éloge littéraire d’Anders Breivik (2012) a conduit à l’éviction de l’écrivain du projet de création de l’opéra Charlotte Salomon de Marc‑André Dalbavie, dont il devait être le librettiste. Dans la lettre ouverte au metteur en scène Luc Bondy qui précède la publication de son livret, l’évocation du texte refusé à la composition scelle l’union de la musique, de la littérature et de la hauteur spirituelle face à l’ostracisme dont elles font l’objet à ses yeux : “Ce chant imaginaire est l’apanage des rêveurs, des proscrits, des solitaires, de ceux pour qui la sincérité et la droiture sont proches de cette maladie aujourd’hui mortelle qu’on appelle l’innocence”. Le mot littéraire et la musique se confondent alors dans l’espace du retrait face à un univers hostile affligé des maux de la modernité tels qu’il les avait pointés dans ses écrits. Modernité dont le « rock » en ses dérivés divers constitue par ailleurs le Léviathan pour Milan Kundera, Richard Millet et Philippe Muray, qui voient en lui l’ennemi par excellence.
Quels que soient l’adhésion ou le rejet que peuvent entraîner ces présupposés, la posture polémique dont Richard Millet est un des représentants permet de mieux appréhender certains enjeux fondamentaux de la culture contemporaine où le recul relatif de la logosphère, la prédominance des musiques « actuelles » et plus généralement la remise en question des légitimités esthétiques constituent autant de points cruciaux pour une compréhension du monde d’aujourd’hui. Du moins en sa dimension “classique”, la musique devient pour la littérature une passion au sens étymologique, c’est‑à‑dire l’expression d’une souffrance, liée à la marginalité, au refus, à la position critique, à la conscience aiguë de l’Histoire : ce positionnement, senti par beaucoup comme “réactionnaire”, est cependant une invitation au débat, cette forme d’affrontement violent, mais maîtrisé par la culture et le verbe, autour de questions essentielles ouvrant sur l’avenir et, peut-être, le devenir anthropologique. Rien de plus étroitement constitutif du corps individuel et collectif que la musique — source d’énergie, d’émotions et de violence. Si la langue littéraire en épouse les forces vives tout en y opposant le filtre du recul critique, la réflexion « musicale » des écrivains restitue à un héritage assagi par le respect culturel tout son potentiel de provocation féconde. » ###
MORANTIN, Mathilde, « “Usages du roman pour une littérature usagée” : l’instrumentalisation du roman au service de la fin de la Littérature », Fabula-LhT, n° 6 (mai 2009), [en ligne]. +++ Article de revue
### Morantin, 2009, HTML ###
GARDY, Philippe, « Richard Millet : les stigmates et la rédemption », dans L’Ombre de l’occitan. Des romanciers français à l’épreuve d’une autre langue, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Plurial), 2009. +++ Chapitre de collectif
VIART, Dominique, « De la détestation comme énergie créatrice: Richard Millet », dans Matteo MAJORANO (dir.), Écrire le fiel, Bari, Edizioni B.A. Graphis (Marges critiques / Margini critici), 2010. +++ Chapitre de collectif
LAURICHESSE, Jean-Yves, « Richard Millet : entre le mal et l’innocence », Modernités, n° 29 (2008), p. 423‑436. +++ Article de revue
DELASSUS, Laetitia, « Dans le creux des générations. Vies minuscules et Rimbaud le fils de Pierre Michon, La Gloire des Pythre, L’amour des trois soeurs Piale et Lauve le pur de Richard Millet », dans Caroline ANDRIOT-SAILLANT, Paroles, langues et silence en héritage, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal (Littératures), 2009. +++ Chapitre de collectif
DRENGUBIAK, Ján, Richard Millet : Du personnel vers l’universel, Prešov, Acta Facultatis Philosophicae Universitatis Prešoviensis, 2012, 189 p. +++ Monographie
### Lire en ligne. ###
PROSOWSKA, Monika, « “Le sentiment de la langue” dans l’oeuvre de Richard Millet », Studia Romanic A Posnaniensia, vol. 33 (janvier 2006), p. 31-47. +++ Article de revue
### Prosowska, 2006, PDF ###
JAFFRIN, Ivan, « L’affaire Richard Millet ou la critique radicale de la société multiculturelle », COnTEXTES, 31 octobre 2015, [En ligne]. +++ Article de revue
### Résumé
Nous entendons dans cet article faire l’analyse de l’« affaire Richard Millet » qui suivit, en 2012, la publication par l’écrivain d’un Éloge littéraire d’Anders Breivik. Et nous nous proposons pour ce faire de la mettre en perspective avec l’« affaire Renaud Camus » qui survint 12 ans plus tôt. Ces deux scandales littéraires s’inscrivent, à notre avis, dans une même séquence temporelle qui voit l’aggravation de la critique du multiculturalisme, au point de déboucher, désormais, sur un redoutable imaginaire de guerre civile. L’affaire Richard Millet rend, à cet égard, manifeste l’inscription dans la doxa d’un contre-discours bien établi et qui se revendique désormais ouvertement de la « dissidence ». Elle met ce faisant en lumière l’embarras dans lequel se trouve la critique intellectuelle qui ne parvient pas à s’y opposer de manière cohérente et efficace, faute de réussir à nommer la transgression de manière unanime et de s’accorder sur la nature du bien commun qu’il convient de défendre en retour.
Abstract
This article aims at analyzing the so-called “Richard Millet affair”, which developed after the publishing of his essay Éloge littéraire d’Anders Breivik, by putting it into the perspective of another scandal, that occurred twelve years before, namely the “Renaud Camus affair”. It argues that these two literary scandals are part of the same time sequence, characterized by an increasing critique of multiculturalism, becoming more and more radical, to the point of reaching an imaginary state of civil war. In this respect, the Richard Millet affair makes it obvious that a well-established counter-discourse, that positions itself as part of a “dissident movement”, has gradually spread across the doxa. It also sheds light on the precarious position of intellectual critics, who do not manage to successfully confront these counter-discourses, because they fail to identify clearly the transgression and to collectively agree on the nature of the common good which needs to be defended in response.
DE RENGERVÉ, Muriel, L’Affaire Richard Millet. Critique de la bien-pensance, Paris, Éditions Léo Scheer 2016. +++ Article de revue
### Réédition du livre paru aux Éditions Jacob-Duvernet en 2013
Quatrième de couverture
À peine quelques jours après la parution par l’écrivain Richard Millet du court texte Éloge littéraire d’Anders Breivik, le 24 août 2012, un emballement médiatique s’est déclenché.
Tout ce que Paris compte d’intellectuels, d’écrivains – grands et petits –, de penseurs, de critiques littéraires, de censeurs autoproclamés, s’est mobilisé pour organiser la mise à mort sociale, littéraire, intellectuelle, de Richard Millet. Qui a vraiment lu le texte de Millet ? Très rares ont été ceux qui ont accepté de débattre avec lui. Le Clézio, Annie Ernaux, à l’origine d’une pétition, Bernard-Henri Lévy, et d’autres participent à la curée.
Ils auront gain de cause : le 13 septembre 2012, Richard Millet doit démissionner du comité de lecture de Gallimard, tout en continuant son travail d’éditeur. Les pressions médiatiques et les réactions individuelles l’ont emporté.
Dans la France du début du XXIe siècle, le débat d’idées serait-il devenu impossible ? L’autre, celui qui professe une opinion différente, est refusé, rejeté, mis au ban – considéré comme un menteur et, insulte devenue courante, comme un fasciste. Une chape de plomb semble s’être abattue sur la vie intellectuelle et littéraire, où toute idée dissonante, tout propos dérangeant est immédiatement disqualifié. Le moralisme et l’antiracisme, nouveaux dogmes imposés à toute la société, se sont mués en maccarthysme.
La France est-elle entrée dans l’ère du terrorisme intellectuel ?
Sommaire
PROLOGUE
I. MISE À MORT EN CINQ ACTES
II. POURQUOI ONT-ILS VOULU TUER RICHARD MILLET ?
RAMBAUD, Mathias (dir.), Lire Richard Millet, Paris, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015. +++ Collectif
### Présentation de l’éditeur
Trois ans après la triste affaire qui porta son nom, Richard Millet est aujourd’hui l’objet d’un cahier consacré à son œuvre, cahier qui entend faire la part des choses. Critiques et universitaires, pionniers des études milletiennes et jeunes chercheurs se penchent sur l’œuvre foisonnante du « réprouvé des lettres » pour y apporter un éclairage neuf, parfois iconoclaste, toujours sagace.
S’ouvrant sur « Après la littérature », une conférence inédite prononcée par Richard Millet aux Etats-Unis, où l’écrivain explique la nature trouble de ses rapports avec « l’Empire », ce cahier est composé d’une quinzaine de contributions de spécialistes qui tous s’accordent sur ce constat : il faut lire cette œuvre unique dans le paysage littéraire français à la lumière (et à elle seule) de la littérature. Trop souvent cantonnée à ses livres sur la disparition du monde paysan, ou réduite à l’écume polémique de ses mésaventures médiatiques, l’œuvre de Richard Millet, considérable entre toutes, gagne non seulement à être envisagée dans toute la diversité de ses genres (romans, récits, essais, textes courts) et de ses matières (la Corrèze, le Liban, Paris), mais aussi à être resituée par rapport à l’histoire, aux influences et aux idéaux littéraires qui l’irriguent et l’alimentent. On connaissait le lien intellectuel qui unit Richard Millet à Maurice Blanchot, mais ce sont ici Baudelaire, Joubert, Cioran, la Bible, voire Dickens, étonnamment, qui surgissent au gré des analyses.
Décidés à ne pas s’en laisser conter, ni par l’image sulfureuse de l’auteur, ni par sa posture volontiers antipathique, les contributeurs sont allés au-delà, à la rencontre de son rapport profond au temps et à la mémoire, du dialogue fécond qu’il entretient avec les morts, de son lien avec l’Orient, de son amour fou pour la musique, de sa quête permanente du Graal stylistique, mais aussi de ses goûts, de ses faiblesses, de ses hantises, de ses peurs et de ses joies. Contradictions, stridences, déchirements : tout ce qui pouvait heurter, envisagé isolément, compose ici, grâce à une remarquable vision d’ensemble, le portrait d’un grand écrivain de notre temps. Qui doutait qu’il en fût ainsi ? Le paradoxe d’une œuvre à la fois si hautaine, si sanglée, et si généreuse, si libre, en appelait à une véritable critique d’adhésion, de sympathie, et qui entre en résonance avec les principes et les présupposés qui ont présidé à sa création. C’est à ce mystère que nous convie le présent cahier.
Sommaire
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Richard Millet - ensemble de l'oeuvre (oeuvre) | |
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Titre | Richard Millet - ensemble de l'oeuvre |
Auteur | Richard Millet |
Parution | 9999 |
Tri | Richard Millet - ensemble de l'oeuvre |
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